le Progrès du mardi 18 août 2015
RECHERCHE - Maxence, l'enfant à la main magique. A 6 ans, un petit Isérois a reçu une prothèse fabriquée par une imprimante 3D. Handicapé par une maladie orpheline le privant de main droite, le jeune Maxence Contegal, jeune Isérois de 6 ans, vient de se voir remettre une prothèse médicale réalisée... par une imprimante en 3D.
C'était un grand jour pour Maxence, l'aventurier. Le pionnier même ! Il a découvert hier soir sa main magique de super héros. Cette prothèse pour enfant a été fabriquée par une imprimante 3D. Une première en France. Quand le garçon a ouvert la boîte,il flottait une ambiance de Noël... en été.
Maxence Contegal est né sans main droite, il y a six ans. Victime d'une agénésie, une maladie orpheline. Ses soeurs préfèrent raconter que leur frère s'est fait dévorer sa main alors qu'il se battait contre un crocodile. La bête lui a bien croqué la main, mais Max l'aventurier lui a fait la peau. Pour lui, cette main en moins, ce sont des choses en plus. Ses parents, Virginie et Eric, ont toujours parié sur le fait que leur petit apprendrait à se débrouiller avec ce que sa maman préfère qualifier de "spécificité, plus qu'une différence".
Grâce aux nouvelles techniques et à l'association Assédia, qui apporte un soutien actif aux familles d'enfants nés avec des malformations d'un membre, le petit blondinet a pu passer, hier, du rang d'aventurier tueur de crocodile à celui de super héros à la main magique. Il a décoré lui-même une prothèse à l'apparence d'un jouet, arborant le "M" de Maxence en bleu sur fond jaune.
Cette main magique va lui permettre de faire des mouvements du poignet, d'ouvrir et de fermer les doigts. Bien utile pour saisir un objet, faire de la balançoire ou conduire sa trottinette. "Il le faisait déjà avant, à sa manière car il est très agile. Là, il va apprendre à le faire différemment, comme un super héros. C'est plus ludique que médical", appuie le papa.
Un modèle à 50 euros
Cette nouvelle main droite fabriquée par une imprimante 3D n'a rien a voir avec une vraie prothèse médicale, bionique et truffée d'électronique, très performante mais aussi très chère : jusqu'à 50 000 €, contre 50 € pour le modèle que porte Max. Ses aventures ne font que commencer. Elles ouvrent un champ d'espoir non seulement pour la centaine d'enfants qui naissent chaque année avec une malformation d'un membre, mais aussi pour tous les autres "un peu différents".
Une solution simple et à portée de tous. C'est pour cela que le bout de chou a sincèrement tenu à partager sa découverte, hier. Du haut de ses 6 ans, il a déjà envie d'aider le monde. "Je suis Max le super héros" lançait-il, visiblement très fier, le poing levé. Thomas Lanier
L'essor de la 3D en chirurgie
Dans le monde, des chirurgiens ont déjà implanté des stents - ressorts en métal, fabriqués par impression 3D, pour maintenir une artère ouverte, ainsi que des parties de crâne en titane, un matériau bio-compatible. La reconstruction faciale peut aussi recourir à l'imprimante en trois dimensions pour des segments du visage dont les os ont été brisés, ou encore fabriquer une mâchoire artificielle en titane sur mesure ou des oreilles artificielles comme l'on fait des médecins et bio-ingénieurs de l'Université Cormell à New-York à l'aide de gel très dense et de cellules vivantes pour générer du cartilage.
L'impression en 3D a en outre permis de sauver trois nourrissons américains atteints d'une faiblesse grave des voies respiratoires qui les menaçaient d'étouffements à répétition et leur offrait peu de chances de survie. Une attelle - sorte de tube - a été cousue autour de la trachée défaillante des bébés et permis de restaurer leur respiration. Mais pour les chercheurs, l'impression 3D d'organes complexes comme le coeur, est encore du domaine du rêve.
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