la tribune du vendredi 6 février 2015
POLITIQUE – Quand François Hollande se pose en gardien des valeurs de la France. Négociateur de la paix en Ukraine, défenseur des principes républicains. De Kiev aux banlieues, le président entend prolonger le souffle de l'unité républicaine sur le terrain diplomatique comme dans le pays. Un style et un ton plus présidentiels.
Ukraine : dernière chance pour la paix
C'est une initiative du dernier moment et une dernière chance pour la paix annoncée hier par le Président français, François Hollande et Angela Merkel ont rencontré hier soir le président ukrainien Porochenko à Kiev et se rendent au Kremlin aujourd'hui pour présenter une solution à Vladimir Poutine.
Les deux poids lourds de l'Union européenne ont gardé secrets leurs arguments et les prises de parole des trois dirigeants hier soir à Kiev ont été annulées. "Nous ferons une nouvelle proposition de règlement sur le conflit lui-même, qui sera fondée sur l'intégrité territoriale en Ukraine" avait indiqué François Hollande à Paris, précisant que la France ne livrerait pas d'armes à Kiev et n'était "pas favorable à l'adhésion de l'Ukraine dans l'Otan". Deux positions qui se distancient de la ligne majoritaire dans l'UE jusqu'à présent, notamment celle du Polonais Donald Tusk, président du Conseil européen.
Poutine garde les cartes en main
Deux arguments surtout destinés à Vladimir Poutine qui a toutes les cartes, selon Washinghton, pour décider de mettre fin à dix mois d'un conflit meurtrier entre séparatistes pro-russes et armée régulière.
Le binôme franco-allemand n'est pas non plus en phase avec les Etats-Unis : la Maison Blanche continuait à réfléchir à la possibilité de livrer des armes à l'armée ukrainienne, qui accumule les revers dans les régions séparatistes de Dontetsk et de Lougansk.
François Hollande et Angela Merkel avaient été précédés à Kiev par les secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui a souligné que Washington soutenait l'initiative de paix franco-allemande tout en avertissant : "nous voulons une solution diplomatique, mais nous ne pouvons pas fermer les yeux lorsque les chars, depuis la Russie, traversent la frontière et arrivent en Ukraine pour poursuivre ce conflit qui a fait plus de 5 300 morts" (récemment une trentaine en deux jours dont des civils).
Comment Poutine réagira-t-il au plan franco-allemand ? Que dit celui-ci sur la Crimée et les territoires de l'est à majorité pro-russe ? "L'option de la diplomatie ne peut être prolongées indéfiniment", a mis en garde François Hollande. En cas d'échec, les Américains n'auraient plus de raison de ne pas livrer d'armes dites létales. Entre Washington et Moscou, le retour de la Guerre froide serait alors définitivement acté.
A découvrir aussi
- la Tribune du dimanche 24 août 2014
- la tribune du jeudi 30 octobre 2014
- la tribune du vendredi 12 décembre 2014
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 59 autres membres