semaine du 19 au 25 janvier 2015
GASTRONOMIE – Pourquoi les Français aiment passer à la casserole. Cours de cuisine, émissions et chroniques culinaires, édition de livres, fabrication de matériels. L'intérêt que les Français portent pour la cuisine ne fléchit pas. Elle est pour eux une nouvelle façon de vivre.
"Il y eu des scandales alimentaires, il y a une poussée croissante de l'agro-alimentaire avec tous ces plats préparés dont on ne sait pas vraiment ce qu'il y a dedans. Les gens veulent se réapproprier le goût et l'origine des produits. Laurent Mariotte, journaliste culinaire, chroniqueur sur France Info
GRECE - En attendant la victoire de Syriza. Le parti de la gauche radicale aurait 3 à 7 % d'avance dans les derniers sondages. La Grèce était calme hier à 24 heures des élections législatives annonçant la victoire de la gauche radicale. Le calme avant la tempête ? Les électeurs et l'Europe ne croient pas à une révolution.
NIGERIA - Quinze villageois massacrés par Boko Haram. Des combattants islamistes de Boko Haram ont abattu vendredi 15 personnes dans un village proche de leur fief de Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria, ville où le président-candidat Goodluck Jonathan devait tenir hier un meeting en vue de l'élection du 14 février. Les terroristes ont attaqué le village de Kambari vers 5 heures du matin. Après leur massacre, ils ont mis le feu à tout le hameau. Au moins quatre enfants font partie des victimes.
YEMEN - Manifestation massive à Sanaa. Des milliers de personnes ont participé hier à Sanaa à la plus grande manifestation anti-Houthis depuis l'entrée en septembre de ces miliciens chiites dans la capitale du Yémen, pays clé dans le dispositif américain de lutte contre Al-Qaïda. Plongé dans le chaos, le Yémen se trouve depuis jeudi sans président ni gouvernement, après la démission des deux chefs de l'exécutif sous la pression des miliciens chiites du groupe Ansaruallah qui contrôle quasi-totalement la capitale après s'être notamment emparés du palais présidentiel mardi.
UKRAINE - Au moins trente civils tués. Les séparatistes à l'assaut de Marioupol. Les séparatistes pro-russes ont annoncé hier avoir lancé une offensive contre le port stratégique de Marioupol, dernière grande ville de l'est sous contrôle de Kiev. Au moins 30 civils auraient péri dans des bombardements, selon les autorités locales qui ont souligné que le bilan pourrait encore s'alourdir.
"L'offensive sur Marioupol a débuté aujourd'hui", a déclaré le dirigeant de la république autoproclamée de Dontetsk, Alexandre Zakhartchenko, "tout en assurant qu'il n'y aurait pas d'assaut". Il a également nié la responsabilité des rebelles dans les bombardements au lance-roquettes multiples Grad et Ouragan dans la matinée dans un quartier densément peuplé en accusant les forces de Kiev.
Jusqu'à présent, cette ville industrielle située sur les bords de la mer d'Azov avait été à l'abri des combats qui éclataient sporadiquement dans ses environs. La conquête de cette ville industrielle d'un demi-million d'habitants créerait un pont terrestre entre la Russie et la Crimée, annexée en mars, mais très dépendante de Kiev.
"L'Ukraine va se battre jusqu'à la victoire totale"
Le président ukrainien Petro Porochenko a affirmé dans un communiqué que son pays allait se battre jusqu'à la "victoire totale" contre les séparatistes pro-russes. La représentante de la diplomatie européenne Frederica Mogherini a prévenu que cette escalade allait "inévitablement provoquer une grave détérioration des relations entre l'UE et la Russie", déjà lourdement frappée par les sanctions européennes et américaines.
A Kiev, le Premier ministre Arseni Iatsenjouk a exigé la convocation d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU. Il a appelé la communauté internationale à "arrêter l'agresseur russe qui menace l'Ukraine, l'Europe et la sécurité mondiale".
Cette attaque sanglante qui survient quelques jours après l'abandon par l'armée ukrainienne de l'aéroport de Donetsk, site hautement symbolique, marque un tournant dans le conflit qui a fait plus de 5 000 morts en neuf mois.
A SUIVRE - Mort de deux otages japonais de l'EI ? Le gouvernement japonais vérifiait hier une vidéo annonçant sur internet l'exécution d'un des deux ressortissants nippons otages du groupe Etat islamique (EI). "Une nouvelle vidéo présentant apparemment Kenji Goto a été postée. Nous rassemblons les informations", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, lors d'un point de presse. Selon cette vidéo, le deuxième otage, Haruna Yukawa, aurait également été tué par ses ravisseurs djihadistes. Une réunion des principaux membres de gouvernement devait se tenir dans la nuit sous la président du Premier ministre Shinzo Abe.
ARABIE-SAOUDITE - Hollande présente ses condoléances. Le président François Hollande, accompagné du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, est arrivé hier en Arabie-Saoudite après la mort d'Abdallah pour présenter ses condoléances au nouveau roi Salmane. Il s'est ensuite entretenu en tête-à-tête environ quarante-cinq minute avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, lui aussi présent à Ryad pour présenter ses condoléances. D'autres dirigeants étaient aussi hier en Arabie Saoudite : David Cameron, Omar Bongo... Barack Obama écourtera sa visite en Inde pour se rendre à Ryad mardi.
SANTE – Maladie d’Alzheimer : l’espoir renaît. La combinaison d’anciens médicaments a montré des résultats sur la mémoire de patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Pour la première fois, une thérapie a réussi à améliorer la mémoire de patients atteints de la maladie d’Alhzeimer. Si la prudence reste de mise, cette première fait renaître l’espoir après plusieurs échecs.
En effet, jusqu’à présent, les médicaments prometteurs chez l’animal étaient sans résultat chez l’Homme. C’est en combinant deux anciens médicaments, l’acamprosate et le baclofène, que la start-up française Pharnext est parvenue à cette découverte.
Après des résultats encourageants chez l’animal, une quarantaine de patients, au stade débutant de la maladie, ont été testés pendant trois mois. Ils ont reçu le traitement (acaprosate + baclofène) pendant un mois, puis un placebo pendant un mois, puis à nouveau le traitement pendant un mois.
« Pendant le premier mois, les patients ont récupéré de la mémoire ; lors de l’arrêt, ils rechutaient mais ne revenaient pas à l’état antérieur ; puis, quand ils recevaient à nouveau le traitement, ils s’amélioraient à nouveau », raconte Daniel Cohen, fondateur de Pharnext.
Les premiers essais cliniques seront étendus
Et c’est là que se situe la nouveauté car, jusqu’à présente, les médicaments utilisés dans le traitement de la maladie d’Alzheimer ne permettaient que de retarder certains symptômes et tous comportementaux sans amélioration des fonctions cognitives. « Là, on améliore. Le malade sent la différence », explique le Pr Cohen.
POLITIQUE – Elections en Grèce : l'Europe retient son souffle. Le parti de gauche radicale d'Alexis Tsipras est donné favori. Le parti anti-austérité Syriza part favori des élections législatives qui se déroulent demain en Grèce. Sa victoire peut-elle provoquer un "séisme" en Europe ? Ou un compromis est-il possible ?
Le "problème grec" s'invite à la table de Davos, au menu des grands de ce monde. Pas une heure sans que les dirigeants des pays riches n'aient évoqué cette semaine la situation de ce pays, au bord de la faillite depuis 2010 et placé sous assistance financière massive des autorités européennes et du Fonds monétaire international.
CENTRAFRIQUE - Claudia Priest, l'humanitaire française, a été libérée. Elle était retenue depuis lundi par des miliciens anti-balakas. Dans l'Ain et Saône-et-Loire, la nouvelle de la libération de Claudia Priest a été accueillie avec émotion et soulagement.
