le Progrès du mercredi 9 novembre 2016
ÉCONOMIE - ÉTUDE DE L'INSEE. LES COMMERCES FUIENT LES CENTRES-VILLES POUR LA PÉRIPHÉRIE
Les départs sont les plus nombreux dans les villes petites et moyennes, au profit de la périphérie, alors que les commerces continuent de se développer dans les centres des métropoles.
Lentement, mais sûrement, les magasins en périphérie gagnent du terrain sur les commerces de centre-ville : si l'emploi dans les commerces de centre-ville est quasi stable (- 1%) sur dix ans (2004-2014), il est "en moyenne beaucoup plus dynamique hors des centres-villes" (+ 14 %), constate une étude de l'Insee publiée hier.
Cela vient corroborer un récent rapport de l'inscription des finances (IGF), qui dressait un état préoccupant des vacances de locaux commerciaux en centre-ville : avec un taux de vacances ayant bondi d e6 % en 2001 à plus de 10 % en 2014, "la dévitalisation commerciale de nombreux centres-villes en France se confirme", insistait le rapport.
Les petites et moyennes villes accusent le coup
En réponse, le gouvernement a mis en question au menu de la Commission de concertation du commerce, qui sera réunie à la fin du mois. La secrétaire d'État Martine Pinville a évoqué, parmi les mesures possibles, une aide au commerce en ligne de proximité, avec le développement de sociétés mutualisées de livraison. Rappelons que les centres-villes abritent un tiers de magasins et un quart des emplois du commerce, pour seulement 7 % des habitants. Le constat de "dévitalisation" doit cependant être relativisé, souligne Corentin Trevien (Insee) : forte dans les villes petites et moyennes, elle laisse place à une belle croissance dans les très grandes villes.
L'emploi de commerce en centre-ville diminue de 5 à 10 % dans les communes de moins de 200000 habitants, mais augmente de plus de 5 % dans les aires urbaines de plus de 500 000 habitants (hors Paris).
D'autres facteurs que la taille contribuent à la bonne santé de son commerce de centre-ville : "Le patrimoine, le tourisme et le niveau de vie", énumère l'Insee. Grandes villes et communes touristiques : les mêmes sont les premières concernées par l'augmentation du nombre de dimanches avec ouverture des commerces. La probabilité est donc que les deux phénomènes se renforcent, au détriment des commerces des villes moyennes et petites - ce que l'Insee se refuse à confirmer, faute de données.
Les bistrots résistent
Un mot encore sur l'évolution par secteurs. Toutes tailles de commune confondues, les centres-villes voient encore se développer l'emploi dans les débits de boisson, les grandes et petites surface alimentaires, la restauration rapide ou traditionnelle, les banques, les commerces de technologie de l'information (téléphonie)...
À l'inverse, l'emploie diminue fortement dans les blanchisseries, les équipements de la maison, la réparation auto, les commerces liés à la culture et au sport, les magasins de jouets, les agences de voyages... Francis Brochet
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