50 - De 1547 (mort de François Ier) à 1569
► 1547 Mort de François Ier (mars) et de Henri VIII d'Angleterre (janvier). “J'ai vécu ma part et, maintenant que je sais que je laisse pour mon successeur un prince aussi sage que vous l'êtes, je meurs l'homme le plus content du monde”, confie, au château de Rambouillet, le roi François Ier à son fils, le futur Henri II, juste avant de rendre l'âme à cinquante-deux ans. Le règne de François Ier a été marqué par deux grands et considérables événements, qui intéressaient l'ensemble du monde civilisé : la Réforme et la Renaissance. Bien que presque continuellement occupé par les nombreuses guerres qu'il a soutenues, François Ier donna aux Lettres et aux Arts un essor considérable.
Il réorganisa et disciplina l'armée : on lui doit la création du Havre, et le développement de la marine ; il encouragea les découvertes maritimes et favorisa le commerce ; de son règne date l'établissement de l'état civil. Les guerres qu'il entreprit étaient nécessaires et sauvèrent l'Europe de la domination de Charles Quint. Ses victoires, et même ses défaites, qui furent toujours glorieuses, intimidèrent l'Europe et lui imposèrent le respect du nom français. Sous le règne de François Ier, les divers éléments de la nationalité française achevèrent de se souder, si bien que la France était le seul grand État de l'Europe dont les populations étaient complètement unifiées.
François Ier se montra habile politique dans ses alliances et par l'encouragement qu'il donna (pour créer des difficultés à Charles Quint) au protestantisme naissant. Par contre, il se montra à l'intérieur intolérant, en permettant le massacre des Vaudois, secte hérétique, mais inoffensive, qui habitait le versant des Alpes. De Claude de France, François Ier eut plusieurs enfants : François, dauphin, qui mourut empoisonné vers l'âge de vingt ans ; Henri, duc d'Orléans, qui lui succéda sous le nom de Henri II ; Charles, duc d'Orléans à l'avènement de son père, et qui mourut sans enfants ; Madeleine, qui épousa Jacques V, roi d'Écosse, et Marguerite, duchesse de Berry, qui épousa Emmanuel-Philibert, duc de Savoie. - Avènement de Henri II, fils de François Ier et de Claude de France, né en 1519. Il a épousé en 1533 Catherine de Médicis (née aussi en 1519), fille de Laurent de Médicis, duc d'Urbin et de Madeleine de La Tour d'Auvergne (princesse française).
► 1547 HENRI II (1547-1559)
► 1547 Henri II. Deuxième fils de François Ier et de Claude de France, il est prisonnier en Espagne à l'âge de 7 ans pendant 3 ans, gage pour la libération de son père. En 1536 son frère aîné meurt, il devient le Dauphin. En 1536, il a 17 ans, il doit épouser Catherine de Médicis alors qu'il aime une jeune veuve Diane de Poitiers (de 19 ans son aînée quand même). En 1547 il succède à son père et poursuit sa politique contre Charles Quint et l'Angleterre. Le duc François de Guise (maison de Lorraine) assiège Boulogne aux mains des Anglais ce qui permet à Henri II de négocier sa restitution (1550) puis il se rapproche des princes allemands luthériens (alors qu'il les combats en France), renforce l'alliance avec les Turcs puis il engage la guerre contre Charles Quint en 1552 occupant les trois évêchés Metz, Toul et Verdun, qui défendus par François de Guise résiste victorieusement aux assauts de Charles Quint qui échouera aussi en Artois en 1554.
Mais les Français capituleront à Sienne en Italie en 1555. Une trêve est signée à Vaucelles en 1556. En 1556 Charles Quint abdique son autorité sur l'Espagne en faveur de son fils Philippe II et de son titre d'Empereur en faveur de son frère Ferdinand Ier. Henri II reprend la guerre contre Philippe II qui est allié à l'Angleterre par son mariage avec la reine Marie Tudor. Cette dernière, mariée au roi d'Espagne et ayant exercé une répression contre les protestants en Angleterre avait comme surnom Marie la Sanglante, elle était peu appréciée de son peuple. Quand elle déclare la guerre à Henri II et que François de Guise, qui commande l'armée française, reprend Calais en 1558, son prestige tombe complètement, elle meurt l'année suivante.
En septembre 1558 Henri II pressé d'en finir avec cette guerre, poussé par les problèmes intérieurs causés par les protestants, accepte l'ouverture de négociations avec l'Espagne. Les négociations traînent en longueur mais à la cour de France le clan de la paix (Montmorency, Diane de Poitiers) l'emporte sur celui de la guerre (les Guises et la reine Catherine de Médicis). Les négociations finalement aboutissent au traité de Cateau-Cambrésie en 1559 dans lequel la France conserve les trois évêchés (Metz, Toul et Verdun) et Calais et renonce au Milanais. Ceci mettra fin définitivement aux guerres d'Italie.
Le roi peut alors se consacrer à la lutte contre les protestants, il avait déjà promulgué l'édit de Chateaubriant en 1551, il promulgue l'édit d'Ecouen en 1559 qui est plus répressif, il condamne de mort l'exercice du culte protestant. Il y aura 88 exécutions de protestant sous le règne d'Henri II. Mais la réforme continue à s'étendre et pas seulement dans le petit peuple. Sur le plan intérieur Henri II crée une juridiction intermédiaire, les présidiaux. Il instaure les secrétariats d'état au nombre de quatre, le conseil des affaires. Catherine de Médicis sa femme n'eut pas une très grande influence sur Henri II. Il n'en fut pas de même de sa favorite Diane de Poitiers à laquelle le roi donna le château de Chenonceau et fit construire le château d'Anet, il la fit duchesse de Valentinois.
Pour sceller la paix avec l'alliance Espagne-Angleterre, deux mariages sont décidés, la fille du roi Henri II (Élisabeth de France) avec Philippe II d'Espagne et la soeur du roi Henri II (Marguerite de France, duchesse de Berry) avec Emmanuel-Philibert de Savoie. Au cour de réjouissances organisées à l'occasion de ces deux mariages, des joutes sont organisées, Henri II est blessé à l'oeil par la lance cassée de son adversaire Montgomery capitaine de la garde écossaise. Le roi meurt 10 jours après, le 10 juillet 1559. C'est son fils François II qui lui succèdera. Un an après, Henri de Bourbon (Roi de Navarre et père du futur Henri IV) sera également victime d'un tournois, l'ardeur des nobles avait été refroidie par la mort de Henri II mais cette fois les tournois cessèrent définitivement en France.
Catherine de Médicis fera rendre les bijoux de la couronne qu'Henri II avait donnés à Diane de Poitiers, elle lui laissera le château d'Anet ou Diane s'exilera, elle mourra en 1566. Le Présidial est un tribunal de justice de l'Ancien Régime créé au XVIe siècle. C'est en janvier 1552 que le roi Henri II de France, désireux de renforcer son système judiciaire, a institué par édit royal les présidiaux. Il en créait un par bailliage et sénéchaussée. Selon l'édit de mars 1552, 60 présidaux étaient créés, dont 32 du ressort du Parlement de Paris. En fonction des besoins et des nécessités (ressources du Trésor, annexion de nouveau territoire, etc.), le nombre des présidiaux a atteint le nombre de 100 en 1764.
► 1547 - 2 avril Henri II limoge les conseillers de son père.
►1547 Coup de Jarnac, duel judiciaire célèbre s'étant déroulé à Saint-Germain-en-Laye, opposant Guy Chabot de Saint-Gelais, baron de Jarnac à François de Vivonne, seigneur de La Châtaigneraie. Le Dauphin Henri II a tenu des propos injurieux à l'égard de Guy Chabot, sire de Jarnac. La Châtaigneraie, une fois les paroles répétées au vieux roi François Ier, a repris à son compte les médisances. Le “jugement de Dieu” a été différé. En ce 10 juillet, en présence du roi Henri II qu'accompagnent la reine Catherine de Médicis et Diane de Poitiers, la maîtresse du roi, le duel oppose enfin La Châtaigneraie à Chabot.
Tous deux sont réputés pour être d'excellents bretteurs. Tout à coup, Chabot porte à La Châtaigneraie un coup inédit. La Châtaigneraie, le jarret coupé, s'écroule. Ce “coup de Jarnac” qui, malgré la mort quelques jours plus tard de La Châtaigneraie, n'est pas puni, est le dernier duel autorisé. Coup de Jarnac se dit en référence à un coup violent, imprévu et considéré, à tort, comme déloyal ou pernicieux. Dans son sens premier et d’escrime, il s’agit d’un coup à l'arrière du genou ou de la cuisse. A l'époque où il devint célèbre, le coup était imprévu et c'est ce qui lui a donné sa signification.
Guy Chabot de Saint-Gelais, septième baron de Jarnac, s'était marié en mars 1540 à Louise de Pisseleu, soeur de la duchesse d'Étampes, maîtresse de Francois Ier. Le dauphin, le futur Henri II, avait fait courir le bruit, à l'instigation sans doute de sa maîtresse Diane de Poitiers, que Chabot devait à sa belle-soeur des faveurs de toutes sortes. La duchesse d'Étampes, outragée, demanda à son royal amant justice de ces bruits calomnieux, et Francois Ier ne put qu'accéder à sa demande. Le coupable, le dauphin, craignait la colère de son père, et ce fut La Châtaigneraie, ami du dauphin et redoutable bretteur, qui se dévoua pour dire que c'était lui l'auteur de ces bruits, et qu'il n'avait d'ailleurs fait que répéter ce que Guy Chabot lui avait dit.
Chabot ne put, à son tour, que demander au roi la permission de venger son honneur, mais Francois Ier la refusa toute sa vie, bien conscient qu'il ne s'agissait là que de "querelles de femmes jalouses". En 1547, à l'avènement de Henri II, Chabot renouvela sa demande, qui fut alors accueillie favorablement. Mais la réputation de La Châtaigneraie en tant qu'escrimeur était telle que Chabot prit dans l'intervalle des leçons avec un spadassin italien qui lui enseigna un coup de revers inconnu jusque-là (Jarnac n'est donc pas l'inventeur du coup qui porte son nom). Ce maître d'escrime avait également prévu d'exploiter une faiblesse de La Châtaigneraie : une vieille blessure reçue au genou, en choisissant une arme lourde, l'épée à deux mains, afin de le fatiguer, et de le ralentir dans ses déplacements.
Le duel eu lieu le 10 juillet 1547. Le début de la rencontre fut en faveur de La Châtaigneraie, grand favori, jusqu'au moment où Chabot put placer ce coup de revers, qui fendit le jarret de son adversaire. Le coup était régulier, et, à la surprise générale, Chabot fut déclaré vainqueur. On dit que La Châtaigneraie, s'attendant à remporter facilement le duel, avait prévu de donner un superbe repas le jour même du duel. En tout cas, il fut tellement humilié de cette défaite qu'il arracha le soir venu les pansements de sa blessure, et il mourut dans la nuit.
► 1547 - 26 juillet Sacre de Henri II à Reims. Second fils de François Ier, Henri II que son père a marié à Catherine de Médicis en 1533, est sacré à Reims par Charles de Guise, cardinal de Lorraine et frère de François de Guise, chef de la Ligue catholique. Pendant la cérémonie du sacre, il engage le roi qui a vingt-huit ans à combattre l'hérésie. Un engagement que le roi confirmera en octobre suivant par la création d'une Chambre ardente qui rendra plus de cinq cents arrêts contre l'hérésie en trois ans. Exclamation du président du tribunal chargé des affaires calvinistes : “Jésus ! Jésus ! qu'a donc cette jeunesse pour vouloir ainsi se faire brûler pour rien ?”.
Une Chambre ardente était une cour de justice investie d'un pouvoir extraordinaire pour juger des faits exceptionnels. La salle des audiences était tendue de noir et éclairée par des flambeaux, même de jour. Chambre ardente. Nom de plusieurs cours de justice extraordinaires réunies à certains moments de l'histoire pour juger des faits exceptionnels. Ces commissions officient dans des lieux tendus de noir et éclairés de flambeaux, d'où l'adjectif "ardente". Les empoisonneuses La Brinvilliers et La Voisin ou les opérations de la banque de Law ont été jugées par une chambre ardente.
Charles de Guise, Charles de Lorraine, (17 février 1524, Joinville - 26 décembre 1574, Avignon), duc de Chevreuse, archevêque de Reims, évêque de Metz de 1550 à 1551, puis cardinal de Lorraine. Il est le second fils de Claude de Lorraine, premier duc de Guise et Seigneur de Joinville, qui se distingua sous François Ier dans les guerres contre Charles Quint, et d'Antoinette de Bourbon-Vendôme. Archevêque de Reims à l'âge de quatorze ans par la démission de son oncle Jean (1538), il prit le titre de cardinal de Lorraine après la mort de son oncle (1547). Il sut, avec son frère aîné, François de Guise, gagner la faveur d'Henri II. Lui et ses frères exercèrent une grande influence et jouèrent un grand rôle dans les affaires du pays.
► 1547 - 25 septembre : Ivan IV, dit Ivan le Terrible est sacré tsar (caesar) et inaugure son règne personnel. Ivan IV Vassiliévitch, né le 25 août 1530 à Kolomenskoïe, mort le 18 mars 1584 à Moscou, grand-prince de Vladimir et Moscou de 1533 à 1584, premier tsar de Russie de 1547 à 1584.
► 1547 - 8 octobre Le Parlement institue la Chambre Ardente pour lutter contre l'hérésie. Henri II renforcera les pouvoirs des secrétaires d'État afin d'asseoir son autorité. Il imposera une stricte observance de la religion catholique à tous ses sujets de crainte de voir son pouvoir s'affaiblir. Il créera la "Chambre ardente" en 1547, afin de punir les Réformés du ressort du Parlement de Paris. Douze habitants de Langres seront brûlés en 1548 et sept parisiens en 1549. L'Édit de Châteaubriant instaurera la création d'une "Chambre ardente" dans tous les Parlements de Province. Les Édits de Compiègne (1557) et celui d'Écouen (1559) ordonneront d'envoyer au bûcher les hérétiques qui ne pourront présenter des certificats d'orthodoxie.
► 1547 à 1616 - naissance et mort de Miguel de Cervantes. Écrivain espa-gnol, celui qui allait rester dans l'Histoire de la littérature universelle comme l'auteur du célèbre 'Don Quichotte de la Manche' : Miguel de Cervantes y Saavedra. Ancien soldat qui avait cherché fortune dans le métier des armes, il finit par se consacrer à la littérature. Si Cervantes est un mythe, Don Quichotte est à lui seul une vaste littérature. Un auteur dont la reconnaissance ne fut pas immédiate - il a 57 ans lorsque paraît la première partie de Don Quichotte -, qui publia des romans et des nouvelles, mais aussi des poèmes, et se risqua au théâtre.
Né avec le Siècle d'or, Cervantes a consacré les dernières années de sa vie à l'écriture après avoir combattu au nom du Catholicisme et avoir servi en tant que commissionnaire. Il eut une longue vie errante. Il fréquenta l'université, accompagna à Rome le cardinal Acquaviva, légat du pape. Puis il devint soldat. Il participa à la bataille de Lépante (1571) au cours de laquelle la flotte de la Sainte-Ligue (Espagne, Venise, Saint-Siège) battit les Turcs, mettant fin à la légende de l'invincibilité ottomane.
Il y perdit un bras. Il fut fait prisonnier et passa cinq ans au bagne d'Alger. De retour en Espagne, il se maria et trouva un emploi de fonctionnaire. Il se lança ensuite dans différents trafics qui le conduisirent en prison. Il commença sa carrière littéraire en 1585 avec un roman pastoral dans le goût du temps. S'il n'a pas été totalement reconnu en son temps, il est, des auteurs de l'époque, celui qui eut le plus d'influence sur la littérature. Poète, dramaturge et romancier il a réinventé la nouvelle, créé le roman moderne et donné naissance au héros problématique. Son 'Don Quichotte de la Mancha' a ouvert les voies de l'absurde et reste un modèle de littérature burlesque.
► 1547 Guillaume Budé écrit 'De l'Institution du Prince’
►1547 Marguerite de Navarre écrit 'Les Marguerites de la Marguerite des Princesses’
► 1547 Noël du Fail écrit 'Propos rustiques'. Noël du Fail, seigneur de La Hérissaye (1520-1591), écrivain français : 'Les Propos rustiques' (1547) et 'Les Baliverneries d'Eutrapel' (1548).
