le Progrès du dimanche 22 mai 2016
SANTÉ - CAMPAGNE. OBÉSITÉ : COMBATTRE LES IDÉES REÇUES
Créée en 2014, la Ligue nationale contre l'obésité entend s'appuyer sur un parrain qui connaît ce sujet : Laurent Ournac. "L'obésité est une maladie chronique grave. Elle doit être combattue comme telle". Le professeur David Nocca, président de la Ligue nationale contre l'obésité, ne traite pas ce sujet avec légèreté. Son association a lancé une campagne pour dénoncer les "mensonges et les idées reçues" autour de l'obésité.
Un problème de santé publique
L'obésité a été reconnue comme une maladie en 1997 par l'OMS. Pour autant, cette notion a encore du mal à faire son chemin. Pour le Pr. Nocca, "l'obésité favorise un grand nombre de maladies : diabète, hypertension, troubles cardiovasculaires... Elle est même devenue la première cause de cirrhose du foie dans le monde, devant l'alcoolisme".
Laurent Ournac
Et de sortir des chiffres chocs, selon une étude du cabinet McKinsey, en 2012, l'obésité coûterait 2 000 milliards de dollars, l'équivalent du PIB de la Russie. Un problème qui tend à se développer. En 2030, 3,3 milliards de personnes dans le monde seront en surpoids ou obèses. Si la chirurgie bariatrique - pose d'anneaux ou de by-pass - permet une forte perte de poids, les médecins ne l'envisagent qu'en dernier recours.
"Il faut changer pour se soigner", note le Pr Nocca. Dans ce but, la Ligue entend promouvoir des unités de travail pluridisciplinaires, où les chirurgiens travaillent avec différents spécialistes, comme des nutritionnistes ou des psychologues. "La prévention - alimentation équilibrée, activé physique - reste le meilleur moyen de combattre l'obésité. Et le moins chez aussi", souligne le Pr. Nocca.
La Ligue veut aussi combattre l'idée des pilules et régimes miracles : "Il est tentant de croire dans des produits qui font perdre du poids rapidement. Mais ils provoquent un phénomène de yoyo, et des prises de poids plus importante", s'alarme Mélanie Delozé, secrétaire de la Ligue.
Changer l'image des malades
L'autre cheval de bataille, c'est la perception de l'obésité. Pour cela, l'association s'appuie sur son parrain, Laurent Ournac, qui a perdu 58 kg après la pose d'un anneau gastrique. "J'ai été gros pendant plus de 20 ans. Au fur et à mesure, on accumule des frustrations - vêtements, places d'avion - qui nous minent de plus en plus. C'est un long processus de s'accepter comme malade, et pas comme le gros jovial de service".
L'acteur, qui a sorti un livre (Celui que je rêvais d'être, Flammarion), espère que son exemple pourra aider plus de personnes à se soigner. En France, seul 5 % des personnes obèses consultent un médecin. Thibault Liessi
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