le Progrès du mercredi 12 juillet 2017
Une étude a recensé les effectifs des animaux et s'inquiète que la disparition de certaines espèces devienne de plus en plus rapide. Il ne resterait que peu de temps pour inverser la tendance.
Rhinocéros, gorilles, mais aussi des lions autrefois en sécurité... L'extinction de masse des animaux s'accélère et il ne reste sans doute plus que 20 ou 30 ans pour juguler cet "anéantissement biologique qui met en danger les fondements de la civilisation humaine", alerte une nouvelle étude.
Plus de 30 % des espèces de vertébrés sont en déclin, à la fois en termes de population et de répartition géographique, indique cette étude parue dans la revue Prcoeedings of the National Academy of Sciences (PNAS)
Comme les dinosaures
La Terre a connu jusqu'à présent cinq extinctions de masse, la dernière en date, celle des dinosaures, remontant à 66 millions d'années. Selon la plupart des scientifiques, une sixième est en cours. Pour les auteurs de cette nouvelle étude elle est déjà allée plus loin qu'on ne le pensait jusqu'à présent, au vue d'études précédentes qui portaient exclusivement sur l'extinction des espèces et pas seulement sur la taille et la répartition des populations. Les chercheurs de l'Université de Stanford et de l'Université nationale autonome de Mexico ont analysé les basses de population dans un échantillon de 177 espèces de mammifères, pour lesquelles ils disposaient de données détaillées, sur une période allant de 1900 à 2015.
Sur ces 177 mammifères, tous ont perdu au moins 30 % de leurs aires géographiques de répartition. Les mammifères d'Asie du Sud et du Sud-Est sont particulièrement touchés : toutes les espèces de gros mammifères analysées y ont perdu plus de 80 % de leurs lieux d'habitat et environ 40 % des mammifères dont des rhinocéros, des orangs-outans, des gorilles et de nombreux grands félins survivent désormais sur 20 % voire moins, des territoires qu'ils parcouraient autrefois.
Le déclin des animaux sauvages est attribué principalement à la disparition de leur habitat, à la surconsommation des ressources, la pollution ou le développement d'espèces invasives et de maladies. Le changement climatique pourrait aussi y contribuer de plus en plus. En filigrane, on retrouve aussi la surpopulation humaine de la planète.
L'étude précise aussi que plusieurs espèces d'animaux qu étaient relativement en sécurité il y a dix ou vingt ans sont désormais en danger.
Plus que 20 000 lions dans le monde
Le lion, par exemple, était présent sur la plus grande partie de l'Afrique, dans le sud de l'Europe et au Moyen-Orient, jusque dans le nord-ouest de l'Inde. "Il est désormais réduit à des populations éparpillées en Afrique subsaharienne", indiquent les auteurs.
Selon l'Union internationale pour la conservation de la nature, il ne reste plus que 20 000 lions dans le monde. L'auteur principal de l'étude, Gerardo Ceballos, est alarmiste : "Ces pertes massives en termes de populations et d'espèces sont un prélude à la disparition de nombreuses autres espèces et au déclin des écosystèmes qui rendent la civilisation possible".
Les chercheurs appellent quant à eux à agir contre les causes du déclin de la vie sauvage, notamment la surpopulation et la surconsommation.
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