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IRAK - L'Etat islamique, terrorisme cosmopolite. L'organisation compterait environ 25 000 membres. L'organisation fondée en 2004 est parvenue grâce à sa communication et à son extrême radicalité, à recruter de très nombreux étrangers, dépassant même al-Quaïda.

Le pire du pire : c'est ce qui semble attirer les djihadistes de tous les pays à rejoindre l'Etat islamique (EI). Ceux venus du monde entier et contre qui John Kerry, le secrétaire d'Etat américain, souhaite saisir les Nations Unies. Ils seraient aujourd'hui "plus de 25 000", d'après Jean-Charles Brisard, spécialiste des questions liées au terrorisme, à rejoindre les rangs de l'EI sur les fronts du Proche-Orient. Et les chiffres ne font qu'augmenter.

Combattre en Syrie contre l'avis d'al-Qaïda

L'EI a été fondé en Irak en, par un Jordanien, Abou Moussab al-Zarqaoui. Le but était de combattre les Américains venus "libérer l'Irak" de Saddam Hussein. Dans ses rangs, de nombreux Saoudiens, rejoints peu à peu par des anciens du Parti Baas (le parti de Saddam Hussein) et de l'armée irakienne, démembrée par les Américains. Les ont ensuite rejoints les membres de la communauté sunnite irakienne, remontés contre la communauté chiite à cause de leur mise à l'écart de la société par Nouri al-Maliki alors Premier ministre.

Le tournant se fait lorsque l'EI, mené par son chef al-Baghdadi, décide d'aller combattre en Syrie. Ayman al-Zaouahiri, le chef suprême d'Al-Qaïda, dont l'organisation est déjà présente en Syrie à travers al-Nosra, le lui avait pourtant défendu. Rapidement, de nombreux Syriens rejoignent l'EI. Au bout d'un an, il devient le principal mouvement armé dans le pays, devançant "largement al-Qaïda, qui apparaît, comme quelque chose de préhistorique", constate Karim Pakzad, chercheur à l'Institut des relations stratégiques (IRIS), et spécialiste de l'Irak

Propagande sur les réseaux sociaux

Fort de ce statut de "leader", l'EI attire les étrangers qui viennent faire le djihad : Européens, Arabes, Asiatiques, Australiens. Le mouvement compterait "environ 3 000 Européens" selon Jean-Charles Brisard.

"L'EI érige la terreur comme un élément essentiel", explique Karim Pakzad, il attire par son "radicalisme et son fanatisme". Et utilise extrêmement bien internet. "L"Etat islamique est présent sure Facebook, sur Twitter, Youtube, Dailymotion. C'est là que ses dirigeants dont leur propagande et multiplient les conseils aux candidats djihadistes pour venir sur les fronts", observe Jean-Charles Brisard. "Les personnes désoeuvrées, les convertis, ceux qui croient vraiment au djihad... Evidemment, c'est l'EI qu'ils rejoignent les plus forts, les plus cruels, les plus radicaux", commente Karim Pakzad.

Aujourd'hui, ceux qui mènent vraiment les combats sur le front sont même davantage les volontaires étrangers. Pourquoi ? Karim Pakzad le dit tout net: parce c'est eux, aveuglés par leurs convictions qui sont les plus cruels. Ils n'ont ni foi ni loi, foncent tête baissée et massacrent tout le monde. Et s'ils se font tuer, ils s'en fichent". Florence Tricoire

Al-Abadi Premier ministre pressé

Washington a exhorté Haidar al-Abadi, le nouveau Premier ministre irakien, qui a en principe jusqu'au  septembre pour nommer ses ministres, à former "dès que possible" son gouvernement et à l'élargir à toutes les forces politiques dans un pays longtemps déchiré par les divisions confes- sionnelles.

Et pour aider le pays dans cette lutte, Washington a transféré des armes, via le gouvernement irakien, aux combattants kurdes qui tentent de repousser les jihadistes. La Commission européenne a annoncé une nouvelle aide de cinq millions d'euros afin de venir en aide aux populations déplacées et aux communautés qui doivent accueillir les réfugiés. Dans une déclaration d'une extrême fermeté, le Vatican a demandé aux responsables musulmans de condamner "sans aucune ambiguïté" la "barbarie" de l'EI, estimant qu'"aucune cause, et sûrement pas une religion, ne saurait la justifier".