EUROPE DE L'EST - Poutine accuse Kiev, les rebelles rejettent une trêve. Le président russe Vladimir Poutine a accusé vendredi les autorités ukrainiennes d'avoir lancé une opération militaire d'envergure contre les rebelles pro-russes dans l'est de l'Ukraine et d'être responsables des dizaines de morts. La région a connu jeudi sa première journée la plus meurtrière depuis la signature début septembre d'un accord de cessez-le-feu à Minsk entre les belligérants : au moins 40 personnes, civils et militaires, ont été tuées. De leur côté, les rebelles pro-russes ont rejeté hier toute nouvelle trêve avec Kiev et menacé d'une large offensive.
YEMEN - Vide à la tête de l'Etat. Le Yémen, pièce maîtresse dans le dispositif américain de lutte contre Al-Qaïda, était toujours hier sans gouvernement et sans président après la démission des deux chefs de l'exécutif sous la pression de la puissante milice chiite des Houthis qui contrôle Sanaa. Le Parlement, qui doit se prononcer sur la démission du président Abd Rabbo Mansour Hadi, ne peut quant à lui se réunir que demain en session extraordinaire : la tenue de cette réunion est toutefois incertaine au vu de l'imposant déploiement des miliciens d'Ansaruallah, aussi appelés houtis, dans la capitale et autour du Parlement.
ECONOMIE - Hollande veut une "réponse globale". Le chef de l'Etat intervenait hier lors du 45e forum de Davos, en Suisse. C'est la première fois que François Hollande intervenait au Forum de Davos, le rendez-vous très sélect des grands du Monde de l'économie.
DISPARITION - Arabie Saoudite : le roi Abdallah est mort. Le roi Abdallah d'Arabie saoudite est décédé hier après avoir régné de facto pendant 20 ans sur la première puissance pétrolière mondiale, et son demi-frère le prince Salmane, 79 ans, lui a aussitôt succédé sur le trône. Abdallah, âgé d'environ 90 ans, a été enterré dans l'après-midi à Ryad après la prière à la mosquée Imam Turki en présence de dignitaires arabes et étrangers dont le président turc Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif, les dirigeants du Soudan et d'Ethiopie ainsi que des chefs d'Etat du Golfe.
ENTRETIEN - "Face au terrorisme, les Européens doivent aider davantage la France". Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, inaugure le Sirha (Le Salon international de la restauration, de l'hôtellerie et de l'alimentation) aujourd'hui à Lyon. Lutte contre le terrorisme, promotion du tourisme, relance du commerce extérieur : à Lyon aujourd'hui, le patron de la diplomatie française inaugure le Sirha.
JUSTICE - Déchéance nationale, une arme légale. Depuis 1990, la nationalité française a été retirée à vingt et un condamnés. Le Conseil constitutionnel a validé hier la déchéance de la nationalité d'un djihadiste franco-marocain jugé pour terrorisme. Mais la mesure, très symbolique, n'est pas simple à appliquer.
FINANCES - La bourse de Paris en hausse grâce à la BCE. Le CAC 40 au plus haut depuis juin 2008. "Le marché reste dopé par l'action de la BCE qui pèse lourdement sur l'euro, ce qui aide beaucoup l'indice parisien", note Guillaume Garabédian, conseiller de gestion chez Meeschaert Gestion Privée.
SOCIAL - Routiers : une pause et ça repart. L'intersyndicale reprend la grève demain soir, la CFDT entre dans l'action mercredi. Les syndicats, soudés depuis jeudi, ont bien l'intention d'obtenir satisfaction, alors que le patronat leur demande un retour aux "réalités économiques".
TECHNOLOGIE – Crime, terrorisme… Quand la menace vient d’internet. Alors que les hackers islamistes et les anonymous se livrent bataille en ligne. Certains agissent pour des motifs politiques, d’autres pour la gloire ou pour l’argent. Les hackers ont toujours été présents sur internet, mais son développement leur confère une visibilité inédite.
EUROPE – La BCE débloque 1 100 milliards d’euros pour stimuler l’économie. Offensive de la Banque centrale européenne. Au rythme de 60 milliards d’euros par mois, la Banque centrale européenne a annoncé hier sa volonté, controversée, d’un rachat massif de dettes. Déterminée à contrer le risque de déflation et à stimuler l’économie de la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé hier des rachats massifs de dette, qui s’élèveront à plus de 1 100 milliards d’euros.
SAHEL – L’appel de Paris contre Boko Haram. Le Tchad a lancé une opération contre les islamistes de Boko Haram mais Paris presse les pays africains directement visés par Boko Haram (Cameroun, Tchad et Niger) d’organiser une riposte face à « l’offensive dramatique » des islamistes nigérians : 13 000 morts au Nigéria et 1,5 million de déplacés depuis 2009.
A SUIVRE – Crise politique majeure au Yémen. L’accord de sortie de crise, annoncé mercredi soir au Yémen, entre le pouvoir et les milices chiites d’Ansaruallah, n’aura pas tenu : hier, cet allié stratégique des Etats-Unis dans la lutte contre Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), a plongé dans un chaos total Le gouvernement nommé il y moins de trois mois, a présenté sa démission au président Abd Rabbo Mansour Hadi, lequel a, dans la foulée, également annoncé son départ. Mais sa démission a aussitôt été rejetée par le Parlement qui a convoqué une réunion extraordinaire de ses membres ce matin afin d’examiner la crise dans le pays.
UKRAINE – Les pro-russes avancent à Donetsk. Plus de quarante morts en 24 heures ; Plus de quarante morts – civils ou militaires – en 24 heures et la perte de l’aéroport de Donetsk dans le bastion de l’Est séparatiste : l’Ukraine a vécu hier l’une de ses journées les plus sanglantes depuis le début du conflit en avril avec les rebelles pro-russes et essuyé un sérieux revers stratégique.
L’appel au cessez-le-feu lancé mercredi soir à Berlin par les ministres ukrainien, russe, français et allemand des Affaires étrangères n’aura donc pas été entendu. Et voici l’ancienne république soviétique de nouveau engagée dans l’engrenage des violences malgré la trêve du 9 décembre et la relative accalmie née de l’accord de cessez-le-feu signé en septembre.
Sur le terrain militaire, les troupes ukrainiennes ont dû abandonner l’aéroport de Donetsk aux rebelles avec lesquels ils combattaient depuis mai. L’impact psychologique pourrait être lourd pour les forces armées ukrainiennes, qui avaient déjà perdu l’aéroport de Lougansk, principale ville de la région séparatiste voisine de celle de Donetsk.
5 000 morts depuis avril
Mais l’attaque la plus meurtrière s’est produite dans le quartier de la ville, d’habitude épargné par les tirs, où au moins treize civils ont été tués par des obus qui ont frappé un trolleybus, selon les services d’urgence locaux. Les autorités ukrainiennes et les rebelles se sont mutuellement accusés d’être à l’origine des tris qui ont touché le véhicule.
Engagés dans un long bras de fer depuis l’annexion de la Crimée par Moscou en mars, Moscou et Kiev se sont également rejeté la responsabilité de l’attaque. Depuis le début du conflit armé, plus de 5 000 personnes ont été tuées et plus de 10 000 ont été blessées, selon un bilan de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). « La situation empire vraiment », selon l’OSCE avant même la nouvelle journée noire d’hier.
SANTE – Les nouveaux défis de la lèpre. Quelque 200 000 nouveaux cas recensés chaque année. C’est aujourd’hui la journée mondiale de lutte contre ce fléau : la lèpre reste une maladie coriace. Si, depuis les années 1980, la polychimiothérapie a permis de guérir plus de 14 millions de personnes, elle n’a pas disparu.
SOCIAL – Dialogue social : une loi, faute d’accord. Echec de la négociation syndicats-patrons sur la modernisation des entreprises. La réforme continue, annonce le gouvernement, qui convoque les partenaires sociaux le 19 février autour du Premier ministre afin de préparer un projet de loi, à défaut d’accord.
