le Progrès du mercredi 23 septembre 2015
EUROPE - Une répartition des migrants au forceps. L'accord adopté hier soir à la majorité qualifiée entérine une fracture au sein des 28 pays membres. Les ministres de l'Intérieur de l'Union européenne n'ont pas pu aboutir à un vote unanime sur la répartition de 120 000 réfugiés à la veille du sommet extraordinaire des chefs d'Etats et de gouvernement qui se tient aujourd'hui.
Le pire des scénarios
"L'Europe a pris ses responsabilités. Elle a été capable d'accueillir, mais avec des conditions et avec des règles, et c'est ce que demandait la France", a réagi François Hollande, en visite à Londres. L'accord au forceps obtenu hier soir est pourtant le pire des scénarios à la veille du sommet extraordinaire qui se tient aujourd'hui à Bruxelles. Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE vont tenter de recoller les morceaux aujourd'hui. Le sommet doit notamment décider d'apporter une aide aux millions de réfugiés qui s'entassent au Liban, en Jordanie et en Turquie, afin d'éviter qu'ils ne prennent à leur tour le chemin de l'Europe.
Selon un rapport de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) publié hier, un million de demandes d'asile pourraient être déposées en 2015 dans les pays de l'UE et de "350 000 à 450 000" réfugiés devraient bénéficier d'une protection, dont un quart d'enfants. Luc Chaillot
L'allocation des réfugiés
Jusqu'à présent, c'est Pôle emploi qui gérait l'Allocation temporaire d'attente (ATA) de 11,45 euros par jour (environ 345 euros par mois) versée aux demandeurs d'asile qui ne sont pas hébergés. Une mission bien éloignée de ses compétences puisque les réfugiés qui attendent qu'on statue sur leur cas ne sont pas autorisés à travailler.
Même si l'ATA dont le coût global est passé de 47,5 millions d'euros en 2008 à 184 millions d'euros en 2014 ne pesait pas sur les comptes de l'assurance chômage, cette bizarrerie administrative prendra fin le 1er novembre dans le cadre de la loi sur la réforme du droit d'asile dont les décrets d'application sont parus hier.
La nouvelle ADA (Allocation pour demandeur d'asile) sera désormais gérée plus logiquement par l'OFIL (Office français de l'immigration et de l'intégration). Une charge en moins pour les conseillers de Pôle emploi qui devaient recevoir individuellement les 54 500 allocataires de l'ATA.
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