le Progrès du vendredi 26 février 2016
ELECTIONS - Rohani espère une transition. C'est le premier scrutin après l'accord sur le nucléaire qui a rompu l'isolement de l'Iran sur la scène internationale. Les conservateurs se battent pour limiter l'influence des modérés. Les Iraniens sont appelés aujourd'hui aux urnes pour renouveler leur Parlement, le Majlis et l'Assemblée des experts, l'institution cléricale chargée de désigner le Guide suprême.
La succession de Khamenei
Ce scrutin est crucial car les 88 religieux de l'Assemblée des experts devront choisir le successeur d'Ali Khamenei, qui détient l'essentiel du pouvoir dans le pays depuis 1989. L'homme fort de la République islamique a 76 ans et souffre d'un cancer.
Quelle évolution politique ?
Aujourd'hui le parlement iranien comme l'Assemblée des experts sont dominés par les conservateurs. Mais le pays se trouve à un moment stratégique de son histoire. Avec la signature de l'accord sur le nucléaire, l'Iran vient de rompre son isolement sur le scène internationale. Le président modéré Hassan Rohani, qui s'est battu pour obtenir une levée des sanctions contre son pays, espère en tirer les fruits politiques. Il cherche a obtenir une majorité lors des législatives d'aujourd'hui pour relancer l'économie et mener à bien ses réformes. Le vote des électeurs va-t-il confirmer la volonté d'une ouverture politique et économique ou la rendre plus délicate ?
Difficultés économiques
Le président modéré se heurte à de nombreux obstacles. La récession économique est le premier d'entre eux. En grande partie due à la chute du prix du pétrole, elle se fait durement sentir dans le pays. L'entrée en vigueur de l'accord nucléaire entre l'Iran et les grandes puissances et la levée des sanctions internationales, intervenues à la mi-janvier, n'ont pas encore apporté de résultats concrets dans la vie de tous les jours des Iraniens.
Un scrutin vérouillé
L'autre obstacle est politique. En Iran, les élections sont particulièrement verrouillées. Les candidatures doivent être validées par le Conseil des gardiens de la constitution. Sur les 12 000 candidats inscrits, seuls 4 700, soit 40 %, ont été approuvés. L'aval de l'Institution religieuse a été refusé à la majorité des réformateurs : "3 000 candidats réformateurs sur l'ensemble du pays, seuls 30 ont été approuvés, soit 1 % seulement"", selon un responsable de ce camp cité par le quotidien réformateur Shargh.
Pour soutenir Hassan Rohani, le camp des réformateurs et celui des modérés ont donc constitué une liste unique, afin d'obtenir le maximum de suffrages. Cette recomposition au centre droit pourrait servir la méthode d'Hassan Rohani qui a pour ligne de conduite de ne pas se couper du Guide et d'éviter une ouverture trop rapide dans un Iran divisé entre les partisans de l'ouverture et ceux qui refusent "l'infiltration" occidentale.
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