Franceinfo - le mercredi 27 novembre 2019
Colombie : vers une nouvelle journée de grève, après un dialogue infructueux avec le gouvernement
Il s'agit de la deuxième journée de grève en six jours contre le président Ivan Duque, dont l'offre de dialogue n'a pas enrayé les manifestations qui touchent le pays
Un rassemblement en hommage à l'étudiant mort après avoir été blessé à la tête par la police anti-émeute, à Bogota (Colombie), le 26 novembre 2019. (JUAN DAVID MORENO GALLEGO / ANADOLU AGENCY / AFP)
Le mouvement social en Colombie ne faiblit pas. Un nouvel appel à la grève a été lancé pour la journée du mercredi 27 novembre. Il s'agit de la deuxième en six jours contre le président Ivan Duque, dont l'offre de dialogue n'a pas enrayé les manifestations d'une ampleur inédite dans ce pays. "Toutes les actions de mobilisation sont maintenues", a ainsi déclaré Diogenes Orjuela, président de la Centrale unitaire des travailleurs (CUT), à l'issue d'une réunion avec Ivan Duque, au palais présidentiel Casa de Nariño.
Il s'agissait de la première rencontre entre les leaders du mouvement, lancé le 21 novembre, et le chef de l'Etat de droite, très impopulaire après moins de seize mois au pouvoir. Aucun accord n'a été trouvé et la mort, lundi, d'un étudiant de 18 ans, blessé à la tête au cours du week-end par la police anti-émeute, a amplifié le mécontentement. Des centaines de personnes se sont d'ailleurs regroupées mardi, devant l'hôpital où Dilan Cruz est mort.
A Medellín, deux gros rassemblements ont eu lieu mardi, mais l'Escadron mobile anti-troubles (Esmad) – la police anti-émeute dont les manifestants demandent la dissolution – n'est pas intervenu. Le gouvernement a d'ailleurs réaffirmé son soutien à cet escadron qui "continuera à garantir la sécurité des Colombiens", a déclaré le ministre de la Défense Carlos Holmes Trujillo.
Quatre morts et plus de 500 blessés
Le mouvement a fait quatre morts à ce jour et environ 500 civils et forces de l'ordre ont été blessés, tandis que 172 personnes sont détenues et 60 Vénézuéliens ont été expulsés pour "actes de vandalisme".
Sous la pression de la rue, qui conteste ses politiques économiques, sociales et sécuritaires, Ivan Duque a annoncé dimanche un "dialogue social" pour répondre à ce mouvement, inédit depuis les années 70. Des milliers de manifestants occupent chaque jour les rues de Bogota et d'autres villes du pays, où une répression policière parfois brutale a suscité l'indignation.
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