Franceinfo - le lundi 16 décembre 2019
Le nouveau président algérien à propos de Macron : "Je ne le lui répondrai pas"
Les relations entre le nouveau président algérien élu Abdelmadjid Tebboune et le président français Emmanuel Macron commencent mal…
Le nouveau président algérien, Abdelmadjid Tebboune, lors d'une conférence de presse à Alger le 13 décembre 2019. (FAROUK BATICHE / ANADOLU AGENCY)
"De toutes les réactions internationales ayant suivi l’annonce officielle de la victoire de Abdelmadjid Tebboune, celle d’Emmanuel Macron a particulièrement retenu l’attention. Le président français utilise un ton sec pour transmettre un message contenant des propos à la limite des règles de bienséance, habituellement usitées en diplomatie", observe Le Soir d’Algérie. Que s'est-il passé ? A la proclamation du résultat de la présidentielle en Algérie, les félicitations n’étaient pas aussi nombreuses que par la passé. Et la réaction de la France, très scrutée en Algérie, a laissé le régime sur sa faim. "J’ai pris note de l’annonce officielle que Monsieur Tebboune a remporté l’élection présidentielle algérienne dès le premier tour", a déclaré Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse à l’issue d’un Conseil européen à Bruxelles. Et d’insister sur "le dialogue qui doit s'ouvrir entre les autorités et la population".
Le nouveau président élu, Abdelmadjid Tebboune, n’a pas apprécié la déclaration du président français.
Concernant le président français, je ne lui répondrai pas. Il est libre de vendre la marchandise qu’il veut dans son pays, mais moi j’ai été élu par le peuple algérien et je ne reconnais que le peuple algérien
Les propos de nouveau président algérien ont suscité des applaudissements de la part de ses sympathisants (Vidéo en arabe ci-dessous).
Bye Bye la diplomatie.
— Kamal Cherif (@kdjdz) December 13, 2019
Regardez comment Tebboune répond au message de Macron. pic.twitter.com/ZoaK3vaLc5
Le président français n'a pas été le seul à "prendre note" de la victoire d'Abdelmadjid Tebboune. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell Fontelles, s'est lui aussi contenté d'un service minimum.
J’ai pris acte des résultats provisoires de l’élection présidentielle en #Algérie, ce pays ami et voisin de l’UE. J’espère que cette élection ouvrira une nouvelle page, permettant de répondre à la profonde volonté de changement que les Algériens expriment depuis février dernier.
— Josep Borrell Fontelles (@JosepBorrellF) December 14, 2019
Face à une Algérie en pleine ébullition, la France, liée par une relation étroite et tumultueuse avec son ancienne colonie, est restée jusqu'ici très prudente. L'équilibre est difficile. Si elle tient des propos qui semblent aller dans le sens du pouvoir, elle est rejetée par la rue et si elle fait le contraire, le pouvoir l'accuse d'ingérence et accuse la contestation d'être manipulée par l'étranger.
A découvrir aussi
- le Progrès du mercredi 3 mai 2017
- Franceinfo - le mardi 30 avril 2019
- Franceinfo - le mercredi 30 octobre 2019
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 59 autres membres