le Progrès du jeudi 11 mai 2017
Donald Trump a provoqué une onde de choc aux États-Unis en congédiant mardi James Corney, directeur du FBI depuis septembre 2013.
En congédiant mardi James Comey, le patron du FBI, Donald Trump s'est attiré les foudres de l'opposition qui le soupçonne de vouloir ralentir l'enquête sur une éventuelle collusion entre son équipe de campagne et la Russie, mais aussi d'une partie de sa famille politique.
■ Quel est le motif officiel ?
Donald Trump s'est reposé sur une note de trois pages du ministre adjoint de la Justice. Rod Rosenstein qui énumère les manquements attribués à James Comey dans la gestion de la fin de l'enquête sur les e-mails d'Hillary Clinton.
Il lui est reproché d'avoir annoncé en juillet, lors d'une conférence de presse, la clôture des investigations et sa recommandation que l'ancienne secrétaire d'État ne fasse pas l'objet de poursuites ; puis le 28 octobre, soit 11 jours avant l'élection présidentielle, de rouvrir finalement le dossier après la découverte de nouveaux e-mails sur l'ordinateur d'une collaboratrice et de son mari.
James Comey
■ Pourquoi maintenant ?
Ces raisons officielles se heurtent au comportement de Donald Trump durant la campagne. En octobre, il avait salué le courage de James Comey. Le candidat pilonnant son adversaire démocrate en utilisant les mots mêmes du directeur, qu'il avait maintenu à son poste à son arrivée au pouvoir. Mais le 20 mars, James Comey a confirmé au Congrès que le FBI enquêtait sur une possible coordination entre des membres de l'équipe de campagne de Donald Trump et la Russie, un scénario considéré comme "fake news" par le président.
Et il avait contredit le milliardaire en déclarant qu'il n'existait aucune preuve que Barack Obama ait placé la Trump Tower sur écoute. Selon Politico, le président cherchait depuis une semaine un prétexte pour débarquer le patron du FBI, exaspéré que l'enquête russe occupe tant l'espace médiatique, chaque semaine apportant son lot de révélations et de fuites.
■ Quelles sont les réactions ?
Ce limogeage pose question, mais pas seulement dans les rangs démocrates. Plusieurs ténors républicains ont exprimé leur surprise, voire leur incrédulité, à commencer par le sénateur John McCain sur CNN : "Lorsque vous virez l'un des personnages les plus respectés de l'Amérique, vous avez intérêt à avoir une très bonne explication, et jusqu'ici, je ne l'ai pas entendue".
Le chef de la puissante commission du Renseignement du Sénat, Richar Burr, s'est déclaré "troublé" par le timing et les raisons avancées pour ce limogeage. "Monsieur le Président, avec tout le respect que je vous dois, vous faites une grave erreur", a quant à lui déclaré le chef de file de l'opposition démocrate du Sénat, Chuck Schumer. Lors d'une conférence de presse au Capitole, il a appelé la nomination d'un magistrat indépendant pour conduire l'enquête russe, actuellement menée par le FBI, jugeant que les Américains étaient en droit de soupçonner que ce limogeage constituait une tentative d'"étouffer" l'affaire.
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