► 1547 Traduction de Vitruve, 'l'Architecture' par Jean Martin. Vitruve (Marcus Vitruvius Pollo) est un architecte romain qui vécut au Ier siècle av. J.-C. Après avoir été soldat en Gaule, en Espagne et en Grèce, il enseigne l'architecture à Rome. On lui doit l'invention du module quinaire dans la construction des aqueducs. Il est l'auteur d'un célèbre traité d'architecture, 'De Architectura' (Dix livres d'architecture en français), probablement écrit entre -27 et -23 et qu'il dédie à l'empereur Auguste.
C'est le seul écrit d'architecture qui nous soit parvenu de l'Antiquité, et les architectes de la Renaissance artistique comme l'italien Palladio s'en inspirent beaucoup, jusqu'à l'architecture classique et baroque, où Claude Perrault (1613-1688) commence à remettre en question l'interpétation de ses principes. Il y met en évidence la remarquable harmonie de la proportion basée sur le Nombre d'or. Selon lui, l'architecture est science qui s'acquiert par la pratique et la théorie. L'architecte doit avoir de nombreuses connaissances en géométrie, en dessin, en histoire, en mathématiques, en optique.
► 1548 Marie Stuart, fille du roi d'Écosse, Jacques V et de Marie de Guise, est envoyée en France et fiancée au dauphin, fils de Henri II (futur François II). Marie Stuart, Marie Ière d'Écosse (8 décembre 1542 - 8 février 1587) fut reine d'Écosse du 14 décembre 1542 au 24 juillet 1567. Elle est probablement la mieux connue des souverains écossais, en partie à cause de la tragédie de sa vie. Elle se maria 3 fois : le 24 avril 1558, elle épousa à Paris François de France qui devint le 10 juillet 1559, François II roi de France ; le 29 juillet 1565, elle épousa à Edimbourg Henry Stuart, Lord Darnley qui devint par son mariage duc d'Albany et roi consort d'Écosse ; le 14 mai 1567, elle s'unit à James Hepburn, comte de Bothwell qui devient duc d'Orkney.
► 1548 - Mariage de Jeanne d'Albret, fille de Henri II, roi de Navarre, avec Antoine de Bourbon, duc de Vendôme, descendant de Robert de Clermont, cinquième fils de Saint Louis; de ce mariage naîtra Henri IV. Jeanne d'Albret, Jeanne III de Navarre, couramment appelée Jeanne d'Albret, née le 7 janvier 1528 à Pau, morte le 9 juin 1572 à Paris, fut reine de Navarre de 1555 à 1572. Elle était fille d'Henri II (1503-1555) dit Henri d'Albret, roi de Navarre (1517-1555) et de Marguerite de France (1492-1549), dite Marguerite d'Angoulême, soeur aînée du roi de France François Ier. Antoine de Bourbon, (1518 † 1562), fils de Charles, duc de Vendôme, et de Françoise d'Alençon. De l'héritage paternel : duc de Vendôme et de Bourbon (1537-1562). Par son mariage avec Jeanne d'Albret : roi de Navarre, comte de Foix, de Bigorre, d'Armagnac et de Périgord, vicomte de Béarn (1555-1562).
► 1548 C'est à partir de cette année que les monnaies en France portent l'effigie du souverain (jusqu'alors, elles étaient marquées d'une croix, ce qui en rendait l'imitation trop facile).
► 1548 François Rabelais écrit 'Le Quart Livre’
► 1548 Joachim du Bellay écrit 'L'Olive’
► 1549 - 8 août Henri II déclare la guerre à l'Angleterre. Parce qu'il veut que Marie Stuart épouse son fils le dauphin François, Henri II a envoyé François de Guise en Écosse avec 6 000 hommes afin de ramener sa nièce à peine âgée de huit ans Marie Stuart, fille de Jacques V d'Écosse et de Marie de Lorraine, qui, depuis la mort de son mari, assure la régence. Le régent d'Angleterre a le même projet. Il veut que la même Marie Stuart épouse son neveu, le futur Édouard VI d'Angleterre. Ces projets contradictoires amènent le roi de France à déclarer la guerre à l'Angleterre.
François de Guise, François Ier de Lorraine, (24 février 1519, Bar-le-Duc - 18 février 1563, Orléans), 2e Duc de Guise (1520-1563), comte, puis Duc d'Aumale et Pair de France, Marquis de Mayenne, baron, puis Prince de Joinville, grand chambellan et grand veneur.
► 1549 Début de La Brigade (devient La Pléiade): Du Bellay, Ronsard, Jodelle, Antoine de Baïf, Guillaume des Autelz, Étienne Jodelle, Belleau, Pontus de Tyard, Jean de la Péruse. La Pléiade (d'abord nommée "la Brigade") est un groupe de sept poètes français du XVIe siècle rassemblés autour de Ronsard. Le nom du groupe est emprunté à sept autres poètes d'Alexandrie qui avaient choisi, au IIIème siècle, le nom de cette constellation pour se désigner. Les membres de la Pléïade entrent dans une logique de rupture avec leurs prédécesseurs, ils rompent avec la poésie médiévale et cherchent à éxercer leur art en francais ("la poésie doit parler la langue du poête").
Il constatent cependant que la langue française est pauvre et non adaptée à l'expression poétique. Ils décident donc d'enrichir la langue par la creation de néologismes issus du latin, du grec et des langues regionnales. Ils défendent en même temps l'imitation des auteurs gréco-latins dans le but de s'en inspirer pour pouvoir les dépasser. Ils imposent l'alexandrin, l'ode et le sonnet comme des formes poétiques majeures. À la demande de François Ier, ils participent au développement et à la standardisation du français.
La Pléiade. Nom donné aux groupes de sept poètes (par allusion aux sept filles d'Atlas, les Pléiades) qui ont jalonné l'histoire littéraire, de la Grèce antique au XVIe siècle. La Pléiade la plus célèbre – d'abord appelée la Brigade – est celle constituée au XVIe siècle par les poètes Ronsard, Joachim du Bellay, Pontus de Tyard, Jean Antoine de Baïf, Étienne Jodelle, Rémi Beleau et Jacques Pelletier du Mans (auquel se substitua Jean Dorat).
► 1549 Joachim du Bellay écrit 'défense et Illustration de la langue française' (devient le manifeste de la Pléiade).
►1549 Pontus de Tyard écrit 'Les Erreurs amoureuses'. Pontus de Tyard (1531-1603) Poète français lyonnais, ou plus précisément du Maconnais. Son modèle est plutôt Maurice de Scève et Pétrarque bien que Ronsard l'inclut dans la Pléiade. Il publie les "Erreurs amoureuses" (1549). Tyard apporte une certaine "fureur poétique" dans la poésie française.
► 1550 Bernard Palissy perfectionne les techniques de la céramique. Bernard Palissy, ce polémiste, autodidacte, céramiste, potier, écrivain apprendra la technique de cuisson des glaçures à partir de 1530. De 1536 à 1556, il consacrera vingt ans de sa vie à découvrir le secret des émaux. Sa vie géniale et tumulteuse est à l'origine d'un véritable "mythe palisséen". Les Lumières et les révolutionnaires verront en lui le type même "du génie persécuté par l'Église". Si Palissy est mentionné dans de nombreux documents du XVIe siècle ; aucun de ses confrères, scientifiques et artisans, ne formulera un quelquonque avis sur son travail.
► 1550 - 24 mars Traité entre la France et l'Angleterre restituant Boulogne contre 400 000 écus.
► 1550 - 27 juin Naissance de Charles (futur Charles IX), second fils de Henri II et Catherine de Médicis. Charles IX de France, né Charles-Maximilien de France, né le 27 juin 1550 au château royal de Saint-Germain-en-Laye, mort le 30 mai 1574 au château de Vincennes, fut roi de France de 1560 à 1574, quatrième roi du rameau dit de Valois-Angoulême de la branche dite de Valois de la dynastie capétienne.
► 1550 août : Controverse de Valladolid qui porta sur le statut des Indiens d'Amérique (appartiennent-ils à l'humanité ? Quel traitement leur accorder ?) et qui opposa Bartolomé de Las Casas et le théologien Sepulveda devant l'empereur Charles Quint. Sepulveda fait valoir que la guerre aux Indiens est non seulement licite mais recommandable car elle est légitime au regard de quatre arguments : la gravité des délits des Indiens (idolâtrie, péchés contre nature), la grossièreté de leur intelligence, les besoins de la foi, leur sujétion facilitant la prédication, les maux qu'ils s'infligent les uns aux autres (sacrifices).
La controverse tourne à l'avantage de Las Casas (ses arguments sont dans l'intérêt du monarque qui souhaite dessaisir les conquérants de la capacité de traiter les Indiens à leur guise, pour pouvoir les soumettre directement, au nom de l'Église). Les rois d'Espagne ne veulent plus qu'on appelle les découvertes "conquêtes". A la tête du Conseil des Indes, ils placent des hommes qui doivent conduire les populations "pacifiquement et charitablement". Controverse de Valladolid, Charles Quint, après avoir autorisé l'esclavage en 1517, l'avait interdit en 1526 sur une recommandation du Conseil des Indes, institué par lui en 1524. Rome avait déjà soutenu cette seconde position le 2 juin 1537 (Veritas ipsa) et le 9 juin 1537 (Sublimis Deus) sous l'autorité du pape Paul III.
Elle condamnait l'esclavage des Indiens et affirmait leur droit en tant qu'êtres humains à la liberté et à la propriété. Mais Charles Quint, en pleine expansion de la Réforme en Europe, ne souhaitait pas s'en remettre à l'autorité de Rome sur un tel sujet. Le verdict du Légat du Pape est très finement énoncé. En déclarant qu'il est décidé (tel est le terme utilisé, distinct de "reconnu" ou "admis") que les amérindiens ont une âme, le visage de Sepulveda s'obscurcit, signe de la victoire d'une Église humaniste. Mais la décision est immédiatement suivie d'une solution au problème économique de la nature humaine des autochtones : un homme ayant une âme ne peut être exploité sans rémunération ou tué sans raison.
L'envoyé du Pape ouvre alors une perspective qui fera ses preuves : la main d'oeuvre gratuite doit être recherchée parmi les noirs d'Afrique qui eux n'auraient pas d'âme de par leur absence de civilisation. Sepulveda et Las Casas sont tous deux vaincus. Bartolomé de Las Casas (Séville, 1474–Madrid, 1566), théologien dominicain espagnol, évêque de Chiapas (Mexique), écrivain et voyageur, il est considéré comme l'un des premiers défenseurs des droits des peuples originaires d'Amérique et une figure historique de la lutte pour les droits de l'Homme.
Juan Ginés de Sepulveda (Cordoue, v. 1490 - id., 1573) est un théologien espagnol. Lors de la controverse de Valladolid, il s'opposa aux théories humanitaires du moine Bartolomé de Las Casas visant à limiter l'utilisation des Amérindiens comme esclaves. Plutôt calme et posé, il s'oppose au caractère tumultueux du moine dominicain lors de la Controverse de Valladolid. Maîtrisant la logique du philosophe grec Aristote, il réussit à mener qui l'entend sur "le chemin brumeux de la compréhension" qui devient alors claire comme de l'eau de roche.
► 1550 à 1557 - Construction de la mosquée Süleymaniye. La plus grande mosquée d'Istambul fut érigée de 1550 à 1557 pour le plus grand des sultans, Soliman le Magnifique, sur la troisième colline du vieux Stamboul d'où elle domine majestueusement la Corne d'or. Mosquée Süleymaniye, pour Soliman le Magnifique, l'architecte Sinan construisit notamment, entre 1550 et 1557, la mosquée Süleymaniye (Süleymaniye Camii) d'Istanbul, tenue par les poètes turcs comme la sublime expression de la "splendeur et de la joie". Cette mosquée "selatin" (pluriel de "sultan") – on appelle ainsi les mosquées à plusieurs minarets uniquement construites par les sultans ou leurs familles – est incontestablement l'une de ses plus grandes réussites et est considérée comme la plus belle des mosquées impériales d'Istanbul.
Chaque détail contribue à la rendre exceptionnelle : ses proportions harmonieuses – les dimensions intérieures de la mosquée sont de 70 m de long sur 61 m de large ; la lumière qui pénètre par les 138 fenêtres ; le dôme en cascade – de 27,5 m de diamètre et de 47,75 m de hauteur depuis le sol jusqu'à la clé de voûte –, percé de 32 fenêtres, supporté sur les côtés par des demi-coupoles. La mosquée est dotée d'un parvis à portiques couronnés de 28 dômes supportés par 24 colonnes monolithes antiques (2 en porphyre, 10 en marbre blanc et 12 en granit). Au centre de la cour se trouve un "şadırvan" (fontaine d'ablutions).
► 1550 Théodore de Bèze écrit 'Abraham sacrifiant', tragédie française. Théodore de Bèze, né en 1519 à Vézelay et décédé en 1605 à Genève, fut un théologien protestant du XVIe siècle. Réformateur français, converti au calvinisme en 1548, il devient l'adjoint de Jean Calvin à Genève en 1558, qu'il remplace à la tête de la Compagnie des pasteurs après sa mort en 1564. Il dirigea également la délégation protestante au colloque de Poissy en 1561 et fut recteur de l'Académie de Genève.
► 1550 Pierre de Ronsard écrit 'Les quatre premiers livres des Odes’
► 1550 Barthélémy Aneau écrit 'Le Quintil Horatian'. BarthélémyAneau (1500-1561) fut ami de Marot, principal du collège de la Trinité, suspecté d'appartenance à la religion réformée et assassiné par des catholiques extrémistes. Il avait traduit la République d'Utopie de Thomas More.
► 1550 Ambroise Paré écrit 'La briesve collection de l'administration anato-mique’
► 1551 Henri II a fait sienne la politique de son père à l'égard de la maison d'Autriche. Il est du plus haut intérêt pour la France d'empêcher cette monarchie de consolider sa puissance en Europe. Dans cette vue, Henri II entre dans une ligue formée contre Charles Quint par les protestants d'Allemagne (il est à remarquer d'ailleurs que cela ne l'empêche pas de se montrer fort intolérant envers les protestants français).
► 1551 - 17 juin Édit de Châteaubriant contre les hérétiques.Châteaubriant est une commune française, située dans le département de Loire-Atlantique et la région Pays de la Loire. Elle fait partie de la Bretagne historique.
► 1551 - 19 septembre Naissance de Henri (futur Henri III), troisième fils de Henri II et Catherine de Médicis. Henri III de France (1551-1589) fut roi de Pologne quelques mois sous le nom d'Henri de Valois, avant de prendre le titre de roi de France. Le 11 mai (jour de la Pentecôte) 1573, il est élu roi de Pologne. Il règne sur la Pologne du 24 janvier au 18 juin 1574. Le 30 mai 1574, Charles IX étant mort, il quitte la Pologne en catimini pour le trône de France. Il est sacré à Reims le 13 février 1575 sous le nom d'Henri III et le 15 février il épouse Louise de Lorraine.
► 1551 Guillaume Postel écrit 'Les Raisons de la monarchie'. Guillaume Postel, visionnaire et philologue né à Dolerie (Manche) en 1510, mort à Paris en 1581. D'une famille très pauvre, il apprit seul le grec, l'hébreu et l'arabe; Marguerite de Valois (Marguerite de France) décida François Ier à l'envoyer en Orient pour chercher des manuscrits, et à son retour on le nomma professeur au Collège de France (1539).
Cependant l'idée lui était venue de travailler à la conversion des musulmans en répandant chez eux une traduction arabe du Nouveau Testament; on préparerait ainsi l'union de tous les humains sous la monarchie universelle, qui devait appartenir an roi de France; Postel se rendit à Rome pour exposer ses vues à Ignace de Loyola, mais après un long noviciat on refusa de le recevoir dans la Compagnie de Jésus.
► 1552 Hostilités contre Charles Quint. - Une armée française, pénétrant à l'improviste sur les terres soumises à l'Empereur, s'empare successivement de Metz, Toul et Verdun: les Trois Évêchés. Comme conséquence de ce succès, elle occupe la Lorraine et le Luxembourg. - Henri II avait profité, pour mener cette attaque, des difficultés que suscitaient les protestants d'Allemagne à Charles Quint. Ce dernier, en apprenant la perte des Trois Évêchés, se hâte de composer avec ses sujets, et jette en France une armée de 60 000 hommes, pourvue de 100 canons; les Impériaux viennent mettre le siège devant Metz, qui est défendu par François de Guise.
