le Progrès du samedi 29 avril 2017
Il promettait à ses partisans une révolution en cent jours. Le président américain a surtout passé son temps à découvrir les réalités de sa fonction.
Durant sa campagne, il s'était donné cent jours pour "rendre sa grandeur à l'Amérique". L'échéance arrive ce samedi, et Donald Trump a déjà anticipé les critiques : "Peu importe ce que j'ai accompli [...], les médias vont m'assassiner", a-t-il prévenu cette semaine dans un tweet bravache.
C'est qu'en dehors du détricotage de quelques réglementations et de la nomination à la Cour suprême du juge conservateur Neil Gorsuch, le bilan du nouveau président américain est maigre; Aucune de ses propositions phares - de celles qui galvanisaient ses partisans et révulsaient des adversaires - n'a pu être concrétisée.
Le mur de séparation qu'il se ventait de vouloir faire payer au Mexique ? Toujours à l'état de projet, surtout depuis que le Congrès s'est aperçu que c'est le contribuable américain qui réglera la facture.
Les décrets migratoires ? Bloqués à deux reprises par des juges fédéraux.
Quant à l'Obamacare, Donald Trump n'a pas réussi à convaincre le Congrès, pourtant dominé par son propre camp, de voter l'abrogation du système de santé mis en place par son prédécesseur. "Personne ne savait que le système de santé était si compliqué", s'était-il justifié, dans un stupéfiant aveu d'amateurisme.
Maladresses, volte-face
Le président des États-Unis est sans doute l'homme le plus puissant du monde, mais il n'est pas tout-puissant. Donald Trump est en train de s'en rendre compte, avec d'autant plus de violence qu'il n'a aucune expérience politique - et le revendique d'ailleurs avec fierté.
Le nouveau président a toutefois commencé à faire preuve d'une certaine capacité d'adaptation, notamment sur le plan international. Terminées les déclaration péremptoires sur la Chine ou l'obsolescence de l'Otan : sur ces dossiers, Donald Trump a opéré ces dernières semaines une totale volte-face. Tout comme il n'a pas craint de fâcher la Russie, avec laquelle il prônait le rapprochement, en bombardant unilatéralement une base de l'armée syrienne après l'attaque chimique de Khan Cheikhoun.
Le nouveau chef d'État n'a toutefois effectué aucun voyage à l'étranger. Si le budget de la Maison Blanche a explosé, c'est surtout en raison de ses fréquents déplacements dans sa propriété de Floride et du coût de sa protection...
Élu dans des conditions controversées, à l'issue d'une campagne marquée par des soupçons de manipulation russe, Donald Trump ne bénéficie de toute manière d'aucun état de grâce. Les derniers sondages le créditaient de seulement 42 % d'opinions favorables : du jamais vu pour un président américain après seulement trois mois aux affaires. Le magnat new-yorkais conserve toutefois une forte popularité auprès de sa base électorale, qu'il a encore soignée cette en annonçant "la plus grande baisse d'impôt de l'histoire" - qui devra toutefois d'obtenir le feu vert du Congrès... Jean-Michel Lahire
Corée du Nord : un risque de "gros, gros conflit"...
L'heure est toujours à la recherche d'une solution diplomatique, mais Donald Trump a prévenu : "Il existe un risque que tout cela se termine par un gros, gros conflit avec la Corée du Nord", a déclaré cette semaine le président américain, qui semble aussi beaucoup compter sur Pékin pour tenter de raisonner le régime de Pyongyang. "Nous allons voir s'ils veulent nous aider à nous occuper de cette grave menace", a martelé le secrétaire d'État américain Rex Tillerson, qui devait présider hier une réunion ministérielle des pays membres du Conseil de sécurité de l'Onu consacrée au dossier.
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