la tribune du mardi 24 mars 2015
TUNISIE - Deux policiers limogés après l'attentat meurtrier de mercredi. Le tourisme plus que les terroristes en Tunisie ? Moins d'une semaine après l'assaut de djihadistes dans le Musée du Bardo à Tunis, qui a coûté la vie à 21 personnes - dont vingt vacanciers étrangers et un policier tunisien -, le Musée doit rouvrir ce matin. Symboliquement, cette réouverture sera marquée par un concert de l'orchestre symphonique de Tunis et devrait être agrémentée de deux manifestations.
Des internautes tunisiens ont appelé à défiler aujourd'hui devant l'établissement culturel le plus prestigieux du pays, qui abrite des collections archéologiques, tout comme les organisateurs du Forum social mondial qui s'ouvre aujourd'hui dans la capitale tunisienne. Ce forum constituera "une réponse de la société civile. [...] Nous devons inventer un nouveau monde et lutter contre ces monstres", fait valoir Gustavo Massiah, membre fondateur du FSM. Cette grande messe alter-mondialiste, prévue jusqu'au 28 mars, est aussi un véritable défi pour les autorités tunisiennes qui ont admis des défaillances graves dans leur service de sécurité
Une menace négligée
Hier, deux chefs de la police à Tunis ont été limogés pour des "lacunes" dans la protection du quartier du Musée du Bardo, situé dans la même enceinte que le Parlement. Leurs successeurs ont été immédiatement nommés. En outre, un "mandat de dépôt" a été émis contre un policier "chargé de la sécurité du musée", sans plus de détails sur les raisons de son arrestation.
Dans un entretien au Figaro et à la radio RFI, le Premier ministre Habib Essid reconnaît également que les autorités ont "négligé" pendant "un certain temps" la menace que représentent les jeunes partant se former aux armes ou combattre en Syrie et en Irak - le chiffre de 3 000 Tunisiens est évoqué -, mais aussi en Libye voisine comme les deux assaillants du Bardo qui ont été tués par les forces de sécurité. Environ 500 seraient revenus en Tunisie. Aucune information nouvelle n'a en revanche été communiquée concernant l'enquête et l'implication d'un troisième homme, révélée dimanche par le président tunisien Béji Caïd Essebsi.
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