LAICITE – Ecole : un plan à 250 millions d’euros. Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’Education, a détaillé hier le plan pour le respect des valeurs républicaines à l’école. Les ambitions présentées mercredi par le président de la République se déclineront en onze mesures pour un coût de 250 millions d’euros sur trois ans.
EN BAISSE – Le livret A siphonné. Les Français abandonnent-ils celui qui a été pendant de longues années leur placement vedette ? En 2014, la réponse est claire et nette : oui. L’an dernier, le livret A enregistré une décollecte nette (la différence entre les retraits et les dépôts) de 6,13 milliards d’euros. La rémunération historiquement faible du livret A explique cet abandon : depuis août 2014, son taux est tombé à 1 % - du jamais vu.
TRANSPORTS – La SNCF dit stop à la course à la grande vitesse. La seconde phase du TGV-est, entre la Lorraine et Strasbourg sera opérationnelle le 3 avril 2016. A l’été et à la fin 2017 seront inaugurées trois autres lignes nouvelles, entre le Mans et Rennes, entre Tours et Bordeaux, ainsi que le contournement de Nîmes et Montpellier. 800 km de lignes à grande vitesse actuellement en chantier… et dans moins de trois ans c’en sera fini de la course aux grandes vitesses. Pressée par les finances mais aussi par la vétusté d’une bonne partie des lignes classiques, la SNCF désormais réunifiée veut donner la priorité aux « trains du quotidien », c’est-à-dire à maintenance et à modernisation du réseau.
SECURITE - Trains : attention aux bagages suspects. Le nombre important de bagages suspects signalés à la SNCF depuis les attentats de début janvier aura un effet sur la régularité des trains, du fait des interruptions de trafic, selon le président de l'opérateur ferroviaire, Guillaume Pepy. Il a insisté sur la nécessité "que les gens prennent conscience qu'oublier un sac, c'est grave", car le bagage sera signalé, ce qui nécessitera l'action de démineurs, et un périmètre de sécurité avec arrêt de la circulation.
ZOOM - Le bureau de Copé perquisitionné. Des perquisitions ont eu lieu hier chez l'ancien patron de l'UMP Jean-François Copé, notamment son bureau à l'Assemblée nationale, dans l'affaire Bygmalion. Dans cette affaire de fausses factures qui ont permis de dissimuler des dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle de 2012, les juges et les enquêteurs cherchent à déterminer quelle connaissance les politiques avaient de la fraude.
SANTE - Bisphénol A : entre "incertitudes" et soupçons, que sait-on ? L'Europe invoque ses "incertitudes" alors que les recherches françaises font ressortir les "soupçons" pesant sur le BPA... mais aussi sur deux de ses substituts.
CONSOMMATION - Le prix des courses poursuit sa baisse. Le panier moyen français s'établit à 135 €. Pour la deuxième année consécutive, le ticket de caisse des consommateurs français s'est allégé en 2014. Conséquence de l'inflation et de la guerre des prix que se livrent les distributeurs.
Gouvernement – Terrorisme : le gouvernement réplique sur tous les fronts. Les mesures annoncées hier deux semaines après les attentats. Renforts sur le renseignement et la police, maintien d’effectifs dans l’armée mais aussi fermeté à l’école et action diplomatique : Manuel Valls et François Hollande ont décliné une riposte dans trois domaines.
Deux semaines après les attentats qui ont traumatisé le pays, la réponse de l’exécutif balaye trois fronts. Elle est évidemment policière mais pas seulement. A travers l’école mais aussi dans les quartiers « qui se sentent les grands oubliés de la République » (Manuel Valls) le gouvernement veut agir sur les maux de la société française résumés par le mot apartheid dans la bouche du Premier ministre. La réponse sera enfin diplomatique.
Police : renseignement et suivi
L’effort majeur en moyens humains et financiers porte sur le renseignement, le suivi des djihadistes et groupes ou individus radicalisés. 3 000 personnes à suivre pour éviter de mettre en sommeil la surveillance d’individus comme l’ont été Merah et les frères Kouachi, « fichés » après leurs séjours en Afghanistan et au Yemen. L’effort est salué y compris par l’opposition. « Des mesures attendues et nécessaires », relève le sénateur François Baroin (UMP, Aube).
La résurrection de l’indignité nationale, la déchéance de nationalité ne sont plus des tabous. « Comment empêcher le retour des djihadistes de nationalité française ou binationaux sur le territoire. Cela demande un débat sur une harmonisation européenne, des modifications dans Schengen et la convention européenne des droits de l’homme » souligne le député et président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde qui souhaite aussi « plus de fermeté avec les réseaux sociaux qui ne signalent pas les contenus dangereux ».
Ecole : l’autorité
Laïcité, morale, instruction civique, fermeté sur les incivilités et les offenses au prof comme aux rites et symboles de la République : François Hollande a pris hier des accents de Jules Ferry en 1871 envoyant ses hussards noirs de la République enseigner avec autorité les fondamentaux des Français, des maths, du civisme. Une vraie remise en question pour les enseignants, les chefs d’établissement, les parents qui dit le président « doivent aussi respecter l’enseignant ». « Cela prendra sans doute un peu de temps mais c’est indispensable », souligne le député Olivier Véran ( PS, Isère). L’action sociétale va aussi porter sur les quartiers. Au-delà de la polémique sur son apartheid, les déclarations choc de Manuel Valls illustrent une ségrégation de territoires qui se sont enfermés sur eux-mêmes et plaisant pour « une action globale, pas limitée ».
Diplomatie : du renfort
« Mon message sera de dire que la responsabilité est globale à l’égard des menaces terroristes », a assuré François Hollande, qui se rend demain et pour la première fois, au Forum économique mondial de Davos. Le Président entend profiter de l’émotion internationale autour des Français après les attentats. Il montre la détermination militaire en maintenant 7 500 postes de soldats. Bien seule en Europe, peu aidée par des gouvernements locaux en mal de légitimité ou en construction (Mali, Irak, Libye), la France tentera de mobiliser ses alliés sur les terrains militaires, financiers et du renseignement. Car sans relais international, souligne le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, l’effort pour notre police nationale et l’action locale dans les écoles et les quartiers resteront vains. Pascal Jalabert
7 500 C’est le nombre de militaires que François Hollande a décidé de ne pas supprimer, hier, lors d’un Conseil de Défense à la suite des attaques terroristes que la France a connu entre le 7 et 9 janvier. Initialement, pour 2015-2019, 26 000 coupes étaient prévues.
« Nous n’avons pas le temps d’attendre (…) Je fais une proposition toute simple (…) vous pouvez renforcer notre dispositif sans perdre de temps, en décidant immédiatement de rétablir les heures supplémentaires dans la police, dans les services de renseignement ». Nicolas Sarkozy, président de l’UMPE, hier sur France 2
TERRORISME – Ecole : retour à la fermeté républicaine. Après les attentats et les incidents autour de la minute de silence dans les établissements scolaires. Les élèves auront un apprentissage sur les concepts de « respect de droits, citoyenneté, laïcité ». Aucun incident à l’école ne sera laissé sans suite », a annoncé le président de la République.
L’heure est grave. Après les attentats qui ont endeuillé la France et les incidents autour de la minute de silence dans quelque 200 établissements scolaires, François Hollande a lancé hier « l’acte II de la refondation de l’école ». Avec deux mots d’ordre : « lucidité et fermeté ».
Laïcité et fait religieux
Lors de ses vœux au monde éducatif, le président de la République a annoncé qu’à partir de septembre 2015, tous les élèves de l’élémentaire à la terminale recevront un apprentissage sur les concepts de « respect des droits, entraide, solidarité, participation à la vie démocratique, citoyenneté, laïcité ». Ils recevront également un enseignement laïc du fait religieux. Le 9 décembre, la fête de la laïcité sera célébrée à l’école autour de projets pédagogiques.
