le Progrès du samedi 1er août 2015
RADIOACTIVITE - Des relevés préoccupants. Les sols des Alpes toujours contaminés par Tchernobyl. Une étude de la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) montre des valeurs supérieures à la normale.
La contamination liée à Tchernobyl reste préoccupante dans les Alpes, 29 ans après la catastrophe. C'est ce que montre un rapport de la Criirad (Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité). Début juillet, le laboratoire a mesuré la radioactivité au coeur du Parc national du Mercantour, entre 2 440 et 2 450 mètres d'altitude, dans le secteur du col de la Bonette-Restefond, à la limite des Alpes-de-Haute-Provence et des Alpes-Maritimes.
"A 1 mètre du sol, sur des centaines de mètres carrés, le niveau de radiation est toujours plus de deux fois supérieur à la normale. La contamination par le césium 137 est imputable principalement aux retombées de Tchernobyl", observe le rapport rédigé par Bruno Chareyron, directeur de la Criirad. "Les niveaux de radiation au contact du sol dépassent toujours, sur les zones d'accumulation, des valeurs de plusieurs dizaines de fois voire plus de 100 fois supérieures au niveau naturel". La Criirad met en garde les touristes, nombreux l'été dans le Mercantour. "Bivouaquer deux heures sur certaines zones induit toujours une exposition non négligeable".
L'association a prélevé des échantillons de sol transportés au laboratoire de Valence, dans la Drôme, dans un caisson plombé. "Leur radioactivité dépasse 100 000 becquerels par kilo en césium 137. Ils doivent donc être considérés comme des déchets radioactifs", observe le rapport de la Criirad.
Depuis 1997, la Criirad a interpellé à plusieurs reprises les autorités sanitaires françaises pour que les secteurs les plus radioactifs des Alpes "soient dépollués, ou tout au moins balisés, pour éviter des expositions inutiles". En, 1986, la Criirad avait dénoncé les "mensonges" des autorités françaises qui affirmaient que le territoire français avait été totalement épargné par les retombées de Tchernobyl.
"En réalité, le territoire a été contaminé à des niveaux qui ont conduit pour certains groupes à risque à un dépassement des limites sanitaires, en particulier des limites de dose à la thyroïde", souligne l'association.
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