la tribune du mardi 24 mars 2015
ESPAGNE - Elections régionales tests en Andalousie. La droite se noie, le bipartisme tangue. Podemos est bien devenue la troisième force politique d'Espagne, mais n'est pas encore Syriza. Avec moins de 15 % des suffrages, le parti anti-austérité espagnol n'a pas fait trembler les socialistes (35 %) dans leur fief d'Andalousie dimanche à l'occasion d'une élection régionale présentée comme un test national à six mois des élections générales (l'Andalousie regroupe 20 % des électeurs espagnols et les rapports de force n'y sont pas perturbés par des partis régionalistes comme en Catalogne, Pays basque, Navarre...).
Le grand perdant, c'est le parti populaire (PP, droite) du chef du gouvernement Mariano Rajoy. Avec 26,7 %, il perd 8 points et retrouve son étiage de 1990. "Le PP se noie", titre le quotidien conservateur ABC pour qui la droite paye scandales retentissants et affaires de corruption. Surtout, pour la première fois, la grande formation de droite voit des électeurs partir ailleurs, chez l'autre nouveau venu "Ciudadanos" (9 %), un mouvement anti-austérité et anti-corruption classé au centre droit, pourtant parti de Catalogne, ce qui en général est un handicap ailleurs en Espagne. Il attire des voix des jeunes, des cadres et d'une droite modérée lassée du conservatisme du PP sur la mémoire franquiste ou les questions de société.
Paradoxalement, il capte aussi des électeurs potentiels de Podemos, ce qui en Andalousie a fait le jeu des socialistes du PSOE. Toutefois sans majorité absolue et sans l'allié traditionnel "Izquierda unida" (verts et communistes) ringardisé par Podemos (chute de 16 à 6 %), le PSOE devra trouver des alliés en Andalousie, sur la durée ou ponctuellement. Un scénario qui pourrait se reproduire à l'échelle nationale.
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