Médias : on décrypte l’info
Pour répondre à la propagation des théories de complot dans les établissements scolaires, ils apprendront aussi à décrypter les médias. « Chaque élève doit comprendre ce qu’est une information et ce qui ne l’est pas pour lui apprendre à faire la part des choses et développer un esprit critique, afin de pouvoir reconnaître la vérité des faits, de la science, du droit ».
Non respect : tolérance zéro
François Hollande a tenu hier un discours de fermeté, en faveur d’un « renforcement de l’autorité du maître ». Pour que les valeurs enseignées à l’école aient un sens, il faut qu’elles y soient respectées. L’école doit redevenir un « sanctuaire de civilité ». Les parents devront signer le règlement intérieur et la charte de la laïcité pour s’engager à les respecter. Il y aura également une tolérance zéro à l’égard des attitudes mettant en cause l’autorité des professeurs ou ne respectant pas les règles républicaines.
Aucun comportement inapproprié, « aucun incident ne sera laissé sans suite. Chaque fois qu’il y aura une mise en cause de la dignité, de l’égalité entre jeune fille et jeune garçon, qu’il y aura une pression, un mot qui sera prononcé mettant en cause une valeur fondamentale de l’école et de la République, il y aura une réaction », a insisté le Président.
Formation des enseignants
Pour faire face à cette nouvelle mission, les enseignants recevront une formation continue sur la laïcité, la citoyenneté et l’enseignement du fait religieux. Leur formation initiale sur ces thèmes sera également renforcée et leurs connaissances en la matière seront testées lors des concours de recrutement.
Des « réserves citoyennes »
François Hollande a annoncé la création dans chaque académie de groupes de volontaires, qu’il a baptisé « réserves citoyennes », pouvant intervenir en soutien dans les établissements scolaires. Parmi les interventions possibles pour « permettre la réussite éducative des élèves » : « journalistes, avocats, acteurs culturels ». Pour le Président, « l’école ne doit pas se replier sur elle-même. Elle doit être ouverte, elle n’est pas assiégée. Il ne s’agit pas de l’isoler, au contraire » Elodie Bécu
YEMEN - Accord de sortie de crise. Le président du Yémen Abd Rabbo Mansour Hadi et les miliciens chiites ont conclu mercredi un accord de sortie de crise après plusieurs jours de violences meurtrières dans la capitale et la prise du palais présidentiel. Selon le texte de l'accord, les miliciens de Ansaruallah se sont engagés à quitter le palais, où ils étaient entrés mardi et avaient saisi d'importantes quantités d'armes et équipement militaires.
ALLEMAGNE - Ukraine : réunion diplomatique à Berlin. Les ministres allemand, français, russe et ukrainien des Affaires étrangères se sont réunis hier soir à Berlin pour tenter d'enrayer l'escalade des combats de plus en plus violents dans l'Est séparatiste de l'Ukraine et auxquels l'armée russe participe directement, selon Kiev. Ereintée par la guerre, l'Ukraine a annoncé qu'elle avait demandé au Fonds monétaire international (FMI) la mise en place d'un partenariat à long terme, et qu'elle allait tenter de renégocier sa dette.
AMERIQUES - Cuba et Etats-Unis : le dialogue. Le rapprochement annoncé en décembre entre Obama et Castro. La première étape des pourparlers, prévue sur deux jours, entre Washington et la Havane en vue de la normalisation des deux pays, se poursuit aujourd'hui dans la capitale cubaine.
SOCIAL - Routiers : les négociations sans le patronat. Prévues ce jeudi après plusieurs jours de grève. Plusieurs fédérations patronales de transport routier refusent de participer à la séance de négociations prévue ce matin, faute d'élément nouveau.
A SUIVRE - BCE : un coup de souplesse ? Il n'y a plus de suspense, la Banque centrale européenne (BCE) prendra aujourd'hui la décision historique de "faire tourner la planche à billets", d'injecter de la monnaie dans la zone euro pour repousser le danger de la déflation. Deux indices l'on récemment confirmé : son président Marlo Draghi a rencontré la semaine dernière à Berlin la chancelière Angela Merkel, sans laquelle aucune décision importante ne peut être prise en Europe ; et François Hollande, dans une gaffe heureusement passée inaperçue, l'a annoncé lundi lors de ses voeux aux forces économiques et sociales.
SOCIAL - Bientôt la fin des CE ? Héritage de la Libération, les Comités d'entreprise vont fêter en février leurs 70 ans et probablement leur dernier anniversaire en cas d'accord, aujourd'hui, sur le dialogue social pour les fusionner avec les autres instances du personnel. Une simplification qui divise les juristes. Si cette négociation difficile aboutit, la réforme consistera principalement à rassembler dans les entreprises de plus de 11 salariés les instances actuelles en un organe unique baptisé "Conseil d'entreprise".
POLEMIQUE – Bisphénol A : aucun danger, selon un rapport européen. Alors que la France l’interdit depuis le 1er janvier. L’Autorité européenne de sécurité des aliments estime que la substance ne présente en l’état « pas de risque pour la santé ». Ce qui surprend la ministre Ségolène Royal.
« Le ministère va faire expertiser cet avis, pour voir si le poids des lobbies n’est pas intervenu dans sa publication », a-t-elle ajouté, notant que lors de la dernière réunion des ministres européens de l’Environnement, où il avait pourtant été question des perturbateurs endocriniens, la sortie d’un tel rapport n’avait pas été évoquée.
Banni des biberons
Dans sa note publiée hier, l’Efsa (l’Autorité européenne pour la sécurité des aliments) estime que l’exposition au Bisphénol A (antioxydant et plastifiant) « aux niveaux actuels » « ne présente pas de risque pour la santé des consommateurs », même si de nombreux doutes restent à éclaircir.
SANTE – Projet de loi de santé. Les médecins repartis pour une grève. La colère des médecins ne retombe pas. Cinq semaines après le début du mouvement de protestation contre le projet de loi Santé et pour une revalorisation de la consultation des généralistes (25 € au lieu de 23 €), MG France (principal syndicat des généralistes) a confirmé hier une nouvelle journée de fermeture des cabinets le 5 février prochain.
EUTHANASIE – Débat sans vote. Fin de vie : Manuel Valls veut « avancer ». Les députés ont débattu hier de la fin de vie, sujet délicat qui dépasse les clivages politiques traditionnels, en prélude à l’examen en mars d’une proposition de loi PS-UMP visant au consensus autour d’un droit des malades incurables à une « sédation profonde et continue ». Avant l’ouverture des discussions par Manuel Valls, des rassemblements anti-euthanasie, d’ampleur limitée, ont été organisés à la mi-journée dans plusieurs villes, à l’appel d’associations rassemblées sous le sigle « Soulager mais pas tuer », avec en tête Alliance Vita, proche de la Manif pour tous : 300 personnes à Paris, 120 à former une chaîne humaine à Nantes, une centaine à Caen, 70 à Rennes, 70 à Pau, 60 à Bordeaux.
Une valeur de test
Dans son discours, le Premier ministre a appelé les députés à « avancer vers un « droit de mourir dans la dignité », à l’ouverture des débats sur la fin de vie ayant valeur de test d’un possible consensus autour d’une proposition de loi PS-UMP. « Faisons en sorte » que ces discussions « permettent d’avancer vers un droit nouveau : celui de mourir dans la dignité », a-t-il lancé devant les députés rassemblés pour ce débat sans vote, qui précède l’examen en mars d’un texte d’Alain Claeys(PS) et Jean Leonetti (UMP) prévoyant un droit des malades incurables à une « sédation profonde et continues » jusqu’au décès.