François de Guise, François de Lorraine, duc de Guise, François Ier de Lorraine, (1519, Bar-le-Duc - 18 février 1563, Orléans) 2ème duc de Guise (1519-1563), fils aîné de Claude de Guise. Né au château de Bar en 1519. Il prend part en 1545 au siège de Boulogne contre les Anglais, au cours duquel il est grièvement blessé. Chef de guerre d'une grande audace, nommé gouverneur de Metz par Henri II de France, il résiste victorieusement dans Metz assiégée à Charles Quint empereur du Saint Empire romain germanique et l'oblige à lever le siège de Metz en 1552. En 1556-1557, il prend la tête de l'expédition qui, en Italie, essaie vainement de reprendre Naples aux Espagnols. À son retour, il est nommé lieutenant général du royaume et reprend Calais aux Anglais en 1559.
À la mort d'Henri II de France, François II de France, époux de sa nièce, Marie Stuart, fille de Marie de Guise, monte sur le trône : mais François de Guise et son frère, le Cardinal de Lorraine (Charles de Guise) véritable tête politique de la famille, deviennent les maîtres du royaume. Fervent défenseur du catholicisme, il fait réprimer dans un bain de sang, en 1560, la conjuration protestante d'Amboise, soutenue par Louis Ier de Bourbon, prince de Condé, et encouragée secrètement par l'Angleterre. Mais la mort de François II, en décembre 1560, l'écarte de la cour et du pouvoir.
Violemment opposé à la nouvelle politique de tolérance menée par Catherine de Médicis, autorisant officiellement le culte réformé, il provoque un massacre en Champagne, au cours duquel 80 protestants qui célébraient leur culte dans une grange sont exterminés par ses gens. Vainqueur des huguenots à Rouen, en octobre 1562, et à Dreux, en décembre de la même année, il tente de reprendre Orléans lorsqu'il est assassiné le 18 février 1563 d'un coup de pistolet par un gentilhomme protestant, Jean de Poltrot de Méré, sans doute commandité par Gaspard de Coligny, un chef influent du parti protestant. Après sa mort, le calme revient pour quelque temps sur le royaume.
► 1552 - 15 janvier Traité de Chambord entre Henri II et les princes allemands contre Charles Quint. Par le traité de Chambord (15 janvier 1552), les princes allemands s'engagèrent à attaquer Charles Quint et à tenter de le faire prisonnier, pendant qu'Henri II se porterait sur les Pays-Bas. Henri II déclara la guerre en février 1552 ; la campagne militaire fut d'abord dirigée vers l'Allemagne puis vers les Pays-Bas ; la France remporta d'importants succès initiaux, qui lui permirent d'occuper la Lorraine et les Trois-Évêchés ; Charles Quint échoua à reprendre Metz, défendue par le duc de Guise. Traité de Chambord, le 15 janvier 1552, Henri II roi de France, conclut une alliance avec les Turcs et les protestants allemands contre Charles Quint.
Les princes allemands s'engagèrent à attaquer Charles Quint et à tenter de le faire prisonnier, pendant qu'Henri II se porterait sur les Pays-Bas. Henri II déclara la guerre en février 1552 ; la campagne militaire fut d'abord dirigée vers l'Allemagne puis vers les Pays-Bas ; la France remporta d'importants succès initiaux, qui lui permirent d'occuper la Lorraine et les Trois-Évêchés. Les Trois-Évêchés désigne collectivement les territoires relevant des évêques de Metz, de Toul et de Verdun qui, alors appartenant au Saint Empire romain germanique, furent occupés par Henri II en 1552 et placés sous tutelle française jusqu'à leur annexion définitive par la France en 1648 en vertu des Traités de Westphalie. Ces territoires et les duchés de Bar et de de Lorraine formaient une mosaïque territoriale source de conflit.
► 1552 Alliance de la France et des princes allemands protestants en échange de l'annexion de Toul, Metz et Verdun.
► 1552 -11 novembre Gaspard de Coligny nommé amiral de France. Gaspard de Coligny, Gaspard de Châtillon, comte de Coligny, baron de Beaupont & Beauvoir, Montjuif, Roissiat, Chevignat & autres lieux, plus connu sous le nom de Gaspard de Coligny (Châtillon-sur-Loing, 16 février 1519–Paris, 24 août 1572), amiral de France. Neveu du connétable Anne de Montmorency, Coligny doit sa fortune à son illustre oncle. Quand Henri II rappelle ce dernier de l'exil où l'avait confiné François Ier, Coligny reçoit la charge de colonel général de l'infanterie, puis d'amiral de France, et devient gouverneur de Picardie.
► 1552 Pontus de Tyard écrit 'Solitaire premier’
► 1552 Pierre de Ronsard écrit 'les Odes, les Amours'.
► 1552 à 1630 - naissance et mort de Agrippa d'Aubigné. Poète et diplomate français, témoigne d'une précoce intelligence. Il apprend le latin, le grec et l'hébreu. Très jeune, il est témoin du martyre des suppliciés d'Amboise et des atrocités du siège d'Orléans et, après des études à Genève et Lyon, s'enrôle à quinze ans dans les troupes protestantes. Écuyer d'Henri de Navarre (futur Henri IV), il le sert jusqu'à ce qu'il abjure le calvinisme. D'Aubigné se retire ensuite sur ses terres, avant de se réfugier à Genève au moment de la conspiration contre Luynes (1620). Considéré comme le grand poète de la période baroque, Agrippa d'Aubigné débute en poésie sous l'influence de la poétique de la Pléiade.
Il compose 'le Printemps' inspiré par Diane Salvati, nièce de la Cassandre de Ronsard. Mais ce recueil imprégné de pétrarquisme et d'une certaine violence ne sera édité qu'au XIXe siècle. Dès 1577, il entreprend la rédaction des Tragiques, dont la première édition ne paraîtra qu'en 1616. Composée en sept livres: "Misères", "Princes", "Chambre dorée", "Feux", "Fers", "Vengeances", "Jugement", l'oeuvre renvoie aux sept sceaux de l'Apocalypse. Un violent réquisitoire retrace les persécutions subies par les protestants.
Suit une mise en accusation de leurs responsables, la cour et le Palais de justice de Paris, l'évocation des martyrs protestants, la fresque des massacres des guerres de religion et l'ouvrage se referme sur le jugement dernier. Prosateur abondant, d'Aubigné a publié une ample 'Histoire universelle' (1619-1620) et de nombreux pamphlets, notamment 'Les Aventures du baron de Faeneste'.
► 1553 Naissance de Henri (futur Henri IV) à Pau. Henri IV de France, né Henri de Bourbon (°13 décembre 1553 à Pau /-14 mai 1610 à Paris) fut roi de Navarre (1572-1610) puis roi de France (1589-1610), premier roi de la branche dite de Bourbon de la dynastie capétienne. Contemporain d'un siècle ravagé par les Guerres de religion, il y fut d'abord impliqué en tant que protestant avant d'accéder au trône de France. En tant que roi, il se convertit au catholicisme, et signa l'Édit de Nantes, qui autorisa la liberté de culte pour les protestants et mit fin aux guerres de religion. Bien qu'aimé par une grande partie de la population, il fut assassiné en 1610 par un fanatique, Ravaillac.
► 1553 Olivier de Magny écrit 'Les Amours'. Olivier de Magny est un poète français (1529-1561) né à Cahors. Il fut un ami de Joachim Du Bellay qu'il rencontra à Rome lorsqu'il y accompagna en tant que secrétaire, le cardinal d'Avençon. Son oeuvre poétique est importante mais oubliée.
► 1553 Naissance de la tragédie humaniste avec 'la Cléopâtre captive' d'Étienne Jodelle. Étienne Jodelle (1532-1573) Poète français. Bien que faisant partie de la Pléiade, il est surtout l'homme d'une pièce qui fit scandale, 'Cléoparte' (1554). C'est un ardent révolté contre le courant paganiste de certains poètes et contre le pétrarquisme. Après sa mort, un de ses amis publie ses "Oeuvres et mélanges poétiques" (1574).
La tragédie humaniste est une déploration passive d'une catastrophe. Le personnage est une victime, cette tragédie est essentiellement statique et linéaire voire pathétique. La tragédie met en scène des passions nobles et fortes. Elle a des principales règles en point de départ qui sont : - la division en cinq règles ; - pas plus de trois personnages parlant en même temps ; - le début de la pièce doit être le plus près possible du dénouement.
► 1553 Décès à Paris de l'écrivain François Rabelais.
► 1554 François de Guise bat les troupes de Charles Quint à Renty en Artois.
► 1554 Les Chérifs saadiens, maîtres du Maroc. Les Saadiens, peuple arabe descendant du Prophète, prennent le pouvoir. Ils parviendront à reconquérir quelques comptoirs portugais et choisiront Marrakech pour établir leur capitale. Après la victoire de Ksar el-Kébir au Portugal, le territoire rayonnera à nouveau sous le sultan Ahmed Al-Mansour. Ce dernier prendra Tombouctou en 1591 et apportera richesse et prospérité au royaume.
Lors de sa mort, en 1603, le pays sera à nouveau affaibli par les querelles de succession. Saadiens, dirigeants des tribus venus de la vallée du Draâ, exaspérés par les offensives chrétiennes, se révoltent contre les wattassides et chassent ceux-ci du pouvoir. Fondant leur propre dynastie, ils entament une guerre sainte contre les Portugais. C'est ainsi qu'Agadir est reprise en 1541… Dans le même temps, les Saadiens s'allient aux Espagnols pour faire face à la menace turque !
► 1554 - 25 juillet : le futur Philippe II d'Espagne épouse Marie Tudor, reine d'Angleterre (1553-1558). Il reste en Angleterre de juillet 1554 à août 1555. L'Angleterre est entraînée dans la guerre des Habsbourg contre les Valois. Marie Tudor, Marie Ière ou Marie Tudor (18 février 1516 - 17 novembre 1558), reine d'Angleterre, est aussi connue sous le nom de "la Sanglante" (Bloody Mary), à cause des persécutions envers les protestants pendant son règne de 1553 à 1558. Elle naquit au Palais de Greenwich, près de Londres, fille du roi Henri VIII d'Angleterre et de sa femme, Catherine d'Aragon. Après le divorce de ses parents, elle perdit sa place dans la succession, et fut déclarée illégitime.
Mais la mort de son père en 1547 la laissa encore en faveur et, après la mort prématurée de son frère Édouard VI d'Angleterre, elle devint reine. Il fut d'abord nécessaire d'évincer sa cousine lady Jeanne Grey, soutenue par les protestants. En 1554, elle épouse Philippe II d'Espagne (1527-1598), mais ce ne fut pas un mariage populaire. Avec l'aide des Espagnols, elle tenta de restaurer la religion de sa mère, et beaucoup de protestants furent mis à mort. Marie n'ayant pas eu d'enfants, c'est sa demie soeur, Élisabeth Ière d'Angleterre, qui lui succéda.
► 1554 - 8 décembre Ambroise Paré nommé docteur en chirurgie.
► 1554 André Thevet écrit 'Cosmographie du Levant'. Frère André Thévet, voyageur et écrivain né à Angoulême en 1502, mort à Paris le 23 novembre 1590. Entré jeune dans l'ordre des cordeliers, il obtint de ses supérieurs, en 1549, l'autorisation de visiter l'Italie, passa à Constantinople, puis parcourut l'Asie Mineure, la Grèce, la Terre Sainte, et, de retour en France en 1554, repartit dès l'année suivante pour le Brésil, où il ne demeura que quelques mois. II devint par la suite aumônier de Catherine de Médicis, puis fut nommé, avec des appointements considérables, historiographe et cosmographe du roi.
► 1555 Expédition de Villegagnon au Brésil. Les Portugais ayant fondé la capitale du Brésil à Salvador de Bahia en 1549, ce sont les Français, qui en 1555, menés par l'Amiral Villegagnon, fondèrent les premières fortification sur le site. Le site sera disputé entre Français, Espagnols et Portugais, qui finalement gagneront en 1564. Nicolas Durand de Villegagnon (1510, Provins - 9 janvier 1571) fut un militaire et explorateur français.
► 1555 - 17 avril Capitulation des armées françaises à Sienne devant les Impériaux. 2 août 1554, les français sont battus à Marciano en Toscane et le 17 avril 1555, ceux qui défendent la ville de Sienne capitulent. Pendant l'été 1555, les français connaissent des succès dans le Piémont.
► 1555 - 14 octobre Alliance entre Paul IV et Henri II contre Charles Quint. Paul IV, Pietro Carafa, né à Sant'Angelo della Scala en 1476, pape de 1555 à 1559 sous le nom de Paul IV. Il est le fondateur de l'ordre des Théatins.
► 1555 - 26 septembre Signature de la Paix de Augsbourg. Le Saint-Empire romain germanique est partagé en deux confessions, catholique et luthérienne. Chaque prince a dorénavant le droit de faire appliquer la religion de son choix dans ses États ("cujus regio, ejus religio" : "la religion du prince est la religion des sujets"). Les habitants doivent accepter de se soumettre à la confession choisie par leur souverain sans quoi ils sont contraints de quitter l'état et ils perdent tous leurs biens. Cette paix est signée au terme du conflit religieux et politique opposant l'empereur Charles Quint, catholique, aux princes protestants d'Allemagne.
Paix d'Augsbourg, pour combattre la Réforme, Charles Quint promulgue en 1521 l'édit de Worms qui interdit strictement l'exercice de la religion protestante. Il recommence en 1529 en réunissant une diète à Spire qui décide que la messe doit être célébrée selon le rite catholique même dans les territoires protestants, les partisans de Luther protestèrent. Depuis, ils portent le nom de Protestants. En 1546, l'Empereur opte pour l'action militaire, combattant les princes luthériens unis dans la ligue dite de Schmalkalden. Malgré une victoire militaire, une négociation s'impose: Les protestants comptent trop d'adeptes parmi les puissants princes allemands. Une négociation commence à Augsbourg. Le 25 septembre 1555, la Paix d'Augsbourg suspend les hostilités entre les États luthériens et les États catholiques en Allemagne. C'est un compromis qui n'a pu voir le jour qu'en éludant un grand nombre de questions litigieuses.
Elle repose sur un principe fondamental : cuius regio, eius religio soit tel prince, telle religion. Les princes et les seigneurs étaient désormais libres de choisir, pour eux et leurs vassaux, entre les deux religions chrétiennes. Les sujets en désaccord avec la religion de leur suzerain avaient le droit d'émigrer. Elle permet aux princes protestants de conserver les biens de l'Église qu'ils ont sécularisés. Le luthérianisme en tire d'importants avantages et se retrouve à égalité avec les catholiques. Cette paix relative prendra fin en 1618 avec la défenestration de Prague qui est à l'origine de la guerre de Trente Ans.
► 1555 Nostradamus écrit 'Vraies Centuries et Prophéties'. Nostradamus, Michel de Nostredame plus connu sous le nom de Nostradamus était un médecin de la Renaissance, pratiquant l'astrologie comme tous ses confrères du XVIe siècle. Il est né le 14 décembre 1503, vers midi, à Saint-Rémy-de-Provence. Souffrant d'épilepsie psychique, de la goutte et d'insuffisance cardiaque, il mourut le 2 juillet 1566 à Salon-de-Provence d'un oedème cardio-pulmonaire. 'Les Propheties' (comprenant dix Centuries – ensembles de cent quatrains) seront rééditées plusieurs fois de son vivant, avec, jusqu'à sa mort, de nouveaux ajouts.
La première édition compte trois cent cinquante-trois quatrains, la dernière neuf cent quarante... Il est très possible qu'avec cet ouvrage particulièrement soigné et rempli de références savantes Nostradamus escomptait toucher un public cultivé, formé d'humanistes, de lettrés et de puissants. 'Les centuries' de Nostradamus ont donné lieu à près de dix mille ouvrages ! Aujourd'hui encore, malgré des travaux sérieux, nul ne peut dire exactement ce qu'elles signifient...
Comme toujours avec Nostradamus, il faut faire preuve d'une certaine réserve. Son style obscur et son vocabulaire, mélange de vieux français, de latin, de provençal et (selon certains) d'hébreu donne aux exégètes une grande liberté d'interprétation. Nostradamus est un "virtuose de l'ambiguïté", qui a multiplié les anagrammes, les symboles, les références mythologiques, crypté tous ses quatrains à l'aide de figures de style.
