58 - De 1763 (Traité de Paris - fin de la guerre de Sept ans) à 1780
►1763 - 10 février Le Traité de Paris mit donc fin à la guerre dite de Sept ans. La France perdait au profit de l'Angleterre, l'Acadie, le Canada, le golfe de Saint-Laurent, plusieurs des Antilles, le Sénégal et presque toutes ses possessions de l'Inde. La Louisiane était abandonnée à l'Espagne. C'est de cet événement que date la puissance coloniale de l'Angleterre. Le traité de Paris de 1763 met fin à la guerre de Sept Ans et réconcilie, après trois ans de négociations, la France, la Grande-Bretagne et l'Espagne. Il est signé le 10 février 1763. En prélude à ce traité, le 8 septembre 1760, le gouverneur Vaudreuil cédait la Nouvelle-France face à la force d'invasion britannique à Montréal.
Mais les alliés autochtones des Français avaient conclu une entente avec les Britanniques à Oswegatchie (25 août), tout comme l'avaient fait à Longueuil les Hurons de Lorette (5 septembre) et la colonie demeurait donc sous occupation et sous régime militaires (1760-1763) jusqu'à la négociation d'un traité de paix définitif. Aux termes du traité, la Grande-Bretagne obtient de la France l'île Royale (île du Cap-Breton) et le Canada, y compris le bassin des Grands Lacs et la rive gauche du Mississippi. L'Espagne lui cède, quant à elle, la Floride. La France conserve des droits de pêche à Terre-Neuve et dans le Golfe du Saint-Laurent.
Elle acquiert Saint-Pierre-et-Miquelon et recouvre ses lucratives possessions dans les Antilles, ses comptoirs en Inde (Pondichéry) et son poste de traite des esclaves sur l'île de Gorée (Sénégal). Conformément à la capitulation conditionnelle de 1760, la Grande-Bretagne garantit une liberté de religion limitée aux Canadiens. Le bilan de ce traité est très positif pour la Grande-Bretagne qui acquiert un grand empire ; presque honorable pour la France qui demeure en mesure de défier la flotte anglaise ; mais décevant pour l'Espagne qui n'atteint aucun de ses objectifs.
► 1763 - 13 février : Traité de Hubertusburg, en Saxe, entre l'Autriche, la Saxe et la Prusse. Retour au statu quo ante. Marie-Thérèse confirme la possession de la Silésie par la Prusse contre la promesse d'obtenir la voix de Frédéric II de Prusse pour son fils lors de l'élection impériale. L'électeur de Saxe retrouve son territoire et son électorat. Le traité de Hubertusburg, en français Hubertsbourg, fut signé le 16 décembre 1763 entre Frédéric II de Prusse et Marie-Thérèse Ière d'Autriche et mit fin à la troisième guerre de Silésie. Par ce traité, la Prusse garda la Silésie mais dut rendre la Saxe. Il fut signé signé cinq jours après le traité de Paris qui mit fin à la Guerre de Sept Ans.
► 1763 - 29 octobre Sade est emprisonné à Vincennes. A 24 ans le Marquis Donatien Alphonse François de Sade est incarcéré sur ordre royal, au donjon de Vincennes. Cet emprisonnement sera le premier d'une longue série. Il sera accusé de "débauche outrée" à plusieurs reprises et ses libertinages lui voudront 30 années de prison tout au long de sa vie.
►1763 James Watt perfectionne la machine à vapeur (1763-1800). James Watt (19 janvier 1736 - 19 août 1819) était un mathématicien et ingénieur écossais dont les améliorations à la machine à vapeur furent une étape clé dans la révolution industrielle.
► 1763 mort de l'abbé Prévost.
► 1763 mort de Marivaux.
► 1764 - 15 avril Mort de Madame de Pompadour. La marquise de Pompadour meurt à quarante-deux ans d'une maladie indéterminée. Au curé venu la confesser et qui vient de lui donner l'absolution, la marquise dit, alors qu'il se lève pour partir : “Un moment, monsieur le curé, nous partirons ensemble”. Avec une exquise politesse, elle ne le fit pas attendre. Le roi, voyant passer le convoi sous une pluie battante, dit : “La marquise n'aura pas beau temps pour son voyage”.
► 1764 A la suite de l'affaire La Valette (1761), les parlements, exprimant leurs sympathies jansénistes, gallicanes et régalistes, réussissent à imposer au roi la suppression de la Compagnie de Jésus. Dissolution de la Compagnie de Jésus en France. Les Jésuites furent chassés du Portugal en 1759, de France en 1764, d'Espagne en 1767 et suscitèrent une telle opposition que le pape Clément XIV supprima l'ordre en 1773. La bulle débutait par la clause ad perpetuam rei memoriam et on pouvait y lire: "Il est à peu près impossible que, la société des Jésuites subsistant, l'Église puisse jouir d'une paix véritable et permanente". L'Ordre sera cependant rétabli en 1814, mais les attaques continuèrent tout au long du XIXe siècle.
► 1764 Construction du Panthéon et de la Madeleine à Paris. Le Panthéon de Paris est un bâtiment situé sur la montagne Sainte-Geneviève, dans le Ve arrondissement de Paris, en plein quartier latin. En 1744, Louis XV, souffrant d'une grave maladie, fit le voeu de créer une église dédiée à sainte Geneviève s'il survivait. Rétabli, il chargea le marquis de Marigny, directeur général des Bâtiments, de l'édification de l'église en lieu et place de l'ancienne abbaye de Sainte-Geneviève, alors en ruine. En 1755, le marquis de Marigny confia la responsabilité des plans à l'architecte Jacques-Germain Soufflot.
L'Assemblée nationale décida d'utiliser l'édifice qui vient d'être achevé et n'est pas encore consacré comme église afin qu'il serve de nécropole aux grands hommes de France. Le bâtiment fut modifié en ce sens, et au fronton est placé l'inscription "Aux grands hommes, la patrie reconnaissante". L'église de la Madeleine dans le VIIIe arrondissement de Paris, a connu une construction qui s'est étalée sur 85 ans en raison des troubles politiques en France à la fin du XVIIIe siècle, et au début du XIXe siècle.
Sous l'Ancien Régime : la première pierre fut posée sous le règne de Louis XV, le 3 août 1763, par le roi en personne. Le projet de l'architecte Pierre Contant d'Ivry (1698-1777) prévoyait une croix latine, dominée par un dôme analogue à celui du Panthéon de Paris. Les changements politiques intempestifs de l'époque en modifièrent les plans, ce qui ne l'empêcha pas de devenir une parfaite illustration du style architectural néoclassique. Conçu par Napoléon Ier comme un temple à la gloire de sa Grande Armée en 1806, le bâtiment faillit être transformé en 1837 en gare ferroviaire, la première de Paris, avant de devenir une église en 1845.
Jacques-Germain Soufflot (22 juillet 1713, Irancy - 29 août 1780, Paris) est un grand architecte français. Son oeuvre la plus connue n'est autre que l'église Sainte-Geneviève à Paris (qui lui fut bien entendu commandée par le marquis de Marigny), nommée Panthéon à partir 1791, et où il repose depuis 1829. Soufflot a été l'un des principaux artisans du retour au "grand goût" dans les années 1750, mouvement qui s'opposait à l'art rocaille. Son architecture reprend des principes de l'architecture gothique adaptés à un vocabulaire antique et classique comparable à celui de Claude Perrault (architecte de la colonnade du Louvre).
► 1764 Voltaire écrit 'Dictionnaire philosophique'.
► 1765 - 9 mars Jean Calas est innocenté par le Conseil d'État. Calas, négociant protestant accusé sans preuves d'avoir étranglé son fils, avait été soumis à la question puis exécuté à la suite d'un procès qui s'était déroulé dans un climat de haine. Il est réhabilité à titre posthume, en grande partie grâce à l'intervention de Voltaire.
► 1765 - 25 mars Réforme militaire de Gribeauval. Jean-Baptiste Vaquette de Gribeauval (15 septembre 1715 - 9 mai 1789 à Paris) est un officier et ingénieur français. Il est promu maréchal de camp. En 1764 il est nommé inspecteur de l'artillerie. En 1764, il devient lieutenant général et commandeur de l'ordre de Saint-Louis. Dès 1765, il participe à la modernisation du corps des mines et de l'artillerie. Tombé en disgrâce en 1774, il est rappelé en 1776 par le ministre de la Guerre, Saint-Germain (Claude-Louis, comte de Saint-Germain), qui lui demande de poursuivre l'oeuvre de rénovation entreprise.
Impressionné par les réformes opérées dans l'artillerie Prussienne et autrichienne, il s'attache à rationaliser l'artillerie et à la rendre à la fois plus résistante et plus mobile sur le champ de bataille. Avec son collègue Vallière il standardise et diminue le nombre des calibres de canons. On lui doit le fameux canon Gribeauval, qui donnera à l'artillerie française une supériorité manifeste sur celles des autres armées européennes sous la Révolution, notamment lors de la bataille de Valmy (1792) gagnée sur la Prusse grâce à l'artillerie. Claude-Louis, comte de Saint-Germain est un militaire et un homme d'Etat français, né le 15 avril 1707 au château de Vertamboz (Jura) et décédé le 15 janvier 1778 à Paris.
► 1765 - 11 novembre Arrestation de La Chalotais (procureur général du Parlement de Bretagne). A l'instigation du procureur général Caradeuc de La Chalotais, les magistrats bretons s'opposent au gouverneur de la province, le jeune duc d'Aiguillon (Emmanuel Armand de Vignerot du Plessis), qui désire lever un impôt supplémentaire. Ils démissionnent en bloc le 12 mai 1765. Mais le roi fait arrêter La Chalotais, ennemi des Jésuites et acquis aux idées "philosophiques", et réduit le Parlement à l'obéissance. Comme le Parlement de Paris rejoint celui de Rennes, il lui impose à son tour le silence.
De sa prison, La Chalotais continue d'agiter les esprits. Le duc de Choiseul (Étienne François de Choiseul), qui est arrivé à la tête du gouvernement grâce à l'appui de l'ancienne favorite du roi, hésite à sévir contre les empiètements des parlementaires sur le pouvoir royal. Favorable aux "philosophes", aux Encyclopédistes et sensible à l'esprit des "Lumières" comme son ancienne protectrice, la marquise de Pompadour, morte quelques mois plus tôt, il plaide la clémence auprès du roi. La Chalotais, Jacques Raoul de Caradeuc, marquis de Chalotais (1728-1794) fut un des principaux adversaires du duc d'Aiguillon (Emmanuel Armand de Vignerot du Plessis) dans l'Affaire de Bretagne.
