le Progrès du vendredi 1er avril 2016
SOCIÉTÉ - APRÈS LA DÉCHÉANCE DE NATIONALITÉ... LA PERPÉTUITÉ RÉELLE, UN DÉBAT SANS... FIN ?
Depuis des décennies, "la prison à perpète" agite les milieux judiciaire et politique. Le cas de Patrick Henry, dont la libération a été rejetée hier, et les actes terroristes rendent le sujet encore plus brûlant.
Patrick Henri reste en prison, après la décision rendue hier de la Chambre d'application des peines. Sera-t-il un jour le plus vieux prisonnier de France ?
Son cas a été étudié alors que la question de "la prison à perpète" revient sur le tapis, alimentée par le débat sur le sort des auteurs d'actes terroristes, quelques jours seulement après l'arrestation de Salah Abdeslam en Belgique.
La justice n'a pas confiance en Patrick Henry
Condamné en 1977 à la prison à vie, Patrick Henry, 63 ans, symbole dans les années 1970 de la lutte contre la peine de mort, espérait une deuxième chance de réinsertion, après l'échec de sa première libération en 2001. Il avait, en effet, plongé dans la délinquance l'année suivante en tentant de ramener 10 kilos de cannabis acheté en Espagne pour en faire commerce. Il avait été reconduit en prison.
Le tribunal d'application des peines de Melun avait accordé une seconde libération en janvier, mais hier, la cour d'appel de Paris a estimé que le détenu n'était pas prêt. Les juges ont considéré les projets de réinsertion de Patrick Henry "pas très tangibles et concrets" et estimé qu'il "devait encore effectuer un vrai travail sur lui-même", "en profondeur".
"Je vais me pourvoir en cassation dès aujourd'hui" a prévenu son avocate, Me Carine Delaby-Faure, très en colère contre une "décision pas courageuse et bien dans l'air du temps", en plein débat en France sur la condamnation à perpétuité incompressible. Ce n'est pas dans mon habitude de commenter les articles que je retranscris sur mon blog. Mais là, je ne peux pas entendre des paroles comme celles-ci ! Il faut être sacrément "gonflé" pour défendre encore un type comme Patrick Henry. Après quarante ans passés en prison, il sort. Et que fait-il ? Il essaie de ramener de la drogue. Heureusement qu'il n'a pas tué car en tant qu'observatrice de l'info, je me suis toujours fait la même réflexion : ceux qui ont tué, quand ils ressortent, récidivent.....
Le 7 janvier, le tribunal d'application des peines de Melun, où il est détenu, lui avait accordé une nouvelle libération mieux accompagnée, soumise à la réussite d'un parcours de probation de 19 mois. Patrick Henry avait convaincu les juges d'avoir tiré les leçons de sa rechute, notamment après une psychothérapie de six ans entreprise après son retour en prison en 2002. Mais le parquet avait fait tout de suite appel, jugeant le projet "pas assez encadrant". Y'en a un peu marre d'essayer de sauver des personnes qui sont fausses, et qui sont pavées de mauvaises intentions.... Il faut arrêter. Ces personnes là, incorrigibles, malsaines, il faut les envoyer, boulet au pied, dans des pays d'Afrique, creuser des puits pour les personnes qui meurent de soif... Qu'ils servent au moins à quelque chose de positif au cours de leur vie.
"Vous n'aurez pas à le regretter"
Patrick Henry avait été condamné à la réclusion à perpétuité en1977 pour le meurtre de Philippe Bertrand, un enfant de 7 ans. Celui-ci avait été étranglé le lendemain du rapt, le 31 janvier 1976, caché sous le lit d'une chambre d'hôtel louée par Henry, qui était ensuite parti en week-end avec des amis. Gardé une première fois à vue puis relâché, il avait expliqué à la presse qu'il faudrait tuer les assassins d'enfants.
Il avait échappé de justesse à la peine de mort, grâce à la plaidoirie de son avocat Robert Badinter. A la cour d'assises qui venait de sauver sa tête, Patrick Henry avait répondu : "Vous n'aurez pas à la regretter".
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