► 1555 Guillaume Le Testu écrit 'Cosmographie universelle selon les navigateurs tant anciens que modernes'. Guillaume Le Testu (1509-1573) était un explorateur et cartographe français, né au Havre. Il explore le littoral brésilien en 1551. Il est l'auteur d'un atlas de 56 cartes ('Cosmographie Universelle selon les navigateurs, tant anciens que modernes', 1555 -1556).
► 1555 Louise Labé écrit 'Les Sonnets et Les Soupirs'. Louise Labé (1525 à Lyon, France - 25 avril 1566 à Parcieux-en-Dombes, France). Surnommée "La Belle Cordière", elle fait partie des poètes fameux en activité à Lyon à la Renaissance.
► 1555 Ramus écrit 'Dialectique'. Ramus, Pierre de La Ramée, dit Ramus, érudit et logicien, né à Cuth, en Vermandois, vers 1515. Humaniste français, professeur de philosophie et de mathématiques au collège du Mans, puis de l'Ave Maria, et enfin au Collège Royal à partir de 1551; il est condamné par la Sorbonne en 1544, à cause de son hostilité à la tradition aristotélicienne et scolastique; ayant embrassé la Réforme, il est persécuté et assassiné après la Saint-Barthélemy.
► 1555 à 1628 - naissance et mort de François de Malherbe. Poète français. On a dit de nos jours avec un grain de malice et un coin de vérité: "La poésie française, au temps de Henri IV, était comme une demoiselle de trente ans qui avait déjà manqué deux ou trois mariages, lorsque, pour ne pas rester fille, elle se décida à faire un mariage de raison avec M. Malherbe, lequel avait la cinquantaine". Mais ce ne fut pas seulement un mariage de raison que la poésie française contracta alors avec Malherbe, ce fut un mariage d'honneur. Elle trouvait un honnête homme et sensé, et qui, s'il ne lui donna pas tous les agréments, la mit hors d'état désormais de déchoir et l'ennoblit.
► 1556 onzième guerre d'Italie (1556-1559)
► 1556 Charles Quint, aigri par les revers qu'il ne cesse d'essuyer depuis quelque temps, fatigué du pouvoir, abdique en faveur de son fils, Philippe II et de son frère Ferdinand d'Allemagne. Philippe II régnera sur l'Espagne, les Pays-Bas, le Nouveau-Monde ; Ferdinand a en partage l'Allemagne et les possessions de la Maison d'Autriche. Cette abdication et ce partage réalisés, Charles Quint, âgé seulement de cinquante-six ans, se retire dans le monastère de Juste (ou saint Juste, Estrémadure), où il prend le froc (il y mourra en 1558). - Philippe II a épousé Marie Tudor, reine d'Angleterre. Il n'est pas moins menaçant pour le repos de l'Europe et de la France que son père.
Aussi la lutte engagée par la France contre Charles Quint se poursuit-elle contre lui. - Henri II entre dans une ligue formée avec le pape Paul IV et le duc de Ferrare, Hercule II, gendre de Louis XII et beau-père du duc de Guise, contre Philippe II. Il s'agit de libérer l'Italie du joug des Impériaux. Malheureusement les conjurés d'Italie ne sont pas en état de tenir tête au représentant de Philippe II, le duc d'Albe. Philippe II d'Espagne, (né en 1527 à Valladolid - mort en 1598 au palais de l'Escurial), était un prince espagnol de la maison de Habsbourg.
Il était le fils de Charles Quint (1500-1558), roi de Castille et de Leon (1506-1555) et roi d'Aragon (1516-1556), sous le nom de Charles Ier, et empereur romain germanique (1519-1556), sous le nom de Charles V, et d'Isabelle de Portugal (1503-1539). Ferdinand Ier de Habsbourg (1503-1564), élu roi des Romains en 1531, puis empereur romain germanique de 1558 à 1564, archiduc d'Autriche et terres adjacentes. Frère cadet de l'empereur Charles Quint, il prend la succession de ce dernier dans les possessions héréditaires des Habsbourgs (Autriche, Styrie, Hongrie, etc) et à la tête de l'empire germanique. Il est à l'origine de la branche des Habsbourgs d'Autriche dits aussi Habsbourgs de Vienne.
►1556 - 16 janvier Abdication de Charles Quint pour l'Espagne en faveur de son fils Philippe II. Après l'abdication de son père et sa retraite au monastère de Juste, Philippe devint roi d'Espagne (1558-1598), sans compter de nombreux autres titres, tandis que les princes-électeurs du Saint Empire romain germanique portaient à leur tête le frère cadet de Charles Quint, Ferdinand Ier (1503-1564).
► 1556 - 15 février Traité de Vaucelles entre Henri II et Charles Quint insti-tuant une trêves de cinq ans.
► 1557 François de Guise, lieutenant général, invoquant des droits sur le royaume de Naples, pénètre en Italie à la tète d'une armée française; mais il ne reçoit pas (et pour cause) de secours appréciable des associés de Henri II, pour lesquels il ne peut rien d'utile. Sa campagne contre Naples avorte. Il est rappelé en France. - Les Anglais s'allient aux Espagnols et envahissent la Picardie et l'Artois sous la conduite du duc de Savoie, Emmanuel-Philibert ; ils battent les Français devant Saint-Quentin où le chef français (Henri Ier de Montmorency, connétable) est fait prisonnier, et s'emparent de la ville, défendue par Gaspard de Coligny, après un siège de quelques jours.
François de Guise prend le commandement des troupes françaises et les réorganise rapidement. Emmanuel-Philibert, né à Chambéry en 1528 et mort à Turin en 1580, est le 10ème duc de Savoie. Il accède au trône en 1553 et épouse en 1559, Marguerite de Valois, fille de François Ier de France (Marguerite de France). En 1653, il transfère sa capitale de Chambéry à Turin. Son fils Charles-Emmanuel lui succède à sa mort. Henri Ier de Montmorency, né le 15 juin 1534, mort le 2 avril 1614, duc de Montmorency, fils du connétable Anne de Montmorency et de Madeleine de Savoie, était un militaire français de la fin du XVIe siècle et du début du XVIIe siècle. Il fut Connétable de France.
► 1557 - 3 janvier Henri II déclare la guerre à Philippe II d'Espagne.
► 1557 - 23 mai l'amiral de Gaspard de Coligny s'empare de Lens.
► 1557 - 7 juin Philippe II d'Espagne déclare la guerre à la France.
► 1557 - 24 juillet L'édit de Compiègne décrète la peine de mort contre les hérétiques. Le roi Henri II, ennemi implacable des protestants, renforce les pouvoirs de la juridiction laïque par des édits où il est stipulé que le jugement des hérétiques est réservé aux tribunaux du roi. Il prévoit leur condamnation à mort.
► 1557 - 10 août Défaite des troupes françaises à Saint-Quentin. Emmanuel-Philibert, duc de Savoie, allié de Philippe II d'Espagne, vient de commencer le siège de Saint-Quentin. En ce 10 août, le connétable de Montmorency tente de porter secours à l'amiral Gaspard de Coligny, qui est enfermé dans la ville avec seulement sept cents hommes. Les munitions, que l'on cherche à porter par bateaux jusqu'à la ville, s'enlisent dans la boue des marais de la Somme.
Une charge brutale de la cavalerie espagnole écrase devant les murs les troupes du connétable, qui est blessé et fait prisonnier par les impériaux. Malgré ce désastre, Coligny tient encore plus de deux semaines. Le 27 août, la ville est prise. Pillage, viols, massacres. Coligny est fait prisonnier. Si la route de Paris lui est ouverte, le roi d'Espagne Philippe II doute de ses forces et préfère se retirer à Bruxelles.
► 1557 - 27 août Reddition de Saint-Quentin, Gaspard de Coligny est fait prisonnier. La bataille de Saint-Quentin (Août 1557) est une victoire espagnole sur la France. La résistance des habitants Saint-Quentinois sous la conduite du héros immortel Gaspard de Coligny, comte de Coligny, seigneur de Chastillon-sur-Loing, chevalier de l'ordre du roi, gouverneur et lieutenant-général de la ville de Paris, de l'Isle de France, de Picardie et d'Artois, colonel général de l'infanterie et Amiral de France (on l'appelait aussi Gaspard II de Coligny), parvenu dans la ville dans la nuit du 2 au 3 aôut 1557, avec 500 hommes armés et avec l'aide du baron d'Armerval, Monsieur Théligny, Monsieur de Gibercourt et de Jean V, duc de Caulaincourt et avec l'aide des habitants, ils résistèrent dix-sept jours et dix-sept nuits.
► 1557 septembre Tentative d'assassinat de Henri II.
► 1557 André Thevet écrit 'Les singularitez de la France Antarctique’
► 1558 François de Guise a porté ses troupes devant Calais pendant que les Espagnols s'attardaient au siège de Saint-Quentin. En huit jours, il reprend aux Anglais cette ville, qui était leur dernière possession sur le sol français et la seule base qu'ils eussent pour des opérations contre la France. La perte de Calais rend l'alliance anglo-espagnole inopérante. Marie Tudor, reine d'Angletrre, meurt du chagrin que lui cause cet événement.
► 1558 - 8 janvier François de Guise s'empare de Calais. Investie par les Anglais durant la guerre de Cent Ans, en 1347, le port retombe dans le royaume français de Henri II après un siège de six jours mené par François de Guise.
► 1558 - 21 janvier François de Guise s'empare de Guines puis de Ham.
► 1558 - 24 avril Mariage du Dauphin François (futur François II) avec Marie Stuart, reine d'Écosse et de France.
► 1558 mai François de Guise s'empare de Thionville.
► 1558 - 13 juillet Défaite française à Gravelines face aux Espagnols.
► 1558 - 22 septembre Mort de Charles Quint. A la fois Empereur d'Allemagne, Prince des Pays-Bas et Roi d'Espagne, Charles Quint s'éteint à 58 ans à Yuste en Espagne. Depuis son abdication en faveur de son fils Philippe II, il vivait reclus dans le couvent de l'ordre de Saint-Jérôme en Estrémadure. Fils de Philippe le Beau et de Jeanne la Folle, il hérita de l'Espagne et de l'Amérique Latine par sa mère et des territoires du Saint-Empire Romain Germanique par son père. Il régna de 1519 jusqu'à 1556 sur cet immense empire "où le soleil ne se couchait jamais" tout en menant des luttes incessantes pour imposer son hégémonie et assurer le triomphe de la catholicité.
► 1558 - 17 novembre Élisabeth Ière accède au trône. Après la mort de sa demi-soeur Marie Ière Tudor, Élisabeth arrive sur le trône et fait rentrer l'Angleterre dans une nouvelle ère. Anglicane et prônant la tolérance religieuse au début de son règne, elle devient progressivement un monarque absolu et s'attire les foudres des pays catholiques, ce qui amène notamment l'épisode de "l'Invincible Armada". Dernière des Tudor, son règne coïncidera avec une prospérité économique ainsi qu'une littérature et un théâtre resplendissant, dont la meilleure illustration reste Shakespeare.
► 1558 Joachim Du Bellay écrit Le Premier livre des Antiquités de Rome ; 'Les Regrets’
► 1558 La nouvelle (alors appelée "conte") accède au rang de genre littéraire. Une nouvelle est un genre littéraire basé sur un récit de fiction court en prose, pouvant aller jusqu'à une trentaine de pages (mais il n'y a pas de règle absolue). Contrairement au roman, il est centré sur un seul événement. Les personnages sont peu nombreux et sont doués de réalité psychologique bien que celle-ci soit moins développée que dans le roman. La fin du récit ou chute, souvent inattendue ou surprenante, est en général particulièrement mise en relief, voire dramatique.
La nouvelle naît en France à la fin du Moyen Âge. Elle vient s'ajouter, et en partie se substituer, à une multitude des récits brefs : fabliaux, lais, dits, devis, exempla, contes, etc. Directement inspiré du 'Décaméron' (1349-1353) de l'Italien Boccace, le premier recueil de nouvelles françaises, anonyme, 'Les Cent Nouvelles Nouvelles', date de 1456-1457. Mais c'est le XVIe siècle qui verra le véritable essor du genre. En 1558, avec son Heptaméron, Marguerite de Navarre, soeur de François Ier, donne au genre ses premières lettres de noblesse.
► 1558 Jules César Scaliger écrit 'Poetices libri septem'. Jules César Scaliger, célèbre érudit né en 1484 à Vérone, mort en 1558, était fils de Benoît Bordoni, peintre en miniature, mais prétendait descendre de la noble maison della Scala (d'où le nom qu'il prit). Après avoir beaucoup voyagé, il suivit en France Antoine de La Rovère, évêque d'Agen (1525), se fixa auprès de lui comme médecin, et obtint des lettres de naturalisation. Il écrivit d'abord contre les savants les plus illustres de son siècle, et commença ainsi à se faire une réputation que sa science réelle et ses nombreux travaux classiques augmentèrent bientôt. Il visait au renom d'homme universel, et effectivement il savait de tout, mais c'est principalement comme grammairien qu'il mérite sa célébrité.
► 1559 - 3 avril Traité de Cateau-Cambrésis entre Henri II et Philippe II d'Espagne ; ce traité met fin aux Guerres d'Italie. Il laisse à la France les conquêtes de Henri II, et par conséquent les Trois Evêchés et Calais; mais il lui enlève la Savoie et les principales places fortes du Piémont. Comme conséquence de cette paix, le duc de Savoie (Emmanuel-Philibert de Savoie, qui commandait à Saint-Quentin), rentre en possession de ses États; il épouse Marguerite, soeur de Henri II; et Philippe II, veuf de Marie Tudor, épouse Élisabeth de Valois, fille de Henri II et de Catherine de Médicis, née en 1545.
Ainsi se terminent ces guerres d'Italie. Elles n'auront que peu de résultats politiques positifs. Dernière aventure moyenâgeuse, elle verra évoluer au cours des différents conflits les techniques de guerre, avec notamment l'apparition des armes à feu. C'est dans le domaine des arts que ses apports seront le plus bénéfiques. En effet, que ce soit en peinture, sculpture, architecture ou littérature, l'esprit de la Renaissance va souffler sur la France. Mais pas toujours pour le meilleur, la France allant connaître dans les années qui suivent bien des tourments qui ont failli provoquer sa perte. Traités du Cateau-Cambrésis, le premier traité du Cateau-Cambrésis, fut conclu en deux temps, les 12 mars et 2 avril 1559, entre Henri II de France, et Élisabeth Ière, reine d'Angleterre.
Il permit notamment à la France, en contrepartie d'un versement de 500 000 écus, de conserver Calais, reprise sur les Anglais le 8 janvier 1558, après un siège de seulement 8 jours (Édouard III d'Angleterre avait mis 11 mois à prendre la ville, en 1347) par des forces françaises sous les ordres du lieutenant-général du royaume François de Guise. Le second traité, également appelé paix du Cateau-Cambrésis, fut signé le 3 avril 1559 entre le roi de France Henri II et Philippe II d'Espagne. Elle mit fin à 65 années de conflit pour le contrôle de l'Italie (les guerres d'Italie). Elle était devenue nécessaire aux deux parties qui s'étaient épuisées financièrement et en particulier pour la France qui, déjà affaiblie par les défaites de Saint-Quentin (1557) et Gravelines (1558) était aussi en proie à des troubles religieux entre partisans de l'Église romaine et Huguenots.
La France put conserver les Trois-Évêchés : Metz, Toul et Verdun qu'elle avait conquit en 1552, mais elle dut rendre la Savoie et les principales places du Piémont, le Charolais, le Bugey et la Bresse à Emmanuel-Philibert de Savoie, allié de l'Espagne. Elle dut aussi rendre la Corse à Gênes et renoncer à ses prétentions sur le Milanais. L'Espagne retrouva sa position dominante sur l'Italie, même si elle laissa à la France cinq forteresses, dont Turin. Le traité prévoyait aussi le mariage de la soeur d'Henri II (Marguerite de France), avec le duc de Savoie (Emmanuel-Philibert de Savoie) et celui de sa fille aînée Élisabeth de France avec le roi d'Espagne Philippe II d'Espagne, veuf depuis la mort de Marie Tudor.
► 1559 - 26 mai Les églises réformées tiennent leur premier synode national secret à Paris, organisé par Jean Calvin.