► 1765 - 20 décembre Mort du dauphin, Louis de France (père de Louis XVI). Le Dauphin (Louis de France), qui, âgé de trente-six ans, meurt en ce jour, il venait de remettre quelques jours plus tôt au roi Louis XV, son père, un mémoire où il l'invitait à se défier de la prétention au pouvoir des parlements : “Une fermeté inébranlable est le seul moyen de conserver et vos jours et votre autorité ; il est triste de se faire craindre, mais il est encore plus triste d'avoir à craindre”. A son médecin qui se désole de ne pas trouver le remède qui viendrait à bout du mal qui le conduit à la mort, le Dauphin confie : “Rassurez-vous, vous savez que je ne crains pas la mort”. Et à sa femme enfin, il dit : “Que je suis aise de te voir et que je t'aime”.
► 1765 Nicolas Baudeau écrit 'Idées d'un citoyen sur les besoins, les droits et les devoirs des vrais pauvres'. Nicolas Baudeau, théologien et économiste de la deuxième moitié du XVIIIe siècle est entré dans les manuels d'histoire de la pensée économique grâce notamment à sa position de fondateur de la première revue d'économie en France : 'Les éphémérides du citoyen' qu'il créa en 1765. Bien connu aussi pour avoir pris position contre la doctrine des physiocrates puis pour s'être ensuite rallié à cette même pensée, cet esprit libre et éclairé mena une carrière d'ecclésiastique et d'historien, avant d'être reconnu comme "économiste".
► 1766 - 23 février Mort de Stanislas Leszczynski, roi de Pologne, qui lègue la Lorraine et Bar à la France. Dans la chambre de son château de Lunéville, le vieux roi Stanislas, âgé de quatre-vingt-huit ans et qui n'y voit plus guère, se penche sur le foyer pour ranimer le feu. Il ne voit pas que sa robe de chambre s'enflamme. En raison du protocole qui lui interdit de rentrer, un garde ne pousse pas la porte en dépit de l'odeur de chair brûlée. Avant de mourir, Leszczynski confie à la reine de France, Marie Leszczynska, sa fille : “Vous m'aviez conseillé de me garder du froid, vous auriez mieux fait de me dire de me préserver du chaud”. A sa mort, la Lorraine revient à la couronne de France.
► 1766 - 3 mars Louis XV rappelle au Parlement qu'il est maître du pouvoir législatif ce qui provoque la colère des parlementaires.
► 1766 - 1er juillet Exécution du chevalier de La Barre pour sacrilège à Abbeville. Chevalier de la Barre, François Jean Lefebvre, dit Chevalier de la Barre, issu d'une famille noble, né en 1746 au château à Férolles-en-Brie. Vers 16 ans il fut, ainsi que son frère Jean-Baptiste, envoyé à Abbeville chez sa tante Anne Marguerite Feydeau, abbesse de Willancourt. Parce qu'Abbeville était une ville pieuse et conservatrice, les deux fils de La Barre, d'esprit anticléricaux, furent mal vus dès leur arrivée. François Jean sera impliqué dans deux affaires au départ distinctes : mutilation du crucifix du Pont-Neuf et perturbation d'une procession religieuse. Il aurait couru au sein de la procession et n'aurait pas ôté son chapeau.
► 1766 Décembre : Début du tour du monde de Bougainville (fin en mars 1769). Il parcourt l'Atlantique et découvre dans le Pacifique Tahiti (1768), les Samoa, les Salomon. Louis Antoine de Bougainville né à Paris le 11 novembre 1729, mort à Paris le 31 août 1811, fut un navigateur et explorateur français.
► 1766 Jean-Jacques Rousseau achève la rédaction des "Confessions". Il avait débuté trois ans plus tôt cette autobiographie, après la parution du pamphlet "Le sentiment des citoyens". Publié anonymement, ce texte de Voltaire attaquait violemment Rousseau, notamment à propos de l'abandon de ses enfants. Ce dernier y répond en se mettant à nu dans "une entreprise qui n'eut jamais d'exemple et dont l'exécution n'aura point d'imitateur". Le texte, avant de devenir une référence de la littérature française, n'aura aucun écho lors des lectures que Rousseau en fera et ne serat publié qu'à titre posthume.
► 1766 Turgot écrit 'Réflexions sur la formation et la distribution des richesses'. Turgot, Anne Robert Jacques Turgot, baron de Laune, souvent appelé Turgot (Paris 10 mai 1727–18 mars 1781), homme politique et économiste français. Ami des philosophes et collaborateur de 'l'Encyclopédie', c'est un économiste libéral ; intendant de Limoges de 1761 à 1774, il transforme le Limousin grâce à ses réformes économiques et financières. Il devient secrétaire d'État à la Marine en juillet 1774, puis Contrôleur général des Finances au mois d'août suivant.
Pratiquant une politique très stricte, il parvient à rembourser une partie des dettes du royaume, mais s'attire l'hostilité des privilégiés ; il institue ensuite la liberté du commerce et de la circulation des grains, mais il doit faire face à des émeutes qui éclatent, suite à une mauvaise récolte, au printemps de 1775. En 1776, il supprime les corporations et remplace la corvée royale par une taxe en argent. Sous la pression des privilégiés, il est renvoyé le 12 mai 1776.
► 1766 à 1817 - naissance et mort de Anne Louise, Baronne de Stael. Femme de lettres française. Fille de Necker, Madame de Stael reçoit une excellente éducation, et épouse à vingt ans l'ambassadeur de Suède. Dans le salon de sa mère, elle croise Buffon, Grimm et Gibbon. On a dit d'elle qu'elle valait plus que son oeuvre, et que ses fréquentations lui donnaient un crédit. C'est en partie vrai, du moins pour ses débuts d'écrivain. Malgré un mariage malheureux, elle s'épanouit et s'ouvre aux sentiments de la justice.
'De la littérature considérées dans ses rapports avec les institutions sociales' qui paraît en 1800 est unaniment critiqué mais défendu par Chateaubriand. En 1802, son mari décède et elle publie 'Delphine'. Elle voyage alors en Allemagne, s'enthousiasme pour Goethe et Schiller. Consignée à résidence par Napoléon, lequel s'inquietait que son salon reçoive les mécontents du régime, elle écrit 'Corinne ou l'Italie', fêté par les romantiques qui y voient l'idéal de l'amour. Elle est morte en 1817 à Paris.
► 1766 à 1844 - naissance et mort de John Dalton. Chimiste et physicien britannique. Fils d'un tisserand, il devint instituteur et plus tard professeur de mathématiques et physiques à Manchester. Sa vie fut dominée par ses conceptions religieuses et par la science. Un riche ami l'initia à la météorologie. En 1787, il commença à noter quotidiennement les circonstances atmosphériques avec une grande précision, jusqu'à sa mort. En 1793, il publia un livre très complet sur la météorologie. Il écrivit également un traité sur la dyschromatopsie (daltonisme), maladie dont il souffrait. Il fit de nombreuses expériences sur les gaz qui lui permirent plus tard d'élaborer la théorie des atomes.
En 1800, il quitta son poste de professeur pour se consacrer uniquement à la recherche scientifique. Entre 1808 et 1827 il publia son célèbre ouvrage : 'A new system of chemical philosophy'. La théorie qui y était développéé se fondait sur trois suppositions : 1- Tous les corps sont constitués de particules minuscules, indivisibles et indestructibles, qu'on appelle atomes. 2- Les atomes d'un élément déterminé sont égaux les uns aux autres, également en poids, mais ils diffèrent des atomes des autres éléments. 3- Lorsque différents éléments s'associent pour former des corps composés, les atomes s'assemblent toujours selon une proportion numérique simple, comme 1 sur un, 2 sur un ou 3 sur 4. Grâce au style clair et simple de Dalton, sa théorie des atomes fut acceptée par les autres savants sans aucune opposition.
Etant quaker, Dalton était toujours très modeste et indifférent à sa réputation et aux honneurs dont on le comblait de partout. En 1832, on parvint à le convaincre d'accepter le titre de docteur honoris causa de l'université d'Oxford. Dalton était embêté car ses amis insistaient pour le présenter au roi. En effet, l'habit était rouge écarlate et les quakers ne devaient pas porter cette couleur. Ne voulant pas décevoir ses amis, il leur dit que pour lui la robe était grise pour un daltonien. Cet homme illustre mais très simple mourut le 27 juillet 1844 à Manchester.
► 1767 Jean-Honoré Fragonard peint 'L'Escarpolette’
► 1767 Voltaire écrit 'L'Ingénu’
► 1768 Le duc de Choiseul (Étienne François de Choiseul), qui fut un excellent ministre, s'employa activement au relèvement de la France, par le commerce, la marine et l'industrie. Il conclut de nombreux traités avantageux pour la France. En 1768, il se fit céder par la République de Gênes l'île de Corse. La Corse est une île en mer Méditerranée et une région française. Elle est rattachée à la France depuis 1768 et fait partie de la métropole.
► 1768 - 15 mai Traité de Versailles portant sur l'achat de la Corse à Gênes. Gênes cède l'île de la Corse contre 40 000 000 livres. L'édit de réunion est signé par Louis XV, mais c'est son ministre Choiseul qui a mené les négociations. Le traité de Versailles du 15 mai 1768, rattache la Corse à la France. Depuis 1284, la Corse est sous domination de la république de Gênes. Au XVIIIe siècle les Corses luttent contre les Génois.
Un aventurier allemand Théodore de Neuhoff, se proclame roi de Corse, avec la complicité des Provinces-Unies et de l'Angleterre (qui en mer Méditerranée possède déjà Minorque et Gibraltar). Le duc de Choiseul (César Gabriel de Choiseul-Praslin), secrétaire d'État aux Affaires étrangères de Louis XV, rachète à Gênes ses droits sur l'île (en résignant les créances que la France a sur Gênes). Ce n'est qu'après une difficile expédition militaire contre les Corses soulevés que la France se rend maîtresse de l'île (mai 1769).
► 1768 - 24 juin Mort de Marie Leszczynska, reine de France.
► 1768 - 16 septembre Maupeou est nommé chancelier. Maupeou, René Nicolas Charles Augustin de Maupeou, homme politique français né à Montpellier en 1714, mort à Le Thuit en 1792, Maupeou est le premier président du parlement de Paris de 1743 à 1757, garde des Sceaux de 1763 à 1768. Nommé chancelier de France en 1768 (le dernier sous l'Ancien Régime), il contribue à la disgrâce de Choiseul (César Gabriel de Choiseul-Praslin). Aidé de l'abbé Terray aux Finances et du duc d'Aiguillon (Emmanuel Armand de Vignerot du Plessis) aux Affaires étrangères, il entame la lutte contre l'opposition parlementaire.
Appuyé de Louis XV, Maupeou devant la résistance des parlements aux réformes financières de l'abbé Terray, condamne l'unité de corps des parlements, puis, devant leur refus de se soumettre à l'autorité royale, il les exile et confisque leurs charges aux parlementaires (1770-1771). Il crée alors un nouveau parlement, dont les membres seront appointés et révocables. Malgré les protestations des anciens parlementaires et de l'aristocratie, la réforme est maintenue jusqu'à la mort de Louis XV. Louis XVI, dès son avènement en 1774 renvoi Maupeou et rappelle les parlements.
