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CONSOMMATION - En 50 ans, nos assiettes ont bien changé. Une enquête de l'INSEE compare l'alimentation entre 1965 et 2015. Moins de viande, plus de plats préparés et surtout une alimentation guidée par le niveau de revenus : les comportements alimentaires évoluent moins en fonction de l'air du temps que du niveau social.

En un demi-siècle, les habitudes alimentaires des Français ont changé plus vite que lors des siècles précédents. Importés, exotiques, issus de l'imagination des cuisiniers ou de la recherche, de nouveaux aliments ont fait leur apparition dans le panier. Celui-ci a surtout évolué avec les transformations de la société.

Si le contenu du réfrigérateur a changé, l'enveloppe consacrée à la nourriture a également évolué. L'alimentation tient moins de place dans le budget des ménages (20% au lieu de 34,6 % en 1965) mais coûte plus cher : 3 600 euros par habitant et par an selon l'INSEE. Selon les classes sociales, la part du budget alimentaire varie au détriment des classes moins aisées. (Il occupe 4,5 points de plus que pour les plus aisés). Ces différences se reflètent dans les assiettes.

L'ère des plats préparés

Concrètement les familles modestes accordent au pain et aux aliments à base de céréales (comme les pâtes) plus de place qu'à la viande, au poisson, et aux boissons alcoolisées. La viande reste l'aliment de base mais de plus en plus de Français s'en passent.

L'autre bouleversement est lié au moindre temps disponible pour manger. La consommation de plats préparés, ou simples, comme les pizzas, a fait un bond énorme depuis 1960 : + 4,4 % de plus par an. Les Français cuisinent moins, donc achètent moins de produits brut. Ainsi la consommation de purée progresse pendant que l'achat au détail de la pomme de terre diminue (- 0,8 % par an en volume par habitant). Autre conséquence de ces repas plus courts : on mange plus à l'extérieur, même si les prix dans les cafés, brasserie ou restaurants augmentent plus vite que l'inflation (+ 5,9 % par an, en moyenne, depuis 1960).

En 2014, les Français ont dépensé 59 milliards d'euros à l'extérieur soit 26 % de la dépense alimentaire (contre 14 % en 1960). Plus le revenu est élevé, plus le budget bistrot-restau augmente. C'est bien le portefeuille qui guide l'assiette. Maeliss Innocenti

La mode vegan

La mode "vegan" a débarqué assez récemment en France. Etre vegan, c'est quoi ? C'est refuser tout ce qui provient d'un animal ou implique un animal dans sa production. Un régime alimentaire, ou plutôt un mode de vie, qui exclut tout ce qui est viande, lait, formage, beurre, oeuf ou miel. Les besoins en protéines sont couverts par des végétaux. Par exemple, un steak de tofu peut facilement remplacer un steak de viande. Une idée qui aurait pu sembler impossible dans les années 60.

Vous ne les trouviez pas en 1965

Les sushis

Dans les années 1960, une centaine de restaurants japonais existaient déjà en France mais c'est dans les années 1990 que les sushis sont arrivés. Ces rouleaux de riz vinaigré et de poisson cru ont déclenché un phénomène de mode. A tel point que la France est devenue la plus grande consommatrice de sushis en Europe. Aujourd'hui, il existe plus de 1 600 restaurants de sushis. Mais la mode commence à décliner. La faute à l'arrivée en fanfare des food trucks, qui proposent de la nourriture à déguster sur le pouce.

Les burgers, bagels and co

En 1965, les burgers n'étaient pas encore très prisé par les Français. Ce n'est qu'en 1979, avec la création du premier McDonald's en France, à Strasbourg, que les habitants de l'Hexagone ont plongé dans ce qu'on appelle aujourd'hui la "junk food". L'arrivée du premier Quick à Aix-en-Provence en 1980 puis celle de KFC à Villiers-en-Bière en 1991 ont standardisé la nourriture populaire sur un modèle américain adapté. Le hamburger perd du terrain au profit du bagel. Ce pain rond troué fait déjà des ravages.

Vous allez avoir du mal à les trouver

Les minis berlingots Tic et Tac

En 2013, après 135 ans d'existence, les mini-berlingots de lait concentré Nestlé, sur lesquels étaient représentés les personnages du dessin animé Tic et Tac, ont disparu au profit de simples sticks. Moins attractifs pour les enfants, qui dégustaient les berlingots au goûter en rentrant de l'école, les sticks sont eux réservés pour les sportifs (le lait concentré sucré leur donnant un véritable coup de fouet). Que les Français se rassurent, le grand tube, lui, existe toujours.

La boisson Tang

Créée en 1957, mais rencontrant le succès en 1965, la boisson Tang (cette poudre à l'orange ou au citron que l'on mélangeait à de l'eau pour obtenir une boisson sucrée, et plutôt acide) n'est plus vendue aujourd'hui en France. C'est d'ailleurs dès les années 1990 qu'elle a commencé à disparaître des supermarchés en France, à cause de l'arrivée de nouvelles boissons. Pour ceux qui l'auraient apprécié ou seraient nostalgiques de leur enfance, ce produit est toujours commercialisé aux Etats-Unis, en Espagne, en Grèce au Maroc ou au Brésil.