Franceinfo - le dimanche 24 février 2019
Algérie : malgré la police, des centaines de manifestants à Alger contre un cinquième mandat de Bouteflika
La police a fait usage de gaz lacrymogène et procédé à plusieurs arrestations. Un rassemblement s'est également tenu à Paris
"Non au cinquième mandat !", ont scandé plusieurs centaines de personnes lors d'une manifestation, dimanche 24 février, dans le centre d'Alger. Malgré un important dispositif policier, ces opposants sont descendus dans la rue pour s'opposer à la candidature d'Abelaziz Bouteflika. Le président algérien devait pour sa part s'envoler dans la journée pour des examens médicaux en Suisse.
En ce premier jour de semaine, la mobilisation a été bien plus faible que lors des manifestations massives de vendredi, qui ont surpris par leur ampleur et ont marqué les esprits. Des dizaines de milliers de personnes, répondant à des appels lancés par des anonymes sur les réseaux sociaux, étaient alors descendues dans la rue, notamment dans la capitale, où les manifestations sont pourtant strictement interdites. La police, débordée par le nombre, n'avait pu les en empêcher.
Un rassemblement à Paris
Dimanche midi, répondant à l'appel d'une association, le petit groupe de protestataires n'a toutefois cessé de gonfler jusqu'à atteindre plusieurs centaines, malgré la tentative de dispersion initiale par la police. Vers 14 heures, de petits groupes de quelques dizaines de jeunes ont voulu poursuivre la manifestation, la police faisant alors usage de gaz lacrymogène, sur fond de slogans et de chants hostiles au président Bouteflika. La police a en outre procédé à plusieurs arrestations, d'après la même source.
Des centaines de manifestants se sont également réunis à Paris. "Pouvoir assassin", "Système dégage", "Seul le mandat du peuple", pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les manifestants, réunis place de la République, dans le centre de la capitale.
Des journalistes de la radio nationale algérienne ont par ailleurs dénoncé, dans une lettre à leur directeur, le silence imposé par leur hiérarchie sur les récentes manifestations, dénonçant le "traitement exceptionnel" réservé au camp d'Abdelaziz Bouteflika.
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