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ENTREPRISES - DIRIGEANTS. SALAIRES DES PATRONS : LA LOI DE L'ARLÉSIENNE...

François Hollande a à nouveau hier promis une loi sur les rémunérations en hausse vertigineuse des dirigeants de grandes entreprises. Cela en réaction au dernier scandale : les 7,251 millions d'euros octroyés l'année dernière à Carlos Ghosn, PDG de Renault. "C'est maintenant aux autorités du patronat, des employeurs, d'avoir cette exigence morale" de limiter ces rémunérations, a déclaré le président sur Europe 1. Et ce sera "à la loi d'intervenir pour des règles plus simples, plus claires, si rien ne se fait du côté patronal".

Comédie sans fin

La promesse avait été faite une première fois durant la campagne présidentielle. Elle a été partiellement tenue, sur les seuls dirigeants d'entreprises publiques : 450 000 euros maximum par an. Mais côté privé se joue depuis quatre ans une comédie qui ne rend absolument pas crédible la dernière promesse présidentielle. Résumons : en juillet 2012, le gouvernement annonce une loi sur le sujet... mais dès le mois de mai, le ministre des Finances Pierre Moscovici disait au patronat qu'il s'en tirerait avec un code de bonne conduite.

La suite voit se répéter moult fois le même scénario : scandale sur le salaire, les primes ou la retraite-chapeau d'un grand dirigeant ; menace de loi par le gouvernement ; promesse d'amélioration du code par le Medef et l'Afep (lobby des grandes entreprises). Jusqu'au prochain scandale... François Hollande rejoue donc ce même scénario. Il précise cependant la menace : si rien n'est fait, la loi commencera par rendre contraignants les votes sur ce point des actionnaires. Ils sont aujourd'hui purement consultatifs, permettant à Carlos Ghosn de toucher ses 7,251 millions malgré un vote défavorable des actionnaires. F.B.