le Progrès du dimanche 26 juillet 2015
POLEMIQUE - Plage de Vallauris : entre caprices d'un roi et raison d'Etat. Séjour controversé du roi d'Arabie Saoudite sur la Côte d'Azur. Après plus de deux semaines de controverse et de travaux, le roi Salmane dArabie Saoudite doit prendre ses quartiers dans sa villa du Golfe-Juan, obtenant la fermeture au public de la plage publique de la Mirandole.
Des travaux sans autorisation
La controverse a débuté entre le 9 et le 10 juillet. Des ouvriers ont commencé par couler, sans autorisation, une dalle en béton sur la plage avant de pratiquer des ouvertures dans le mur en surplomb pour installer un ascenseur entre la propriété et la mer. Des travaux sur le domaine maritime en infraction avec les règles de l'urbanisme et la loi Littoral. Entre le 15 et le 24 juillet, des ouvriers interviendront cette fois pour tenter de fermer le tunnel (passant sous la ligne SNCF) donnant accès à la crique, puis pour installer l'ascenseur et une passerelle (démontée sur ordre préfectoral vendredi). Michel Salucki, la maire UDI de Golfe-Juan-Vallauris, est parvenue à stopper le chantier à deux reprises. Mais le permis a été finalement accordé par l'Etat.
Vague de protestations
Les protestations répétées, comme les courriers envoyés à François Hollande et au ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, de la maire de Vallauris ne changeront sans doute rien. Pas plus que la pétition lancée sur le site change.org par un élu valaurien. Elle avait recueilli hier plus de 115 000 signatures. Vendredi soir, le conseil municipal de Golfe-Juan-Vallauris a réitéré son opposition à la décision de l'Etat, "prise par mesures de sécurité", de réserver la seule jouissance de "la Mirandole" au roi d'Arabie pendant son séjour.
"Cette zone est un bien commun inaliénable qui doit bénéficier à tous. Nous alertons les plus hautes autorités sur l'indignation unanime de la population et attendons des engagements forts pour que cette situation soit régularisée (retrait de la dalle). Nous attendons surtout qu'elle mette un terme définitif aux passe-droits dont bénéficient certaines personnes riches ou puissantes, au détriment des citoyens".
Raison d'Etat
Pas sûr que ce vœu trouve un écho au plus haut sommet de l'Etat, à l'heure où la France et l'Arabie Saoudite sont en pourparlers ou déjà d'accord pour signer de nouveaux contrats d'un montant de 10 milliards d'euros, en attendant un possible contrat pour le Rafale. Sans compter la manne financière que l'impressionnante délégation saoudienne va laisser dans les caisses des commerçants de la Côte d'Azur. David Goudey
Le roi Salmane
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