la tribune du mercredi 24 décembre 2014
UKRAINE - Kiev fait un pas ver l'Otan. L'ex-république soviétique veut assurer sa sécurité. L'ex-république soviétique a fait un pas supplémentaire ver l'Otan hier en renonçant à son statut de pays non-aligné. Dominé par les pro-Occidentaux, le parlement ukrainien a voté à une vaste majorité de 303 députés (huit contre) en faveur d'un projet de loi en ce sens qui engage Kiev à "remplir les critères nécessaires pour l'adhésion à l'Alliance atlantique".
Moscou menace
C'est une décision "absolument contre-productive" et elle ne fera qu'"exacerber le climat de confrontation", a immédiatement réagi le chef de la diplomatie russe Sergeï Lavrov, alors que l'Ukraine et la Russie sont engagés dans une crise militaire depuis dix mois. Pour Moscou, une entrée de l'Ukraine dans l'Otan transformerait le deuxième plus grand pays d'Europe en un adversaire militaire potentiel de la Russie.
Le président ukrainien Petro Porochenko, qui va promulguer ce texte, avait, lui, expliqué sa nécessité par l'"agression" militaire russe contre l'Ukraine qui "recherche des garanties plus efficaces pour (...) la sécurité et l'intégrité territoriale" du pays. La Russie a annexé la Crimée après le renversement en février du président ukrainien pro-russe Viktor Ianoukovitch, qui avait réprimé dans le sang des manifestations pro-européennes à Kiev avant de se réfugier en Russie. Kiev et l'Occident accusent en outre Moscou d'avoir ensuite organisé et armé la rébellion pro-ruse dans l'est de l'Ukraine qui a débouché sur un conflit ayant fait plus de 4 700 morts depuis qu'il a éclaté en avril.
La Russie est aussi accusée d'avoir déployé des troupes régulières - jusqu'à 10 000 soldats actuellement, selon Kiev - dans la zone de combats. Frappé par de lourdes sanctions occidentales, Moscou dément toute implication dans ce conflit.
Le vote du parlement ukrainien et les nouvelles tensions qu'il provoque feront-ils avorter les négociations de paix entre Kiev et les rebelles pro-russes de l'est annoncées pour aujourd'hui et demain à Minsk, en Biélorussie, par le président ukrainien Porochenko ? Sur le terrain, le cessez-le-feu instauré le 9 décembre était globalement respecté hier.
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