► 1559 - 2 juin Édit d'Écouen ordonnant l'expulsion des Huguenots. le roi signe l'édit d'Écouen pour dit-il "extirper l'hérésie". Cet édit interdit d'appliquer aux hérétiques d'autres peines que le feu. Deux conseillers au Parlement, Anne du Bourg et Laporte sont arrêtés, ils seront exécutés quelques mois plus tard.
► 1559 30 juin : Tournoi pendant la fête des noces de la soeur du roi, Marguerite de France avec le duc Emmanuel-Philibert de Savoie, et de la princesse Élisabeth de France avec Philippe II d'Espagne. Le roi Henri II de France est blessé à l'oeil par Gabriel de Montgomery. Montgommery, Gabriel de Lorges, comte de Montgommery (Calvados), seigneur de Ducey (Manche) (Lorges, Beauce ou Ducey, Normandie, 1526 ou 1530 - Paris, 1574) était un homme de guerre français.
Fils de Jacques Ier de Lorges, comte de Montgommery, originaire d'Écosse, capitaine distingué de la Garde écossaise attachée au service de François Ier et de Claude de La Bouxière, dame de Ducey, il est l'auteur du coup fatal à l'oeil qui coûta la vie à Henri II le 1er juillet 1559. Bien qu'Henri II l'ait absous de tout blâme sur son lit de mort, Catherine de Médicis ne cessa jamais de le pourchasser de sa vindicte : banni de la cour dès le lendemain, il dut s'enfuir en Angleterre, où il adhéra à la Réforme dont il devint, de retour en France, l'un des fers de lance en Normandie ainsi que l'un des commandants les plus capables de l'amiral de Coligny.
► 1559 - 10 juillet Mort de Henri II, A l'occasion des fêtes auxquelles donne lieu à Paris les noces de la soeur du roi, Marguerite de France avec le duc Emmanuel-Philibert de Savoie, et de la princesse Élisabeth avec Philippe II d'Espagne et pour célébrer la paix du Cateau-Cambrésis et le mariage de sa fille au roi d'Espagne, le roi a organisé de grandes fêtes. Lui-même, en ce 10 juillet, malgré le rêve prémonitoire de la reine Catherine de Médicis, monte en selle pour le tournoi. Son cheval porte le nom de Malheureux. En face du roi, âgé de quarante ans, trois adversaires : le duc de Savoie, le duc de Guise et le jeune Gabriel de Montmorency. Quoique les trois assauts aient été des victoires du roi, celui-ci invite Montmorency à une dernière joute.
Les chevaux se mettent en place. Le roi s'élance sans rabattre sa visière. La lance de Montmorency se brise sur l'armure du roi et la pointe qui glisse sur l'acier entre dans l'oeil droit du roi. Le roi est désarçonné et tombe sans connaissance. En dépit des essais qu'Ambroise Paré a été autorisé à faire sur les têtes de quatre condamnés décapités en hâte, le roi agonise pendant dix jours, puis meurt. François II, qui ne régnera que quelques mois, lui succède. L'adversaire du roi, devenu malgré lui son assassin, est emprisonné, puis libéré. Une mort accidentelle au cours d'un tournoi qui oppose des chevaliers ne saurait être considérée comme un meurtre.
Gabriel de Montmorency n'est pas régicide. En 1574, alors que, huguenot, il est fait prisonnier, Catherine de Médicis le fait, en dépit des règles, condamner à mort. Sous le règne de Henri II, la Renaissance a continué à s'affirmer ; la France occupe avec l'Italie le premier rang entre les nations de l'Europe au point de vue des arts, des lettres et des sciences. Les succès des Français sur les Espagnols ont accru leur prestige ; d'ailleurs, l'armée aguerrie, reconstituée, réorganisée est maintenant la première de l'Europe. Par contre, l'administration financière de Henri II a été médiocre et s'il laisse la France brillante, il ne la laisse pas riche. - Avènement de François II (fils de Henri II et de Catherine de Médicis), né en 1544. Les oncles de sa femme Marie Stuart (duc et cardinal de Guise) s'imposent comme régents en attendant sa majorité.
Prince sans valeur, sans énergie, il est complètement dominé par les Guise. En ce court règne s'annoncent les Guerres de religion qui désoleront la France jusqu'en 1598. Les principaux personnages dont le nom reste attaché à l'histoire de ce temps appartiennent à la famille de Guise, à celle de Bourbon et à celle de Châtillon. Famille de Guise : François de Guise (duc de Guise), Charles de Guise (cardinal de Lorraine et frère de François de Guise), Marie Stuart (reine de France et d'Écosse et cousine de François de Guise). François de Guise a trois fils, qui seront célèbres sous les noms de Henri Ier de Guise dit le Balafré, Charles de Guise, duc de Mayenne et Louis II de Lorraine de Guise, dit le cardinal de Guise. Branche cadette de la branche de Vaudémont de la maison de Lorraine, la famille des ducs de Guise descend de la maison de Vaudémont des ducs de Lorraine.
Elle fut particulièrement impliquée dans les guerres de religion, prenant la tête du parti ultra-catholique et de la Sainte Ligue. Leurs ambitions constituant une menace pour son pouvoir, Henri III les combattit et fit assassiner Henri Ier dit le Balafré. La famille de Bourbon : Antoine de Bourbon, (roi de Navarre et père de Henri IV) qui a été un moment calviniste, mais mourra catholique, sa femme Jeanne d'Albret (qui a embrassé la Réforme), Louis Ier de Bourbon-Condé (prince de Condé et frère de Antoine de Bourbon) qui se fera calviniste par haine des Guise, Charles Ier de Bourbon (cardinal de Bourbon).
La maison de Bourbon est la famille qui dirigea la seigneurie de Bourbon-l'Archambault jusqu'à ce que cette dernière passe par mariage à la maison de Dampierre (v.1227) puis à la maison de France (en 1287 à la branche de Bourgogne, puis en 1310 à la branche de Clermont, branche qui reprendra dès lors le nom de Bourbon, jusqu'à son accession au trône de Navarre en 1555). La famille Châtillon : les neveux du connétable Anne de Montmorency, à savoir: le cardinal de Châtillon (Odet), l'amiral de Gaspard de Coligny, et François de Coligny (François d'Andelot). Cette dernière famille sera le plus ferme soutien de la Réforme.
► 1559 FRANÇOIS II (1559-1560) qui charge sa mère Catherine de Médicis du gouvernement avec les Guise.
► 1559 François II. Il succède à l'âge de 15 ans à son père mort accidentellement. L'année précédente il avait épousé Marie Stuart reine d'Écosse nièce des Ducs de Guise. En raison des troubles en Écosse causés par les protestants, elle avait été élevée à la cour de France. François II règne sous la tutelle de sa mère Catherine de Médicis mais ce sont surtout les Guises qui gouvernent. Très fortement catholiques, ils mènent une politique répressive à l'égard des protestants. En réponse, les Protestants décident de soustraire le roi de cette influence néfaste. Une conjuration, conjuration d'Amboise, est montée par Antoine de Bourbon, roi de Navarre (époux de Jeanne d'Albret et père du futur Henri IV), le prince de Condé, son frère (Louis Ier de Bourbon-Condé) et les Coligny.
Le chef avoué de la conjuration était Georges Barré de la Renaudie, trahis par l'un des leurs, La Renaudie fut tué ainsi que de nombreux participants, Condé n'eut la vie sauve qu'en désavouant les conjurés. Craignant la guerre civile, la reine mère qui essayait de maintenir un équilibre entre catholiques et protestants nomme Michel de l'Hospital chancelier et promulgue l'édit de Romorantin qui atténue les peines. Devant la volonté des Guises de résoudre le problème dans le sang, elle envisage de réunir les états généraux. Atteint d'une grave affection des oreilles d'origine tuberculeuse, François II meurt sans descendant le 5 décembre 1560, il a 16 ans. C'est son frère Charles IX qui sera son successeur. Quelques mois plus tard Marie Stuart qui n'aura été reine de France que 2 ans (1559-1560) quitte la France pour tenter de reconquérir son royaume d'Écosse.
► 1559 - 18 septembre Sacre de François II à Reims.
► 1559 Le pape Paul IV, par l'Index, interdit les écrits hostiles à l'Église. La congrégation de l'Index publie la liste des ouvrages interdits.
►1559 Jacques Amyot, traduction des 'Vies des Hommes illustres' de Plutarque. Jacques Amyot, dès la fondation du Collège des Lecteurs Royaux, il reçoit les leçons de l'helléniste Danes. Grace à l'appui de Marguerite de Navarre, soeur de François Ier, il devient ensuite professeur à l'université de Bourges. Mais depuis longtemps, il rêvait de consulter les manuscrits de la bibliothèque du Vatican. Il se rend à Venise, à Rome... Un an plus tard, il retourne en Italie chargé de porter au Concile de Trente une lettre de François Ier, qui s'élevait contre les prétentions temporelles du Saint-Siège.
Sur la recommandation de Michel de l'Hospital, Henri II le choisit comme précepteur de ses fils, les futurs Charles IX et Henri III. Jacques Amyot devient en 1560, grand aumônier de France, et en 1570 évêque d'Auxerre. Il fait de sa ville épiscopale un centre important d'Humanisme. Mais son attitude pacifique, en ces temps de guerre de religion, lui vaut en 1588 de pénibles déboires; une émeute, fomentée par les ligueurs, éclate; on lui reproche d'avoir approuvé l'assassinat du duc de Guise, et il est contraint de s'enfuir d'Auxerre. Dès que les passions se calment un peu, il y revient et se consacre désormais à des travaux sur la Bible et les Pères de l'Église.
► 1560 8 mars Édit d'Amboise suspendant les poursuites pour cause de religion. L'édit d'Amboise rapportait l'édit d'Écouen (1559) et accordait le pardon royal aux protestants. Quelques jours plus tard se produisait la conjuration d'Amboise.
► 1560 - 17 mars Échec de conjuration d'Amboise. - Elle est nouée par les protestants dans le but d'enlever Charles IX afin de le soustraire à l'influence (catholique) des Guise. L'âme de cette conjuration est le prince de Condé, mais il a pris un "homme de paille", un gentilhomme périgourdin nommé La Renaudie. Les Guise, prévenus à temps, font avorter le complot, dont les chefs sont arrêtés. La conjuration d'Amboise (mars 1560) est un coup de force manqué par les protestants pour s'emparer de la personne du roi, François II et le délivrer de la tutelle des Guise. Il s'agit du premier épisode sanglant et tragique des guerres de Religion. Il prélude le terrible conflit qui se déroulera en France de 1562 à 1598.
Prince de Condé, Louis Ier de Bourbon, prince de Condé (Vendôme, 1530 – Jarnac, 1569) est à l'origine de la maison de Condé. C'était le frère du roi de Navarre (Antoine de Bourbon) et donc l'oncle d'Henri IV. Converti au protestantisme, il s'imposa comme le chef du parti calviniste pendant les guerres de religion. Condamné à mort après la conjuration d'Ambroise, il fut sauvé in extremis par la mort du roi François II. Il fut l'un des initiateurs des deux premières guerres de religion. Il fut vaincu à Dreux puis à Jarnac, où il fut assassiné par le capitaine de Montesquiou. La maison de Condé est une branche de la maison de Bourbon, issue de Louis Ier de Bourbon, prince de Condé, cinquième fils de Charles IV de Bourbon. Il était le frère d'Antoine de Bourbon, roi consort de Navarre et père du futur Henri IV.
► 1560 - 19 mars Exécution des responsables de la conjuration.
► 1560 - 7 mai Michel de L'Hospital proclame l'Édit de Romorantin qui arrête l'installation de l'inquisition en France. Les assemblées de protestants sont proscrites. Les calvinistes continuent à s'assembler et se saisissent d'édifices pour célébrer leurs cérémonies. A l'automne, l'armée royale entre en campagne pour les empêcher de s'assembler et les forcer à restituer les édifices : le comte de Villars, lieutenant-général du gouverneur, opère en Languedoc.
Il force les ministres à fuir dans la montagne, rétablit le culte catholique et frappe de lourdes amendes ceux qui participent aux réunions. C'est dans son souci d'établir une forme de tolérance religieuse, notamment à l'égard des protestants que Michel de l'Hospital conseille au roi François II cet édit qui empêche l'instauration des tribunaux de l'Inquisition en France. Les procès en hérésie sont jugés directement par les évêques.
► 1560 - 5 juin Massacre de protestants à Lyon.
► 1560 - 30 juin Michel de l'Hospital nommé chancelier par Catherine de Médicis. La place de chancelier du royaume est vacante depuis que François Olivier est mort de chagrin ; en effet, il avait dû juger les conjurés d'Amboise qui avaient voulu soustraire le roi à l'influence du très catholique François de Guise. Les partisans de Condé qui ont participé à cette conjuration ont été pendus, décapités, noyés dans la Loire. Catherine de Médicis, parce qu'il est temps d'apaiser les esprits, impose à son fils, François II, Michel de L'Hospital pour cette charge. Il est catholique. Il est modéré. Il est humaniste. Il ne tarde pas à en faire la preuve. Lors des États généraux qui se tiennent à Orléans en décembre 1561 il déclare : “Otons ces mots diaboliques, noms de partis, de factions, de séditions, luthériens, huguenots, papistes : ne gardons que le nom de chrétiens”.
Michel de l'Hospital est un écrivain et homme politique français, né à Aigueperse, Puy-de-Dôme, vers 1505, mort à Vignay, près d'Étampes, en 1573. Conseiller au parlement de Paris, ambassadeur au concile de Trente, surintendant des finances et enfin chancelier de France. Il s'employa de toutes ses forces à calmer les haines religieuses et arrêter l'effussion du sang. Le Chancelier de France est un important personnage de l'Ancien Régime, le premier des grands officiers de la monarchie, depuis la suppression en 1627 du connétable et de l'amiral de France. Le Chancelier garde les sceaux de France et les offices royaux. Il exerce la surintendance de la justice du royaume.
► 1560 - 21-30 août Réunion à Fontainebleau à l'instigation de Michel de l'Hospital des catholiques et des protestants. Il revient à cette assemblée, à la demande de la reine Catherine de Médicis, de rechercher les possibles conciliations entre catholiques et huguenots. L'assistance approuve, en dépit de la colère du cardinal de Lorraine (Charles de Guise), la proposition de Gaspard de Coligny, qui a demandé la libre pratique de la religion réformée. Michel de l'Hospital préconise en outre des mesures pacifiques. Propos de tolérance de ce dernier : “Qu'y a-t-il besoin de tant de bûchers et de tortures ? C'est avec les armes de la charité qu'il faut aller à tel combat. Le couteau vaut peu contre l'esprit”.
► 1560 - 31 octobre Arrestation du Prince de Condé, Louis Ier de Bourbon, à Orléans.
► 1560 - 26 novembre Condamnation à mort du Prince de Condé, Louis Ier de Bourbon.
► 1560 - 5 décembre Mort de François II. C'est un roi âgé de seize ans, amoureux de son épouse et cousine Marie Stuart, qui meurt en ce jour à Orléans d'une infection à l'oreille. Charles IX lui succède. Commentaire de Calvin qui apprend la mort du roi de France : “Dieu, qui avait frappé le père à l'oeil, a frappé le fils à l'oreille”. - Sa veuve retourne en Écosse (où elle trouvera plus tard une mort tragique). Le règne qui vient de s'écouler ne laisse dans l'Histoire d'autre souvenir que celui des orages d'où sont sorties les Guerres de religion. Son frère Charles lui succède.
► 1560 CHARLES IX (1560-1574) régence de Catherine de Médicis.
► 1560 Charles IX. Il n'a que 10 ans lorsque son frère meurt en 1560. Sa mère, Catherine de Médicis, assurera la régence jusqu'en 1563 mais son influence restera prépondérante pendant tout le règne de Charles IX. Catherine chercha toujours, aidée de Michel de l'Hospital, à concilier les uns avec les autres. Elle tenta de concillier les deux églises en organisant le colloque de Poissy (septembre 1561) mais celà ne fit qu'empirer les choses. Pour les "Guise", la France ne pouvait être que catholique. En mars 1562 le hasard fit tomber les Guises et leur escorte sur une grange dans laquelle les protestants étaient réunis pour célébrer leur culte dans le village de Wassy en Champagne.