Lui-même rapporteur en 2009 d’une proposition de loi PS sur la fin de vie, Manuel Valls s’est attaché à rassurer ceux qui craignent une porte ouverte au suicide assisté » et à l’euthanasie, et a appelé les parlementaires au «rassemblement » et «consensus ».
POLITIQUE – "Appartheid " : Manuel Valls lâche le mot qui fâche. La lutte contre les inégalités était au coeur des voeux à la Presse. Le premier ministre s'inquiète de "l'apartheid territorial", social, ethnique qui s'est imposé" en France et promet de défendre la citoyenneté, dressant par là même le constat d'échec de l'intégration.
"Apartheid". Près de deux semaines après l'attaque de Charlie Hebdo, Manuel Valls a prononcé ce mot lourd de sens hier lors de ses voeux à la presse quand on sait qu'il désignait en Afrique du Sud la ségrégation raciale.
Pour le Premier ministre, il existe un "apartheid territorial, social, ethnique qui s'est imposé dans notre pays, des ghettos, de relégation urbaine". Il a évoqué la "misère sociale" à laquelle s'additionne les discriminations quotidiennes parce qu'on n'a pas le bon nom de famille, la bonne couleur de peau, ou bien parce que l'on est une femme".
"Regarder la réalité"
Manuel Valls réagissait alors à propos des "enfants de la République" qui avaient refusé d'observer une minute de silence dans certains lycées après le massacre des journalistes de Charlie Hebdo. "Ce n'est pas tous les jeunes" a-t-il insisté, se gardant de toute généralisation. "Mais c'est le symptôme de quelque chose qui ne va pas bien. Il faut regarder la réalité de notre pays".
Et la réalité selon lui ressemble à un "apartheid". Le terme n'était pas choisi au hasard. Manul Valls l'a employé plusieurs fois et a souvent été critiqué pour cela, y compris dans son propre camps.
La première fois, c'était il y a dix ans, au lendemain des émeutes des les banlieues parisiennes. Il l'a ensuite redit dans un livre d'entretiens (La Laïcité en face, entretiens avec Virginie Malabard (éditions Dexlée de Brouwer) sur le thème de la laïcité, estimant que "c'est le sentiment que l'on peut avoir dans certains quartiers et on doit répondre à une aspiration sociale de la part de la population, quelle que soient leurs origines [...] et refonder une communauté de destin".
"Renforcer la citoyenneté"
Dix après les émeutes de 2005, le Premier ministre considère que le "diagnostic, fait plusieurs fois, s'impose plus que jamais". Des quartiers, des territoires vivent non plus avec le reste du pays mais à côté. Et face à cet "apartheid" de fait sinon de droit, Manuel Valls oppose la citoyenneté et non plus le concept d'intégration qui "ne veut plus rien dire", ajoute-t-il, sans crainte de froisser une partie de sa majorité.
Pour "combattre le sentiment d'être des citoyens de seconde zone", Manuel Valls met en avant "le sentiment d'appartenir à une même nation". Les mots du Premier ministre claquent et l'ancien maire d'Evry assume : "La citoyenneté a besoin d'être renforcée".
Le message du 11 janvier est selon lui très large et intègre la paix, le respect des convictions et de l'expression des cultes, le dialogue entre les religions. Bref, ce qui fait le vivre ensemble. "Connaître l'autre pour mieux se comprendre", a résumé Manuel Valls. Ce dernier a promis hier qu'il allait "reprendre le combat de laïcité". Que c'était "un défi pour les politiques, les élites et chaque citoyen". Un défi qu'il entend relever, en posant les mots. Au risque de ne pas plaire à tout le monde. Nathalie Mauret
A gauche et à droite, pas de consensus
"Il est dommage d'attendre les attentats pour que le gouvernement découvre ce qui se passe dans les quartiers en France", a ironisé Sébastien Huyghe porte-parole de l'UMPE, suite aux propos de Manuel Valls évoquant "l'apartheid". "Il y a une partition du territoire en fonction des origines des habitants et c'est inacceptable". Son collègue de l'UMP, Guillaume Larrivé (député de l'Yonne) considère au contraire que la France ne connait pas d'apartheid et qu'il faut "nommer notre ennemi, en l'occurrence l'islamisme radical".
Au PS, le député des Français de l'étranger Pouria Amirshahi constate les échecs politiques menés "depuis des décennies" mais met en garde contre "des mots qui peuvent vexer". Plus, à gauche, au PCF, Olivier Dartigolles (porte-parole) estime qu'il "n'est plus possible d'ouvrir les yeux sur les quartiers populaires et de fermer les financements pour leur avenir". Pour lui Manuel Valls est en "situation de non-assistance à territoires en danger".
Géographe
"Ceux qui réussissent quittent ces quartiers"
Existent-t-il vraiment des territoires en dehors de la République ?
Le territoire n'est homogène ni ethniquement, ni socialement, ni économiquement, ni religieusement. La situation n'est pas totalement clivée, on ne peut pas parler d'apartheid, le mot est un peu fort, mais les dynamiques sont là : on est dans une logique de séparatisme. Manuel Valls et son cabinet en sont bien conscients, c'est un diagnostic globalement partagé même si on est aujourd'hui sur une rhétorique un peu martiale.
Quelles sont les lignes de fracture ?
Il y d'un côté des zones métropolitaines mondialisées, de l'autre une France des zones périphériques. C'est un clivage qu'on retrouve dans toutes les régions, et un processus où l'immigration se concentre dans les franges des grandes villes. Cela existe depuis des décennies, et ce n'est d'ailleurs pas une spécificité française, mais dans le cadre d'une société multiculturelle ça pose des problèmes. La société qui est devant nous est une société sous tension. L'idée qu'on va renouer avec des mythes anciens basé sur un évident "vivre ensemble" est une illusion.
Sur la question des banlieues, on n'est pourtant pas dans un constat d'échec total : beaucoup de gens s'en sortent ou obtiennent des diplômes. Je suis très positif sur le bilan de la politique de la Ville. Mais le problème est que les gens qui réussissent quittent ces quartiers sensibles.
Alors quelle est la solution ?
Aucune solution ne va venir d'en haut. Mais la question de l'emploi, et de l'intégration économique de toutes les catégories de population, est primordiale. Le tout-libéral dans lequel on est embarqué depuis des décennies pose des questions : on a un modèle qui marche, mais pour une minorité de gens. Il laisse de côté les classes modestes et populaires qui étaient encore intégrées il y a quinze ou vingt ans. J'attends les politiques sur cette question. Propos recueillis par Jean-Michel Lahire
ECONOMIE - Revue des risques mondiaux à Davos. Ouverture aujourd'hui du 45e forum économique mondial (WEF) de Davos. Les conflits entre Etats et les événements climatiques arrivent en tête des menaces pesant sur l'économie, selon le rapport Global Risk publié à la veille du sommet de Davos.
Attentats terroristes en France et, moins tragique mais également lourd de conséquences, premier signe d'une guerre des monnaies... Le 45e forum économique mondial (ou WEF pour World Economic Forum) de Davos, qui réunit 2 500 décideurs du monde entier, début aujourd'hui sous un ciel couvert.
L'impact terroriste
Les mesures contre le terrorisme ont forcément des répercussions sur l'économie - le souvenir du 11 septembre - est là pour le rappeler. "La situation est différente, corrige un conseiller français : à l'époque, les Etats-Unis étaient déjà en récession. Mais il est sûr que cela aura des conséquences, notamment sur le transport aérien.
Autant de sujets pour les politiques présents : la chancelière allemande, le secrétaire d'Etat américain John Kerry, le Premier ministre chinois Li Kegiang,le ministre iranien des Affaires étrangères, le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi... Mais aussi le président français, accompagné de trois ministres. Son plaidoyer pour la réussite du sommet de Paris sur le climat sera porté par la deuxième place des "événements climatiques extrêmes" sur la liste du Global Risk.
