Franceinfo - le 15 janvier 2019
Egypte : leur étreinte sur un campus universitaire fait scandale
Deux étudiants égyptiens ont été sévèrement sanctionnés après la diffusion, sur les réseaux sociaux, d’une vidéo où on les voit s’enlacer. Ils ont été accusés de donner une mauvaise image de leurs établissements respectifs
Image extraite de la vidéo de l'étreinte, mise en ligne sur les réseaux sociaux. (Capture d'écran d'une vidéo Youtube)
Depuis la diffusion des images sur les réseaux sociaux le 2 janvier 2019, l’amour entre deux jeunes étudiants s’est transformé en une affaire publique en Egypte. Sur la vidéo devenue virale, on voit un homme d’une vingtaine d’année s’agenouiller, un bouquet de roses à la main, devant une jeune fille. Ils se regardent, se sautent au cou et s’enlacent devant des jeunes de leur âge qui semblent complices.
Une proposition indécente ?
Proposition de mariage ou surprise d'anniversaire ? Les médias égyptiens hésitent entre ces deux versions. Quoi qu'il en soit, cette scène romantique a suscité un tollé. Dans une société conservatrice comme l’Egypte, on ne s’étreint pas en public et encore moins quand on est l'étudiant d’une université islamique. Suite à la propagation de la vidéo, le Conseil de discipline de l’université Al-Azhar a décidé d’exclure la jeune femme.
L’intervention du grand imam
Le jeune homme, étudiant dans une autre université, a été également rappelé à l’ordre quelques jours plus tard. Accusé de "contrevenir aux règles et aux valeurs de l’université et de la société", il a été exclu deux ans de l’établissement. "Je savais qu'on nous filmait, mais je ne pensais pas que ça allait nous causer des ennuis", a déclaré Mahmoud à Egypt Today.
L’affaire "de l'étreinte", comme on l’appelle en Egypte, a pris une telle ampleur que le grand imam d'Al-Azhar Ahmed el-Tayeb, principale autorité religieuse sunnite d'Egypte, est intervenu en personne pour demander la clémence pour la jeune fille. Il a toutefois souligné que son comportement était "contraire aux traditions religieuses et orientales".
Des "scandales" de mœurs
La sanction a donc été retirée, mais la jeune étudiante ne pourra pas passer les examens du premier semestre. Le jeune homme est, quant à lui toujours exclu pour deux ans, mais il peut faire appel.
L'Egypte est régulièrement secouée par ce qui est perçu comme des scandales, largement relayés par les réseaux sociaux. Ainsi, plusieurs personnes accusées d'homosexualité ou de diffusion d'images impudiques voire de "débauche" sont poursuivies pour "atteinte aux bonnes mœurs".
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