Ils les passèrent au fil de l'épée (plusieurs dizaines de morts et cent blessés). Cet évènement inaugure une période de 36 années de guerre de religion. Au massacre de Wassy les protestants répondent par l'assassinat du duc François de Guise en 1563, ce qui suscita des troubles. Lorsqu'ils se calmèrent, Catherine de Médicis promulgue l'édit d'Amboise en 1563. Cet édit accorde aux nobles la liberté de culte dans leur domaine mais la refuse toujours aux gens du peuple. La majorité de Charles IX est proclamée le 17 août 1563. Le 13 mars 1564, Catherine de Médicis et le roi Charles IX accompagnés d'une suite de mille personnes, entreprennent un tour de France qui durera plus de 2 ans pour tenter de renforcer la cohésion du royaume.
En 1567 les protestants tentent de s'emparer du roi, la guerre reprend, les catholiques en sortent vainqueurs à Saint Denis et la paix est signée à Longjumeau en 1568. Le renvoi de Michel de l'Hospital rallume la guerre, les protestants sont battus à Jarnac et Moncontour en 1569. Au cours de ces batailles, Condé est tué. Catherine de Médicis traite avec les protestants en 1570 elle leur accorde des "places de sûreté": Montauban, La Rochelle, Cognac, La Charité-sur-Loire et l'on prépare le mariage de Henri de Navarre et Marguerite soeur du roi.
C'en est trop pour les catholiques, ils préparent une riposte elle viendra en août 1572 à la faveur du mariage le jour de la saint Barthélémy que le roi ne put empêcher et que Catherine de Médicis laissa faire. Le massacre se propagea à la province. Le nombre des victimes est probablement situé entre 20 à 30 000. Ceci eut pour effet d'insiter les protestants à fortifier leurs places. Les catholiques essayèrent de s'emparer de La Rochelle en vain. L'édit de Boulogne met fin à cette guerre en juillet 1573. Le roi Charles IX atteint par la tuberculose meurt en 1574. C'est son frère Henri III qui prendra sa succession.
► 1560 Avènement de Charles IX (frère de François II) né en 1550. - Il est trop jeune pour occuper le trône; sa mère Catherine de Médicis prend la régence. Le premier acte de la régente est de bonne politique: croyant travailler à l'apaisement du pays, elle remet en liberté le prince de Condé, Louis Ier de Bourbon, et fait la paix avec le roi de Navarre (Antoine de Bourbon) qu'elle nomme lieutenant général du royaume. En réalité, elle cherche à contrebalancer l'influence menaçante des Guise en leur opposant les Bourbons. D'ailleurs les Guise, en France, sont peu populaires: on les regarde comme des étrangers et on les appelle les princes lorrains. Les Bourbons, au contraire, sont du sang royal de France.
► 1560 13 décembre 1560 - 31 janvier 1561 : réunion des États généraux, à Orléans, qui confient la régence à Catherine de Médicis pendant la minorité de Charles IX, au détriment d'Antoine de Bourbon. Les partisans de la répression de l'hérésie et ceux de la tolérance s'opposent. Catherine veut éviter la guerre civile en tenant la balance égale entre les partis. Elle s'appuie sur des officiers tolérants, comme le chancelier Michel de L'Hospital.
États généraux de 1560, les états généraux s'ouvrent à Orléans, le 13 décembre 1560, dans une salle construite à cet effet sur la place de l'Etat. Le Chancelier Michel de l'Hospital va alors obtenir que les questions religieuses soient débattues lors d'un prochain Concile. La reine va, quant à elle, empêcher la noblesse et le tiers de discuter des limites du pouvoir royal en leur ordonnant. Ils préparèrent aussi des lois commerciales qui furent en vigueur jusqu'en 1789.
► 1560 - 21 décembre Catherine de Médicis et Antoine de Bourbon sont nom-més régents par le Conseil d'État.
►1560 Étienne Pasquier écrit 'Des Recherches de la France'. Étienne Pasquier (1529-1615), écrivain. Fait rare, on publia du vivant même d'Estienne Pasquier plusieurs éditions de sa correspondance. La première en 1586. Ces lettres traitent de sujets très variés mais surtout des affaires du temps (mort du Roi, colloque de Pontoise, protestantisme.) De littérature aussi et d'histoire de la langue. Elles sont adressées à Ronsard, Taboureau, Belleau, de Thou, Ramus. Pour Luce Giard (En français dans le texte) : "Sa plume est ferme, son style alerte, sa langue sûre. Pasquier se place au tout premier rang des grands prosateurs qui ont forgé la capacité de la langue française à l'analyse historique et politique, au maniement des idées".
► 1560 mort de Joachim Du Bellay.
► 1561 - 31 janvier Fermeture des États Généraux d'Orléans.
► 1561 - 5 mai Sacre de Charles IX à Reims. Le roi n'a que onze ans le jour de son sacre. Sa mère, Catherine de Médicis, s'arroge le sceau royal et se déclare non régente mais “reine de France et mère du roi”.
► 1561 - 8 mai Le prince de Condé, Louis Ier de Bourbon, est officiellement innocenté des accusations d'instigation de la conjuration d'Amboise.
► 1561 - 13 juillet Un édit du Conseil d'État interdits assemblées et prédica-tions des protestants.
► 1561 - 1er Août Ouverture de nouveaux États Généraux à Pontoise qui donneront naissance au colloque de Poissy.
► 1561 - 9 septembre Ouverture du colloque de Poissy. Le chancelier Michel de L'Hospital intervient au colloque de Poissy. D'après lui, la tolérance n'est pas une fin en soi mais le meilleur moyen pour rétablir la concorde entre les sujets en attendant la réconciliation des chrétiens. Colloque de Poissy, on a donné ce nom à un débat qui eut lieu entre dirigeants catholiques et protestants à l'instigation du chancelier Michel de l'Hospital, lequel espérait qu'il aboutirait à une entente entre ces deux grands partis, et par-là à la pacification des esprits dans le royaume.
Le cardinal de Lorraine (Charles de Guise) y était l'un des principaux représentants des catholiques; le théologien Théodore de Bèze, celui des protestants. - Cette conférence eut un résultat contraire à celui qu'en attendait son instigateur; elle ne fit qu'envenimer les haines religieuses. Colloque de Poissy (9 septembre-9 octobre 1561). Catherine de Médicis et Michel de l'Hospital réunissent une assemblée composée de théologiens catholiques (cardinal de Lorraine) et protestants (Théodore de Bèze) dans le dessein de parvenir à une conciliation. Si le colloque est un échec, il prépare néanmoins l'édit de tolérance accordant la liberté de culte, qui sera publié en janvier 1562.
Charles de Guise, Charles de Lorraine, 1524-1574, cardinal de Guise, duc de Chevreuse, et archevêque de Reims, plus connu sous le nom du cardinal de Lorraine. Il était le second fils de Claude de Lorraine, premier duc de Guise et grand veneur de France, qui se distingua sous François Ier dans les guerres contre Charles Quint. Archevêque de Reims à l'âge de quatorze ans par la démission de son oncle Jean (1538), il prit le titre de cardinal de Lorraine après son oncle (1547). Il sut, avec son frère aîné, François de Guise, gagner la faveur d'Henri II, qui mit le pouvoir dans leurs mains.
Ils exercèrent une grande influence et jouèrent un grand rôle dans les affaires du pays. François était un grand capitaine, d'une force d'âme extraordinaire, capable de générosité dans la victoire. Charles, au contraire, était lâche dans le péril et insolent dans le succès, sans foi et sans moeurs, mais adroit, éloquent, plein de ressources et de séductions. Sous François II, il eut entièrement l'administration des finances et joua un rôle important lors du colloque de Poissy et du concile de Trente. Il négocia aussi le mariage de Charles IX et d'Élisabeth d'Autriche (1569).
► 1561 - 18 octobre Échec de la tentative de réconciliation du colloque de Poissy.
► 1561 à 1626 - naissance et mort de Francis Bacon. Philosophe et homme d'État anglais. La philosophie de Bacon représente une des grandes ruptures avec la scolastique. Après Thomas More et Montaigne, qu'il admire, avant Descartes qui le lira et reprendra plusieurs de ses idées, Bacon cherche à dégager la connaissance humaine de l'autorité accordée à Aristote par les universités : "Le savoir dérivé d'Aristote, s'il est soustrait au libre examen, ne montera pas plus haut que le savoir qu'Aristote avait". Il reproche aux hommes de l'École de s'être enfermés à la fois dans des cellules de monastères et dans l'étude d'un tout petit nombre d'auteurs, en tout état de cause, dans un savoir livresque, au lieu d'explorer et étudier la nature.
Francis Bacon étudie la philosophie et le droit à Cambridge et entame une carrière diplomatique. Il devient avocat à la mort de son père pour faire face à des problèmes financiers et est élu à la chambre des communes en 1524. Il publie des 'Essais de morale et de politique' en 1597, puis se dirige vers la politique après la mort de la reine Élisabeth en 1603. Il poursuit son ascension, acquiert des privilèges et écrit. Mais la corruption serait à l'origine de sa fortune et c'est le chef d'accusation qui sera retenu contre lui en 1621. Il évite la prison, se retire de la Cour et profite de cet échec pour se consacrer au projet philosophique de sa vie: la 'Grande Restauration'.
► 1562 - 17 janvier Édit de Saint-Germain, qui permet aux protestants l'exercice public de leur religion, hors de l'enceinte des villes. Rédigé par Michel de l'hospital, cet "édit de janvier" autorise la liberté de culte en France, notamment pour les protestants, hors des enceintes des villes et de jour. Mais le parlement de Paris refuse de le signer, ce qui entraîne le massacre des huguenots à Wassy et le début de sanglantes guerres de religion.
► 1562 - 18 janvier 1562 - 4 décembre 1563 : Troisième session (17 à 25) du concile de Trente. Les décrets et canon pris par les Pères concernent les pouvoirs des évêques, le caractère de la messe sacrifice (dite en latin avec explications en langue vulgaire, le canon de la secrète doit être dit à voix basse). Le concile organise la collation du sacrement de l'ordre et organise les séminaires pour l'éducation des jeunes clercs. Le concile remet au Saint-Siège le pouvoir de procéder à la publication du missel, du bréviaire et du catéchisme préparés par les congrégations du concile.
►1562 - 1er mars Massacre de Wassy - Le duc de Guise passant par cette ville un dimanche, avec ses gens, entend des protestants, réunis dans une grange, célébrer en chantant leur office ; une rixe s'engage entre les gens du duc et les protestants dont 650 de ceux-ci sont massacrés et 200 blessés. Le duc lui-même reçoit une blessure. Cette affaire est le premier acte des Guerres de religion. De part et d'autre, on s'arme et on s'organise. Les protestants mettent à leur tête le prince de Condé, Louis Ier de Bourbon : d'ailleurs il y a dans chaque parti autant de chefs que de groupes. La guerre civile s'étend bientôt à tout le territoire, et les belligérants s'y signalent par une égale cruauté.
Commencement des Guerres de religion, qui dureront jusqu'au règne de Henri IV ; elles sont divisées dans l'Histoire en huit guerres distinctes. Wassy est une commune française, située dans le département de la Haute-Marne et la région Champagne-Ardenne. Les guerres de religion sont une série de huit conflits -opposant catholiques et protestants - qui ont ravagé la France dans la seconde moitié du XVIe siècle. Le développement de l'humanisme à la Renaissance, d'une pensée à la fois critique et individualiste, provoque la naissance d'un courant de Réforme qui a remis en cause les principes traditionnels de la religion chrétienne enseignée par l'Église de Rome.
Au catholicisme traditionnel s'oppose ainsi le protestantisme, opposition qui débouche sur une terrible guerre civile. Les premières persécutions contre les protestants commencent dans les années 1520, et la discorde débute dans les années 1540 et 1550 autour des destructions iconoclastes commises par les protestants sur les objets du rituel romain considérés comme sacrés par les catholiques ; reliques, Saint-Sacrement et statues de dévotion. À la fin du règne d'Henri II, le conflit se politise et à la mort du roi en 1559, les partis religieux s'organisent pour mettre à point leur réseau militaire. Les guerres de religion commencent en 1562 et se poursuivent entrecoupées de périodes de paix jusqu'en 1599, avec la mise en place de l'Édit de Nantes.
Les guerres de religion trouvent un prolongement aux XVIIe (siège de La Rochelle, révocation de l'Édit de Nantes) et XVIIIe siècles (guerre des Camisards), jusqu'à l'arrêt des persécutions sous Louis XVI (Édit de tolérance en 1788). Ces guerres sont particulièremment difficiles à étudier, du fait de leur complexité. Aux affrontements religieux se superposent des ambitions politiques, des différends culturels et enfin des interventions étrangères. Ces troubles coïncident à un affaiblissement de l'autorité royale. Les rois François Ier et Henri II n'avaient permis aucune contestation de leur pouvoir.
Lorsque ce dernier meurt accidentellement le 10 juillet 1559, les rois François II et Charles IX sont trop jeunes pour pouvoir régner par eux-mêmes. Les différents camps politiques tentent donc de s'imposer pour contrôler le pouvoir royal. Trois grandes familles vont s'opposer: les Montmorency et Châtillon ; les Guise, meneurs du parti catholique ; les Bourbons, meneurs du parti protestant. Des leaders s'illustrent, Henri Ier de Guise, chef de la Ligue, association de catholiques intransigeants, les princes de Condé, Gaspard de Coligny et Henri de Navarre (le futur Henri IV) du côté protestant. Chacun profite de l'affaiblissement du pouvoir royal en France, pour s'imposer tant les nobles et les bourgeois que les souverains étrangers.
L'Angleterre soutient les protestants, l'Espagne les catholiques. Entre ces deux camps, quelques-uns essaient de maintenir la continuité de l'État par la mise en place de la tolérance religieuse notamment Catherine de Médicis, mère de Charles IX et d'Henri III, et son chancelier Michel de l'Hospital. Les rois étant trop jeunes pour régner, différents camps politiques tentent de s'imposer pour contrôler le pouvoir royal. Ce sont trois grands clans familiaux qui vont ainsi s'opposer :* les Montmorency : il s'agit d'une des familles les plus anciennes et les plus puissantes de France. La raison en est l'extraordinaire fortune du connétable Anne de Montmorency qui exerçait une influence très importante sur le roi Henri II. Dans cette famille, s'illustrent François de Montmorency et les frères Châtillon (le cardinal de Châtillon, François d'Andelot, Gaspard de Coligny).
Partagés entre catholiques et protestants, les Montmorency s'unissent contre l'influence croissante des Guise, leurs rivaux. Leur concurrence dans la course au pouvoir, font des guerres de religion une guerre privée entre ces deux familles. Celle de Montmorency est la grande perdante du conflit (ses membres sont morts au combat, assassinés, embastillés et exilés). Elle connaît cependant une renaissance au côté d'Henri IV avec Montmorency-Damville.* les Guise : ce sont les meneurs du parti catholique. Cousins du duc de Lorraine, ils connaissent leur ascension politique grâce à Claude de Lorraine et François de Lorraine, les deux premiers ducs de Guise et aussi grâce à Marie Stuart qui devient reine de France de 1559 à 1560. Dans cette famille s'illustrent également le cardinal de Lorraine (Charles de Guise), Henri Ier de Guise et Charles de Mayenne.
Très souvent mis à l'écart par la reine-mère, à cause de leur intransigeance les Guise reviennent triomphalement sur le devant scène par leur popularité. Ils sont les grands gagnants des guerres de religion. En 1588, ils parviennent à chasser le roi Henri III de la capitale et à le destituer l'année suivante. Malgré leur défaite et leur soumission à Henri IV, leur puissance est assez importante pour obliger le roi à les ménager.* les Bourbon : descendant de Saint Louis en ligne direct, ce sont des princes de la maison de France. C'est une famille dont certains membres sont les meneurs du parti protestant parmi lesquels Louis de Condé et son fils Henri de Condé et Antoine de Bourbon et son fils Henri IV. C'est une famille divisée qui a du mal à se trouver un chef véritable. Face à ses cousins et à son oncle le cardinal de Bourbon, Henri IV parvient péniblement à s'imposer. La mort du dernier des Valois l'amène à prendre la couronne de France.
► 1562 première phase (1562-1563) des guerres de Religion (1562-1598). Du massacre de Wassy à la paix d'Amboise. Première guerre de religion (1562–1563), la rupture est consommée le 18 mars 1562, lorsque le duc François de Guise, revenant de négociations en Alsace, affronte et tue à Wassy, dans des circonstances peu claires, 37 protestants regroupés dans une grange pour célébrer leur culte. Ce sont les protestants qui passent les premiers à l'offensive.
