le Progrès du jeudi 24 mars 2016
UNION EUROPEENNE - Sécurité. Terrorisme : l'Europe coupable ? Avec les attentats de Bruxelles, sa capitale, "c'est l'Europe qui est visée", a souligné François Hollande. Et c'est aussi l'Europe qui est accusée de mal mener la lutte anti-terroriste. A tort, ou à raison ?
Frontières passoires ?
Des contrôles ont déjà été rétablis à l'intérieur de l'Europe de "Schengen", fondée sur la libre circulation. Imposer des contrôles systématiques, avec installation de douaniers ou policiers à toutes nos frontières, est impossible à court terme. L'étape suivante est le contrôle systématique à l'entrée de l'espace Schengen, y compris pour les citoyens européens, en croisant à chaque fois les différents fichiers existants. Possible, mais long et coûteux.
Renseignement dispersé ?
Les avis divergent sur la qualité de coopération des services : "bonne", selon Alain Chouet, ancien responsable au contre-espionnage français, "mauvaise", selon l'universitaire Pierre Berthelet dans La Tribune. La réalité est qu'un "FBI européen" ne verra sans doute jamais le jour, car les Etats, leur police et leur justice, refusent de partager des informations qui touchent à leur souveraineté.
Fichier introuvable ?
Le "passenger name record" (PNR), fichier détaillé des passagers aériens, réclamé depuis des années, n'est toujours pas voté. Pour des raisons de fond (le respect des libertés individuelles), mais aussi de procédure. Il devrait l'être le 21 avril, mais ce sera "un PNR croupion", simple addition de 28 fichiers nationaux, avertit l'euro-député libéral Guy Verhofstadt.
"Les Français doivent savoir que leurs responsables politiques refusent le partage systématique d'informations sur les déplacements des personnes suspectées". Problème de souveraineté, bien sûr.
Armes en cavale ?
La Commission s'est vanté après les attentats de novembre d'un renforcement de contrôle des armes à feu... toujours pas voté. La faute selon le ministre français de l'Intérieur, au "lobbying des marchands de fusil de chasse et autres armes à feu". Alors, l'Europe coupable ? Pour partie, oui - avec les 28 Etats qui la composent. Francis Brochet
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