L'hésitation économique
Bouffée de pessimisme à la veille du Forum : le FMI a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour la planète en 2015 (+3,5, au lieu de 3,8%). "La baisse des prix du pétrole [...] donnera un coup d'accélérateur à la croissance mondiale", reconnaît le Fonds monétaire international. "Mais cette impulsion devrait être plus que compensée par des facteurs négatifs, notamment la faiblesse de l'investissement".
L'inquiétude porte en particulier sur les pays émergents. Et surtout sur l'Europe, à la veille de deux rendez-vous essentiels : les législatives grecques dimanche, et, dès jeudi, la décision de la Banque centrale européenne de lancer sa politique "d'assouplissement monétaire" afin d'huiler la machine économique.
Nul doute que cette décision, avec la brutale réévaluation du franc suisse et la guerre des monnaies qu'elle fait craindre, nourrira les conversation des nombreux patrons de grandes entreprises : Jack Ma (fondateur du géant chinois Alibaba), Patrick Pouyanné (Total), Marissa Mayer (Yahoo), Carlos Ghosn (Renault).
340 € la bouteille de champagne
Un risque a disparu de la liste Global Risk, qui était pourtant classé en tête l'année dernière : la disparité des revenus. Elle ne fait pourtant qu'augmenter, selon l'organisation Oxfam : les 1 % de plus riches de la planète détiendront, bientôt 50% des richesses mondiales, contre 44 % en 2009. A noter qu'avec l'appréciation du franc suisse, il en coûtera 340 € pour déguster un bouteille de Dom Pérignon dans un palace de Davos, selon l'agence Bloomberg. Francis Brochet
RD CONGO - Nouvelles violences meurtrières à Kinshasa. La capitale de la République démocratique du Congo à vécu hier une deuxième journée de violences entre policiers et jeunes hostiles au président Kabila, qui a fait au moins quatre morts. En cause : l'examen d'une nouvelle loi électorale controversée, qui prolongerait le pouvoir de Kabila au-delà de 2016.
UKRAINE - Kiev mobilise ses hommes. L'Ukraine a lancé hier une quatrième vague de mobilisation militaire qui devrait toucher environ 50 000 hommes alors que les hostilités se sont poursuivies dans l'est rebelle pro-russe, faisant deux morts parmi les civils. Cette mobilisation sera suivie de deux autres, pour toucher jusqu'à 104 000 hommes.
BAHREIN - Un chiite en prison pour... des tweets. Le célèbre militant bahreïni des droits de l'homme Nabil Rajab a été condamné hier à six mois de prison pour "atteinte aux institutions" via des tweets. Mais Nabil Rajab, qui avait été libéré un mois après son arrestation le 1er octobre, pourra éviter la prison s'il paie une caution de 200 dinars (531 dollars).
SECURITE - Un drone dans le ciel de l'Elysée. A l'automne, sept centrales nucléaires avaient été survolées. En plein plan Vigipirate, un petit aéronef a plané quelque temps au-dessus du palais. La sécurité du président connaît-elle aussi des "failles" ?
CONSTITUTION - Hollande veut renforcer l'engagement citoyen. Retour d'un service militaire obligatoire ou volontariat civique renforcé ? La France, encore sous le choc d'attentats, va débattre des moyens de renforcer mixité sociale et esprit citoyen chez les jeunes. "C'est dans le service de l'intérêt général que se renforce la citoyenneté", a lancé hier François Hollande, qui veut "développer les possibilités d'engagement". Il a demandé aux présidents du Sénat et de l'Assemblée d'engager une réflexion en ce sens.
TERRORISME - Arrestations en série. En région parisienne dans l'environnement de Coulibaly, à Béziers et Montpellier. Interpellations, ouverture d'une information judiciaire pour "assassinat avec une entreprise terroriste" et probables mises en examen pour des proches de l'entourage de Coulibaly. Quinze jours après l'attaque meurtrière dans les locaux de Charlie Hebdo, les enquêtes de l'anti-terrorsime français avancent.
CENTRAFRIQUE - Enlevée, Claudia Priest devait rentrer hier. La Française a été kidnappée lundi à Bangui après l'arrestation d'un général anti-balaka. Originaire de l'Ain, très impliquée dans l'humanitaire, la Rhônalpine Claudia Priest, connaissait bien le pays. Elle aurait dû rentrer hier pour ce qui était sa dernière mission.
SECURITE – Antiterrorisme : un front européen se dessine. Le registre de passagers des avions devient une « priorité ». La France touchée par deux attentats meurtriers, la Belgique récemment aux prises avec des djihadistes. L’Union européenne tente de faire front commun dans cette lutte contre le terrorisme.
9 personnes soupçonnées d’avoir apporté un soutien logistique à Amedy Coulibaly, en armes et en véhicules notamment, sont en garde à vue jusqu’à ce soir. En Grèce, l’Algérien arrêté samedi à Athènes, et soupçonné de liens avec la cellule djihadiste démantelée jeudi en Belgique, devait être présenté hier au parquet.
« Il faut qu’on renforce notre façon de coopérer (…). Les attaques terroristes ciblent surtout les musulmans dans le monde, il nous faut donc une alliance, un dialogue pour faire face ensemble ». Federica Mogherin, chef de la diplomatie européenne, hier, avant la réunion des 28 ministres des Affaires étrangères.
Le monde musulman en colère
Marée humaine et théories du complot à Grozny
Scandant « Allah Akbar » et agitant des banderoles proclamant leur amour pour Mahomet, des centaines de milliers de manifestants se sont réunis hier au pied de la mosquée de Grozny, en Tchétchénie. Le dirigeant de la république musulmane russe, Ramzan Kadyrov, qui avait appelé à manifester, a accusé les « autorités et services secrets des pays occidentaux » d’être à l’origine de l’ « incident des caricatures ».
Des islamistes radicaux menacent les Français à Gaza
Environ 200 islamistes radicaux se sont rassemblés hier devant le Centre culturel français et ont menacé d’égorger les Français présents à Gaza. La police du Hamas, intervenue tardivement, a procédé à des dizaines d’interpellations. Un rassemblement d’une telle ampleur, sous la bannière noire des djihadistes, est un fait exceptionnel sinon unique depuis l’accession du Hamas au pouvoir en 2007.
Iran : manifestation autour de l’ambassade de France
Scandant « mort à la France », « mort à Israël » ou « nous aimons le prophète », plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés hier autour de l’ambassade de France à Téhéran, protégée par les forces de sécurité iraniennes, pour protester contre la couverture du dernier Charlie Hebdo. Le rassemblement était organisé par une association d’étudiants.
Criminologue
« L’Europe veut-elle des frontières passoires ? »
Face au terrorisme, l’Europe semble pécher au niveau des échanges d’information ?
Je ne suis pas d’accord. Les pays européens sont très engagés dans le renseignement. Mais il faut faire attention à la protection des sources. Plus elles sont infiltrées, plus elles donnent des informations précises, plus elles deviennent vulnérables au moment où l’on partage l’information. Transmettre une information à un pays allié est une pratique très complexe, où il faut être prudent.
La Turquie qui frappe à la porte de l’Europe joue-t-elle franc-jeu ?
Du point de vue de la Turquie, l’Europe se comporte mal avec elle. Evidemment, on y perd, il y a un moment où il faut savoir qui sont ses alliés et qui sont ses ennemis. On ne peut pas être entre deux. Mais, ces derniers mois, il y a peu de choses à reprocher à ce pays.
Même la porosité de sa frontière avec la Syrie ?
Si des djihadistes arrivent là-bas, c’est qu’ils ont réussi à quitter l’Europe…
Vous remettez en question Schengen ?
Le principe mis en place par l’Europe, c’est la liberté de circulation, ce n’est pas la qualité du contrôle à ses frontières. Il faut savoir ce que l’on veut.
