le Progrès du samedi 18 juin 2016
ROYAUME-UNI - BREXIT. DÉPUTÉE ASSASSINÉE : UN HOMMAGE ET DES QUESITONS
La jeune députée Jo Cox, assassinée jeudi, est-elle la victime directe d 'une campagne trop violente ? C'est l'opinion des médias britanniques, tandis que David Cameron plaide la tolérance politique.
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à où nous voyons de la haine, là où nous voyons des divisions, nous devrions les chasser de notre vie politique, de notre vie publique, de nos communautés" : le Premier ministre David Cameron a su trouver les mots justes, hier à Birstall, pour rendre hommage à la députée travailliste Jo Cox, assassinée la veille dans cette ville du nord de l'Angleterre. L'union face à la violence était personnifiée par la présence de Jeremy Crobyn. Le leader du Labour refusait depuis le début de la campagne d'apparaître aux côtés de son adversaire politique, bien qu'ils militent tous deux pour le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne.
"Une campagne assez détestable"
En grande-Bretagne, "tout le monde est troublé et choqué par la mort de cette jeune responsable politique, qui semblait avoir beaucoup d'avenir, et qui militait pour que le pays accueille davantage de mineurs isolés venus de Syrie", explique Emma Hogan, spécialiste de l'Europe à l'hebdomadaire The Economist. Selon elle, le ton de la campagne peut-il changer ? "Nous ne connaissons pas encore les motivations du tueur. Et nous ne savons pas comment vont reprendre les campagnes. Celle du "leave" a beaucoup joué sur l'émotion en tordant les faits. Mais la campagne du "remain" aussi n'a souvent montré qu'un côté des choses. Dans une consultation sur un seul sujet, il est très difficile d'avoir des jugements nuancés. Et ces dernières semaines, le "leave" a encore amplifié sa campagne sur l'immigration... Cela a été une campagne assez détestable", explique-t-elle. Alors, le résultat pourrait-il en être changé ? Selon la journaliste, les nombreux Britanniques qui voulaient quitter l'Union ne changeront pas d'opinion. Et, pas sûr que l'événement décide les indécis à aller voter. Malgré tout, "les électeurs sont choqués, juge-t-elle. Et sans l'attribuer directement à la campagne, ils feront un lien avec la tension qu'elle a créée dans le pays. Propos recueillis par F.B.
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