le Progrès du dimanche 11 juin 2017
ORADOUR : MACRON FAIT LA LEÇON AUX ÉCOLIERS
Emmanuel Macron a présidé hier, la commémoration du massacre d'Oradour-sur-Glane, comme le candidat s'y était engagé lors d'une visite dans ce village martyr pendant la campagne présidentielle.
Vous êtes les "dépositaires" des valeurs humanistes de la France. Hier à Oradour-sur-Glane, près de Limoges (Haute-Vienne), Emmanuel Macron a exhorté les enfants à retenir les leçons de l'Histoire.
C'est dans ce village martyr de la Seconde Guerre mondiale que le nouveau président a prononcé le premier grand discours mémoriel de son quinquennat, soixante-treize ans jour pour jour après le massacre de 642 habitants par la division SS Das Reich.
Ce 10 juin 1944, plus de 450 femmes et enfants avaient été enfermés dans l'église et brûlés vifs. Les hommes répartis en six groupes, ont été abattus dans des granges avant le village ne soit entièrement incendié. "Le plus jeune avait huit jours", a rappelé le chef de l'État devant plusieurs milliers de personnes, dont 500 écoliers de toute la France.
C'est à cette jeune génération qu'Emmanuel Macron, 39 ans, a voulu s'adresser en priorité : "J'ai voulu que vous deveniez, vous aussi, des témoins", des "passeurs" de mémoire et plus encre, des "consciences", après avoir "vu ces lieux de vos yeux" et "serré la main du dernier survivant" du massacre. Robert Hébras, 91 ans, avait été mitraillé et laissé pour mort avant de parvenir à échapper aux flammes.
"La journée, il y a soixante-treize ans, était ensoleillée, comme aujourd'hui", a souligné le vieil homme qui n'a rien oublié. Comme en avril quand le candidat d'En Marche ! était venu pour la première fois à Oradour, Robert Hébras a accompagné Emmanuel Macron, devenu président, dans une longue déambulation à travers les ruines laissées en l'état depuis la destruction. Célébrant les valeurs du "droit", de la "justice", de la "dignité", de la "paix", mais aussi "le respect, la tolérance, l'humanité", Emmanuel Macron y a vu autant de "biens fragiles".
Des biens fragiles à préserver
"Défendez-les, faites-en vos drapeaux contre les drapeaux noirs", a exhorté, le président, évoquant la Yougoslavie hier, la Syrie aujourd'hui. "Parfois, c'est chez nous, au sein de nos populations et de nos territoires que ressurgit la bestialité, l'infâme qui dévastèrent Oradour", a-t-il relevé dans une allusion à la menace terroriste. "N'acceptons pas que les fruits de notre Histoire qui s'appellent République, démocrate, droits de l'Homme et des citoyens, qui s'appellent liberté, égalité, fraternité, soient menacés ou contestés par les apôtres du néant, fanatiques en tout genre, extrémistes".
La veille en Corrèze, où il participait comme depuis 987, à l'hommage aux 99 pendus de Tulle exécutés sur l'ordre de la même division Das Reich le 9 juin 1944, François Hollande s'est félicité de la présence de son successeur hier à Oradour-sur-Glane "C'est comme s'il y avait une continuité dans l'hommage".
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