le Progrès du jeudi 17 novembre 2016
ISRAËL - LE GOUVERNEMENT NÉTANYAHOU MENACÉ
Derrière la législation de maisons construites pour des colons en Cisjordanie, le gouvernement Nétanyahou, tiraillé entre le centre et les nationalistes religieux, pourrait tomber.
Le Parlement israélien a adopté hier un projet de loi controversé sur la législation de maisons construites pour des colons israéliens en Cisjordanie occupée sur des terres privées palestiniennes. Ce texte a été adopté avec le soutien du Premier ministre Benjamin Nétanyahou et il concerne entre 2 000 et 3 000 logements en Cisjordanie. Il doit encore être voté lors de trois lectures par le Parlement avant d'avoir force de loi.
Le vote est intervenu à la suite d'un compromis de dernière minute entre M. Nétanyahou et son ministre des Finances Moshé Kahlon, chef du parti centriste Koulanou qui a voté pour. Moshé Kahlon a toutefois prévenu que son parti se réservait le droit de "bloquer le texte si au cours des prochaines étapes de son adoption, il portait atteinte à la Cour suprême".
Il faisait référence au rôle cruciale joué dans cette affaire par la plus haute instance judiciaire israélienne. Celle-ci a ordonné la démolition d'ici au 25 décembre de la colonie sauvage d'Amona. Ce texte vise dans un premier temps à éviter le démantèlement de la colonie d'Amona, où vivent une quarantaine de familles israéliennes en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
Prime aux nationalistes religieux
Selon les commentateurs, réagissant juste après le vote, ce vote est une "victoire" pour Naftali Bennett, chef du parti nationaliste religieux Foyer juif, fervent partisan de la colonisation, face au Premier ministre qui sort "affaibli" de l'épreuve de force.
Pour Hanan Cristal, commentateur politique de la radio publique, "Bennett s'est approprié un droit de veto idéologique pour tout ce qui concerne la colonisation et il est parvenu à dicter l'ordre du jour du gouvernement. C'est une victoire insuffisante pour lui".
Toutefois, la fronde des durs de la droite et du lobby des colons a contribué à faire tomber des gouvernements de droite dans le passé, dont celui du premier cabinet dirigé par Benjamin Nétanyahou en 1999, qui avait accepté le principe d'un retrait partiel en Cisjordanie lors du sommet de Wye Plantation aux États-Unis. "Est-ce qu'un gouvernement peut tomber pour 42 maisons mobiles d'Amona, la logique dit non", tente de nuancer le quotidien d'opposition Haaretz.
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