Le temps des Celtes
Des vagues successives (-1500)
Article détaillé : Celtes
La colonisation de la future Gaule par les Celtes originaires d'Europe centrale débute vers -1500 pour se terminer vers -700. Les Celtes colonisent l'est du territoire le plus souvent de manière pacifique. Pasteurs nomades à leur arrivée, ils deviennent des agriculteurs sédentaires entre -1200 et -900. C'est à cette époque qu'apparaissent les premières agglomérations permanentes fortifiées.
Vers la fin du VIIIe siècle av. J.-C., la métallurgie du fer se répand (âge du fer). Une nouvelle aristocratie guerrière se constitue grâce à l'apparition des épées de fer et au combat à cheval. Elle bouleverse l'organisation sociale des Celtes jusque-là agraire et égalitaire.
Développement des relations commerciales (-600)
Selon Tite Live, les surabondantes populations des guerriers des Bituriges, Arvernes, Éduens, Ambarres, Carnutes et Aulerques sous la conduite du légendaire biturige Bellovesos envahissent la plaine du Pô et se joignent aux Insubres tribus celtiques qui fondent vers -600 Mediolanum (Milan).
Les relations commerciales lointaines se développent. Vers -600, est fondé le comptoir grec de Massalia (Marseille) sur les bords de la Méditerranée par des marins grecs venus de Phocée (lui conférant son surnom toujours usité de « Cité phocéenne »).
Lors de cette fondation les Phocéens se heurtent à des tribus celtiques. D'autres comptoirs du même type, avant et après cette date, voient le jour surtout le long du rivage (Antibes dès -680). Massalia prend toutefois un ascendant décisif sur ses rivales vers -550 avec l'arrivée en masse de réfugiés phocéens, Phocée étant tombé aux mains des Perses. L'influence grecque se manifeste le long des grandes voies commerciales grâce au rôle actif de Massalia. Vers -565, les Phocéens fondent Alalia (Aleria).
Les « princes et princesses de la Celtique » (Patrice Brun) se font enterrer avec armes et chariots d'apparat, comme à Vix en Côte-d'Or (-550 à -450) (Bourgogne). Leurs tombes montrent la présence de luxueux objets provenant du pourtour méditerranéen (notamment d'Égypte), ce qui atteste la dimension commerciale de la richesse de ces aristocrates.
char gaulois d'apparat
La Tène (-500)
Conséquemment au climat vers la fin de l'âge du bronze danois, les Gaulois19 provenant des régions germano-celtes (Rhin - Danube, forêt Hercynienne) font à leur tour la conquête du territoire celtique de la Gaule à la fin du VIe siècle av. J.-C. et au début du Ve siècle av. J.-C.. C'est le second âge de fer ou période de la Tène.
Cette nouvelle période d'expansion correspond à des transformations économiques et sociales. Les guerriers aristocrates peu nombreux sont remplacés par des paysans-soldats regroupés autour d'un chef de clan. L'araire à soc de fer remplace l'araire en bois. Il permet de labourer les terres lourdes du centre et du nord de la France actuelle. Ceci explique en grande partie la colonisation de terres nouvelles, la croissance démographique et les nouvelles invasions qui en ont résulté. Celles-ci interrompent pour un siècle les routes commerciales de Marseille.
Vers le début du -390 le chef sénon Brennos mène des guerriers celtes (Sénons, Cénomans, Lingons entre autres) en Italie du Nord où ils se joignent à d'autres peuples celtiques, parmi lesquels les Insubres, les Boïens et les Carni. Rome est prise en -390. Les Romains vont contenir ces envahisseurs à partir de la fin de -349. À la fin du IVe siècle av. J.-C., Marseille retrouve toute son influence commerciale sur la Gaule. À cette période, on trouve des céramiques et des pièces de monnaie grecques dans toute la vallée du Rhône, dans les Alpes et même en Lorraine.
Épanouissement de la civilisation gauloise (-290 à -52)
Article détaillé : Gaule
La civilisation gauloise connaît une période particulièrement florissante. L'émergence de véritables villes fortifiées (oppida) de dimensions bien plus importantes que les forteresses des périodes antérieures, en effet, ou encore l'usage de la monnaie sont des traits caractéristiques de cette civilisation.
Dès la fin du IVe siècle av. J.-C. et au début du IIIe siècle av. J.-C., les Belges progressent cependant vers l'intérieur de la Gaule, comme en témoigne le sanctuaire de Ribemont-sur-Ancre20, lieu d'une bataille contre probablement des Armoricains ayant fait environ mille tués leur permettant ainsi de conquérir le territoire de ces derniers.
Au IIe siècle av. J.-C., se met en place une relative hégémonie Arverne caractérisée par une forte puissance militaire et une grande richesse de ses chefs. Au même moment l'emprise romaine augmente dans le Sud de la Gaule. Elle se manifeste d'abord sur le plan commercial. Les fouilles archéologiques ont montré qu'au cours du IIe siècle av. J.-C., les amphores italiennes remplacent peu à peu celles venant de Grèce dans le commerce marseillais. À plusieurs reprises les Marseillais font appel à Rome pour les défendre contre les menaces des tribus celto-ligures et les pressions de l'empire arverne.
Le sud-est de la Gaule, notamment les régions actuelles du Languedoc et de la Provence, est conquis par Rome dès avant la fin du IIe siècle et forme la province romaine de Narbonnaise. Cette région, qui va des Pyrénées aux Alpes en passant par la vallée du Rhône, est un territoire stratégique pour relier l'Italie à l'Hispanie, conquise lors de la seconde guerre punique. La conquête de ces régions s’achève en -118 après la défaite des Arvernes et des Allobroges et l'alliance de Rome avec le peuple gaulois des Éduens. Après la chute de l'hégémonie arverne sous la pression des Romains, les grands peuples de Gaule — Éduens et Séquanes en particulier - connaissent une forte rivalité.
Une image d’Épinal : Vercingétorix dépose les armes aux pieds de Jules César à l'issue du siège d'Alésia
En -58, Jules César utilise la menace que fait peser la pression germanique sur les Gaulois pour intervenir à l'appel des Éduens, alliés de Rome. La guerre est longue et meurtrière et en janvier -52, avec l'accession au pouvoir de Vercingétorix,
les Arvernes et leur clientèle se soulèvent contre l'armée du proconsul. Jules César fait face à la détermination des Gaulois dont le soulèvement est quasi général. Sièges, incendies de cités, politique de la terre brûlée et massacres sont alors au programme qui s'achève par une victoire romaine face à la fougue gauloise désorganisée. En -50, Jules César laisse une Gaule exsangue21 emmenant avec lui l'élite des guerriers gaulois. Il laisse aux villes une grande autonomie.
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