le Progrès du samedi 14 novembre 2015
MOYEN-ORIENT - Daech riposte par l'extension de la terreur. Après les attentats au Liban revendiqués par l'Etat islamique. Défait en Irak par les Kurdes et affaibli en Syrie par les frappes Russes et l'armée du régime, l'Etat islamique essaime sa terreur à l'extérieur. Après le golfe persique, la Turquie, l'Egypte, au tour du Liban.
L'Etat islamique est-il en train d'adopter une nouvelle stratégie ? En quelques semaines, plusieurs attentats, dans des mosquées chiites du golfe persique (Arabie saoudite, Bahreïn), en Egypte sur l'Airbus russe - même si ce n'est pas à ce jour confirmé -, en Turquie à Ankara et maintenant au Liban, confirment que la pieuvre Daech étend ses tentacules au Moyen-Orient. Les attaques suicide se multiplient.
A Beyrouth, dans le quartier même du Hezbollah, cette milice chiite qui soutient Barchar-al-Assad en Syrie (un millier de combattants), deux kamikazes ont causé la mort d'au moins 44 personnes, et 239 autres ont été blessées.
C'est l'une des attaques les plus meurtrières depuis la fin de la guerre civile. L'Etat islamique a revendiqué cet attentat, le modus operandi ne laissant guère de place au doute non plus. Le Liban s'inscrit géographiquement dans le "Califat du Soleil et du Levant" que souhaitent constituer les djihadistes sunnites de Daech.
La pression se fait d'ailleurs plus forte aux frontières du Liban, avec Daech présent dans les massifs du Qalamoun, et au sud-ouest de la ville syrienne d'Homs. Sans compter que le pays est fragilisé par la présence de plus d'un million de réfugiés syriens.
Cet attentat intervient à un moment où l'Etat islamique semble adopter une position de repli en Irak et en Syrie. Les frappes de la coalition - plus d'une cinquantaine depuis mercredi - commencent-elles à porter leurs fruits ?
Offensive éclair
En tout cas, les forces kurdes d'Irak (Peshmergas) semblent avoir remporté une bataille stratégique ces derniers jours. En une offensive éclair, les Peshmergas auraient repris la ville de Sinjar, point de passage essentiel entre les deux pays limitrophes. Il resterait pourtant quelques centaines de djihadistes dans la ville.
Cette victoire pourrait constituer une "première étape cruciale dans l'éventuelle libération de Mossoul", fief et base logistique financière de l'Etat islamique, estime l'état-major américain. Pour Daech, ces revers rendent obligatoires les actes terroristes dans les pays alentours. Jusqu'en Europe ? Xavier Frère
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