► 1768 Le chimiste suédois Scheele (1742-1786) isole l'hydrogène, puis de nombreux composés. Il observera en outre le noircissement du chlorure d'argent à la lumière et l'absorption des gaz par le charbon de bois. Carl Wilhelm Scheele (1742-1786) était un chimiste suédois. Il découvre l'oxygène en 1772, un peu avant le chimiste Joseph Priestley à qui l'on attribua cette découverte. Scheele a découvert d'autres éléments chimiques : le baryum, le chlore et le manganèse en 1774, le molybdène en 1778 et le tungstène en 1781, et des composés chimiques : l'acide citrique, le cyanure d'hydrogène, le fluorure d'hydrogène et l'hydrogène sulfuré. En 1783, il obtient de la glycérine en faisant bouillir de l'huile d'olive avec de l'oxyde de plomb.
► 1768 - 26 août James Cook quitte le port de Plymouth à bord d'une petite frégate, l'Endeavour, qu'il rendra célèbre. James Cook est né le 27 octobre 1728 à Marton-in-Cleveland, dans une famille d'ouvriers agricoles du Yorkshire. Ayant appris le métier de marin avec des pêcheurs de sa région, il se révèle un navigateur hors pair et également un excellent cartographe. C'est ainsi que le gouvernement britannique lui confie la mission d'explorer les terres australes et l'océan Pacifique. Il aborde à Tahiti, découvre les îles de la Société, fait le tour de la Nouvelle-Zélande et explore la côte de l'Australie.
Il regagne l'Angleterre au bout de deux ans avec 30 000 spécimens de la flore et de la faune océaniennes. Il repart à la recherche d'un éventuel continent austral, franchit le cercle polaire antarctique et acquiert la preuve de son inexistence. Au cours d'un troisième voyage, il découvre le 18 janvier 1778 les îles Hawaii, tente de remonter vers le détroit de Béring, à la recherche d'un hypothétique passage du Nord-Ouest et doit rebrousser chemin. Il est tué par les indigènes des îles Hawaii le 14 février 1779. Cultivé et humain, James Cook témoigne dans ses expéditions d'une nature généreuse digne de l'époque des Lumières.
► 1768 Dupont de Nemours économiste et homme politique français écrit 'Physiocratie ou Constitution naturelle du gouvernement le plus avantageux au genre humain'. Pierre Samuel du Pont de Nemours (né 1739 à Paris - mort en 1817 à Eleutherian Mills aux États-Unis) était un entrepreneur français. Son nom était à l'origine Dupont mais il y ajouta le nom de la ville au sud de Paris.
► 1768 à 1848 - naissance et mort de François René, vicomte de Chateaubriand. Homme politique et écrivain français. François René de Chateaubriand a vécu quatre-vingt ans de l'histoire de France, a traversé les régimes politiques, a voyagé sur tous les continents, et a réussi à allier à ces expériences le temps de la réflexion et de l'écriture. Ne pouvant faire un choix entre l'Église et la marine, il y renonce et fuit la Révolution française en gagnant l'Amérique.
A son retour, le double deuil de sa mère et de sa soeur l'incite à écrire 'Le génie du christianisme'. Chateaubriand décide alors de consacrer sa vie à la littérature et à la politique. Ainsi, il est nommé secrétaire d'ambassade par Napoléon Bonaparte. Mais il prend peu à peu des distances avec la vie politique et se remet à l'écriture. Ses écrits regroupent des oeuvres de voyages, des essais sur le catholicisme, des récits, et ses mémoires, 'Mémoires d'outre-tombe' dans lesquelles il se révèle être le grand précurseur du romantisme français.
► 1768 Nicolas Restif de la Bretonne écrit 'Glossographe de la langue réformée’
► 1769 L'agronome Parmentier use d'un stratagème, grâce auquel la culture et la consommation de la pomme de terre se généralisent désormais en France. Il faut savoir que ce légume était rendu coupable de tous les maux, et plus particulièrement on l'accusait de transmettre la lèpre. Antoine Augustin Parmentier est un agronome, nutritionniste et hygiéniste français (Montdidier 17 août 1737 - Paris 17 décembre 1813). Il est pharmacien aux armées pendant la guerre de Sept Ans, contre l'Angleterre et la Prusse.
Au cours de son incarcération en Allemagne, il découvre la qualité nutritive d'une plante de la famille des solanacées, la pomme de terre. À son retour en France, il participe en 1771 à un concours ouvert par l'académie de Besançon sur le remplacement du blé dans la fabrication du pain et rédige un mémoire sur la pomme de terre, qui le rend célèbre. Il essaye, avec l'appui du roi Louis XVI, de développer la culture de la pomme de terre en créant une plantation de ce tubercule dans la plaine des Sablons, à Neuilly.
► 1769 - 13 août Suppression du monopole de la compagnie des Indes.
► 1769 - 13 août naissance de Napoléon Bonaparte. Napoléon Bonaparte (Ajaccio, 15 août 1769 – Sainte-Hélène, 5 mai 1821), général de la Révolution, dirigea la France à partir de la fin 1799 et fut Empereur des Français, sous le nom de Napoléon Ier, de 1804 à 1814, puis à nouveau en 1815. Il conquit et gouverna la plus grande partie de l'Europe continentale et plaça ses maréchaux et ses frères sur les trônes de plusieurs royaumes européens : Espagne, Naples, Westphalie, Hollande, et Suède.
► 1769 - 29 décembre L'abbé Terray est nommé contrôleur général des finances. L'abbé Joseph Marie Terray (1715-1778), dernier contrôleur général des Finances de Louis XV et très bref directeur des Bâtiments du Roi avant l'avènement de Louis XVI en 1774.
► 1769 invention du fardier de Cugnot par Joseph Cugnot. France Joseph Cugnot est le premier à appliquer le principe de la machine à vapeur perfectionnée par James Watt à la locomotion. Il propose au ministre de la Guerre, le duc de Choiseul (Étienne François de Choiseul), une traction remplaçant avantageusement le cheval, 'l'automobile'. Lors de son essai, il ne put être arreté avant de défoncer un mur en brique. Cela et des difficultés budgétaires bloquèrent le projet. Nicolas-Joseph Cugnot (25 septembre 1725 - 2 octobre 1804) est un ingénieur militaire français connu pour avoir créé la première automobile.
► 1769 Denis Diderot écrit 'Le Rêve de d'Alembert’
► 1769 invention du métier à filer (hydraulique) par Richard Arkwright. Sir Richard Arkwright (1732-1792), mécanicien et inventeur anglais, il met au point une machine à vapeur permettant de filer le coton.
► 1770 En cette année, le duc de Choiseul (César Gabriel de Choiseul-Praslin), combattu par la favorite de Louis XV, la comtesse du Barry, fut disgracié. Le prétexte de son renvoi fut l'appui qu'il donnait au Parlement, lequel était en lutte avec la Cour. Comtesse du Barry, Jeanne du Barry (19 août 1743 - 8 décembre 1793) était une courtisane qui devint la maîtresse de Louis XV de France, et fut titrée comtesse du Barry.
Jeanne ne cherche pas à jouer de rôle politique ; elle égaie le roi en digne remplaçante de la Pompadour. Elle bénéficie d'une rente mirifique et reçoit des bijoux somptueux et des domaines (Louveciennes, non loin de Marly-le-Roi, et Saint-Vrain). Jeanne obtient le renvoi de Choiseul et le fait remplacer par le duc d'Aiguillon (Emmanuel Armand de Vignerot du Plessis).
► 1770 - 16 mai Le futur Louis XVI épouse Marie-Antoinette d'Autriche. Marie-Antoinette d'Autriche, Marie-Antoinette Josèphe Jeanne de Habsbourg-Lorraine (Vienne, 2 novembre 1755–†Paris, 16 octobre 1793), princesse royale de Hongrie et de Bohême, archiduchesse d'Autriche, reine de France et de Navarre (1774–1793), plus connue sous le nom de Marie-Antoinette d'Autriche.
► 1770 - 7 décembre Édit de discipline de Maupeou contre le Parlement ce qui provoque la colère des parlementaires.
► 1770 - 24 décembre Le duc d'Aiguillon (Emmanuel Armand de Vignerot du Plessis) remplace le duc de Choiseul (César Gabriel de Choiseul-Praslin) au secrétariat d'État aux affaires étrangères. L'abbé Terray, le duc d'Aiguillon et le chancelier Maupeou ont comploté contre Choiseul, qui tombe en disgrâce. L'appui que Choiseul a donné au Parlement tient lieu de prétexte. Ordre lui est intimé de quitter la Cour à l'instant. Comme il se doit, ceux qui ont provoqué sa chute se partagent sa place. Emmanuel Armand de Vignerot du Plessis de Richelieu, duc d'Aiguillon, (1720-1788), homme d'État français, ministre de Louis XV.
Emmanuel Armand est maréchal de camp (1748) puis duc et pair de France (1750) avant de devenir gouverneur de Bretagne en 1753. Suscitant dans ces états un mécontentement général, bien que soutenu par le parti dévot, il entre alors en conflit avec le procureur général, La Chalotais. En 1764, le duc d'Aiguillon est accusé d'abus de pouvoir devant le parlement de Bretagne et est révoqué par Choiseul et le parlement de Paris, solidaire, en 1768. Deux ans plus tard, Louis XV le disculpe. Le duc d'Aiguillon (Emmanuel Armand de Vignerot du Plessis) contribue à la chute du duc de Choiseul (César Gabriel de Choiseul-Praslin) et, en 1771, forme avec Maupeou et l'abbé Terray un "triumvirat" aux visées absolutistes. Ministre des Affaires étrangères (1771) et de la Guerre (1774), il est destitué de ses fonctions à l'avènement de Louis XVI (1774).
► 1770 Jean-Honoré Fragonard peint 'les baigneuses’
► 1770 à 1827 - naissance et mort de Ludwig van Beethoven. Compo-siteur allemand, il est une des figures les plus marquantes de toute l'histoire de la musique classique. Tout d'abord, il est le seul génie de sa génération. Il a sacrifié toute sa vie à la musique car il aimait par dessus tout son art. Cette musique, il l'a composée à l'identique de sa personnalité. Après lui, personne n'écrira comme on n'écrivait avant lui. L'influence qu'il a eue sur les compositeurs venus après lui est considérable. Beethoven détiendra longtemps le titre officiel du plus grand compositeur.
Après la seconde guerre mondiale, c'est Wolfgang Amadeus Mozart qui commencera à le lui disputer. Mais Beethoven est le seul parmi tous les plus grand compositeurs a avoir occupé le rang suprême depuis sa mort. Ludwig van Beethoven a composé un grand nombre d'oeuvres pour le piano : cinq concertos, trente deux sonates pour piano seul et dix pour piano et violon, cinq pour piano et violoncelle, de nombreuses séries de variations pour piano...
