le Progrès du jeudi 23 février 2017
ESPÉRANCE DE VIE - VIVRE 90 ANS SERA BIENTÔT LA NORME
L'espérance de vie des femmes pourrait atteindre 90 ans d'ici à 2030 dans certains pays développés. C'est la conclusion d'une étude britannique qui consacre la Corée du Sud. Les Françaises sont sur la deuxième marche du podium.
L'enfer "des femmes, c'est la vieillesse", soulignait l'écrivain français François de La Rochefoucaud, sûrement loin d'anticiper la tendance à l'oeuvre quatre siècles plus tard. La gente féminine, déjà érigée en doyenne de l'homme, conforterait sa suprématie à l'avenir. Une étude publiée dans la très sérieuse revue scientifique britannique, The Lancet, laisse en tout cas présager un rallongement de l'espérance de vie à 90 ans chez les femmes de certains pays développés d'ici à 2030.
La Corée du Sud est pressentie pour héberger les populations les plus infatigables, tout sexe confondu. Les femmes pourraient y atteindre, en moyenne, les 90,8 ans. Soit un gain de 6,6 ans par rapport à aujourd'hui, le record. Les Sud-Coréens, eux, auraient toutes les chances d'atteindre les 83 ans.
Les Françaises peuvent voir venir
Quid des perspectives hexagonales ? Les Françaises se hissent en deuxième position de ce classement hypothétique avec une durée de vie moyenne de 88,55 ans à leur naissance. Suivent les Japonaises (88,41 ans) tandis que leurs semblables espagnoles, mexicaines ou encore slovènes sont créditées d'une progression notable. Leurs homologues masculins, s'ils demeurent plus vulnérables, tendraient à réduire l'écart en enregistrant un accroissement similaire. Australiens (84 ans) et Suisses (83,95 ans) grimpent sur le podium, loin devant les Français, 17e avec une longévité estimée à 81,74 ans.
Les prévisions les plus étonnantes concernent la population des États-Unis. Celles-ci accuse déjà un retard en la matière par rapport aux pays développés dû, notamment, à l'accès difficile aux sons de santé, à l'étendue de l'obésité, aux taux d'homicides ou encore aux politiques environnementales. Entre 2010 et 2030, Américaines et Américains grappilleront respectivement 2 et 3 ans pour se classer 27e et 26e. un autre rapport soulignait, quelques jours plus tôt, la hausse du taux de mortalité chez les jeunes Américains dans la tranche 25-35 ans. Constat saisissant, elle est tirée par les jeunes femmes blanches, davantage touchées par l'alcoolisme, les overdoses ou les suicides.
Banalisation des nonagénaires
Les conclusions de l'étude britannique ne font néanmoins pars consensus. Certains chercheurs pointent notamment la méthode de démonstration basée sur un synthèse de vingt-et-une prévisions réalisées sur l'espérance de vie future à travers le monde. Une vision réductrice "dans laquelle on suppose que l'avenir va ressembler au passé", selon le démographe Jean-Marie Robine.
Alors que l'humanité se prépare à une banalisation des nonagénaires, l'Association des Directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) s'engouffre dans la brèche pour véhiculer un rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans un communiqué, l'AD-PA appelle les candidats à la présidentielle à se saisir du sujet de l'âgisme. Englobant l'ensemble des discriminations liées à l'âge, le phénomène est en passe de devenir plus universel que le racisme et le sexisme.
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