L’Europe doit-elle mieux maîtriser ses frontières ?
Aujourd’hui, Frontex, son outil de protection des frontières, sert essentiellement à sauver des immigrés clandestins sur des bateaux en perdition. Que veut-on ? Des frontières passoires ? Et ce n’est pas une question de moyens. C’est d’abord définir une politique et avoir le courage de l’assumer clairement devant le peuple comme devant les élus. Recueilli par Patrice Barrère
Les actes anti-musulmans ont plus que doublé
Cent seize actes anti-musulmans ont été recensés en France depuis les attentats parisiens perpétrés du 7 au 9 janvier, soit 110 % de plus que ceux comptabilisés pour l’ensemble du mois de janvier 2014, selon l’Observatoire national contre l’islamophobie.
1 300 cyberattaques « au nom d’organisation islamistes »
Plus de 1 300 attaques sur internet ont été revendiquées, peu après les attentats en France, au nom d’organisations islamistes radicales, selon le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, précisant qu’il y avait eu plus de 25 000 sites piratés.
Bayrou réservé sur l’interdiction de retour des djihadistes
François Bayrou s’est montré dimanche très réservé à l’égard d’une possible interdiction de retour en France des jeunes Français partis faire le djihad à l’étranger, estimant que certains pouvaient être « des repentis » et venir en aide aux services de renseignements.
AFRIQUE – Une Française enlevée en Centrafrique. Sur fond de tensions après l’arrestation d’un général anti-Balaka par les forces de l’ONU. Deux personnes – une Française en mission humanitaire en Centrafrique et un employé local de son ONG – ont été enlevées hier à Bangui.
Originaire de l’Ain
Il s’agit du premier enlèvement d’un ressortissant français dans le pays depuis le début de la crise en 2013. L’otage est originaire du village de Pont-de-Veyle, dans l’Ain. Thérèse Priest a fondé avec son époux en 2005 l’association Imohoro.
Enlevés par une milice chrétienne
L’archevêché de la capitale centrafricaine a entamé des discussions avec les ravisseurs, qui seraient des miliciens chrétiens anti-balaka.
« Nous étions trois à bord de notre véhicule en provenance de Damara (70 km au nord de Bangui) où nous étions en mission. Nous avons été arrêtés par un groupe de quatre anti-balaka armés de kalachnikov sortis devant nous sur la route en pleine ville », a rencontré Frère Elkana Ndawatcha, un religieux qui conduisait le véhicule. Le 4x4 appartenait à l’ONG médicale catholique Codis (Coordination Diocésaine de la Santé). L’attaque s’est déroulée vers 8 h locales.
Fère Elkana Ndawatcha ajoute : « Moi, j’ai été relâché après âtre dépouillé de tout ce que j’avais sur moi dont mon téléphone portable, mes documents bancaires et de l’argent. L’un des ravisseurs a pris ma place au volant pour partir avec les véhicule et mes deux collègues en profondeur du quartier Boy-Rabe". Ce quartier au nord-est de Bangui est un fief anti-Balaka. Selon une source proche du dossier, l'enlèvement a été mené par des miliciens anti-balaka, mécontents de l'arrestation de Rogrique Ngaïbona "général Andjilo", puissant chef anti-balaka arrêté samedi à Bouca (nord-ouest de la Centrafrique).
Tensions à Boy-Rabe
Les miliciens ont manifesté leur mécontentement dans le quartier de Boy-Rabe. Une personne a même été tuée par balle dans la nuit de dimanche à lundi. De nombreux tirs d'armes automatiques ont été entendus toute la nuit et hier matin encore. D'autres tentatives d'enlèvement ont eu lieu dimanche. Les anti-balaka sont des milices principalement chrétiennes qui se sont formées pour lutter contre les rebelles, essentiellement musulmans, de la coalition Séléka qui avait pris le pouvoir en Centrafrique en mars 2013 avant d'en être chassée en janvier 2014. Les deux campas sont accusés d'avoir commis de graves exactions. Le "général Andjilo", qui a été un des principaux chefs anti-balaka à Bangui, avait fui la capitale. Il est notamment soupçonné d'avoir été un des meneurs des miliciens qui ont lancé les massacres de musulmans le 5 décembre 2013 à Bangui.
ARGENTINE - Mort mystérieuse d'un procureur gênant... Le procureur en charge de l'enquête sur l'attentat de la mutuelle juive Amia en 1994 (85 morts) à Buenos Aires a été retrouvé mort à son domicile peu avant de s'exprimer sur cette affaire hier au Congrès. La semaine dernière, il a demandé l'ouverture d'une enquête pour entrave contre la présidente argentine Cristina Kirchner qu'il soupçonnait d'avoir freiné l'enquête au profit de l'Iran.
UKRAINE - L'Epiphanie sous les tirs. Rien n'est réglé dans l'est séparatiste de l'Ukraine. La fin de la semaine dernière avait connu une violence inégalée depuis la trêve du 9 décembre et après un bref répit, la journée d'hier - fête de l'Epiphanie pour les orthodoxes - a été marquée par des tirs qui ont frappé le centre de Donetsk, sans faire de morts. Kiev assure également que les rebelles ont reçu le renfort de près de 700 soldats russes.
IRAN - Un général tué par un raid israélien. L'Iran a confirmé hier la mort d'un général des Gardiens de la Révolution dans le raid israélien dimanche sur le Golan syrien qui a aussi fait six morts parmi les membres du Hezbollah libanais.
DISPARITION - Le doyen des Français s'est éteint à 110 ans. Le doyen des Français, Philippe Vocanson, s'est éteint ce week-end à l'âge de 110 ans à la maison de retraite de Saint-Etienne où il séjournait depuis de nombreuses années. Monsieur VOCANSON avait débuté une première activité professionnelle d'agriculteur dans l'Yssingelais, à Saint-Jeures (Haute-Loire), avant d'apprendre le métier de cordonnier à Lyon (Rhône), puis de s'installer à son compte à Saint-Etienne (Loire), jusqu'à la retraite. Affirmant n'avoir jamais fumé et boire peu d'alcool, l'homme confessait une petite faiblesse pour le chocolat. Ses obsèques auront lieu jeudi à la grande église de Saint-Etienne.
MEDIAS - Charlie Hebdo : Riss devrait succéder à Charb. Le dessinateur Riss, blessé dans l'attentat contre Charlie Hebdo le 7 janvier, devrait sortir aujourd'hui de l'hôpital et devenir directeur de la publication du journal satirique, succédant à Charb qui a été tué dans l'attentat. Riss, alias Laurent Sourisseau, blessé à l'épaule droite dans l'attaque qui a fait 12 morts, était directeur de la rédaction de Charlie Hebdo depuis 2009 et codirigeait le journal avec Charb.
TRANSPORTS - LGV Lyon-Turin : la contestation verte. Les écologistes estiment le coût à près de 30 milliards trop élevé. Les élus écologistes demandent un moratoire sur le projet du Lyon-Turin, dénoncent un projet inutile et mettent en avant les possibles alternatives.
Le projet
Prévue à l'horizon 2030, la ligne Lyon-Turin passe par la construction d'un tunnel de 57 km entre Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie) et Venaus (Val de Suse, Italie) pour 8,5 milliards d'euros. Sur les 140 km de ligne nouvelle, 86 sont enterrés. En France, elle traverse 71 communes, dont 43 à l'air libre.
SOCIAL - Salaires : les routiers mettent la pression. Syndicats et patronat réunis aujourd'hui à Paris. Les routiers ont multiplié les blocages hier, notamment dans l'ouest du pays, pour réclamer des hausses de salaires. Une rencontre avec le patronat est prévue ce mardi.