La musique de Ludwig van Beethoven est souvent classée à la frontière de la musique classique et de la musique romantique, mais c'est le mot expressive qui lui conviendrait mieux car sa musique est empreinte de la douleur de son existence. On dit qu'il a fait accomplir à l'écriture du piano un pas de géant notamment par sa conception quasi symphonique du clavier, à suggestions orchestrales. Sa relation à la musique fut douloureuse dans le sens où, contrairement à Mozart, la composition ne lui fut pas facile, devant se "morfondre" pour arriver à créer, son inspiration n'étant pas immédiate.
► 1770 à 1831 - naissance et mort de Friedrich Hegel. Philosophe allemand. La jeunesse de Hegel est marquée par la patience et le labeur. L'enfant lit beaucoup mais ne fait pas preuve de dons particuliers, le déclic aura lieu en 1788 alors qu'il suit les cours de la faculté de Thubingen, qu'il s'interesse aux thèses de la révolution française, et qu'il fait la rencontre d'Hölderlin et de Schelling. Appellé à enseigner à Iéna, Hegel publie plusieurs articles et développe son système, qu'il expliquera dans 'La phénoménologie de l'esprit'.
Pourtant il doit accepter le poste ingrat de directeur d'un quotidien provincial et se morfond dans l'amertume. Il en est tiré par une proposition d'enseignement à Heidelberg, où il commence à fonder son école. La publication de 'L'encyclopédie des sciences philosophiques' lui vaut une renommée immédiate et des étudiants accourent de toute l'Allemagne pour suivre ses cours. Il meurt en 1831, des suites d'une épidémie de choléra. Rappelons qu'une faible partie de son oeuvre avait été publiée de son vivant, et qu'il fallut attendre la publication des notes de cours de ses élèves pour que soit connu l'essentiel de son système.
► 1770 Abbé Raynal écrit la première édition de 'L'Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes'. L'Abbé Raynal, Guillaume Raynal, né en 1713 dans l'Aveyron, est souvent appelé l'abbé Raynal, nom qu'il doit à son appartenance momentanée à la Compagnie de Jésus.
Il publie de nombreux ouvrages historiques ou philosophiques d'intérêt médiocre avant la sortie, en 1770, de son 'Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes' qui sera plusieurs fois rééditée dans la décennie suivante et condamnée en 1781. Il s'agit d'un de ces voyages philosophiques à la mode à l'époque, faiblement documenté mais prétexte à réflexions sur la loi naturelle et dénonciations du despotisme et du clergé ainsi que du colonialisme. Certains passages réussis qui le doivent parfois à d'Holbach ou Diderot le feront avantageusement comparer à Voltaire ou Rousseau.
► 1771 - 20 janvier Exil du Parlement de Paris. A la suite du coup de force du garde des sceaux de Louis XV, Maupeou, contre le Parlement, cent trente magistrats qui refusent de se soumettre sont démis de leur fonction et exilés. Le chancelier de Maupeou, créature du parti ennemi du duc de Choiseul (Étienne François de Choiseul), prit la place de ce dernier. Incapable, corrompu et vindicatif, Maupeou fit expier au Parlement ses velléités d'indépendance: les meilleurs de ses membres furent exilés, et le ministre forma un parlement de son choix (le Parlement Maupeou), dont la composition le fit tourner en dérision.
Pendant ce temps, l'abbé Terray que Maupeou s'était adjoint pour les finances, gaspillait les deniers publics et laissait la concussion et la spéculation achever la ruine de l'État. Le duc d'Aiguillon (Emmanuel Armand de Vignerot du Plessis), chargé des affaires étrangères, mais médiocre diplomate, complétait ce triumvirat dont l'administration acheva de consommer le discrédit et l'appauvrissement de la France..
► 1771 à 1832 - naissance et mort de Walter Scott (14 août 1771 à Édimbourg - 21 septembre 1832) à Abbotsford fut un poète et un écrivain. Il est l'auteur d''Ivanhoé' qui met en scène Richard Coeur de Lion et Robin Hood. Il fut à l'origine de la mode du roman historique en Europe (Hugo, etc.).
► 1772 Partage (sans protestation de Louis XV) de la Pologne par la Prusse, la Russie et l'Autriche. Premier partage (démembrement) de la Pologne entre la Russie, l'Autriche et la Prusse : par le traité de Saint-Pétersbourg, la tsarine Catherine II de Russie s'entend avec le roi de Prusse Frédéric II de Prusse et l'archiduchesse d'Autriche Marie-Thérèse pour enlever à la Pologne un tiers de son territoire. Partitions de la Pologne, les termes partages de la Pologne sont habituellement employés en français pour désigner les divisions successives de la Pologne au XVIIIe siècle (1772, 1793, 1795) entre la Russie, la Prusse et l'Autriche.
Il s'agit là de la période la plus sombre de l'histoire de la Pologne car des structures de gouvernement rigides ont amené le pays à disparaître. Première partition de la Pologne (1772), cette première division est survenue après des victoires successives de la Russie contre les possessions européennes de l'Empire Ottoman. Après ces succès, l'Autriche se sentit menacée par la montée de la puissance russe et menaçait d'entrer en guerre contre celle-ci. Frédéric II de Prusse pour éviter un tel conflit réussit à détourner l'expansionnisme russe vers la Pologne dont le gouvernement était structurellement faible et qu'une guerre civile ravageait depuis 1768.
Le roi Friedrich II a écrit (catholiques) à l'impératrice Maria Thersia dans une lettre sur la participation à la première division de la Pologne : "Des Katharina et moi-même sont des voleurs simples. Je ne saurais que volontiers comment l'impératrice a calmé ses Beichtvater ? Elle a pleuré, quand elle a pris ; plus elle a pleuré, plus elle a pris !". Le 5 août 1772, la Russie, la Prusse et l'Autriche signaient un traité, ratifié le 30 septembre par le parlement polonais, qui amputait la Pologne de 40% de sa population et du tiers de son territoire: La Russie recevait les territoires à l'est de la ligne formait par les rivières Dvina, Drut, et Dnieper. La Prusse obtenait la riche région de la Prusse royale avec Dantzig, Torun et la partie nord de la Grande Pologne. L'Autriche obtenait la Petite Pologne (Malopolska), le sud de la rivière Vistule et l'ouest de la Podolie.
► 1773 Fondation du Grand Orient de France. Le Grand Orient de France (GODF) est une obédience maçonnique dite libérale, ou adogmatique, par opposition à la Franc-Maçonnerie Régulière et Traditionnelle qui, elle, respecte les préceptes dits de régularité créés par la Grande Loge Unie d'Angleterre en 1927. Elle s'est scindée en 1913, créant la Grande Loge nationale française. Elle est né en 1773 d'une scission de la Grande Loge de France de l'époque.
La Grande Loge nationale française (GLNF) est une obédience maçonnique née en 1913 d'une scission du Grand Orient de France (GODF) et revendique 32 000 membres. De nombreux membres de la Grande Loge de France (GLDF) l'ont rejointe à l'époque en quête de reconnaissance par la Grande Loge Unie d'Angleterre (UGLE). La GLNF est en effet la seule obédience française à être reconnue comme régulière par la Grande Loge unie d'Angleterre parce qu'elle pratique le rite dit "régulier" et théiste.
La Grande Loge de France de 1728, fut la première Grande Loge de France, fondée en 1728. En 1773, une scission donna naissance au Grand Orient de France qui est aujourd'hui le chef de file de la franc-Maçonnerie libérale et adogmatique. Cette première Grande Loge fut dissoute, le Grand Orient étant la seule puissance maçonnique autorisée sous l'Empire. C'est ainsi que le Grand Orient de France place sa naissance en 1728.
► 1773 - 6 octobre Naissance de Louis-Philippe d'Orléans, futur Louis-Philippe Ier. Louis-Philippe (6 octobre 1773 - 26 août 1850), roi des Français de 1830 à 1848.
► 1773 Denis Diderot écrit 'Paradoxe sur le Comédien’
► 1773 Denis Diderot écrit 'Jacques le Fataliste' (publication posthume en 1796).
► 1774 - 10 mai Mort de Louis XV. Louis XV a soixante-cinq ans lorsqu'il meurt de la petite vérole, après une agonie où il croit voir les flammes de l'enfer ; agonie à laquelle la cour n'assiste pas, tant le corps du roi couvert de croûtes empeste. Il est devenu si impopulaire qu'il faut l'enterrer de nuit pour éviter les émeutes. Certains crient sur le passage du convoi : “Voilà le plaisir, mesdames, voilà le plaisir !” - Si ce règne de cinquante-neuf ans ne profita pas à la prospérité matérielle et à la grandeur politique de la France, il fut cependant un de ceux pendant lesquels la France a le plus brillé dans le domaine des lettres, des arts et des sciences.
Les idées philosophiques qui s'éveillèrent à partir de la seconde moitié de cette période et se répandirent plus ou moins dans les diverses classes de la société, émancipèrent les esprits et préparèrent les voies à la Révolution de 1789. Parmi les personnalités qui illustrèrent cette époque hors des camps, on peut citer Diderot et d'Alembert, fondateurs de 'l'Encyclopédie', immense recueil qui présentait le tableau complet des connaissances humaines à la fin du règne ; Jean-Jacques Rousseau, Montesquieu, Voltaire, plus une foule de conteurs, de poètes, d'auteurs dramatiques de talent. Dans le domaine des sciences : Linné, Buffon, De Jussieu, Lavoisier.
Nombreux furent sous ce règne les artistes: peintres, sculpteurs, graveurs, les plus fameux de l'Europe; les beaux-arts et le luxe sous toutes ses formes et l'élégance, y arrivèrent à leur plus haute expression: la manufacture de Sèvres. Entre beaucoup d'autres noms de ce temps que l'Histoire a gardés, il en est malheureusement beaucoup qui s'accompagnent d'une renommée moins flatteuse, tels ceux des favorites: la marquise de Pompadour et la comtesse du Barry. Encore la première fit-elle excuser ses prodigalités et sa mauvaise influence sur le roi par la protection qu'elle donna aux écrivains et aux artistes, tandis que la seconde n'a laissé que le souvenir du mal qu'elle fit. Avènement de Louis XVI, né en 1745, petit-fils de Louis XV.
(Son père était le dauphin Louis, fils de Louis XV; sa mère, Marie-Josèphe de Saxe). Il avait épousé en 1770 Marie-Antoinette d'Autriche, née en 1755. Animé des meilleures intentions, mais faible, d'intelligence assez courte, et irrésolu, il était mal armé pour prendre le pouvoir dans les circonstances difficiles que traversait le pays. Bien qu'il fit ce qu'il put pour réparer les fautes de son prédécesseur, il était destiné à expier les erreurs et les abus du règne auquel il n'avait pas pris part.