La lutte s'organise pour le contrôle de l'espace urbain. L'attaque protestante est fulgurante. Au bout d'un mois, les protestants parviennent à s'emparer d'un grand nombre de villes dont de très importantes comme Lyon, Orléans ou encore Rouen la deuxième ville du pays. A chaque prise, les protestants passent méthodiquement au saccage des églises, voir à leur destruction. Les pertes sont immenses mais les protestants échouent à Toulouse et à Bordeaux. Pour l'armée catholique commence la longue campagne de siège qu'il faut mettre en place pour récupérer les villes prises.
► 1562 Manifeste de Condé. Le chef des huguenots, Louis Ier de Bourbon, appelle les protestants à prendre les armes et à venger les villageois de Wassy. Le conflit prendra fin en mars 1563 quand catholiques et protestants signeront la Paix d'Amboise.
► 1562 - 12 avril Massacre de protestants à Sens. Sens est une commune française, située dans le département de l'Yonne et la région Bourgogne.
► 1562 mai Révolte de protestants à Toulouse sévèrement réprimée.
► 1562 - 6 mai Prise d'Orange par les catholiques. Orange est une commune française de Vaucluse.
► 1562 juillet Prise de Beaugency par les protestants. Beaugency est une commune française, située dans le département du Loiret et la région Centre.
► 1562 - 4 juillet Prise de Blois par les catholiques.
► 1562 - 1er août L'armée royale (catholiques) prend Bourges.
► 1562 août Prise de Monségur, Bazas et Marmande par les Espagnols. Monségur est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Atlantiques et la région Aquitaine. Bazas est une commune française, située dans le département de la Gironde et la région Aquitaine. Marmande est une commune française, située dans le département de Lot-et-Garonne et en région Aquitaine sur la Garonne.
► 1562 - 20 septembre Traité de Hampton Court : Élisabeth Ière d'Angleterre accorde une aide financière à la France en contrepartie du Havre. Jean de Ferrières, seigneur de Maligny, vidame de Chartres, et son beau-frère Jean de La Fin, seigneur de Beauvoir, furent accrédités par le prince de Condé (Louis Ier de Bourbon-Condé) pour obtenir l'aide militaire et financière de la reine Élisabeth d'Angleterre lors de la première guerre de religion.
Les négociations des réformés français aboutirent le 20 septembre 1562 au traité de Hampton Court qui prévoyait que l'Angleterre leur fournirait 6000 hommes et la somme de 100 000 couronnes contre le port du Havre que Condé devrait livrer à l'Angleterre qui pourrait le tenir comme gage d'un futur échange avec Calais. Le Havre fut repris par l'armée royale le 28 juillet 1563 et le traité de Hampton Court annulé par celui de Troyes signé le 11 avril 1564. Le traité d'Hampton Court est un traité signé entre les Huguenots et la reine Élisabeth Ière le 20 septembre 1562.
► 1562 - 6 octobre Siège de Rouen par l'armée royale (30 000 hommes) qui veut empêcher la jonction des calvinistes avec les Britanniques. Antoine de Bourbon y est mortellement blessé. Rouen est prise par les catholiques le 26 octobre. Antoine de Bourbon, roi de Navarre est blessé.
► 1562 - 17 novembre Mort d'Antoine de Bourbon.
► 1562 - 19 décembre Bataille de Dreux entre catholiques et protestants. La guerre de religion entre catholiques et protestants, déclenchée par le massacre des huguenots à Wassy, fait rage. Après avoir pris Rouen en octobre, les catholiques sont vainqueurs à Dreux. Dreux est une commune française, située dans le département d'Eure-et-Loir et la région Centre.
Bataille de Dreux, le 19 décembre 1562, le sud de la ville de Dreux est le théâtre du premier choc véritable de la guerre de religion entre les troupes protestantes du prince de Condé (Louis Ier de Bourbon-Condé) et de l'amiral de Coligny et l'armée catholique et royale dirigée par le "triumvirat" composé du connétable de Montmorency, du duc de Guise et de Jacques d'Albon de Saint-André, favori d'Henri II, maréchal de France et premier gentilhomme de la chambre. À l'issue de cet affrontement particulièrement sanglant qui laissa plus de 8 000 victimes sur le terrain, les Catholiques l'emportèrent sur les Protestants par une ruse qui, selon certains historiens, inspira Napoléon dans sa conquête de la Russie. La bataille rompit également le "triumvirat" lorsque Jacques d'Albon de Saint-André, tombé aux mains des Protestants lors de la bataille, fut assassiné par un Catholique.
► 1562 Pierre de Ronsard écrit 'Discours des misères de ce temps’
► 1562 à 1635 - naissance et mort de Lope de Vega. Écrivain et poète espagnol. Il aurait écrit environ 2000 pièces, mais seules 425 sont parvenues jusqu'à nous, parmi lesquelles 'El Perro del Hortelano'.
► 1562 Paul Véronèse peint 'Les Noces de Cana'. Les Noces de Cana est un tableau de Paul Véronèse actuellement situé au musée du Louvre, à Paris. Commandé le 6 juin 1562 par les bénédictins de San Giorgio Maggiore, à Venise, qui voulaient voir le tableau égayer leur réfectoire, les Noces de Cana firent scandale en leur temps. Insistant sur la fête que constituent des noces plus que sur la lourde symbolique qu'impose l'illustration de textes issus de l'évangile, Véronèse semble se complaire dans une ivresse toute vénitienne (on disait des Vénitiens qu'ils croyaient ;énormément en saint Marc, assez en Dieu et peu ou pas du tout au pape"), ultra-moderne (certains éléments d'architecture sont empruntés à des bâtiments crées par Palladio l'année même) et cosmopolite (sont mêlés vêtements orientaux et occidentaux).
► 1563 Orléans qui s'est donnée aux protestants est assiégée par l'armée royale (catholique). Pendant le siège, le duc François de Guise (chef des catholiques) est assassiné par Poltrot de Méré (protestant). Catherine de Médicis, la régente conclut avec les protestants la paix d'Amboise (mars 1563) en vertu de laquelle Orléans est rendue au roi. Peu après, l'armée royale reprend Le Havre aux Anglais.
► 1563 - 24 février Assassinat de François de Guise par Poltrot de Méré. Un fanatique protestant, Poltrot de Méré, frappe à plusieurs reprises François de Guise pendant le siège d'Orléans. Le duc meurt des coups de couteau qui lui ont été portés. Son assassin est écartelé. Jean de Poltrot (1537-1563), seigneur de Méré or Mérey, était un gentilhomme de l'Angoumois. Il est celui qui a assassiné François, duc de Guise, chef de l'armée catholique royale durant les guerres de religion. Poltrot a vécu un certain temps en Espagne dont il est connaissait la langue. Il sert alors comme espion dans le contexte de la guerre contre l'Espagne.
Devenu un protestant zélé, il se décide à tuer le duc de Guise. Il déserte alors son camp pour rejoindre celui des Catholiques occupés à assiéger Orléans. Dans la soirée du 18 février 1563, il se cache derrière le long d'une route par lequel doit passer le duc de Guise, tire avec un pistolet et s'enfuit. Il est capturé le jour suivant. Torturé, il est condamné à être écartelé. Il agonise le 18 mars 1563. Mis à la torture, Poltrot aurait déclaré avoir eu pour commettre son assassinat le soutien et la complicité de l'amiral de Coligny chef des huguenots. La controverse va animer la cour pendant de très longues années car Coligny a toujours protesté contre l'accusation.
► 1563 - 19 mars Paix d'Amboise accordant liberté de culte et de conscience aux protestants chez eux. L'édit de paix d'Amboise que publie Catherine de Médicis reconnaît aux protestants la liberté de conscience et une liberté de culte limitée à leurs demeures et à une seule ville par territoire, à l'exception de Paris.
► 1563 - 28 juillet Les français prennent Le Havre aux Anglais.
► 1563 - 17 août Charles IX est déclaré majeur par le Parlement de Rouen.
► 1564 Catherine de Médicis éloigne les Guise (ultra-catholiques) et les Châtillon-Coligny (huguenots) du Conseil au début de l'année. Elle s'entoure de fidèles modérées (Michel de L'Hospital, les évêques Monluc et Morvilliers) renforcé par de grands seigneurs (le cardinal de Bourbon, Montmorency).
► 1564 - 24 janvier : Voyage de la Cour à travers la France (fin en juillet 1566) ; Troyes, Bar-le-Duc, vallée du Rhône, Montpellier, Carcassonne, Toulouse (hiver 1565), Bayonne, Charente, Vallée de la Loire, Bourbonnais.
►1564 - 11 avril Traité de Troyes entre la France et l'Angleterre qui renonce à Calais. Signature du traité de Troyes entre la France et l'Angleterre, cette dernière renonce à toute prétention territoriale sur le continent.
► 1564 - 27 mai Calvin meurt à Genève. Il dispose alors d'une puissance spirituelle rare. Modeste sous des dehors autoritaires, il ne veut, jusqu'au bout, connaître d'autre gloire que celle de ce Dieu à qui il n'a cessé de rapporter l'ensemble de son oeuvre. Il a été le principal promoteur du protestantisme en France (né à Noyon en 1509). Les protestants sont aussi appelés calvinistes, du nom de cet apôtre.
► 1564 - 20 juin Déclaration de Lyon interdisant aux protestants l'exercice de leur culte dans les lieux où se trouve le roi.
► 1564 - 24 août Édit de Roussillon instituant le début de l'année au 1er janvier. Édit de Roussillon est un édit de 1564 qui fait débuter l'année en France le 1er janvier. Lors d'un voyage dans différentes parties de son royaume, le roi de France Charles IX constata que selon les diocèses, l'année débutait soit à Noël (à Lyon par exemple), soit le 25 mars (à Vienne par exemple), soit le 1er mars ou encore à Pâques. Afin d'uniformiser l'année dans tout le royaume, il ajouta un article à un édit donné à Paris en début janvier 1563 qu'il promulgua à Roussillon le 9 août 1564. Les 42 articles qui composaient cet édit concernaient la justice exceptés les 4 derniers, ajoutés lors du séjour du roi à Roussillon. L'article 39 annonce que l'année commencerait désormais le 1er janvier.
► 1564 à 1642 - naissance et mort de Galilée. Physicien et astronome italien, né d'un fils de musicien, à Pise en 1564. Il y étudia la médecine et les mathématiques, puis devint professeur de mathématique à l'université de Pise puis de Padoue en 1592. Son apport à la physique fut majeur et à biens des égards, il peut être considéré comme le père de la physique moderne. Ses grandes découvertes seront fondamentales pour la compréhension de la gravitation. Elles se répartissent en deux champs: - L'observation du ciel avec la première lunette astronomique de l'histoire lui fait découvrir les richesses insoupçonnées du monde "céleste", et lui donne l'intuition de la profonde unité du monde terrestre et céleste.
L'étude du mouvement des corps à l'aide d'expériences avec des plans inclinés lui fait découvrir la notion de Force et surtout lui permet la première formulation du principe d'inertie. Ces deux contributions révolutionneront totalement la physique et l'astronomie, elle feront basculer la vision du monde Aristotélicienne et imposeront finalement le système Copernicien. Il défend les idées de Copernic et de l'héliocentrisme (c'est le soleil qui est au centre de l'univers, et non la terre), ce qui lui vaut d'être attaqué par l'Église. Son 'Dialogue concernant les deux principaux systèmes du monde', ceux de Ptolémée et de Copernic, le fait condamner pour hérésie par l'Inquisition. Il passera alors neuf ans en résidence surveillée, jusqu'à sa mort. Galilée apparaît comme le fondateur de la physique moderne puisque pour lui les lois physiques doivent être établies sur des expériences. Il inventa notamment la lunette astronomique et le thermomètre...
► 1564 à 1616 - naissance et mort de William Shakespeare. Poète et dramaturge anglais. Fils d'un gantier devenu bailli de Stratford, Shakespeare put étudier, mais des revers de fortune familiaux et un jeune mariage semble l'avoir conduit à arrêter. On le suppose établi à Londres dès 1588, mais sa réputation dramaturgique naît en 1592. Son premier mécène est le comte de Southampton à qui il dédie des poèmes, genre dans lequel il excelle au vu de ses 'Sonnets' (1609). Il joue ses pièces à la cour d'Élisabeth Ière d'Angleterre, puis de Jacques Ier d'Angleterre, ensuite il devient successivement actionnaire du théâtre du Globe et du Blackfriars (1608).
En 1612, il rentre à Stratford. Auteur d'une oeuvre unique et intemporelle, il s'attacha à décrire les jeux du pouvoir et les passions humaines, mêlant joie et douleur, emprisonnant la vie dans ses vers. Les premières oeuvres furent marquées par leur caractère historique ('Richard III'). A partir de 1594, il développa ses comédies ('Beaucoup de bruit pour rien') et délivre sa première tragédie majeure, 'Roméo et Juliette', qu'il fera suivre d''Hamlet', d''Othello' et du 'Roi Lear'. Sa dernière pièce, 'La tempête', est une oeuvre remarquable, baignée d'ésotérisme.
►1564 à 1638 - naissance et mort de Pieter Bruegel le Jeune. Peintre flamand. Né à Bruxelles, mort à Anvers, était un peintre flamand de la Renaissance, fils de Pieter Bruegel l'Ancien et frère de Jan Bruegel. Il était surnommé "Bruegel d'Enfer" à cause d'un de ses thèmes favoris (thèmes d'incendie). Il se forme à Anvers ou il est reçu franc-maître en 1585. Il se retrouve vite à la tête d'un atelier très productif et a de nombreux élèves (dont son fils Pieter III). Il est imitateur de l'oeuvre de son père, dont il réalise nombre de copie pour répondre à la demande des collectionneurs (pas moins de 13 dénombrements répertoriés). C'est d'ailleurs à travers les excellentes copies du fils que l'on connaît certains originaux disparus du père. Il conserva tout sa vie le style du réalisme flamand.
► 1564 Commencement de la construction du palais des Tuileries. Le palais des Tuileries est un palais dont la construction commença en 1564 sous l'impulsion de Catherine de Médicis, à l'emplacement occupé auparavant par des fabriques de tuiles. Ses plans furent sans doute confiés à Philibert Delorme, toutefois Catherine de Médicis laissa la construction inachevée. Philibert Delorme (1515-1570) architecte, il éleva les Tuileries et le Château d'Anet, qui est son oeuvre la plus remarquable. Le palais des Tuileries fut incendié pendant la Commune les 23 et 24 mai 1871. Après maintes tergiversations, le Parlement décida de démolir les ruines, qui furent rasées en 1880; ne subsistèrent que deux pavillons, les pavillons de Flore (côté Seine) et de Marsan (côté rue de Rivoli), ainsi que deux ailes jusqu'aux guichets du Louvre.
► 1564 mort de Michel-Ange.
► 1565 Pierre de Ronsard écrit 'Abrégé de l'Art Poétique français’
► 1566 - 7 janvier L'inquisiteur Ghisleri est élu pape sous le nom de Pie V. Pie V, Michele Ghislieri, né à Bosco Marengo (Lombardie) le 17 janvier 1504, mort le 1er mai 1572 à Rome, 223ème pape, de 1566 à 1572, sous le nom de Pie V.
► 1566 Grande ordonnance de Moulins par Michel de L'Hospital, qui réorganise l'administration. Grande Ordonnance de Moulins, visant à réformer la justice et à étendre les pouvoirs du roi.
► 1566 - 6 septembre Décès de Soliman le Magnifique à 72 ans. Sûleyman ou Soliman dit "le Magnifique" meurt à Szigetvar, à 72 ans pendant une campagne militaire en Hongrie. Il était monté sur le trône ottoman à 26 ans, déjà à la tête d'un vaste empire. Il a entrepris pourtant une grande politique de conquêtes. En 1521, le jeune sultan prend Belgrade, puis Rhodes. En 1529, il attaque l'Autriche et assiège Vienne, sans succès.
Il se retourne alors contre la Perse. En 1562, la puissance navale ottomane devient très importante. Les corsaires, dont Khayr Al-Din dit Barberousse, occupent Tunis, Djerba, Nice et Aden. C'est sous Soliman, protecteur des arts et des lettres, que l'empire ottoman a connu la période la plus riche de son histoire. A la fin de son règne, ses fils entrèrent en conflit pour prendre sa succession. Il en fit exécuter deux et désigna le troisième comme héritier.
