Franceinfo - le samedi 1er décembre 2018
Voitures brûlées, Arc de triomphe tagué, magasins attaqués… La manifestation des "gilets jaunes" sème le chaos à Paris
Les premiers heurts ont éclaté vers 8h45 quand des manifestants ont tenté de forcer un barrage. Les violences se sont ensuite poursuivies toute la journée dans la capitale
Les policiers antiémeute lors d'un affrontement avec des manifestants, à Paris, samedi 1er décembre 2018.. ALAIN JOCARD / AFP
Des heurts ont éclaté, en marge du mouvement des "gilets jaunes", samedi 1er décembre. C'est en haut des Champs-Élysées, sur le rond-point de l'Etoile, que les premiers heurts ont éclaté vers 8h45 quand des manifestants ont tenté de forcer un barrage. Les forces de l'ordre ont alors répliqué par des tirs de gaz lacrymogène et des camions à eau.
L'Arc de triomphe s'est trouvé ensuite plongé sous un nuage de lacrymogène, au milieu des jets de projectiles. Autour du monument, des manifestants ont lancé des pavés sur des camions de gendarmes mobiles lancés à pleine vitesse avenue de la Grande Armée, où presque tous les commerces étaient fermés.
Autour de la flamme du soldat inconnu, qui repose sous l'Arc de triomphe, des manifestants casqués et encagoulés ont entonné la Marseillaise, dans un climat extrêmement tendu. Un tag "les gilets jaunes triompheront" a également été peint sur le monument.
Aux alentours de midi, le rond-point de l'Etoile a été évacué et bloqué par un double cordon policier, repoussant les manifestants les plus virulents vers les avenues adjacentes où des barricades de fortune étaient dressées. C'est là que de nombreuses voitures ont été incendiées.
Un tag "les gilets jaunes triompheront" a été inscrit sur l'Arc de triomphe, samedi 1er décembre 2018. GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Des manifestants autour de la flamme du soldat inconnu, samedi 1er décembre 2018. ALAIN JOCARD / AFP
"La porte de Matignon restera toujours ouverte", affirme Edouard Philippe après son entretien avec un "gilet jaune"
Deux porte-parole du mouvement ont été être reçus par le Premier ministre et le ministre de la Transition écologique. L'un d'eux a vite claqué la porte
Après-midi mouvementé chez les "gilets jaunes". Deux d'entre eux ont été reçus par le Premier ministre, Edouard Philippe, vendredi 30 novembre, à Matignon. Jason Herbert, originaire de Charente, a presque aussitôt quitté la réunion, après le refus du chef du gouvernement que l'entretien soit filmé et retransmis en direct sur les réseaux sociaux. Le second, dont l'identité n'est pas connue, a fait le choix de rester. "La porte de Matignon restera toujours ouverte si les 'gilets jaunes' souhaitent désigner des représentants", a affirmé le Premier ministre à l'issue de cet entretien. Suivez la journée dans notre direct, à la veille d'une nouvelle manifestation sur les Champs-Elysées.
"Plus d'une heure" de discussion. Edouard Philippe affirme avoir échangé durant "plus d'une heure" avec l'un des huit représentants des "gilets jaunes" invités à Matignon. Il a évoqué un "débat intéressant, franc, respectueux, qui va être précieux dans l'élaboration des mesures" dont doit accoucher la concertation annoncée par Emmanuel Macron. Le chef du gouvernement a reconnu que l'entretien s'était fait avec "moins de représentants que ce que j'espérais".
"Nous ne souhaitions pas que ce soit confidentiel." Ancien membre de la "délégation" officielle des "gilets jaunes", Jason Herbert a expliqué n'avoir "pas souhaité poursuivre la discussion" car il "souhaitait que les Français puissent entendre" les débats. Selon lui, le Premier ministre lui a toutefois assuré qu'il restait "disponible pour ce dialogue" avec les "gilets jaunes".
Christophe Castaner minimise l'ampleur du mouvement. Même s'il a reconnu "un soutien" de la population, le ministre de l'Intérieur a déclaré, vendredi, sur LCI, que le mouvement des "gilets jaunes" n'était "pas un phénomène de masse". "Le mouvement c'est au maximum, hier, 13 000 personnes mobilisées dans toute la France, c'est-à-dire un habitant pour trois communes en moyenne", a-t-il dit.
Nouvelles manifestations à Paris samedi. Un événement Facebook invite de nouveau les "gilets jaunes" à manifester sur les Champs-Elysées samedi, après une mobilisation émaillée de violences samedi dernier. Cette manifestation n'a pas encore été déclarée auprès de la préfecture de police de Paris. Seules deux demandes de manifestations ont été déposées à la préfecture : une manifestation de Madeleine à République, et un rassemblement à République.
Les Champs-Elysées "ouverts aux piétons", avec des "contrôles fermes". "Nous avons décidé de fermer les Champs-Elysées à la circulation samedi", a annoncé jeudi le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner. "Les Champs-Elysées seront ouverts aux piétons dans un dispositif très resserré, très hermétique", a-t-il expliqué sur France 3, annonçant "des contrôles systématiques", "fermes" aux points d'entrée de la zone.
Une pétition réunit plus d'un million de signatures. A 6 heures, vendredi matin, 1 042 859 personnes avaient signé la pétition "Pour une baisse des prix du carburant à la pompe", sur change.org. La pétition, lancée par Priscillia Ludosky, a dépassé le million de signataires jeudi soir. C'est la deuxième pétition la plus signée depuis l'ouverture en 2012 de la plateforme change.org en France, derrière la pétition "Loi travail, non merci".
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