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TERRORISME - Paris-Copenhague : des attaques aux nombreuses similitudes. Le djihadiste danois a été abattu après avoir tué une deuxième personne devant une synagogue. Les similitudes sont frappantes entre les attentats de Copenhague et de Paris. La police danoise soupçonne le tueur, dont l'identité a été révélée hier soir, d'avoir voulu imiter les attentats parisiens. François Hollande, Président de la République française

Sociologue, spécialiste de l'islam radical en Europe

"La volonté de multiplier les foyers de violence"

Quelles peuvent être les motivations d'une telle attaque au Danemark ?

Certains expliquent que cet attentat est à mettre en lien avec l'implication du Danemark dans la coalition internationale contre Daech, mais ce n'est pas, à mon avis, la motivation première du terroriste. Il ne s'agit pas de punir le pays.

Il s'agit plutôt d'une réaction à un traitement considéré comme injustifié, raciste, islamophobe d'une question religieuse ultra-sensible pour une partie des musulmans. Les terroristes considèrent qu'il existe un mauvais traitement en Europe du fait islamique, en s'attaquant notamment à la figure du prophète.

Depuis des années, plusieurs autres débats (voile intégral en France et Belgique, minarets en Suisse...) ont alimenté une méfiance à l'égard de l'islam, sur laquelle un certain nombre de partis essaient de capitaliser. D'où un ressentiment pour les musulmans, et, pour certains, une radicalisation.

Existe-t-il une stratégie globale de ces djihadistes en Europe ?

On peut rapprocher ce qui s'est passé en France et au Danemark : ce sont des personnes qui ont caricaturé le prophète qui ont été victimes de cette action terroriste. Il y l'idée selon laquelle il est important de créer de la terreur en Europe d'une manière générale.

La guerre ne se gagnera pas pour les djihadistes uniquement en Irak et en Syrie, au Sahel, au Nigeria, mais également sur les territoires européens. A la manière du foquisme (théorie de guerre révolutionnaire formulée par Che Guevara), il faut multiplier les foyers de violence.

On peut noter aussi - ce attentat le démontre encore une fois - qu'il n'y a pas une volonté de commettre des attentats à l'aveugle, de poser ne bombe qui tue la population. Ce type d'opération doit faire passer un autre message : l'idéologie djihadiste, si elle tue, veut néanmoins répondre à une éthique.

Mais il faut bien distinguer deux logiques aux motivations différentes : ceux qui commettent des attentats pour des raisons religieuses ou politiques - Merah, Nemmouche, Coulibaly, les Kouachi ou cet individu danois - et ceux qui partent combattre Bachar al-Assad en Syrie. Recueilli par Xavier Frère

100 C'est l'estimation, par les autorités danoises, du nombre de djihadistes partis du Danemark pour aller combattre en Irak ou en Syrie dans les rangs de Daech ou d'Al-Qaïda. Pour la France, Manuel Valls a récemment communiqué le chiffre de 410 extrémistes partis au djihad.

"Ce sont les mêmes cibles qui avaient été choisies par les terroristes. Nous voyons bien qu'il y a là une même détermination des terroristes à frapper ce que nous sommes, ce que nous représentons, les valeurs de la liberté, du droit, de la protection que chaque citoyen, quelle que soit sa religion, doit pouvoir trouver".