la tribune du samedi 21 février 2015
Question à Michel Griffon
Chercheur agronome et économiste
"L'agriculture doit être écologiquement intensive"
Quels sont les défis à relever pour l'agriculture
Les démographes s'accordent pour prévoir que la population mondiale augmentera d'au moins 30 % d'ici à 2050. Mais on ne peut pas étendre à l'infini la surface agricole utile. Or, depuis dix ans, les rendements plafonnent partout à cause des changements climatiques.
Il va donc falloir adapter les végétaux et accroître les rendements à l'hectare, alors que l'opinion est de plus en plus sensible à la protection de l'environnement, à sa santé. L'agriculture qui combine toutes ces exigences sera écologiquement intensive.
Comment définir ce concept d'agriculture écologiquement intensive ?
C'est une agriculture qui utilise toutes les capacités du sol, c'est à dire les composantes végétales et animales de ses écosystèmes afin d'obtenir le meilleur rendement possible et ce, sans dégradations environnementales. C'est une alternative à l'agriculture hypère intensive, faite de traitements phytosanitaires, d'engrais chimiques.
Ce n'est pas ce que fait déjà l'agriculture biologique ?
Non, l'agriculture biologique n'utilise que les lois naturelles, là où l'AEI ne s'interdit pas, en plus des lois naturelles qu'elle pousse à son maximum, d'utiliser des moyens chimiques si nécessaires, mais de façon subsidiaire, et à la condition que ça ne casse pas les mécanismes écologiques principaux.
Un message aux agriculteurs ?
Ils sont les praticiens de l'écologie productive et à ce titre, ils ont un rôle extrêmement moderne à jouer dans les sociétés. Recueilli par M.B
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