► 1566 Jean Bodin écrit 'Méthode pour la facile connaissance de l'histoire'. Jean Bodin (né en 1529 à Angers, dans le Maine-et-Loire - mort en 1596, à Laon, dans l'Aisne) était un économiste, un juriste, un philosophe et un théoricien politique français, qui influença l'histoire intellectuelle de l'Europe par la formulation de ses théories économiques et de ses principes du "bon gouvernement". Il est considéré comme l'initiateur du concept moderne de souveraineté. En outre, il se fit l'avocat de la tolérance religieuse dans une époque particulièrement intolérante.
► 1567 - 10 septembre Condé et Gaspard de Coligny attaquent Paris.
► 1567 - 2 septembre Retour du roi à Paris.
► 1567 à 1568 - Deuxième guerre de religion. - Les protestants, alarmés de projets que la cour laisse deviner contre eux, tentent d'enlever à Meaux, le jeune roi Charles IX (qui a été déclaré majeur en 1563) dans le but de s'en faire un otage. De nouveau, les hostilités éclatent. Les catholiques sont commandés par le connétable de Montmorency, Anne de Montmorency; il livre bataille aux protestants à Saint-Denis (1587) et est victorieux, mais il y périt assassiné. La paix est signée une fois de plus par Catherine de Médicis, à Longjumeau (1568). Deuxième guerre de religion, après avoir connu la paix pendant quatre ans, le royaume est de nouveau la proie des armes. La reprise des hostilités en 1567 s'explique pour trois raisons : l'échec de l'Édit d'Amboise dans les provinces, le contexte international tendu et la rivalité de cour entre le prince de Condé (Louis Ier de Bourbon-Condé) et le jeune frère du roi, Henri duc d'Anjou (futur Henri III de France), à peine âgé de seize ans.
L'ascension du jeune prince a rendu jaloux, l'ambitieux Condé qui a quitté la cour pour manifester son mécontentement. À l'extérieur du pays, la situation est plus grave. En 1566, une violente vague iconoclaste a deferlé sur les églises et les couvents de Flandre. Cette ample émeute populaire connue sous le nom de révolte des gueux a été très rapidement maîtrisé par les espagnols qui gouvernent les Pays-Bas, mais la noblesse du pays en a profité pour réclamer au roi d'Espagne davantage de liberté. Bien que le calme soit revenu en 1567 et que la situation ait été rétablie à la normale, le roi d'Espagne Philippe II a expedié une armée pour punir ses sujets rebelles. L'armée espagnole envoyée depuis le Milanais se dirige vers les Pays-Bas en longeant la frontière française.
La proximité de cette armée catholique ravive les craintes des protestants français, mais aussi celle du roi de France qui pour se protéger d'une éventuelle attaque espagnole fait lever plusieurs bataillons suisses. La deuxième guerre éclate précisément le 28 septembre 1567 lorsque le prince de Condé (Louis Ier de Bourbon-Condé) tente de s'emparer de la famille royale (Surprise de Meaux). Cette cassure dans la politique de concorde est une surprise et l'attaque du prince de Condé (Louis Ier de Bourbon-Condé), en qui Catherine de Médicis avait placé ses espoirs de conciliation, est une trahison. C'est à la suite de cet événement que la régente du royaume se résout à faire usage de la violence pour le maintien de la paix. Deux armées s'affrontent à nouveau et les calvinistes connaissent une nouvelle défaite cuisante le 10 novembre 1567.
L'affaiblissement de leurs troupes conduit à la signature d'une nouvelle paix à Longjumeau le 22 mars 1568. Anne de Montmorency est né à Chantilly le 15 mars 1492 et meurt à Paris, le 12 novembre 1567. Sa participation à plusieurs batailles dont celles de Ravenne (1512), Marignan (1515); Mézières (1521) lui valut le titre de maréchal de France. La surprise de Meaux (1567-1568). Sentant monter les périls, Condé décida de monter une action préventive malgrè les réserves de Coligny. Prenant prétexte que le roi de France était menacé par les Italiens qui envisageaient de le capturer, il fit investir, le 28 septembre 1567 le château de Montceaux en Brie, près de Meaux pour s'emparer de la personne du roi. Celui-ci et sa mère ne parvinrent à échapper aux protestants que d'extrême justesse et purent s'enfuir à Meaux puis gagner Paris.
► 1567 - 30 septembre Émeutes protestantes à Nîmes.
► 1567 - 7 octobre Rencontre à Saint-Denis entre le roi et les chefs protes-tants.
► 1567 - 10 novembre Les troupes royales chassent les troupes protestantes de Saint-Denis. Bataille de Saint-Denis, le 10 novembre 1567 eu lieu la bataille de Saint-Denis entre catholiques et protestants. Ces derniers furent vaincus mais eurent le temps de dépouiller les châsses de leurs joyaux et profanèrent les sépultures ; le connétable Anne de Montmorency y trouva la mort.
► 1567 à 1643 - naissance et mort de Claudio Monteverdi. Compositeur italien, figure la plus importante de la transition de la Renaissance au baroque, dont l'oeuvre influença l'évolution de l'histoire de l'opéra. Monteverdi se situe à la croisée de deux siècles, de deux mondes musicaux, dont il hérita une écriture polyphonique et contrapuntique complexe qui annonçait l'harmonie tonale et la monodie accompagnée.
► 1567 Philibert Delorme écrit 'Premier tome de l'Architecture'.
► 1568 Aux Pays-Bas, amorce de la guerre de Quatre-Vingts Ans : exécu-tion par le duc d'Albe des comtes de Hoorne et d'Egmond, alliés de Guillaume le Taciturne, pour leur trop grande tolérance. 1er juin : Louis de Nassau délivre des lettres de marque à des équipages pour leur permettre d'attaquer légalement les vaisseaux espagnols. La guerre de Quatre-Vingts Ans, aussi appelée révolte des Pays-Bas, fut le soulèvement armé mené de 1568 à 1648 - sauf pendant une trève de 12 ans de 1609 à 1621 - contre la monarchie espagnole par les provinces s'étendant aujourd'hui sur les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, le nord de la France.
Au terme de ce soulèvement, les sept provinces septentrionales gagnèrent leur indépendance sous le nom de Provinces-Unies, indépendance actée en 1581 par l'Acte de La Haye et reconnue par l'Espagne par un traité signé en 1648 en marge des traités de Westphalie. Durant le règne de Charles Quint, les Pays-Bas espagnols virent disparaître quelques-unes de leurs libertés économiques. Avec l'apparition et l'essor du protestantisme dans les Provinces, celles-ci souffrirent de l'Inquisition. La violence et les abus des pouvoirs espagnols créa des tensions non seulement avec les protestants persécutés mais aussi avec les catholiques. À noter également, la présence de nombreuses armées espagnoles dans la région, suite aux conflits opposant leur roi à la France, entre autres ennemis.
► 1568 - 9 janvier Soulèvement protestant contre les Catholiques à La Rochelle.
► 1568 - 11 février La Rochelle ouvre ses portes aux Protestants.
► 1568 - 23 mars Paix de Longjumeau mettant fin à la deuxième guerre de religion en confirmant l'édit d'Amboise. Cette paix est signée après la victoire que le duc de Guise a remporté à Calais sur les Anglais, pendant le règne de Charles IX.
► 1568 - 24 mai Catherine de Médicis limoge Michel de l'Hospital.
► 1568 - 23 août Les protestants reprennent les armes, début de la troisiè-me guerre de religion.
► 1568 à 1570 - Troisième guerre de religion. - Elle est déchaînée par la disgrâce du chancelier Michel de l'Hospital qui s'opposait à l'application, par la cour, d'un régime de rigueur aux protestants. Cette guerre, bien plus acharnée que les deux précédentes, a pour principaux épisodes: la défaite des protestants à Jarnac (1569) et en même temps l'assassinat de leur chef, le prince de Condé, Louis Ier de Bourbon, par un officier catholique, Montesquiou ; l'adoption des protestants, pour leur chef, à La Rochelle, de Henri de Béarn (le futur Henri IV, fils d'Antoine de Bourbon, roi de Navarre, et de Jeanne d'Albret) ; un succès des protestants commandés par Gaspard de Coligny, à la Roche-Abeille ; enfin une nouvelle défaite des protestants à Moncontour.
Elle se termine par la paix de Saint-Germain (1570), par laquelle la couronne reconnaît aux protestants, comme places de sûreté, les quatre villes de La Rochelle, Cognac, Montauban et La Charité ; les protestants sont admis aux fonctions publiques et Catherine de Médicis donne en mariage sa fille Marguerite de Valois (la reine Margot) à Henri de Béarn (futur Henri IV). Troisième guerre de Religion, la paix de Longumeau est fragile car le pouvoir royal ne fait plus confiance au prince de Condé.
Quelques mois après le début de cette nouvelle trêve, ce sont les catholiques qui vont anticiper sur une nouvelle surprise en tentant de capturer le prince de Condé (Louis Ier de Bourbon-Condé), au château de Noyers, le 29 juillet 1568. Les armées protestantes sont de nouveau mises à mal et subissent de lourdes pertes à la bataille de Jarnac, le 15 mars 1569. Le prince de Condé est exécuté et un autre dirigeant émerge dans l'organisation calviniste, l'amiral de Coligny. Celui-ci reprend les lambeaux de l'armée, descend dans le sud à la rencontre de nouvelles troupes et remonte sur Paris. Les troupes de Coligny menaçant la ville mènent à la signature d'une nouvelle trêve, l'édit de Saint-Germain, le 8 août 1570. Ce traité garantit 4 places de sûreté aux protestants.
► 1568 - 27 septembre Suppression des libertés du Traité de Longjumeau. C'est le 23 mars que le traité de Longjumeau a été signé. Les libertés qu'il garantissait aux huguenots sont remises en cause par Catherine de Médicis en ce jour.
► 1568 Palladio construit la villa Rotonda. Andrea Palladio, né à Padoue le 8 novembre 1508, mort à Vicence en 1580, est un architecte de la Renaissance italienne. Son père l'inscrit, à l'âge de 13 ans, pour six ans dans l'atelier de l'architecte et sculpteur Bartolomeo Cavazza da Sossano à Padoue. En avril 1523 Palladio s'enfuit à Vicence, mais est contraint de revenir pour rupture de contrat. Un an plus tard il s'inscrit à la corporation des sculpteurs de Vicence. Lors de plusieurs séjours à Rome, il étudie les édifices antiques et les écrits de Vitruve. Ces études de l'antiquité ont eu une influence déterminante sur ses propres édifices. Son art a eu un impact considérable.
Sous le nom de Palladianisme il contribua à l'élaboration du Néoclassicisme. Le palladianisme est un style architectural qui s'inspire des oeuvres et du style de l'architecte italien Andrea Palladio. Le palladianisme naît au XVIIIe siècle en Angleterre sous l'impulsion de l'architecte Christopher Wren. Il succède au baroque et s'inscrit dans le renouveau des formes de l'Antiquité dans les constructions appelé néoclassicisme. Le palladianisme privilégie les formes géométriques et cherchent à créer une harmonie des volumes tout en utilisant le vocabulaire antique et plus spécifiquement romain : construction de portiques, emploi de la coupole, galerie de colonnes. On a souvent critiqué sa froideur et son manque de fantaisie. D'autres y ont vu un style international et rationaliste. Il s'applique en particulier aux villas rurales des pays anglo-saxons.
► 1568 Jean Bodin énonce la théorie quantitative de la monnaie. Il est, de ce fait, considéré comme un précurseur du mercantilisme. Le mercantilisme est une conception de l'économie qui prévaut entre le XVIe siècle et le milieu du XVIIIe siècle en Europe. Les penseurs mercantilistes prônent le développement économique par l'enrichissement des nations grâce au commerce extérieur qui permet de dégager un excédent de la balance commerciale. L'État a un rôle primordial dans le développement de la richesse nationale, en adoptant des politiques protectionnistes établissant notamment des barrières tarifaires et encourageant les exportations.
La doctrine mercantiliste est l'une des toutes premières écoles de pensée en économie. Elle marque la fin de la prééminence de l'idéologie économique de l'Église (la chrématistique), inspirée d'Aristote et Platon et condamnant l'accumulation des richesses et le prêt. Le mercantilisme apparaît à une époque où les rois souhaitent obtenir un maximum d'or. Les théories mercantilistes sous-tendent cet objectif et développent une problématique basée sur l'enrichissement. Ce courant se fonde sur un système d'analyse des flux économiques très simplifiée où par exemple le rôle du système social n'est pas pris en compte.
► 1569 - 13 mars Défaite protestante à Jarnac où le prince de Condé, Louis Ier de Bourbon est exécuté. Catholiques et protestants s'affrontent. A la tête des premiers, le duc d'Anjou, futur Henri III. En face de lui, Louis Ier de Condé, premier prince du nom. Les protestants sont défaits. Contre toutes les lois de l'honneur et de la chevalerie, le prince de Condé, blessé et prisonnier, est achevé d'un coup de pistolet tiré par le baron de Montesquiou, capitaine des gardes du duc d'Anjou. Bataille de Jarnac entre l'armée royale et les Huguenots français conduit par Condé qui est assassiné à la fin de la bataille, sans doute à l'instigation du duc d'Anjou. Son cadavre est promené à dos d'ânesse par les royaux et exposé sur une table pendant deux jours au château de Jarnac.
► 1569 - 3 septembre Le Parlement condamne à mort Gaspard de Coligny.
► 1569 - 3 octobre Défaite protestante à Montcontour. Le duc d'Anjou (futur Henri III de France), qui a déjà battu les protestants à Jarnac le 13 mars, remporte à Montcontour une nouvelle victoire. L'amiral de Coligny, à la tête des huguenots, redoutant que les mercenaires qui n'ont pas été payés se révoltent ou désertent, engage le combat. Parce que ses lansquenets allemands tardent, parce que, lorsqu'il est blessé, sa cavalerie prend la fuite, et qu'au centre du champ de bataille son infanterie est prise en tenaille par les Suisses de l'armée royale qui la massacre, la défaite est sans appel.
Agé de dix-huit ans, celui qui sera bientôt le roi Henri III déclare au soir de la bataille à l'attention de Coligny : “Qu'il se souvienne qu'il est périlleux de heurter contre la fureur française !”. Bataille de Moncontour, en 1569 durant les guerres de religion, dans la plaine de Moncontour, les troupes huguenotes de Gaspard de Coligny affrontent l'armée royale du duc d'Anjou. L'amiral de Coligny, venant du sud, avait mis le siège devant Poitiers. Près de prendre la ville, il doit lever le siège devant l'avance de l'armée royale, qu'il rencontre au nord-ouest de Poitiers. Son armée est battue, et les catholiques triomphent.
► 1569 Le géographe flamand Gerardus Mercator produit la première carte avec la projection qui porte son nom; il publie aussi la première section de son Atlas. Gerardus Mercator (souvent traduit en français par Gérard Mercator), est un mathématicien et géographe flamand (Rupelmonde, 1512 - 1594). Mercator, de son vrai nom Gérard de Cremere (ou Kremer), est à l'origine de la première projection du globe pour les navigateurs qui révolutionna la cartographie. Mathématicien et géographe, Mercator commence ses études à l'Université de Louvain en 1530 sous la direction de l'astronome Frisius qui l'initie à la construction et représentation du globe. En 1538, il fait paraître sa première carte du monde après celle de la Terre Sainte, sortie l'année précédente.
À partir de 1552, il travaille à l'élaboration d'une projection de la Terre qui le conduit à publier en 1569, les 18 feuilles de "La projection de Mercator" qui fournit enfin aux navigateurs une réelle description des contours des terres. L'originalité de Mercator repose sur la projection de la surface terrestre sur un cylindre tangent à l'équateur ce qui présente l'avantage de ne pas déformer les angles. On parle aussi de représentation cylindrique tangente, où les méridiens sont espacés régulièrement tandis que la distance entre les parallèles augmente avec la latitude. Ce qui exagère beaucoup les surfaces au fur et à mesure qu'on s'éloigne de l'équateur. À la fin du XVIe siècle, la géographie du monde est enfin exprimée dans sa forme et ses proportions véritables. Avec l'imprimerie, l'europe devient un centre d'information et de diffusion de cartes géographiques fiables, utilisant des critères rationnels.
► 1569 mort Pieter Bruegel l'ancien.
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