► 1774 LOUIS XVI (1774-1792)
► 1774 Louis XVI. Son grand-père (Louis XV) le marie à 16 ans (1770) à l'archiduchesse Marie-Antoinette d'Autriche. Il hérite d'une situation difficile et il n'est pas l'homme de la situation, timide, gauche, indécis, il peut passer pour fourbe. Son action politique est une longue série de bévues, d'incohérences et d'occasions manquées. Il se sépare des ministres de Louis XV et s'entoure de ministres compétents et désintéressés : Vergennes, diplomate d'envergure, aux affaires étrangères, Malesherbes, ami de Jean-Jacques Rousseau qui favorisa la publication de l'encyclopédie alors que ses fonctions l'obligeaient à l'interdire, à la maison du roi, le comte Saint-Germain, qui avait combattu dans toute l'Europe, à la guerre, Maurepas seule ombre au tableau ne sera pas de bon conseil pour le roi, premier ministre, Turgot, qui avait contribué à l'encyclopédie, contrôleur général des finances aidé des économistes Dupont de Nemours et Condorcet.
Une équipe ministérielle qui émerveillait les bourgeois. L'idée de Turgot était de rétablir la circulation des grains afin de créer un grand marché, car depuis quelques années, des récoltes abondantes avaient rendues la vente des grains difficile et les prix avaient chutés, puis de mauvaises années avaient entraînées des spéculations locales et des famines. Hélas la récolte de 1776 fut particulièrement mauvaise et Turgot qui n'était pas suffisamment attentif aux bons usages, blessa le roi en lui adressant la mise en garde prémonitoire "N'oubliez pas, sire, que c'est la faiblesse qui a mis la tête de Charles Ier sur le billot". Il est révoqué sur le champ avec interdiction de remettre les pieds à la cour.
Turgot ne put mener à bien ses idées, créer partout des municipalités élues, rétablir l'assiette de l'impôt (supprimer les privilèges). Il est remplacé par Necker banquier genevois volontiers démagogue et soucieux surtout d'éviter les troubles. Il poursuit certaines réformes engagées par Turgot. Ne pouvant augmenter les recettes, il procède à des emprunts très coûteux pour le royaume. Attaqué, il publie les comptes du pays "compte rendu au roi" dans lequel apparaissent les rentes énormes faites aux courtisans. Il devra démissionner (19 mai 1781). Il est remplacé par Calonne en 1783 qui est confronté à une situation catastrophique 80 millions de déficit, 300 millions de dettes...
En 1786 il propose la création d'assemblées municipales et provinciales élues, la création d'un impôt sur les propriétés, liberté du commerce, suppression des douanes intérieures. Les propriétaires lui sont opposés, le parlement jaloux de ses prérogatives, refuse les assemblées qui pourraient le concurrencer. Tous les privilégiés bloquent toute évolution, le royaume est dans l'impasse. Une assemblée de notables créée par Calonne pour examiner ses réformes s'y oppose et demande la réunion des états généraux. Le roi renvoie Calonne en avril 1787 et le remplace par l'archevêque de Toulouse, Loménie de Brienne à la demande de la Reine (tout comme Calonne) qui ne pourra faire admettre un impôt sur les privilégiés.
La confiance, depuis le début du règne de Louis XVI était absente, toutes les décisions étaient mal accueillies et les privilégiés étaient aveugles. Le 8 août 1788 Brienne convoque les états généraux pour le 1er mai 1789 et il démissionne le 25 août. Il est remplacé par Necker qui était resté très populaire (août 1788) et accepte le doublement des membres du tiers état mais maintient le vote par ordre, ce qui signifie chaque ordre, Nobles, Clergé, Tiers État possède une voix, ce qui lui fait perdre le bénéfice de sa décision, les intérets des Nobles et du Clergé étant souvent convergents. Le conflit qui en découlera à sa réunion à Versailles le 5 mai 1789 entraîne celui-ci à se doter de pouvoirs constituants.
L'attitude ambiguë de Louis XVI, renvoie du ministre Necker, l'arrivée de troupes dans Paris, entraîne la révolte et la prise de la Bastille le 14 juillet 1789. L'assemblée constituante établit une monarchie constitutionnelle et met fin au système social ancien abolition des privilèges le 4 août et vote la déclaration de l'homme et du citoyen le 26 août 1789 ainsi que la constitution civile du clergé en juillet 1790. Louis XVI décide de s'enfuir en juin 1791 rattrapé à Varennes, il est rétabli par une assemblée modérée mais il perd progressivement tous ses soutiens, il jure fidélité à la Constitution de septembre 1791, ceci aboutit à des conflits répétés entre l'assemblée et le roi, qui dispose du droit de veto.
Le déclenchement de la guerre avec l'Autriche en avril 1792 lui donne l'espoir de se rétablir dans le cas d'une défaite française. Les Parisiens voient une connivence entre le roi et les souverains étrangers, ils s'insurgent le 10 août 1792. Louis XVI est destitué et enfermé à la prison du temple. La Convention Nationale réunie en septembre 1792 abolit la royauté et proclame la République. Elle décide de juger le roi. Il sera défendu par Malesherbes (qui sera guillotiné en avril 94 avec sa fille et ses petits enfants). Reconnu coupable de conspiration et de trahison, Louis XVI est condamné à mort et décapité le 21 janvier 1793.
Vergennes (secrétaire d'État aux affaires étrangères) signe avec Benjamin Franklin, envoyé par les républicains américains en révolte contre l'Angleterre, un pacte contre les Anglais. La Fayette avait rejoint clandestinement les insurgés en 1777 et 1779, Rochambeau débarque avec 7500 hommes. Les amiraux De Grace, Charles Henri d'Estaing, La Motte-Picquet, Guichen et le bailli Suffren décimaient les escadres anglaises. L'humiliation du traité de Paris de 1763 était vengée.
► 1774 Le style Louis XVI débute vers 1755, avec la vogue du retour à l'antique, qui s'explique en partie par les découvertes de Pompéi et d'Herculanum et par les théories de Winckelmann, fondements du néoclassicisme. Tandis que l'architecture est dominée par l'emploi des ordres colossaux, qu'en sculpture la tendance antique conduit à une certaine austérité et qu'en peinture le goût des ruines d'un Hubert Robert préfigure le romantisme, les arts décoratifs renoncent à la rocaille mais conservent un très important répertoire ornemental : noeud de rubans – qui remplace la coquille –, perles, oves, ondes, grecques, masques de béliers, lions, bucranes, sphinx grecs, figures drapées, lyre, rosaces, carquois, corbeilles fleuries, trophées, cannelures, balustres, médaillons ovales, etc...
Le mobilier, sous l'impulsion d'ébénistes comme Riesener ou Jacob, adopte les lignes droites et les formes simples. Les sièges sont à pieds droits tournés et cannelés, raccordés à l'assise par des dés caractéristiques ornés d'une rosace, tandis que les montants des dossiers se terminent par une pomme de pin sculptée. Le lit d'ange subsiste, tandis que disparaît définitivement le lit à colonnes et qu'apparaît une sorte de canapé avec dais et rideaux, le lit "à trois dossiers". Les commodes, sobres, sont à pans coupés, comme les semainiers et les secrétaires à abattants.
Le bonheur-du-jour est un petit bureau féminin, à porte et à tiroirs, tiroir de ceinture et tablette d'entre-jambe. La marqueterie reste très employée, tant dans les meubles à secret, dont Roentgen se fait une spécialité, que dans les bureaux à cylindre, dont le plateau supérieur, comme celui de nombreux meubles, est souvent bordé d'une petite galerie de cuivre ajouré. Grâce à l'activité des grandes manufactures (Aubusson, Beauvais, les Gobelins, Sèvres, Jouy), les arts décoratifs donnèrent naissance à de belles pièces.
► 1774 à 1776 - Dès son accession au trône, Louis XVI fit remise au peuple du "don de joyeux avènement" ; il prit pour ministres deux hommes recommandables par leur probité et leurs lumières, Malesherbes et Turgot ; malheureusement, il avait donné sa faveur à Maurepas dont la frivolité devait empêcher les efforts de ses collègues de produire les bons effets qu'il en espérait. Malesherbes, jurisconsulte éminent, projetait des réformes dont l'acceptation immédiate eût peut-être sauvé la monarchie : faculté pour les accusés d'être défendus devant les tribunaux, liberté de conscience et de la presse, rétablissement de l'édit de Nantes, suppression des lettres de cachet, abolition de la torture, convocation des États généraux, etc : Turgot, ancien intendant de la province de Limousin, supprima les maîtrises et les corporations, qui ne permettaient qu'à quelques ouvriers de devenir patrons ; il abolit la corvée, améliora la navigation intérieure, amorça les mesures destinées à assurer la liberté du commerce, principalement de celui des grains.
Il eût voulu constituer un système d'assemblées provinciales où se fussent débattus les intérêts locaux; il remplaça les impôts arbitraires existants par un impôt territorial qui pesait également sur toutes les classes. Malheureusement son bon vouloir échoua contre l'obstination des classes privilégiées qui entendaient ne faire aucune concession au bien-être général, et même du peuple qui ne comprit pas tout ce qu'il avait à gagner aux réformes accomplies ou projetées. Bref, Malesherbes et Turgot durent se retirer du ministère. Le banquier genevois Necker fut appelé par le roi à la direction des finances. Don de joyeux avènement, don que l'on faisait au roi lorsqu'il montait sur le trône. Le roi octroya des remises de peine en don de joyeux avènement.
► 1774 13 mai Louis XVI nomme Maurepas comme conseiller. Maurepas, Jean Frédéric Phélypeaux, comte de Maurepas est un homme politique français né à Versailles le 9 juillet 1701 et mort à Versailles le 21 novembre 1781. Fils de Jérôme Phélypeaux, comte de Pontchartrain, Secrétaire d'État à la marine et à la maison du Roi, Maurepas succéda à son père à l'âge de quatorze ans et prit ses fonctions à la Maison du Roi, avec supervision des affaires du Clergé et de Paris, à dix-sept ans en 1718. Il devint également Secrétaire d'État à la Marine le 16 août 1723 et le resta jusqu'au 23 avril 1749.
Bien que de caractère frivole, Maurepas était authentiquement intéressé par les questions scientifiques et fit travailler les meilleurs esprits pour améliorer les techniques de navigation et de construction navale. A la suite d'une épigramme contre Madame de Pompadour, il fut disgrâcié en 1749 et exilé de Paris. A l'accession de Louis XVI en 1774, vingt-cinq ans plus tard, il devint ministre d'État et principal ministre, et resta à ce poste jusqu'en 1781. Il fit nommer Turgot contrôleur général des finances, Lamoignon-Malesherbes à la Maison du Roi et Vergennes ministre des Affaires étrangères.
► 1774 - 24 août Turgot, contrôleur général des finances, lance une réforme économique libérale.
