le Progrès du vendredi 20 novembre 2015
POLITIQUE - Les mesures pour protéger la France. Majorité écrasante pour la prolongation de l'Etat d'urgence à l'Assemblée. Etat d'urgence prolongé et renforcé, plus de moyens pour les forces de l'ordre, probable modification de la constitution : la réponse d'une "France forte" contre Daech.
"Nous somme en guerre ! Pas une guerre à laquelle l'histoire nous a habitués Non, une guerre nouvelle - extérieure et intérieure - où la terreur est le premier but et la première arme" : le discours du Premier ministre Manuel Valls, trois jours après le Congrès de Versailles, reste imprégné de gravité Pour lui il s'agit de donner la réponse "d'une France forte" à ceux qui veulent "semer le chaos".
TERRORISME - Attaques chimiques : le risque est modéré mais envisagé. La probabilité reste faible, selon les experts. Une attaque au gaz sarin comme dans le métro de Tokyo en 1995 est-elle possible en France ? Les experts restent septiques Mais un exercice a eu lieu la semaine dernière en préparation de l'Euro 2016 de football et des dispositions ont été prises avant la Cop 21.
RELIGION - "Faire preuve de discernement avant de fermer un lieu de culte". Anouar Kbibech, président du Conseil français du culte musulman. Lors de la prière du vendredi, un prêche contre le "terrorisme" sera prononcé dans les quelque 2 500 mosquées et salles de prière de France.
"A nous musulmans de nous bouger" un blogueur de Vénissieux fait le buzz. "Allons traquer ces imposteurs, ce ne sont pas les autorités qui vont faire le ménage, c'est n'est pas la DGSI, ni le renseignement, c'est à nous musulmans qui prônons les valeurs de la République de traquer ces fils de p..." Bassem Braiki, alias Chronic 2 Bass, pousse un coup de gueule dans sa vidéo (qui a atteint près de 5 millions de vues en une journée).
Bassem Braiki
"Dénoncer ceux qui sont prêts à basculer"
Choqué par les attentats, cet électromécanicien habitant Vénissieux (Rhône), âgé de 35 ans et d'origine tunisienne, a voulu "pousser un coup de gueule" avec cette vidéo, dans un langage familier qui cogne. "Nous pouvons être victimes en tant que musulmans de tous ces amalgames", nous a-t-il expliqué hier au téléphone, "alors ce ne sont pas dix abrutis qui vont retourner la France, c'est à nous musulmans de ce pays de nous bouger".
Dans les mosquées, comme à Vénissieux, "il y a de la résistance" contre ce radicalisme, dit-il, mais "il faut encore dénoncer tous ceux qui sont prêts à basculer, et on les voit tout de suite lorsqu'ils changent de "bord". Ceux qui rasent leur barbe d'un seul coup plutôt que ceux qui se la laissent pousser...".
"Intégré, par intégriste"
La radicalisation se fait d'abord devant un écran, via les vidéos Youtube, d'où sa riposte Les "radicaux" représenteraient 20 % des musulmans de son quartier, juge-t-il. Bassem Braiki, qui se sent Français "depuis sa naissance" et "intégré, pas intégriste", estime que son message via les réseaux sociaux passera mieux auprès des jeunes de cités que celui du Culte français, du Culte musulman ("une très bonne chose, mais au message trop aseptisé et institutionnel")
D'après lui, se revendiquer de l'islam, l'afficher pour certains suivrait aujourd'hui "un effet de mode" : "L'islam est devenu swag (terme anglais pour dire "à la fois cool et tendance"). Alors que ce n'est pas un sprint, mais une épreuve de fond. Il y a dix ans, personne ne se disait Salam Aleykoum dans les banlieues pour se dire bonjour. Maintenant, même mon petit voisin français le dit, peut-être pour se faire mieux accepter dans le quartier..." Propos recueillis par Xavier Frère
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