le Progrès du mercredi 22 février 2017
CONSOMMATION - SANTÉ. COSMÉTIQUES : À QUAND LE GRAND TOILETTAGE DES SUBSTANCES INDÉSI- RABLES ?
Gel douche, dentifrices, shampoings, déodorants... près de 400 produits cosmétiques, testés par l'association UFC-Que Choisir, contiennent "un ou plusieurs ingrédients indésirables". L'association appelle les pouvoirs publics à "instaurer des mesures réglementaires plus protectrices".
Le remède pire que le mal ? L'association de consommateurs UFC-Que Choisir recense désormais près de 400 produits cosmétiques contenant "un ou plusieurs ingrédients indésirables". Depuis son lancement en février 2016, cette liste a plus que doublé.
UFC-Que Choisir a dans sa ligne de mire onze substances indésirables préoccupantes, dont les perturbateurs endoctriniens tels que le BHA ou les butyl et propyl-parabens, ainsi que des allergènes comme la methylisothiazolinone (MIT).
Des produits pour bébés également visés
"Même les produits pour bébés ne sont pas épargnés", souligne l'organisme, en regrettant par exemple la présence de phenoxyethanol (un conservateur toxique pour le foie) dans plusieurs crèmes destinées aux nourrissons.
Certains industriels ont bien modifié la composition de leurs produits. Mais "ces changements de formules restent malheureusement bien trop rares, puisqu'un an après notre première étude, 90 % des produits incriminés en 2016 contiennent toujours les mêmes substances indésirables".
"Les cosmétiques sont une source importante de contamination de la population, notamment des femmes enceintes et des foetus", confirme le Réseau Environnement Santé.
Toutefois, "mis à part quelques rares produits en infraction avec la loi, la présence de ces composés indésirables est légale, à la faveur d'une réglementation laxiste", s'indigne-t-elle.
Pour les perturbateurs endocriniens par exemple, "les projets de définitions proposés par la Commission européenne exigent un niveau de preuve si élevé que, dans la pratique, aucune substance ne se verrait interdite". Le 28 février, l'UE doit à nouveau tenter de parvenir à une définition des perturbateurs endocriniens.
Il faut "des mesures plus protectrices
UFC-Que Choisir presse donc "les pouvoirs publics européens de mettre en oeuvre sans délai les recommandations des experts pour l'abandon des substances, d'encadrer strictement les allégations d'étiquetage (comme les mentions "hypoallergénique" ou "sans paraben") et, plus généralement, de proposer une nouvelle définition des perturbateurs endocriniens permettant un retrait effectif de ces substances nocives".
Les produits cosmétiques vendus en Europe sont "sûrs", affirme la fédération des entreprises de la beauté (Febea) réagissant aux critiques. La réglementation européenne est, selon elle, "la plus stricte" au monde en la matière, et elle évolue pour tenir compte des dernières connaissances scientifiques en s'appuyant sur un comité d'experts indépendants.
Liste consultable sur : https://www.quechoisir.org/comparatif-ingredients-indesirables-n941/
lien direct - cliquez sur le lien ci-après : Dossier Ingrédients indésirables
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