le Progrès du mercredi 23 septembre 2015
SOCIAL - Les pauvres sont un peu moins pauvres. Une étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques. En 2013, pour la première fois depuis la crise de 2008, le niveau de vie des plus modestes, chômeurs en tête, a progressé, notamment grâce aux prestations sociales. Le taux de pauvreté des retraités a en revanche légèrement augmenté en 2013 (7,9 contre 7,7 % en 2012), car la revalorisation du minimum vieillesse a été moindre que les années précédentes. Comme le niveau de vie médian de l'ensemble de la population est resté quasiment inchangé par rapport à 2012, à 20 000 euros par an (1 667 euros par mois) : une moitié de la population gagne moins, la seconde gagne plus.
Sociologue, directeur de l'Observatoire des inégalités
"Le recul est lié au mode de calcul et ne reflète pas la réalité"
Peut-on se réjouir des chiffres de l'INSEE qui indiquent une baisse de la pauvreté?
Il faut revenir sur terre ! Le recul de la pauvreté est lié au mode de calcul de l'Insee. Le seuil de pauvreté est calculé par rapport au revenu médian (une moitié touche moins, l'autre moitié touche plus). Comme la crise s'est étendue aux classes moyennes, ce revenu médian a baissé (notamment en 2012) et le seuil s'est abaissé. On arrive ainsi à constater, d'un point de vue statistique, une diminution de la pauvreté. Mais s'en glorifier comme s'il s'agissait d'une réalité dans le quotidien serait presque indécent. C'est le signe d'une incapacité à comprendre notre société. Nous traversons une crise sans précédent, le chômage et le recours au minima sociaux ne cessent d'augmenter.
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