ENVIRONNEMENT - Sivens : les zadistes rejettent les alternatives. Les zadistes occupant le site du futur barrage de Sivens (Tarn) se sont déclarés hier "satisfaits" de l'abandon du projet initial, dont la vive contestation avait été marquée par la mort de Rémi Fraisse, le 26 octobre dernier. Mais ils ont souligné leur "complet désaccord" avec les deux options alternatives proposées par les experts : une retenue d'eau réduite de moitié (750 000 m3 contre 1,5 millions de m3) 330 mètres en amont du projet initial mais toujours à Sivens, ou la construction de petites retenues d'eau sur des sites proches.
FIN DE VIE - Le débat à l'Assemblée demain. Les députés débattront demain du sujet sensible de la fin de vie, première étape avec l'examen en mars d'une proposition de loi PS-UMP, soutenue par François Hollande, qui suggère notamment un droit à une "sédation profonde et continue". Ce débat sans vote a été annoncé en décembre par le chef de l'Etat qui recevait les conclusions d'une mission menée par Alain Clays (PS) et Jean Leonetti (UMP) pour améliorer la législation. Manuel Valls doit introduire la discussion dans l'hémicycle, suivi par des orateurs des différents groupes politiques.
SECURITE ROUTIERE - 70 km/heure sur le périphérique : bilan positif. La mairie de Paris et la préfecture de police ont tiré hier un "bilan très positif" de la réduction à 70 km/h de la vitesse maximale sur le périphérique, avec une baisse de 15 % du nombre d'accidents constatés, et une hausse de la vitesse moyenne. Cette évolution est à rebours de ce qui est constaté dans l'ensemble de l'Ile-de-France, avec une augmentation des accidents de 5,1 %. Autre effet positif : "une amélioration des vitesses moyennes de circulation". Aux heures de pointe du matin, la vitesse moyenne de circulation est passée de 32,6 km/h en 2013 à 38,4 km/h en 2014, soit une progression de 18 %. Le soir, elle est passée de 30,3 km/h à 33,9 km/h, soit une hausse de 12 %.
SANTE - Coeur artificiel : le patient est rentré chez lui. L'homme a quitté le CHU de Nantes le 2 janvier. Il peut désormais mener une vie "normale" : le deuxième patient portant un coeur artificiel, implanté le 5 août dernier à Nantes, est rentré chez lui le 2 janvier, a annoncé hier le Pr Alain Carpentier, fondateur de la société Carmat qui a conçu l'appareil.
Avant ce retour à domicile, le patient, un homme âgé de 68 ans dont l'identité n'a pas été communiquée, a dû apprendre à gérer lui-même un appareillage portable de 3 kg comprenant les deux batteries d'approvisionnement en électricité du coeur artificiel et un boîtier de contrôle. "C'est le plus léger de tous les dispositifs disponibles pour l'alimentation d'un coeur artificiel total. Il offre aux patients mobilité et autonomie dans d'excellentes conditions", assure la société Carmat.
Claude Dany avait survécut 74 jours
Fin octobre, le Pr Carpentier avait indiqué que l'homme implanté pouvait déjà se déplacer seul et même faire du vélo d'appartement. Là "il nous a raconté être allé déjeuner chez son fils, à 70 km de Nantes, sans aucune assistance technique. N'est-ce pas la plus belle démonstration d'une vie normale ?" se félicite-t-il.
Une première prothèse avait été implantée le 18 décembre 2013 à Paris sur un malade de 76 ans, Claude Dany, qui avait succombé 74 jours plus tard à la suite de l'arrêt inopiné de la machine.
Selon le Pr Carpentier, les causes de cet arrêt sont "multi-factorielles" et "une part des difficultés étaient liées à la condition même du malade : son âge, sa maladie plus avancée, sa vie menacée à quelques semaines" et "son état général, rénal en particulier, plus atteint que ce que nous pouvions supposer". Pour cette deuxième opération, "nous avons choisi un malade plus jeune, aux fonctions rénales et hépatiques encore peu atteintes, et avec une bonne fonction pulmonaire". La prothèse a aussi été "ajustée".
SOCIETE - Les constructions de logements neufs sont en panne. Le marché du bâtiment, secteur clé pour la croissance, a connu une nouvelle année difficile en 2014. Alors que le pays manque cruellement de logements, les mises en chantier sont passées sous le seuil symbolique des 300 000 par an. La faute surtout au manque de terrains disponibles.
4,3 C'est, en pourcentage, la baisse de l'activité dans le secteur du bâtiment en 2014. Là encore, c'est la construction dans le neuf, avec - 10,9 %, qui est le marché le plus touché. En 2015, la Fédération française du bâtiment (FFB) prévoit une baisse de l'activité plus modérée (0,4 %).
"Le secteur est en crise [...] et les perspectives ne sont pas bonnes. Nous affrontons une double crise : celle de la construction, qui bride la reprise de la croissance économique, et celle du logement, qui pèse sur le pouvoir d'achat". Sylvia Pinel, ministre du Logement
EUROPE - L'euro joue son avenir en Grèce. Dimanche prochain, élections législatives anticipées. Dimanche, les Grecs se donnent un nouveau parlement. Assommés par cinq ans de récession, ils devraient donner la victoire à la gauche radicale. Inquiétude chez les dirigeants européens.
ALLEMAGNE - Pegida interdit à Dresde. La police allemande a interdit tout rassemblement public en plein air, aujourd'hui à Dresde, en raison d'un "risque terroriste concret" pesant sur la manifestation hebdomadaire du mouvement anti-islam Pegida. Ce dernier avait toutefois déjà annoncer renoncer à son traditionnel cortège du lundi (25 000 la semaine dernière) après une menace de mort du groupe Etat islamique visant un des organisateurs.
SYRIE - Crash d'un avion militaire : 35 soldats tués. Au moins 35 soldats ont été tués samedi soir dans le crash d'un avion militaire dans le nord-ouest de la Syrie. L'appareil a percuté des lignes à haute tension à cause du brouillard près de l'aéroport militaire d'Abou Douhour, dans la province d'Idleb. La branche syrienne d'Al-Qaïda, le Front Al-Nosra, a en revanche affirmé sur Twitter avoir abattu l'avion, et le groupe mis en ligne les photos de l'appareil détruit et de personnes tuées dans le crash.
PROCHE-ORIENT - Raid israélien dans le Golan syrien. Israël a mené hier un raid aérien sur le Golan syrien contre des "éléments terroristes" accusés de préparer des attaques contre l'Etat hébreu. L'attaque a eu lieu près de Quneitra, non loin de la ligne de séparation entre la partie syrienne du Golan et la partie occupée par Israël. L'armée israélienne s'est pour l'heure refusée à tout commentaire. Des drones israéliens étaient présents dans la zone, toujours selon cette source de sécurité.
CHARLIE - Cette caricature qui irrite les religieux. Les représentants des cultes sont de plus en plus critiques. Le 11 janvier, ils défilaient pour la liberté d'expression. Mais la caricature de Mahomet en première page de Charlie Hebdo agace des religieux, musulmans comme catholiques.
POLITIQUE - Travail dominical : Marcon joue l'opinion. Le projet de loi pour la croissance en commission de l'Assemblée. "La société consomme déjà le dimanche", a expliqué le ministre de l'Economie hier devant la commission spéciale de l'Assemblée, qui examinait l'article sur l'extension du travail dominical.
SOCIAL - Les routiers sont en grève reconductible pour leurs salaires. Ils réclament une augmentation de 100 euros par mois minimum. Selon l'intersyndicale, l'objectif n'est pas de bloquer la population mais de toucher les employeurs. La grève devrait durer au moins jusqu'à mardi, date de la prochaine séance de négociations.
METEO - Gare à la neige en Auvergne et Rhône-Alpes. Cet épisode devrait engendrer des difficultés de circulation. Le département de l'Ardèche a été placé hier soir en vigilance orange neige-verglas en raison d'importantes chutes de neige dès 500 mètres d'altitude.
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