Histoire 4
Second Empire (1852-1870)
Napoléon III - empereur
Le coup d'État du 2 décembre 1851 entraîne peu de réactions. Seules quelques personnalités s'opposent ouvertement au nouveau régime.
C'est le cas de Victor Hugo qui part en exil à Guernesey d'où il ne cesse de fustiger Louis-Napoléon Bonaparte qu'il appelle Napoléon le petit.
Le plébiscite du 20 décembre 1851 donne au nouvel homme fort les pleins pouvoirs pour rédiger une nouvelle constitution. Après un nouveau plébiscite, il est proclamé empereur sous le nom de Napoléon III.
Napoléon met en place un régime autoritaire. La liberté de la presse est limitée, les opposants sont pourchassés. La pratique des candidatures officielles réduit l'opposition au silence. Seuls quelques républicains parviennent à se faire élire. Mais comme le pays bénéficie d'une bonne conjoncture économique, il y a peu de protestations.
A partir de 1860, l'Empire se libéralise. Napoléon III a perdu une grande partie du soutien des catholiques car il aide le roi de Piémont-Sardaigne, Victor-Emmanuel II à réaliser l'unité italienne, ce qui va à l'encontre des intérêts de la papauté.
De plus, la signature d'un traité de libre échange avec le Royaume Uni, alors première puissance industrielle mondiale, mécontente les industriels qui craignent la concurrence de produits anglais.
L'empereur cherche donc de nouveaux soutiens en allant vers les libéraux et les classes populaires. Le droit de grève est accordé en 1864.
Les ouvriers ont le droit de constituer des caisses d'entraide. Le corps législatif obtient peu à peu des droits. Il peut critiquer le gouvernement, voter le budget. Il a même l'initiative des lois à partir de 1869.
Le second empire a peu à peu évolué vers un régime parlementaire, les ministres étant responsables devant le Parlement. Cette libéralisation du régime est approuvée massivement par un plébiscite en mai 1870 qui donne à l'empereur 7 336 000 « oui » contre 1 560 000 « non ». L'empire semble consolidé sur des bases plus démocratiques. Il est cependant balayé par la guerre franco-prussienne en quelques semaines.
Le décollage industriel de la France se fait sous le Second Empire. Le crédit se libéralise, la création de SARL et de SA est facilitée. L'État montre lui-même l'exemple. Des grands travaux de modernisation sont entrepris dans Paris sous la houlette du baron Haussmann. La Sologne et les Landes sont bonifiées (création de la forêt des Landes)[réf. nécessaire].
Sur le plan international, la France opère un retour spectaculaire. Napoléon III est très influencé par l'épopée napoléonienne. Il veut donner à la France un rôle prépondérant en Europe et dans le monde.
En 1854 commence sous l'impulsion de Faidherbe la conquête du Sénégal. Celui-ci forme les fameux tirailleurs sénégalais.
La France commence à s'intéresser à l'Indochine, pèse ainsi de tout son poids dans la guerre de Crimée aux côtés des Britanniques. Les troupes françaises interviennent même au Mexique pour soutenir l'archiduc d'Autriche Maximilien qui tente d'y instaurer un grand empire latin et catholique. L'aventure mexicaine est un échec. Maximilien est fusillé par les révolutionnaires mexicains.
Napoléon III soutient les processus d'unité italienne et allemande. En échange de ses bons offices, la France reçoit du Royaume de Sardaigne le Duché de Savoie et le Comté de Nice annexés à la France en 1861 après la signature du Traité de Turin.
En échange de sa neutralité bienveillante lors de la guerre austro-prussienne de 1866, l'empereur réclame des compensations territoriales que Bismarck, le chancelier prussien, refuse de lui accorder.
Au contraire, il multiplie les provocations envers la France pour la pousser à déclarer la guerre à la Prusse. À la suite de la publication de la dépêche d'Ems, la France déclare la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870. L'empire ne peut opposer que 265 000 hommes aux 500 000 prussiens et alliés allemands.
La guerre tourne rapidement au désastre. Le 6 août, l'Alsace est prise. Napoléon capitule à Sedan. Le 2 septembre 1870. À cette annonce, les Parisiens proclament la république le 4 septembre 1870. Encore une fois le régime impérial ne survit pas à la défaite.
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