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PROCHE-ORIENT - Jérusalem sous très haute tension. La Jordanie a rappelé hier son ambassadeur. Alors que la pression des extrémistes juifs se fait plus forte sur l'esplanade des Mosquées et que les affrontements se succèdent, le Premier ministre israélien et le roi de Jordanie réaffirment leur convergence sur ce lieu saint de l'Islam.

Se dirige-t-on vers une troisième Intifada ? Tous les ingrédients semblent en tous cas réunis pour que la tension ne retombe pas de sitôt à Jérusalem, en proie depuis le début de la semaine à des affrontements très violents.

Après une voiture bélier qui a fait deux morts (un policier et le conducteur), des affrontements se sont déroulés sur l'esplanade des Mosquées, réceptacle de toutes les tensions, entre jeunes Palestiniens et policiers israéliens. Ils se sont propagés dans certains quartiers de Jérusalem-Est. 300 policiers supplémentaires ont été mobilisés.

L'esplanade des Mosquée visée

Guerre à Gaza, annonce par le gouvernement d'un nouveau plan de colonisation, et, hier après-midi, l'arrêt de la Cour pénale internationale qui ne poursuit pas Israël pour le raid meurtrier (neuf Turcs avaient été tués) mené en mai 2010 contre une flottille humanitaire : autant d'éléments qui laissent craindre un embrasement et une nouvelle Intifida. Le sujet ultrasensible de l'accès à l'esplanade des Mosquées et la mosquée Al-Aqsa (troisième lieu saint de l'Islam) - une véritable "ligne rouge" - jette encore de l'huile sur le feu. D'ailleurs, des extrémistes juifs avaient appelé hier à manifester jusqu'à cette esplanade, faisant redouter une nouvelle flambée.

Une provocation ? Ces extrémistes réclament le droit de prier sur cette esplanade des Mosquées qu'ils vénèrent comme le site du Temple juif détruit par les Romains en l'an 70, et dont l'unique vestige est le mur des lamentations, en contrebas de l'esplanade. Les plus ultras dressent des plans pour le reconstruire.

Ces revendications inquiètent fortement Palestiniens et Jordaniens, qui ont rappelé hier leur ambassadeur. Leur peur est de voir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou céder à la pression pour donner des gages à l'ultra-droite en vue des élections attendues en 2015. Mais Netanyahou, qui s'est entretenu hier avec le roi Abdallah II de Jordanie, dont le pays est le gardien de l'esplanade, "lui a réaffirmé l'engagement d'Israël à préserver le statut quo" sur l'esplanade des Mosquée, "ainsi que le statut particulier de la Jordanie sur le site, conformément à l'accord de paix entre les deux pays". Le Premier ministre et le roi "ont appelé à la fin immédiate de tous les actes de violence et d'encouragement à la violence". Xavier Frère (avec AFP)

le mur des lamentations