la tribune du dimanche 26 octobre 2014
UKRAINE - Législatives anticipées aujourd'hui. Un vote pour confirmer le cap à l'ouest. L'ambiance n'est pas à la fête en Ukraine malgré la victoire annoncée du camp pro-occidental aujourd'hui aux législatives anticipées. Les Ukrainiens votent pour renouveler le Parlement élu en 2012 sous le mandat de Viktor Ianoukovitch. Mais le président prorusse a été destitué en février après la répression sanglante des manifestations pro-européennes qui a fait plus de cent morts.
Six mois après, le scrutin reste assombri par le conflit meurtrier entre l'armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes, qui s'enlise dans l'est du pays. Le cessez-le-feu, signé début septembre, est régulièrement violé alors que les hostilités ont tué plus de 3 700 personnes depuis avril.
Dans ce contexte, la campagne officielle s'est achevée vendredi soir dans grand meeting ni manifestation de masse sur le Maïdan, à Kiev, qui a été le cœur de la contestation pro-européenne l'hiver dernier.
Elu en mai dès le premier tour avec près de 55 %, le milliardaire pro-occidental Petro Porochenko part grand favori du scrutin. Son parti est crédité d'environ 30 % des voix. Il devra probablement s'allier avec une ou plusieurs des formations pro-occidentales mais divisées sur l'ouverture faite aux séparatistes.
Si la campagne s'est achevée sans enthousiasme, l'euphorie de la victoire pourrait être brève. Car le nouveau parlement devra adopter des réformes radicales destinées à sortir l'Ukraine d'une profonde récession, à lutter cotre un corruption endémique et à la rapprocher de l'Union européenne, avec qui elle a récemment signé l'accord de libre-échange rejeté l'an dernier par l'ex-président pro-russe.
Des mesures de rigueur douloureuses sont déjà exigées par les bailleurs de fonds occidentaux de Kiev, notamment le Fonds Monétaire International (FMI), pour sauver le pays de la faillite après le retrait du soutien financier russe. La situation est encore aggravée par le conflit gazier avec la Russie, qui prive l'Ukraine de gaz russe et menace les approvisionnements européens. La tâche s'annonce herculéenne.
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