► 1774 - 13 septembre Rétablissement de liberté de circulation des grains. Turgot, contrôleur général des Finances du roi Louis XVI, publie un édit par lequel il établit la liberté du commerce des grains à l'intérieur du royaume. Contrairement à ses espoirs, loin de favoriser les paysans auxquels il voulait donner accès à de nouveaux marchés car les récoltes des années précédentes avaient été fort mauvaises, et en particulier celle qui a eu lieu quelques mois plus tôt, la spéculation l'emporte et provoque une flambée des prix du pain. Celle-ci provoque les émeutes que l'on nomme la “guerre des farines”.
► 1774 - 12 novembre Louis XVI rétablit le Parlement.
► 1774 à 1779 - Claude-Nicolas Ledoux construit les salines d'Arc et Senans dans le Jura. Claude-Nicolas Ledoux (Dormans, 21 mars 1736 - Paris, 18 novembre 1806) est un architecte et urbaniste français, de style néoclassique. Considéré comme l'un des précurseurs, avec Étienne-Louis Boullée, du courant utopiste, Ledoux pense qu'une société peut être rendue meilleure par un urbanisme et une architecture aux conceptions innovantes. Il songe à la Cité idéale. Il expérimente, entre 1774 et 1779, ce projet dans ce qui sera son chef-d'oeuvre (inachevé) : la Saline royale de Chaux à Arc-et-Senans, en Franche-Comté. Chauffée au bois, la saline peine à entrer dans une phase de production industrielle et rentable.
► 1775 Batailles de Lexington (les Minute Men, milices clandestines améri-caines harcèlent une colonne britannique engagée dans une opération de police) et de Concord (Massachusetts). Début de la guerre d'indépendance américaine des États-Unis (fin en 1783). La Guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique est le conflit qui opposa la Grande-Bretagne, appelée "métropole" à ses 13 colonies d'Amérique du Nord (que les Anglais appelaient les insurgés), qui voulaient leur indépendance. Ce conflit débuta en juin 1775 et s'acheva avec le traité de Paris (1783).
Les treize colonies britanniques d'Amérique du Nord ou Treize colonies, issues de l'Empire britannique, sont les colonies fondatrices des États-Unis d'Amérique. Elles sont situées entre la Nouvelle-Écosse et la Floride et entre l'Atlantique et les Appalaches. Unies en 1775, elles signent la déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique en 1776 et se séparent de la Grande-Bretagne. Cet évènement entraîne la Guerre d'Indépendance des États-Unis d'Amérique et mènent à l'Indépendance des États-Unis d'Amérique. L'histoire des Treize colonies est partie liée avec celle des colonies européennes et plus particulièrement britanniques de la côte atlantique. Différenciées quant à leur statut et leur origine politique, elle sont marquées par une grande hétérogénéité.
► 1775 - 2 mai Émeute alimentaire à Versailles. Guerre des farines. Les récoltes de blé de 1773 et de 1774 ayant été désastreuses, le prix du pain augmente tout à coup brutalement dans le royaume sur lequel Louis XVI règne depuis à peine un an. Des émeutes éclatent dans Paris. Elles dureront deux jours. La guerre des farines désigne une vague d'émeutes survenues d'avril à mai 1775 dans les parties nord, est et ouest du royaume de France. Elle fait suite à une hausse des prix des grains et consécutivement du pain du fait des mauvaises récoltes des étés 1773 - 1774. L'expression, contemporaine des événements, fut retenue par l'historiographie. Mais au-delà de la révolte frumentaire d'Ancien Régime se manifeste une crise sociale et politique. Ainsi, ces événements peuvent se lire comme une réaction envers l'édit de Turgot qui établit la libéralisation du commerce des grains le 13 septembre 1774.
Au-delà, la guerre des Farines apparaît comme une manifestation de la défense d'une économie morale : le gouvernement est accusé de rompre le pacte implicite entre roi et population, pacte qui exige du roi de veiller à la sécurité de ses sujets et à leur approvisionnement en denrées. Les analyses récentes tendent à révéler que loin de représenter une révolte de la faim, cet événement témoigne de l'apparition d'une maturité révolutionnaire voire d'un prélude au débat sur le Maximum révolutionnaire. La guerre des Farines s'inscrit dans un mouvement frumentaire plus ancien et annonce les révoltes frumentaires de l'An II. Elle peut être considérée à ce titre comme un événement prérévolutionnaire ou comme un signe avant-coureur de la Révolution. Cette révolte singulière par son échelle fut réglée par la chute du prix du blé, par l'intervention de la troupe.
► 1775 Jean-Honoré Fragonard peint 'Fête à Saint-Cloud’
► 1775 Nicolas Restif de la Bretonne écrit 'Le Paysan perverti’
► 1775 Beaumarchais écrit le 'Barbier de Séville'. Pierre Augustin Caron de Beaumarchais présente sa pièce "le Barbier de Séville"pour la première fois sur les planches de la Salle des Spectacles des Tuileries. Après maintes et maintes modifications ordonnées par la censure, elle remporte un important succès auprès du public. Beaumarchais apportera une suite à son oeuvre dans "le Mariage de Figaro" (1784) puis dans "la Mère coupable" (1792).
► 1775 à 1836 - naissance et mort de André-Marie Ampère. Physicien et mathématicien français, les travaux d'André Marie Ampère portent tout d'abord sur les mathématiques et la chimie. Mais c'est pour ses découvertes en physique qu'il est le plus reconnu, notamment avec la loi d'Ampère. Il crée plusieurs appareils comme le galvomètre, le télégraphe électrique et l'électroaimant. Il est également l'inventeur du vocabulaire de l'électricité (exemple: courant, tension...). Il synthétise ses découvertes dans 'Théorie mathématique des phénomènes électro-dynamiques uniquement déduite de l'experience’
► 1776 - 5 janvier : Turgot propose au conseil du roi un projet de six édits abolissant la corvée, supprimant les privilèges commerciaux et les jurandes, imposant la noblesse. Édit de suppression de la corvée et des corporations. La corvée est un travail non rémunéré imposé par un maître à ses dépendants, qu'ils soient de statut libre ou non. Elle est un rouage essentiel du système politico-économique médiéval et tire son existence de la rareté de la monnaie à cette époque. La corporation au Moyen Âge est le mode de groupement professionnel des professions artisanales qui rassemble les artisans d'une même profession. Cela n'inclut que les milieux de la production matérielle.
► 1776 - 4 mars Le Parlement refuse d'enregistrer l'édit royale du 5 janvier.
► 1776 - 12 mars Lit de justice imposant le décret supprimant la corvée et les corporations. Un édit supprime les corporations qui entravent la liberté d'entreprendre et l'initiative. Dans les semaines qui suivent, d'autres édits abolissent les corvées qui pèsent sur les paysans. Turgot prévoit de remplacer ces corvées destinées à l'accomplissement des travaux d'utilité publique par un impôt sur tous les propriétaires, la "subvention territoriale". C'est un tollé chez les privilégiés qui ne supportent pas les Six Édits présentés au Conseil du Roi et en particulier le projet de subvention territoriale. C'est ainsi que Louis XVI cède à leur pression et prend le parti de renvoyer son ministre.
► 1776 - 10 mai Louis XVI refuse de recevoir Turgot.
► 1776 - 12 mai Renvoi de Turgot sous la pression populaire. Turgot, à qui le Parlement avait refusé l'enregistrement des édits qu'il lui avait présentés le 4 mars précédent, est disgracié. Les édits de Turgot qui demandaient la réduction des dépenses de la cour et l'abolition de la corvée royale ne pouvaient avoir l'heur de plaire.
► 1776 - 6 juin Vergennes est nommé Ministre des Affaires Étrangères. Vergennes (1719-1787) - Ministre des Affaires Étrangères de Louis XVI, il soutient les indépendantistes américains en leur faisant fournir des armes, puis des troupes et des fonds, et en faisant alliance avec les Espagnols contre les Anglais. Il sera un des principaux artisans de la paix de Versailles en favorisant les négociations entre Américains et Anglais, malgré sa mise à l'écart dans les négociations finales.
► 1776 - 4 juillet : Déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique. Déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique, est un texte politique par lequel les Treize Colonies britanniques d'Amérique du Nord ont fait sécession du Royaume-Uni.
► 1776 - 11 août Rétablissement de la corvée et des corporations. Au début de l'année, Jacques Turgot, alors contrôleur général des finances, avait demandé au Conseil l'abolition de la corvée royale des paysans, qu'il voulut remplacer par une taxe payable par tous les propriétaires terriens. Louis XVI a tenu le 12 mars à soutenir ce projet devant le Parlement de Paris, qui refusait d'enregistrer les édits : “Je vois qu'il n'y a que M. Turgot et moi qui aimions le peuple”. Mais, en ce 11 août, c'est Clugny qui est à la place de Turgot. Et le roi ne fait rien pour l'empêcher de revenir sur les édits de son prédécesseur. Clugny, Jean Étienne Bernard Ogier de Clugny, baron de Nuits, est un homme d'État français né à la Guadeloupe le 20 octobre 1729 et mort à Paris le 18 octobre 1776.
► 1776 - 31 décembre Benjamin Franklin demande au nom des "Insurgents" une aide à la France contre l'Angleterre. Insurgents, signifie les colonies et les hommes politiques américains révoltés, puis, en guerre contre leur métropole britannique durant la guerre d'Indépendance.
► 1776 à 1837 - naissance et mort de John Constable, l'un des principaux peintre de paysage du XIX siècle. Delacroix et Gericault ont admiré son art et il a influencé les maîtres de Barbizon et même les Impressionnistes. Il n'a pourtant rencontré que peu de gloire et d'honneur durant sa vie dans son Angleterre natale.
► 1776 L'historien anglais Edward Gibbon termine son ouvrage monumen-tal : 'Histoire du déclin et de la chute de l'Empire romain'. Edward Gibbon (1737 † 1794) fut un historien britannique. Son oeuvre la plus connue, 'Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain', reste une référence pour les historiens romains et byzantinistes.
► 1776 Parution du 'Sens commun' de l'homme politique du pamphlétaire américain Thomas Paine. Ce livre joua le rôle de détonateur intellectuel dans le déclenchement de la Révolution américaine. Thomas Paine (29 janvier 1737 - 8 juin 1809). Né en Angleterre, il émigre en Amérique en 1774, prend parti pour les insurgents américains dans son Common Sense (1776) qui remporte un vif succès. Il est un intellectuel considéré comme l'un des pères fondateurs des États-Unis d'Amérique. Son livre le 'sens commun' ('Common Sense') est un plaidoyer pour la rupture avec la Grande-Bretagne et aurait inspiré George Washington. Revenu en Angleterre en 1787, il salue avec enthousisasme la Révolution française.
Poursuivi par le gouvernement anglais, il se réfugie en France où il est proclamé citoyen français et est élu député à la Convention le 6 septembre 1792. Il ne vote pas la mort du roi mais son exil en Amérique. Mais amis des Girondins, il est arrêté le 28 décembre 1793 et demeure dix mois en prison où il écrit 'The Age of Reason'. En juillet 1795, Thomas Paine est réadmis comme député à la Convention.
