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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du samedi 24 septembre 2016

 

 

 

AFRIQUE DU SUD - CONFÉRENCE INTERNATIONALE

 

 

Braconnage : des espèces à défendre

 

 

Le trafic illégal des espèces sauvages est au coeur d'une conférence internationale qui débute aujourd'hui à Johannesburg, en Afrique du Sud. Les négociations portent sur les restrictions commerciales de près de 500 espèces de faune et de flore.

 

 

Ils sont prisés pour leur corne, leurs défenses, leurs ailerons, leur chair, ou pour être exhibés comme trophées. Pour fabriquer des cosmétiques, des meubles, des vêtements. Alors que s'ouvre aujourd'hui la Cop 17 de la Convention internationale sur le commerce d'espèces sauvages menacées (Cites) à Johannesburg en Afrique du Sud, le commerce illégal d'animaux et de plantes continuent à faire des ravages. Pour les espèces menacée, les conséquences sont dramatiques : plus rares, elle sont d'autant plus convoitées.

 

 

 

Un commerce difficile à chiffrer

 

Le braconnage demeure un trafic difficilement quantifiable. Ainsi, l'organisation Traffic, réseau de surveillance du commerce de la faune et le la flore sauvages, estime que la valeur de la pêche illégale se situe entre 10 et 23 milliards de dollars (en 2008) ; le commerce illégal de bois atteint 7 milliards de dollars par an ; en 2011, le commerce illégal d'espèces sauvages (or, pêche et bois) était évalué entre 7,8 et 10 milliards de dollars. Il s'agirait du quatrième trafic le plus important, derrière les trafics de drogues, de contrefaçons et d'êtres humains. Traffic attribue notamment le braconnage à l'explosion de la croissance démographique, et qui menace directement de dizaines d'espèces : grands fauves, éléphants, tortues, mais aussi perroquets, ou même bois de rose ou coquilles de nautiles.

 

 

 

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Jeudi, à l'occasion du "World Rhino Day", l'ONG a dressé un triste bilan : 1 342 rhinocéros ont été braconnés en Afrique l'an dernier. Le mammifère est tué pour sa corne, très prisée, notamment au Vietnam, où il est signe de luxe, ou encore la Chine. Les pays asiatiques, grands consommateurs de certaines espèces menacées, sont particulièrement pointés du doigt.

 

 

 

Pauvreté et corruption

 

Le commerce international de la corne de rhinocéros est pourtant interdit depuis 1977. Le petit État du Swaziland demande, à l'occasion de cette Cites, l'autorisation d'un commerce limité des cornes de rhinocéros. Mais les associations, notamment WWF, redoutent un appel d'air. La corne de rhinocéros se monnaie à prix d'or : un kilo peut atteindre 60 000 dollars. La Cites est ainsi particulièrement préoccupée par le prix parfois exorbitant auquel sont vendues certaines espèces. Cela pousse ainsi certaines populations pauvres à braconner des espèces menacées, en espérant en tirer un bon prix. La corruption est également un sujet de préoccupation. Les réseaux illégaux n'hésitent ainsi pas à "arroser" les agents afin de se livrer au trafic. C.D.

 



26/09/2016
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