le Progrès du dimanche 16 avril 2017
Réparer une "injustice" et quelques humiliations aussi : 28 anciens tirailleurs sénégalais ont été "réintégrés" hier dans la nationalité française par François Hollande sous les ors de l'Élysée, six décennies après en avoir été privés par l'indépendance des colonies africaines de la France.
Fragiles octogénaires appuyés pour la plupart sur une canne, la poitrine bardée de médailles, ils s'étaient illustrés autrefois sous la bannière tricolore en Indochine ou en Algérie et ont entonné la Marseillaise, certains avec les larmes aux yeux.
François Hollande a célébré ces "retrouvailles" avant de remettre à chacun d'entre eux le décret qui en fait de nouveau un citoyen français. Il a "fallu mener un long combat pour que la France consente enfin à réparer cette injustice", a-t-il reconnu.
"Vous êtes l'histoire de France et celle-ci a une dette de sang" à votre égard, a-t-il lancé devant ces anciens combattants nés dans les années 30. Parmi eux figurent 23 Sénégalais mais aussi deux Congolais, deux Centrafricains et un Ivoirien.
"L'aboutissement d'un long combat"
"C'est l'aboutissement d'un long combat", s'est réjouie Aïssata Seck, adjointe à la maire de Bondy (Seine-Saint-Denis) et dont la pétition signée par 60 000 personnes, dont de nombreuses célébrités, était à l'origine de cette cérémonie.
D'autres cérémonies similaires devraient suivre, dans le cadre moins solennel de préfectures. "Tous les anciens tirailleurs qui résident en France et qui en feront la demande bénéficieront de la même réponse positive", a assuré François Hollande. Ils seraient encore quelques dizaines, selon l'Élysée.
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