► 1776 L'économiste écossais Adam Smith publie 'Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations'. 'Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations', ou plus simplement 'Richesse des nations', est le plus célèbre ouvrage d'Adam Smith. Publié en 1776, c'est le premier livre moderne d'économie. Il reste à ce jour un des ouvrages les plus importants de cette discipline, et c'est sans aucun doute le document fondateur du libéralisme économique comme de la théorie classique. Adam Smith développe des théories économiques sur la division du travail, le marché, la monnaie, les "prix des marchandises en travail", les salaires, les profits et l'accumulation du capital. Il examine les "progrès de l'opulence entre les diverses nations" et les différents "systèmes d'économie politique".
Il développe l'idée d'un ordre naturel résultant de l'intérêt individuel se résolvant en intérêt général par le jeu de la libre entreprise, de la libre concurrence et de la liberté des échanges. Quand l'essai, qui est aussi un manifeste contre le mercantilisme, paraît en 1776, l'idée de libre-échange fait son chemin en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Cependant, tout le monde n'est pas convaincu des avantages du libre échange. 'La Richesse des Nations' rejette aussi les idées de l'école physiocratique, qui voit la terre comme seule source de richesse ; au contraire, selon Smith, la richesse ne provient que de la division du travail. Il prône le développement de l'industrie à travers le célèbre exemple de la manufacture d'épingles.
► 1776 invention du sous-marin par David Bushnell. David Bushnell (1742-1824) est l'inventeur du premier sous-marin de combat, le Turtle, en 1776. La guerre d'indépendance a commencé. La marine anglaise impose un blocus sur les ports américains. Bushnell réfléchit à de nouvelles armes dans le domaine maritime. S'inspirant de dessins et de descriptions antérieurs (comme ceux de William Bourne, de Cornelius Drebbel ou de Nathaniel Symons), y compris des représentations de la machine submersible d'Alexandre le Grand décrite par Aristote, il conçoit le premier véritable sous-marin opérationnel. Avec l'aide de son frère Ezra, il va mettre au point "The Turtle", une sorte de petit navire submersible (longueur 2.30 m, largeur 1.80 m).
► 1777 Cette année vit deux événements intéressants, quoique de peu d'importance en regard de ceux qui se préparaient: la création du Mont-de-piété et l'apparition du premier quotidien (Journal de Paris). Le Mont-de-piété, Exaspéré par les pratiques malhonnêtes des usuriers, Louis XVI rétabli le système du Mont-de-piété en France, sur le principe du prêt sur gage à faible intérêt. A vocation sociale, le Mont-de-piété n'a qu'un très faible taux d'intérêt, 10% environ. Framboisier de Beaunay qui est à la tête de ce projet, est nommé directeur de l'établissement.
En 1918 le Mont-de-piété deviendra le Crédit Municipal de Paris. Le Mont-de-piété fut crée en Italie par le moine Barnabé de Terni en 1462. Il fait son apparition en France en 1637, puis est fermé en 1644 par les opposants à Richelieu. Mont-de-piété. Établissement de prêts sur gage mobilier, ancêtre du Crédit municipal. Apparu en 1477, ce système est encouragé par le clergé et la royauté pour éviter le développement de l'usure. En 1626, le roi Louis XIII ordonne par un décret (peu appliqué) la création d'un mont-de-pitié dans toutes les grandes villes. Le mont-de-pitié parisien établi par lettres patentes de Louis XV en 1777 est pillé par la Révolution.
Les établissements de prêts sur gage sont restaurés au 8 thermidor an XIII. Journal de Paris, premier journal quotidien français lancé par la place en janvier 1777, inspiré du quotidien anglais London Evening Post, il offrait des nouvelles variées sur la littérature, le théâtre, la musique, les sciences, la vie à la cour et à Paris. Par certains articles, il annonçait les nouvelles tendances politiques sociales. La période révolutionnaire le vit d'abord favorable aux aristocrates, puis il représenta les idées du Club des Feuillants, et fut dirigé par Condorcet,. Il échappa aux suppressions de l'Empire et absorba plusieurs journaux dont le Courrier de l'Europe en 1811, puis lébiral durant la première Restauration, il traversa avec habilité les Cent-Jours pour devenir le porte-parole officiel du gouvernement de Charles X sous la direction de Decazes. En difficultés de trésorerie, il dut disparaitre en 1840.
► 1777 - 13 mars Vergennes présente au roi les députés américains.
► 1777 - 26 avril La Fayette embarque sur "La Victoire" en direction de l'Amérique. La Fayette, Marie-Joseph Paul Yves Roch Gilbert du Motier, marquis de la Fayette (6 septembre 1757 - 20 mai 1834), Général et homme politique français. Mousquetaire en 1771, il épousa une fille du Duc d'Agen. Lié avec Benjamin Franklin des 1777 il prit une part active à la guerre de l'indépendance en Amérique aux côtés des insurgeants.
Député aux états généraux de 1789, commandant de la garde nationale, au lendemain du 14 juillet il fit adopter la cocarde tricolore le 17 juillet, il apparut comme le chef de la noblesse libérale, désireuse de réconcilier la royauté avec la Révolution émigré de 1792 à 1800, il refusa tout poste officiel sous l'empire. Député libéral sous la restauration, mis à la tête de la garde nationale en juillet 1830, il fut l'un des fondateurs de la monarchie de juillet, dont il se détacha bientôt.
► 1777 - 29 juin Necker est nommé directeur général des finances. Jacques Necker (30 septembre 1732 - 9 avril 1804) était un homme politique français d'origine anglaise et né à Genève. Il fait fortune en devenant banquier. Il fut ministre des Finances de Louis XVI de 1776 à 1781 et de 1787 à 1790. Jacques Necker fut à l'origine d'une importante levée de fonds en vue de soutenir la guerre d'indépendance des États-Unis. Mais cela lui valut bien des adversaires dans les rangs de l'artistocratie (y compris Marie-Antoinette elle-même).
Forcé à la démission en 1781 à cause de l'affaire du "Conte Bleu", il fut rappelé aux affaires en 1788 pour essayer de sauver le royaume de la banqueroute qui le menaçait. En 1789, ses discours auprès des États Généraux qui préparaient la Révolution française le font apparaître comme un libéral (sans doute pas un révolutionnaire extrémiste) ouvert à une monarchie constitutionnelle à la mode anglaise et relancent l'opposition de l'aristocratie. Le 11 juillet il est renvoyé par le roi, mais il ne faudra que quelques jours pour qu'il soit rappelé face à la déroute financière du gouvernemant révolutionnaire.
► 1777 - 27 juillet La Fayette débarque en Amérique.
► 1777 - 31 juillet Les Insurgents nomment La Fayette "Major général".
► 1777 à 1855 - naissance et mort de Karl Friedrich Gauss, mathématicien né à Brunswick. Il trouva dès l'âge de 18 ans la méthode des moindres carrés, devint en 1807 professeur d'astronomie et de mathématiques à l'Université de Göttingue et directeur de l'Observatoire de cette ville, sur la recommandation d'Olbers. En 1810, il obtint le prix Lalande et devint correspondant de l'Académie des Sciences de Berlin; il fut élu en 1803 correspondant et en 1820 associé étranger de celle de Paris.
Il s'est acquis une grande renommée par des découvertes en mathématiques supérieures. Ajoutons que Gauss et Burckhardt ont calculé l'orbite et les perturbations de la petite planète Cérès. On lui doit par ailleurs de nouvelles méthodes pour calculer la révolution des planètes, l'invention du magnétomètre, celle de l'héliotrope, instrument propre à rendre visibles les stations les plus éloignés au moyen de la réflexion de la lumière solaire des travaux estimés sur la géodésie, la physique, du globe, etc...
► 1777 Denis Diderot écrit le 'Neveu de Rameau'. 'Le Neveu de Rameau' ou 'La Satire seconde' est une conversation philosophique imaginée et écrite par Denis Diderot entre Lui (Jean-François Rameau, neveu du célèbre musicien) et Moi. Les thèmes récurrents de la discussion sont l'éducation des enfants, le génie, l'argent... La conversation à batons rompus évoque ou égratigne çà et là des personnages de l'époque, tels le dramaturge Palissot, Bertin et sa maîtresse Mlle Hus, la comédienne Mlle Clairon.
Dans le prologue qui précède l'entretien, Moi présente Lui comme un original, excentrique et extravagant, plein de contradictions, "composé de hauteur et de bassesse, de bon sens et de déraison". Effectivement provocateur, Lui prône le vol, le crime, et élève l'or - qu'il adore - au rang de religion. Moi semble avoir un rôle didactique ; c'est parfois le neveu qui parvient à imposer une vision peut-être immorale mais cynique de la vérité.
► 1777 invention du briquet à gaz par Volta. Alessandro Volta, Le comte Alessandro Giuseppe Antonio Anastasio Volta (18 février 1745 - 5 mars 1827) était un physicien italien. Il est connu pour ses travaux sur l'électricité, et pour l'invention de la pile électrique.
► 1778 à 1783 - La guerre d'Amérique avait relevé le prestige de la France et lui avait rendu ses colonies, sauf le Canada, mais n'avait pas enrichi le Trésor. Les financiers se succédaient au ministère sans pouvoir faire aboutir les réformes, même les plus utiles. Necker fut renvoyé pour avoir rendu public l'état des recettes et des dépenses de la nation.
La Cour, c'est-à-dire la reine et quelques favoris, ainsi que la noblesse, soutenaient le premier ministre Maurepas, ennemi de tout ce qui comportait la suppression ou l'atténuation des abus; il mourut heureusement en 1781. Il y eut après Necker, Joly de Fleury, d'Ormesson, Calonne, dont chacun, dominé par les circonstances, creusa un peu plus le déficit. A la fin de 1780, le total des emprunts de l'État atteignait près d'un milliard.
► 1778 - 6 février Traité de commerce et d'alliance entre la France et les États-Unis.
► 1778 - 20 Mars Benjamin Franklin est reçu à Versailles.
Benjamin Franklin - Image par Brodie Mosher de Pixabay
► 1778 - 30 mai Mort de Voltaire.
► 1778 - 2 juillet Mort de Jean-Jacques Rousseau. Le philosophe s'éteint dans la propriété de son ami le marquis de Girardin à Ermenonville. Ses restes seront transférés au Panthéon en 1794.
► 1778 - 10 juillet La France déclare la guerre à l'Angleterre. Entrée en guerre de la France et la Hollande aux côtés des insurgés américains. La France envoi des volontaires de La Fayette pour soutenir les insurgés.
► 1778 Les colonies anglaises d'Amérique du Nord s'étaient, dès 1776, soulevées contre la métropole et déclarées indépendantes; sous la présidence de Washington, elles s'étaient réunies en une "confédération" des États-Unis. Mais elles avaient à se défendre contre l'Angleterre qui prétendait les faire rentrer sous sa domination. Un homme d'État américain, Franklin, traversa l'Océan pour venir demander à Louis XVI l'appui de la France. Une expédition de volontaires se forma pour porter secours aux Américains, sous la conduite de La Fayette. Louis XVI signa un traité avec les États-Unis, les reconnaissant ainsi comme puissance indépendante.
