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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du mercredi 29 juin 2016

 

 

ÉCONOMIE - PATRIMOINE. EN FRANCE, ON ÉPARGNE POUR LES VIEUX JOURS

 

 

L'épargne-retraite progresse en France depuis 2014. À l'inverse, les portefeuilles d'actions sont moins prisés. La pierre reste une valeur sûre, sur laquelle misent les jeunes qui peuvent acheter.

 

 

 

M

ettre de côté pour ses vieux jours : avec la perspective de pensions moins assurées, les ménages français ont réorienté leur épargne.

 

 

 

 

L'épargne-retraite plébiscité

 

Selon l'INSEE, l'épargne-retraite (catégorie incluant l'assurance-vie) a progressé d'un peu plus de 7 points entre 2004 et 2015. Les Français sont 44,2 % à en détenir, un niveau qui dépasse celui de 1998 (40,9 %). "L'assurance-vie et l'ensemble épargne-retraite sont, derrière les livrets d'épargne (un type d'actifs considéré lui aussi sans risque), le placement privilégié des ménages", note l'Insee dans son édition 2016 de Revenus et patrimoine des ménages.

 

 

Patrimoine : 94 % des ménages

 

En France, en 2015, 94 % des ménages disposent d'un patrimoine, un taux global qui a peu varié entre 1998 et 2015. La grande majorité (90,1 %) détient des produits financiers (livrets d'épargne, épargne logement, assurance-vie ou épargne-retraite), 62,6 % disposent d'un bien immobilier (résidence principale, résidence secondaire ou immobilier de rapport) et 15 % ont des actifs professionnels. L'Insee diffusera à l'automne les montants moyens de ces patrimoines par ménage.

 

 

Les actions n'ont plus la cote

 

Les choix d'investissement ont changé. Outre le succès de l'épargne-retraite, les Français se détournent de la bourse, jugée trop risquée. Selon l'Insee, seuls 16,5 % des ménages métropolitains détiennent des valeurs mobilières (soit directement, soit via des plans d'épargne en actions ou en compte).

 

 

"Les crises financières et économiques de 2008 ont probablement conduit les ménages à délaisser les valeurs risquées au bénéfice de formes plus avantageuses en termes de sécurité et de fiscalité", note l'Insee.

 

 

D'autant plus que la crise a laissé des traces dans le budget des Français, même si l'impact est plus modéré que dans d'autres pays européens : le niveau de vie médian a perdu 1,1 % depuis cette période (à 20 000 euros annuels en 2013).

 

 

Réserves en cas d'imprévus

 

Dans ce contexte, la constitution d'une réserve de précaution est la priorité des Français. C'est le motif le plus cité (par 42 % des épargnants). Et ce, quel que soit le niveau de revenu : les Français mettent de côté pour parer aux coups durs, qu'il gagnent moins de 1 200 euros par mois ou plus de 4 000 euros. Pour près d'un quart des ménages qui épargnent, il s'agit de "préparer ses vieux jours". Un taux encore plus important chez les indépendants, notamment en raison "du taux de remplacement plus faible des pendions de retraite dans ces catégories", selon l'Insee. C'est un motif également important chez les plus âgés, envisageant un surcoût de dépense lié au très grand âge et à la dépendance. Pour les jeunes, c'est l'achat de la résidence principale qui est une préoccupation importante (un tiers des moins de 30 ans). E.B.

 



30/06/2016
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