le Progrès du vendredi 14 juillet 2017
Les deux présidents et leurs épouses n'ont pas lésiné sur les fastes, les signes, les images et les mots pour montrer hier à Paris qu'ils n'étaient pas de simples alliés mais de grands amis. Suite ce matin au défilé du 14-Juillet.
Quand un président américain débarque en France cent après les divisions d'infanterie, cela se voit. Un aéroport civil est coupé du monde pendant une demi-heure, le temps pour Air Force One de se poser et de déposer ses prestigieux passagers (les autorités US ont imposé Orly plus facile à sécuriser que le Bourget).
Puis à dix minutes d'écart, deux cortèges, un leurre et le vrai, celui du président se sont élancés avec chacun leurs 4 x 4 massifs et noirs de marque Chevrolet Suburban jusqu'au 55 de la rue Faubourg Saint-Honoré à Paris, l'adresse de l'Elysée.
Nicholas Dungan, directeur de recherche à l'institut de relations internationales et stratégiques, Atlantic Council, et Science Po
"Trump est exposé à une France forte"
Avec deux nouveaux présidents doit-on s'attendre à un nouveau chapitre des relations franco-américaines ?
"Non, c'est une façon de sceller cette relation, qui dure depuis Lafayette et Vergennes, avec deux nouveaux présidents. L'ironie du sort, c'est qu'Emmanuel Macron est le plus jeune, qui pour l'instant réussi mieux, dispose d'une assise législative beaucoup plus forte, d'une légitimité internationale Tout ce dont Trump est, pour l'instant privé. Le président qui réussit reçoit le président qui échoue. C'est d'une très grande élégance".
Qu'est-ce qui les oppose ?
"Macron a fait Sciences Po, l'ENA, il a lu Machiavel. Il faut se faire respecter avant de se faire aimer. Donald Trump a, lui, un énorme complexe d'infériorité, qu'il surcompense par une attitude un peu brute. Trump ne lit pas, n'écoute pas, et ne comprend pas ce qu'il voit. Donc Macron lui a montré des choses : la tour Eiffel "la France est la France, Paris est Paris", le tombeau de Napoléon. Pour Trump l'Américain, Napoléon est d'abord le nom d'un éclair pâtissier aux USA. La conception française des Américains a été incarnée par Dwight Eisenhower, John F. Kennedy. Trump, un inculte qui débarque, a été exposé à une France forte". Propos recueillis par Xavier Frère
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