le Progrès du vendredi 26 juin 2015
TERRORISME - L'enquête se poursuit autour de l'attentat déjoué à Villejuif. Sid Ahmed Ghlam visait-il aussi un train et le Sacré-Coeur ? L'analyse des contenus des ordinateurs saisis chez Sid Amhed Ghlam, principal suspect de l'attentat déjoué à Villejuif en avril dernier, a apporté de nouveaux éléments à l'enquête en cours.
Sid Ahmed Ghlam, soupçonné d'avoir voulu commettre un attentat dans une église de Villejuif (Val-de-Marne) et d'avoir assassiné la jeune professeure de fitness, Aurélie Châtelain, le 19 avril, se dit innocent. L'étudiant de 23 ans assure même avoir empêché une attaque terroriste. Mais les éléments découverts n'accréditent pas cette thèse. Le point sur l'enquête.
Un mystérieux commanditaire
Ghlam a échangé des mails cryptés, en partie décodés, avec un homme localisé en zone syro-irakienne. "Essaie de trouver une bonne église avec du monde" ; "Quand tu auras trouvé, fais-moi signe pour que je te dise la suite", dit cet interlocuteur qui guide Ghlam pour récupérer véhicule et armes.
Un train et le Sacré-Coeur
Il est question de "plusieurs actions simultanée un dimanche", d'attaques d'un train pour tuer "150 mécréants" ou contre le Sacré-Coeur, symbole placé au sommet de la butte Montmartre de Paris, selon les informations du Figaro. Des sources proches du dossier relèvent toutefois qu'aucun début de préparation concrète n'a été relevé.
Un Ghlam prudent
Ghlam insiste sur la difficulté d'attaquer une église, argue de la proximité de commissariats, explique qu'il veut pouvoir "repartir rapidement et facilement". Il relate son repérage dans une station de RER pour un itinéraire de fuite. Ghlam ne semble pas s'être imaginé kamikaze. "Je ne veux pas être une cible facile", écrit-il.
Des complices ?
Outre l'armement dans sa voiture, les policiers ont trouvé dans son appartement trois kalachnikovs, autant de gilets pare-balles et tactiques, quatre recharges de talkie-walkie. Sur ce matériel, des ADN ont été relevés. L'évocation d'actions simultanées plaide pour la thèse de complices. Les trois personnes mises en examen pour une aide logistique à Ghlam nient avoir eu connaissance d'un projet terroriste.
Des déplacements pas anodins
Le dimanche 12, Ghlam recherche sur internet la localisation de deux églises, Sainte-Thérèse et Saint-Cyr à Villejuif où il se rend. Le lendemain, il va trois fois à Aulnay-sous-Bois avant de rentrer dans sa résidence étudiante du XIIe arrondissement de Paris, allers-retours répétés deux fois le 15. Il est vu avec des objets emmaillotés dans une couverture. Pour les enquêteurs, ce sont les armes ramenées d'Aulnay. Le 14, il les filme dans sa chambre. Pour une vidéo de propagande ? Le 18, Ghlam retourne près de Sainte-Thérèse puis à Pierrefitte (Seine-Saint-Denis) récupérer une voiture. Le 19, Aurélie Châtelain est assassinée peu après 8 heures. Ghlam, blessé, est arrêté.
A découvrir aussi
- la Tribune du dimanche 1er mars 2015
- la Tribune du dimanche 8 mars 2015
- la tribune du vendredi 10 avril 2015
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 59 autres membres