le Progrès du samedi 22 juillet 2017
Un séisme d'une force de 6 à 6,7 a frappé dans la nuit de jeudi à vendredi l'ile grecque de Kos et la station balnéaire turque de Bodrum. Il y a eu au moins 2 morts et es centaines de blessés.
Cette région très touristique du bassin méditerranéen est souvent secouée, mais un séisme d'une telle force est bien plus rare. Dans la nuit de jeudi à vendredi, un tremblement de terre d'une magnitude de 6 à 6,7 est survenu à 1 h 31 entre l'île grecque de Kos et la station balnéaire turque de Bodrum.
L'épicentre du séisme, qualifié de "très fort", se trouvait à 10 kilomètres au sud-est de Bodrum et à 16,2 kilomètres à l'est de Kos selon l'institut géologique américain (USGS) et l'Observatoire d'Athènes.
La secousse a fait deux morts sur l'île de Kos, un Suédois et un Turc. Selon la police, les victimes étaient âgées respectivement de 22 et 39 ans. Les deux touristes circulaient dans le centre-ville, encore très animé malgré l'heure tardive, et ont été tuées par l'effondrement d'un bar ou par des pierres d'autres vieux bâtiments avoisinants qui ont subi d'importants dégâts. En tout, 120 personnes ont été blessées à Kos.
L'île de Kos est habituellement très fréquentée par les jeunes touriste. La capacité des infrastructures touristiques s'élève à 100 000 lits et plus de 85 % sont actuellement réservés. Après le séisme, de nombreuses personnes se pressaient à l'aéroport, désireuses de quitter l'île. D'abord fermé pour évaluer les dégâts, l'aéroport a rouvert dans la matinée.
En Turquie, 358 blessés dans la ville de Bodrum
Le porte-parole du gouvernement grec, Dimitris Tzanakopoulos, a indiqué "que hormis le port de Kos, qui a été fermé au trafic en raison d'un affaissement, les autres dommages étaient contenus. La situation sur l'île semble parfaitement contrôlée".
Dans la station balnéaire turque de Bodrum, sur la côte égéenne, 358 personnes ont été blessées, selon le ministre turc de la Santé Ahmet Demircan, précisant que 25 d'entre elles étaient toujours hospitalisées, mais aucune ne se trouvait dans un état grave.
La secousse a été ressentie fortement pendant au moins une vingtaine de secondes. Et au moins cinq ou six répliques de moindre intensité ont été ressenties.
Mustapha Meghraoul Chercheur à l'institut de Pysique du Globe de Strasbourg
"Les conséquences sont difficiles à prévoir"
Ce séisme est-il inhabituel pour la région ?
Non. La secousse a eu lieu au nord du chevauchement des plaques eurasiennes et africaines. Mais le séisme de jeudi soir est dû à la rupture de la faille d'une cinquantaine de kilomètres qui passe sous Bodrum (en Turquie) et l'île grecque de Kos. Ces deux facteurs expliquent une activité sismique régulière. Des secousses très faibles, de force 1 ou 2, il y en a quotidiennement. Quant aux secousses d'une force équivalente à celle de jeudi soir, on en a recensé ente 1933 et 1960.
Quelles peuvent être les conséquences de ce séisme ?
Déjà on ne connaît pas encore toute l'étendue des dégâts. La secousse a provoqué un tsunami de 30 à 40 cm qui a frappé les côtes turques, et même si les dégâts sont a priori légers, certains villages isolés peuvent avoir subi de gros dommages. Quant aux conséquences, elles sont difficiles à prévoir. Dans ce séisme, seule la moitié de la faille s'est activée, sur 20-30 km. Sans données, on ne peut pas savoir quand l'autre moitié de la faille va provoquer une secousse. Ça peut aller très vite comme ça peut prendre des années. Propos recueillis par Thibault LIESSI
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