la Tribune - le Progrès du mardi 12 août 2014
MOYEN-ORIENT - IRAK : explosif à tous les niveaux. A Bagdad, l'Etat s'effondre sur fond de crise intérieure et de violences. Changement de gouvernement à Bagdad, combats entre les djihadistes et les Kurdes armés désormais par les Américains, lenteurs diplomatiques, crises... L'Irak redevient la poudrière du monde.
Le président irakien Fouad Massoum a tenté de mettre fin à la crise politique en chargeant Haïdar al-Abadi, actuel premier vice-président du Parlement, de former le prochain gouvernement appelé à rassembler toutes les forces politiques.
Fin de crise politique à Bagdad ?
Il s'agit là d'une réponse à l'enlisement où s'enfonçait la politique irakienne depuis trois mois environ. La coalition "l'Etat de droit" a remporté les élections législatives d'avril. Son leader, Nouri al-Maliki, espérait être reconduit pour la troisième fois dans ses fonctions de Premier ministre. Mais depuis, le président faisait traîner les choses et Nouri al-Maliki, contesté dans son camp et lâché par les Américains, apparaissait de plus en plus isolé. Ce week-end, il avait accusé Fouad Massoum de violer la constitution et a menacé de porter plainte. Cette sortie n'a finalement pas empêché sa chute.
Armes et humanitaire pour les Kurdes
Les combattants kurdes ont largement relayé l'armée irakienne dans l'affrontement avec les forces de l'Etat islamique. Mais les peshmergas, les soldats kurdes aux prises avec les islamistes dans le nord du pays, semblent de plus en plus démunis. Parallèlement aux bombardements des positions de l'EI, entamés jeudi dernier, le département d'Etat américain a livré des armes aux Kurdes.
L'Italie et la France appellent également à une concrétisation du soutien européen à l'Irak. Hier, le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, s'est fendu d'une lettre à Catherine Ashton, la Haute représentante britannique aux Affaires étrangères. La France souhaite que l'Europe réagisse à la demande d'armements formulée par Massoud Barzani, président du Kurdistan irakien, que Laurent Fabius a rencontré dimanche. Les ambassadeurs de l'UE se retrouvent à Bruxelles ce matin.
Les combats redoublent
Pendant ce temps, les combats font rage entre les Kurdes et les islamistes. L'exode de chrétiens mais aussi de Kurdes se poursuit. Hier, tôt dans la matinée, la ville de Jalawla est tombée aux mains de l'EI. La bataille aurait fait 10 morts et 80 blessés chez les peshmergas. Jalawla n'est qu'à 130 km au nord-est de Bagdad. Mais les Kurdes ont aussi repris du terrain plus au nord.
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