Franceinfo - le jeudi 10 janvier 2019
Divorces : le nombre d'enfants en garde alternée progresse, une pratique plus répandue dans les familles plutôt aisées
Selon des chiffres de l'Insee, le nombre d'enfants en garde alternée augmente en France. Au total, 400 000 sont concernés
"400 000 enfants alternent entre les deux domiciles de leurs parents séparés" estime jeudi 10 janvier l'Insee, dans une étude que franceinfo a pu consulter. L'étude se basent sur les déclarations fiscales de leurs parents, ce chiffre est valable pour l'année 2016. "La proportion d’enfants de moins de 18 ans en résidence alternée a doublé entre 2010 et 2016, constate l'institut, et atteint 2,7% en 2016."
Les familles aisées plus souvent concernées
La proportion d’enfants en résidence alternée croît régulièrement avec l’âge des enfants, pour atteindre 3,8% des enfants de 11 à 14 ans en 2016. Elle augmente aussi d'une génération à l'autre. Par exemple, à 10 ans, 2% des enfants nés en 2000 étaient alternants. À cet âge, 3,7% des enfants nés en 2006 étaient alternants.
"Les enfants en résidence alternée vivent dans des familles plutôt aisées" constate l'Insee. Il y a en effet peu d’enfants en résidence alternée parmi les ménages les moins aisés. "En 2016, en dessous du troisième décile de niveau de vie, soit moins de 15 060 euros, moins de 2,0 % des enfants sont alternants". La proportion d’enfants alternants augmente ensuite avec le niveau de vie. Elle est la plus élevée entre le cinquième et le sixième décile (3,7 %), soit plus de 21 690 euros.
Forte disparité géographique selon les familles
Il y a également une différence géographique : "Davantage d’enfants vivent en résidence alternée dans les départements métropolitains de l’Ouest et du Sud de la France, et particulièrement ceux de Nouvelle-Aquitaine. À l’inverse, c’est moins souvent le cas dans les départements franciliens et ultra-marins". Par exemple, 0,4% des enfants à Mayotte alternent entre les logements de leurs parents séparés. A l'inverse, les Hautes-Alpes (4,4%) et l’Ariège (4%) sont les départements les plus concernés par ce phénomène. "Les départements où la proportion d’enfants alternants est la plus élevée ne comportent pas de grandes agglomérations" note l'institut.
Pour l'Insee, cette évolution s'explique d'abord par les décisions de justice (entre 2003 et 2012, les jugements fixant une résidence alternée ont doublé, pour atteindre 17% des décisions. De plus, la déclaration de la résidence alternée est aussi plus efficace : depuis 2007, les familles peuvent déclarer leurs enfants en résidence alternée à leur caisse d’allocations familiales. "Et cette pratique augmente" constate l'Insee.
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