Washington - Image par Clker-Free-Vector-Images de Pixabay
La guerre éclata ouvertement entre la France et l'Angleterre. La flotte française connut de nouveau la victoire; une partie des vaisseaux avait passé en Amérique où elle soutenait avec succès la marine de la jeune république. Sur les côtes françaises et un peu partout, les capitaines français attaquaient victorieusement les Anglais, notamment à Ouessant (d'Orvilliers). Enfin, un corps d'armée français commandé par Rochambeau alla aider sur terre les Américains. La marine espagnole se joignit à la marine française en 1779. Rochambeau, Jean Baptiste Donatien de Vimeur, comte de Rochambeau (1er juillet 1725 - 10 mai 1807), maréchal de France, originaire de Vendôme (Loir-et-Cher).
La France dans la guerre d'indépendance américaine est l'attitude du royaume de France dans la guerre d'indépendance des Treize colonies britanniques en Amérique du Nord. Le royaume de France - malgré sa situation financière plus que délicate - utilise l'occasion de la guerre d'indépendance américaine (1776-1783) pour prendre sa revanche sur la Grande-Bretagne et le Traité de Paris de 1763. Entrée en guerre en 1778, et permettant la victoire des insurgés (traité de Paris (1783)), elle se réaffirme comme grande puissance moderne, satisfait son désir de revanche, récupère des territoires perdus, mais dégrade ses finances, et félicite l'esprit républicain et démocrate (théorique des Lumières, et réel des Américains).
Même si les destructions matérielles sont nulles dans la métropole - ce qui est déjà, en soit, une victoire dans une guerre contre la Grande-Bretagne -, les exploits tels que la décisive bataille de Yorktown ont leur prix, un coût militaire faramineux : 1 milliard de livre tournois dégradant sévèrement les finances fragiles de la France : son déficit s'est encore accru. Pire : l'espoir commercial de devenir le premier partenaire des nouveaux United States of America est déçu, la Grande-Bretagne redevenant immédiatement le partenaire officiel, seul reste à la France l'éternelle reconnaissance du peuple libéré, reconnaissance dont Rochambeau et La Fayette sont les brillants symboles, mais les symboles ne font pas la santé économique d'un État. L'espoir de retrouver la Nouvelle-France jadis perdue est lui aussi finalement ruiné. L'affaiblissement de l'État français, et la montée et mise en lumière d'une alternative viable à la royauté sont considérés comme les prémisses de l'idée révolutionnaire française.
► 1778 - 27 juillet Victoire navale française contre les Anglais devant Plouescat.
► 1778 - 3 août Ouverture de Scala de Milan. Le théâtre lyrique de Milan, La Scala, donne son premier opéra :"L'Europa riconosciuta", d'Antonio Salieri. La Scala a été construite par l'architecte Giuseppe Piermarini, à l'initiative de l'impératrice Marie-Thérèse Ière d'Autriche, pour remplacer le théâtre ducal détruit par un incendie. Il tient son nom de celui de la femme du duc, Regina della Scala. Les plus grands opéras italiens, de Rossini, Verdi, Puccini, etc., y seront créé. La Scala de Milan, en italien Teatro alla Scala (litt. théâtre à l'échelle) est un bâtiment abritant un opéra à Milan, en Italie. Il a été construit en deux ans par l'architecte Giuseppe Piermarini sur la commande de Marie-Thérèse Ière d'Autriche après la destruction par le feu de l'ancien théâtre ducal. Il a été inauguré le 3 août 1778 avec l'opéra 'l'Europa riconosciuta' d'Antonio Salieri.
► 1778 Buffon écrit 'Époques de la Nature’
► 1778 Publication de 'Recherches et considérations sur la population de la France' de J.-B. Moheau, considéré comme un des pionniers de la démographie, en l'occurrence à caractère populationniste.
► 1778 à 1827 - naissance et mort de Ugo Foscolo, écrivain italien, le seul grand prosateur du début du XIXe siècle.
► 1779 Premier pont métallique (Iron Bridge sur la Severn, Angleterre. L'Ironbridge (littéralement le pont de fer) est une construction sur le fleuve Severn dans le Shropshire, en Angleterre. Il se dresse à plus de 30 mètres (100 pieds) au dessus des flots. Le pont fut érigé par delà le fleuve en 1779. Il est le premier pont métallique jamais construit. Il est toujours debout. Le pont fut construit par l'architecte Thomas Pritchard, en imitant les assemblages de charpentier, et construit par le forgeron Abraham Darby.
Image par ian kelsall de Pixabay
► 1779 Lagrange calcule la masse de Vénus. Lagrange, Joseph Louis, comte de Lagrange (25 janvier 1736, Turin - 10 avril 1813, Paris) est un mathématicien et astronome Italien.
► 1779 Suppression du servage dans les domaines royaux.
► 1779 - 12 avril Traité d'Aranjuez entre la France et l'Espagne contre l'Angleterre. Par le traité d'Aranjuez, l'Espagne se joint à la France dans la guerre contre la Grande-Bretagne. Le gouvernement espagnol refuse toutefois de reconnaître les insurgents, craignant la contamination du mouvement d'indépendance dans ses propres colonies.
► 1779 Frédéric-Antoine Mesme écrit 'Mémoire sur la découverte du magné-tisme animal'. Frédéric-Antoine Mesmer (1733-1815), médecin allemand, fondateur de la théorie du magnétisme animal connue sous le nom de mesmérisme.
► 1780 à 1783 - l'Angleterre s'était arrogé le droit de faire la police des mers et ses vaisseaux empêchaient la marine des neutres de commercer librement. Presque toutes les Cours d'Europe s'insurgèrent contre ces prétentions: une ligne de neutralité se dressa contre la Grande-Bretagne. Celle-ci riposta en faisant jeter des troupes dans les îles hollandaises des Antilles. L'amiral de Grasse fut envoyé dans ces mers avec une flotte française, qui coupa toutes les communications de la marine et des troupes anglaises avec l'Angleterre. Cette action énergique assura le triomphe définitif des Américains (capitulation anglaise de Yorktown, 1781).
L'année suivante, un autre marin français célèbre, le bailli de Suffren, réduisait à presque rien, par quatre victoires navales, la puissance britannique dans la mer des Indes. Les Anglais n'étaient pas, en général, plus heureux dans les différentes Antilles où les flottes alliées leur faisaient bientôt expier les maigres succès qu'ils pouvaient remporter ici ou là en des débarquements furtifs. En Europe, la garnison de Gibraltar restait assiégée depuis 1779 par des forces franco-espagnoles.
Outre les personnages que nous venons de citer, on remarqua dans cette guerre Du Couédic, La Touche-Tréville, La Motte-Picquet, de Guichen, etc. La Motte Picquet, Toussaint-Guillaume Picquet, comte de la Motte, dit La Motte Picquet, (1er novembre 1720, Rennes - 10 juin 1791, Brest) était un marin français qui se distingua lors de la Guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique. Guichen, Luc Urbain de Bouexic, comte de Guichen (Fougères, 21 juin 1712 - Morlaix, 13 janvier 1790), amiral français. Suffren, Pierre André de Suffren, dit le Bailli de Suffren 17 juillet 1729 près d'Aix-en-Provence et mort le 8 décembre 1788 à Paris est un marin français.
► 17802 mai Départ d'un corps expéditionnaire français du Général Rochambeau pour l'Amérique.
► 1780 - 24 août Abolition de la question préparatoire (lors de l'instruction), qui permettait d'obtenir les aveux du prévenu. Necker, qui est directeur des Finances depuis un peu plus de deux ans, et que l'esprit des philosophes guide, est déjà parvenu à faire abolir le servage dans le domaine royal en 1779. En ce jour, il convainc le roi d'en finir avec la torture qu'est la question préparatoire infligée aux accusés pour les contraindre à avouer. Modifiant le système pénal, Louis XVI supprime la "question préparatoire" (torture des prisonniers avant le jugement, pour les faire avouer) et la "question préalable" (torture après le jugement, pour que les prisonniers dénoncent d'éventuels complices).
► 1780 Plantes à parfum à Grasse. Le parfum acquiert alors ses lettres de noblesse en Occident. On l'utilise notamment pour parfumer les vêtements, en particulier les gants, le métier de parfumeur étant alors associé à celui de gantier. La ville de Grasse devient la capitale du parfum, on y met au point de nouvelles techniques permettant de mieux recueillir l'essence des fleurs fragiles. Au XVIIIe siècle, on parfume tout, depuis le corps jusqu'aux vêtements et aux divers accessoires, notamment les cuirs. Grasse est une commune française, située dans le département des Alpes-Maritimes et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. la Capitale mondiale du Parfum.
► 1780 Thomas Gainsborough peint 'Scène champêtre’
► 1780 à 1867 - naissance et mort de Dominique Ingres. Peintre français. Fils d'Anne Moulet et de Jean-Marie Joseph Ingres, peintre et musicien, Jean-Auguste Ingres baigne tout jeune dans l'art. Doué pour le dessin, il part étudier en 1791 la peinture à l'Académie Royale des Beaux-Arts de Toulouse dans les ateliers de Roques, Vigan et Briand. Cinq ans plus tard, il s'installe à Paris et travaille dans l'atelier de David qui devient son professeur. Pour gagner sa vie, il devient violoniste dans l'orchestre d'un théâtre. En 1800, il reçoit le second Prix de Rome, et un an plus tard le premier Grand Prix de Rome pour son tableau intitulé 'Achille recevant les ambassadeurs d'Agamemnon'.
Il exécute sur commande le portrait de Napoléon Bonaparte, alors premier consul, et celui d'un bourgeois nommé Rivière en compagnie de sa famille. Avec sa bourse obtenue grâce au Grand prix, il part en 1806 à Rome et s'installe à la villa Médicis. Il réalise ses premiers grands tableaux : 'La grande odalisque', 'La baigneuse vue de dos', et 'Oedipe et le sphinx'. Il s'installe à Florence et étudie l'oeuvre du peintre Raphaël. De retour à Paris en 1824, il est très bien accueilli dans les Salons et forme de nombreux élèves. Sa toile 'Le martyre de saint symphorien' est quant à elle très mal perçue. Il repart donc à Rome et devient directeur de la villa Médicis, puis de l'Académie de France à Rome. En 1841, de retour à Paris, Jean-Auguste Ingres devient membre de l'Académie Royale des Beaux-Arts d'Anvers.
A découvrir aussi
- 19. -50 La Gaule est entièrement pacifiée
- 42 - De 1181 à 1226 (Louis IX)
- 54 - De 1660 (mariage de Louis XIV) à 1680 (Mort de La Rochefoucauld)
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 59 autres membres