le Progrès du dimanche 23 août 2015
TERRORISME - Le suspect du Thalys était fiché en France et en Espagne. Attentat manqué dans le train Amsterdam-Paris. Le suspect de 26 ans, Ayoub El Khazzani, était fiché en Espagne et en France sous la rubrique "S", comme Sûreté de l'Etat. Et, comme des milliers d'individus, impossible à surveiller au quotidien.
30 000 C'est le nombre de policiers, gendarmes et militaires qui sont affectés à la protection de 5 000 sites sensibles en France, selon le gouvernement. Parmi les endroits gardés, on compte nombre de lieux de culte, mais aussi des gares et des aéroports.
"La vigilance et la fermeté sont les seules réponses possibles. Les Français n'ont qu'un ennemi, le terrorisme... Je veux que tous les citoyens, quelles que soient leurs origines, leur couleur ou leur religion, puissent être garantis dans leurs droits et leur sécurité". François Hollande, lors de son entretien à notre journal, jeudi
Député PS des Hauts-de-Seine, auteur d'un rapport sur la déradicalisation
"Ce genre d'attaque est à redouter"
Faut-il redouter de nouvelles attaques de Thalys ?
Oui, car Daech prône ce genre d'actes individuels. Leurs fidèles peuvent frapper partout, à n'importe quel moment. C'est à redouter et redoutable car difficilement détectable.
15 000 trains circulent par jour dans 3 000 gares. Bernard Cazeneuve veut renforcer la sécurité dans les gares mais comment ?
L'opération Sentinelle a déjà permis de déployer 10 000 militaires dans les gares et autres lieux stratégiques. Les gares ont un statut particulier qui permet les contrôles d'identité et ils y sont de plus en plus nombreux. Il est illusoire de penser que l'on pourra mettre des policiers dans les 15 000 trains et que l'on pourra contrôler l'accès de 3 000 gares. La meilleure des solutions est donc de renforcer les contrôles dans les gares et il faut que les citoyens soient vigilants.
Si la loi "Renseignement" avait été opérationnelle, ce qui s'est passé dans le Thalys aurait-il pu être évité ?
On ne peut pas être dans la politique-fiction mais la loi renseignement doit permettre d'avoir une détection le plus en amont possible. Le suspect présumé était fiché, mais il était étranger et il séjournait à l'étranger, en Belgique. C'était compliqué pour les services français de pouvoir intervenir dans ce cas. Il doit y avoir un renforcement de la coopération internationale. Ce n'est pas un hasard si la Belgique et la France sont ciblées. La Belgique est le pays européen où il y a le plus de départ au djihad par rapport au nombre d'habitants, devant le Danemark et la France. Propos recueillis par Nathalie Mauret
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